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Citations de Dan Fesperman (42)


Ces voyelles qui roulent comme deux amoureux dans un lit...Par comparaison, l'allemand titube telle une armée en retraite, un cortège de consonnes macabres dans une allée pavée.
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Partout en ville, la viande et les légumes frais commençaient à manquer. Le sucre était déjà rationné : la viande et le café le seraient bientôt, disait-on. Mais ici, la mer continuait de délivrer ses trésors sans rechigner. Pas étonnant que la pègre fût attachée à ces lieux et au pouvoir qu’ils lui conféraient. C’était une machine à fric à rendement constant, que la guerre n’affectait même pas et dont tous les maillons de la chaîne – pêche, réception, stockage, transformation, préparation, vente et transport — étaient commodément rassemblés sur le même site, ce qui, sans aucun doute, facilitait une forme ou une autre de racket à chaque étape. Et, inculpé ou pas, Socks Lanza y régnait en maître. (p. 228)
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Il ne faut pas croire les conneries que Valentine raconte aux journaux. Ce n’est pas si simple. Ce qui reste de la pègre, c’est comme les champignons entre les orteils. Plus vous grattez, plus ça démange. Le mieux, parfois, c’est de ne pas y toucher, et ça enfle un peu moins. (p. 117)
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À Yorkville, notre Kleindeutschland [Petite Allemagne] de l’Upper East Side, il règne un silence lugubre dans les rues depuis la déclaration de guerre. Pourtant, l’été dernier encore, ses résidents remplissaient les salles de cinéma qui projetaient des films de propagande nazie. Ils étaient des milliers à défiler dans 86th Street, le Broadway allemand, en arborant chemises brunes et croix gammées, et à entonner le chant de Horst Wessel. Qui oubliera les Italiens d’East Harlem lorsqu’ils ont fêté l’invasion de l’Éthiopie en brandissant des drapeaux tricolores à chaque fenêtre et en scandant le nom de Mussolini ? (p. 9)
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En retirant son bonnet, l'homme répandit une odeur mixte de chou bouilli et de laine mouillée. De près, ses yeux étaient d'un bleu sans nuages, et toute fragilité s'était évanouie. Si ses frusques rappelaient décembre, ses iris parlaient de a mi-juin, d'un matin au début de l'été quand les abeilles bourdonnent et qu'on a l'impression d'une journée qui ne se terminera jamais. Il paraissait alerte, intelligent, et mieux encore : lucide. Quelles que fussent les raisons de sa présence, il ne pouvait s'agir d'un cinglé.
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Le journaliste avait disparu et tout était soudain très calme. Il n’y avait plus que le clapotis du fleuve contre la berge et le ronronnement de la circulation sur le viaduc de 12th Avenue. On entendait, plus bas sur les quais, des coups de marteau, un embryon d’industrie, l’effort de guerre qui cherchait encore ses marques. Cain contemplait un point dans l’obscurité. Si son nom paraissait dans le journal, les autres flics le prendraient pour un guignol, prêt à épater la galerie. Il était trop tard, de toute façon.
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« Lorsqu’un seul homme sait une chose, c’est un secret. Si un deuxième est au courant, alors onze autres le sont. Et, s’ils sont trois à le partager, alors ils sont cent onze. ».
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J’ai pour inavouable secret de ne pas toujours être un locuteur sûr de lui. Oralement, j’ai tendance à être plus lent, plus réfléchi. De temps en temps, je recherche la bonne forme grammaticale ou l’expression précise. Avec pour conséquence de ressembler parfois, quand je parle, à quelque invité guindé, maniéré, buvant une tasse de thé dans le salon de la comtesse.
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Ajoutez une dose de privation à une dose de désir, et vous avez le sérum de vérité des solitaires.
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Hogan était cordial. Il avait les manières détendues de la bonne société et vous mettait à l'aise sans que vous soyez sûr de ses intentions. Les jury l'adoraient probablement. Cain se méfiait déjà. ( p 293 )
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Mes tarifs sont raisonnables. Cinquante cents pour lire une lettre, idem pour en écrire une, à condition que le propos soit bref et précis. Les bavards déboursent davantage. ... / ... Autant que possible, j'évite les lettres d'amour, d'une facture trop hasardeuse, imprégnées qu'elles sont d'attentes et de peurs intimes. ( p 14 )
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De retour aux États-Unis, Mattick avait remarqué nombre d'aspects de son pays qui lui avaient longtemps échappé. Les gens mangeaient trop, consommaient trop, montaient dans d'énormes voitures et camions pour aller consommer plus encore. On vénérait le « toujours plus gros », le « toujours plus grand ». On n'avait pas les capacités d'attention nécessaires pour lire autre chose que l'écran de son téléphone portable, ou le bandeau qui défile au bas de l'écran pendant le journal télévisé. L'électorat votait pour quiconque promettait de s'en prendre à ceux que l'on n'aimait pas.
Les armes et la cupidité étaient omniprésentes.
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Toute la journée, elle attendit que quelqu’un se manifeste et remâcha l’affirmation vague d’Eileen Walters, selon laquelle d’autres se rallieraient à sa cause. Mais personne ne frappa à sa porte et son téléphone ne sonna pas. Lorsqu’elle parcourut les couloirs – deux fois pour aller aux toilettes, une en salle de repos -, elle ne croisa aucun de ses collègues et aucun ne la demanda. Regardant droit devant elle, elle ignorait si quelqu’un osait la regarder.
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À partir de ce jour, aussi fatiguée, ébranlée ou mécontente serait-elle, elle considérerait le sommeil comme une destination rassurante, un lieu sûr et accueillant, jusqu’à cette nuit, trente-cinq ans plus tard, où elle serait assassinée dans son lit.
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Il se nourrissait alors de pommes de terre et de goulash, de pierogi et de spätzle, de chou bouilli et de saucisse blanche - une cuisine blanchâtre, gélatineuse, parfumée à la fumée de cigarette et arrosée de bière tchèque.
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J'ai remarqué qu'il avait aperçu son image dans le miroir incliné qui, au plafond, dominait le comptoir, et je me suis demandé si, à cet instant, il se voyait comme nous le voyions tous : une grande asperge, un visage émacié, manquant d'un petit peu d'expérience, et qui, au terme d'un long hiver, avait gardé du soleil sur les joues, vestige d'heures passées dans les champs et sur les routes poussiéreuses de son Sud natal. Sa coupe de cheveux trahissait le péquenaud fraîchement débarqué de la cambrousse. Dans cette salle peuplée d'individus aux origines lointaines, il était le seul véritable étranger.
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Il ne s’était jamais habitué au sang ni au chagrin, cependant les homicides le passionnaient. Pour lui, le temps ne venait pas à bout des crimes non éclaircis. Ils pesaient sur sa conscience et, comme les dettes, cumulaient les intérêts. Non que Cain fût spécialement religieux, mais, lorsqu’il pensait à l’au-delà, il s’imaginait accueilli par les âmes de ces malheureux, et qui a envie d’aborder l’éternité dans ces circonstances ?
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Il y a quelques heures, cette crainte s’est révélée fondée, et de la pire des façons. Comme je l’ai constaté de mes yeux, il s’agit d’une réalité, et d’une réalité épouvantable. Assez pour me pousser à agir ou, tout au moins, en envisager la possibilité. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai voulu aussitôt en apprendre davantage à propos de ce M. Cain, car le moment crucial est arrivé où il me faut décider quoi faire, si vraiment nécessaire. Nous sommes aujourd’hui vendredi, et les aiguilles de l’horloge se rapprochent de minuit. Lundi matin, je devrai, soit renoncer à mon projet, soit requérir l’assistance de M. Cain, le nouvel inspecteur du 14e, porteur de mauvais présages.
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Grâce à mes compétences, ils se réjouissent de leur chance ou maudissent leurs infortunes. Aux moments critiques de leur vie, je leur sers de porte-parole, de secrétaire, d’intermédiaire auprès de ceux qu’ils chérissent ou combattent, à qui ils me chargent de transmettre des informations vitales.
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Cain est un Sudiste de toujours qu’on imagine débordant d’affection pour son lieu de naissance, pourtant il en parle sans plaisir à qui l’interroge à ce propos. Il est en bonne santé, mais boite quelquefois. Et des rumeurs circulent quant à ses lointaines origines.
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