Daniel Abraham

- J’avais juré de tuer Rhaegar pour ce qu’il lui fit subir.
- Tu as tenu parole.
- Une seule fois, hélas.

Tous les nains sont des bâtards aux yeux de leurs pères.

Des chemins différents mènent parfois au même château.

On ne vole pas le dragon. Le dragon se souvient.

-- C'est comme ça que je gagne ma vie depuis... Bon, pas avant votre naissance, j'imagine, dit l'acteur. Je me tiens devant des gens, généralement sur un chariot et je leur fais croire des choses. Je leur dis que je suis un roi déchu ou un naufragé sur une côte inconnue. Je suppose qu'ils sont bien conscients que ce n'est pas la vérité, mais je considère que c'est mon travail de le leur faire croire même s'ils savent à quoi s'en tenir.
-- C'est ce que vous avez fait là alors? dit Marcus. Faire disparaître la confiance de l'autre connard avec son arc? Ce n'était pas de la magie?
-- Je pense que faire croire à un homme en son propre échec simplement en lui parlant est assez proche de la magie. Ne pensez-vous pas?
-- Non, pas vraiment.

- T'ai-je offensé? Désolé. Les nains n'ont pas besoin de faire preuve de tact. Des générations de bouffons cabriolant en livrée bigarrée m'ont donné le droit d'avoir des goûts vestimentaires atroces et de dire tout ce qu'il me passe par la tête.

Si les criminels ne craignent pas le bourreau du roi, c'est que le poste n'a pas été confié à la bonne personne.

Mestre Aemon: Si le jour venait où Lord Eddard devait choisir entre son honneur et ceux qu'il aime, quelle décision prendrait-il?
Jon Snow: Il ferait ce qui est juste.

... les essais spéculatifs n'étaient pas considérés comme un art viril. A l'inverse de la poésie, de l'équitation, du tir à l'arc, ou de l'escrime. Même de l'histoire, à condition d'utiliser des tournures de phrase suffisamment appropriées. Mais les essais spéculatifs représentaient un plaisir coupable, qu'il valait mieux dissimuler à ses compagnons.

- Lady Stark. Je vous offrirait volontiers mon épée, mais je crains ne l'avoir égarée.
- Ce n'est pas votre épée que je désire. Rendez-moi mon père. Mon frère. Mon mari et mes filles.
- Je crains de ne les avoir égarés eux aussi.

-- Je ne comprends pas comment la banque peut-être du coté de l'empire d'Antéa, dit Cithrin.
-- Nous ne sommes pas de leur coté, fit Besel.
-- Nous ne sommes pas du coté du prince. C'est une "guerre".
Besel rit...
-- C'est une pièce de théâtre, dit-il. Une bande de gars vont s'affronter à l'extérieur de la cité, agiter des bâtons et des épées, faire des culbutes pour satisfaire leur honneur et ensuite, nous ouvrirons les portes à l'armée antéanne et nous les laisserons gouverner quelques années.

Mirri Maz Dur: Vous vouliez que je lui sauve la vie. Vous avez payé pour sa vie. Il vit.
Daenerys: Ceci n'est pas une vie pour un homme tel que Drogo! Quand redeviendra-t-il celui qu'il était?
Mirri Maz Dur: Quand le soleil se lèvera à l'ouest et se couchera à l'est. Quand les mers s'assécheront et que les montagnes seront emportées, telles des feuilles sèches par le vent. Quand votre ventre frémira de nouveau et que vous porterez un enfant vivant. A ce moment-là, il reviendra mais pas avant.
Daenerys: Tu savais ce que j'achetais! Tu connaissais le prix et tu m'as laissé le payer!
Mirri Maz Dur: L’Étalon qui aurait dû monter le monde ne mettra aucune ville à feu et à sang. Son khalasar ne réduira aucun peuple en poussière.
Daenerys: Je t'ai défendue, pourtant! Je t'ai sauvée!
Mirri Maz Dur: Trois des cavaliers m'avaient déjà prise, et le quatrième était en moi quand vous être passée par là. J'ai vu la maison de mon Dieu brûler. J'ai entendu les pleurs des enfants que vos cavaliers obligeaient à avancer à coups de fouet. Que pensez-vous avoir sauvé?
Daenerys: Ta vie!
Mirri Maz Dur: Voyez, Khaleesi, ce que vaut la vie quand on a perdu tout le reste.

Bran: Robb dit que l'homme est mort bravement mais Jon dit qu'il était effrayé. Un homme peut-il encore être brave lorsqu'il est effrayé?
Eddard: C'est la seule fois qu'un homme peut se montrer brave. As-tu compris pourquoi j'ai fais cela?
Bran: Il était un sauvageon. Ils enlèvent les femmes et les vendent à d'autres.
Eddard: Vieille t'a encore raconté des histoires. Cet homme n'était pas un sauvageon. Il était un déserteur de la Garde de Nuit, et aucun homme n'est plus dangereux. Mais la question n'était pas de savoir pourquoi l'homme devait mourir, mais pourquoi je dois le faire. Si tu devais prendre la vie d'un homme, tu te dois de le regarder dans les yeux et d'écouter ses dernières paroles. Un jour, tu seras le banneret de Robb, tenant un donjon pour ton frère et pour le roi. Lorsque la justice t'incombe, tu ne dois y prendre aucun plaisir, pas plus que tu ne dois t'en détourner.

Lisa Arryn: On nous a dit que tu souhaitais confesser tes crimes?
Tyrion Lannister: Oui, Lady Arryn. Par où commencer? Je suis un vil petit nain. J'ai baisé des centaines de prostituées. J'ai ardemment souhaité la mort de mon propre père et celle de ma sœur, notre gracieuse reine. J'ai parié... j'ai même triché. Une fois, j'ai même...
Catelyn Stark: Vous êtes accusé d'avoir engagé un assassin pour tuer mon fils dans son sommeil et d'avoir ourdi le meurtre de Lord Arryn.
Tyrion: Je ne peux pas avouer ces crimes, j'en ai peur; je n'en ai aucune connaissance.

Un lion ne se soucie guère de ce que pensent les moutons.

- Un homme peut-il être courageux s'il a peur?
- C'est l'unique moment pendant lequel un homme peut réellement faire preuve de courage.

- Robb says the man died bravely, but Jon says he was afraid. Can a man still be brave when he's afraid?
- That's the only time a man can be brave.

[Réponse à la question : "La Fantasy sera-t-elle un jour reconnue comme une véritable littérature ?"]

Pas pour notre génération. Mais c'est toujours comme ça que ça se passe. Les polars noirs étaient considérés comme de la daube, et maintenant Dashiell Hammet et Raymond Chandler sont enseignés dans les grandes écoles. La science-fiction y vient à son tour — d'abord Ursula Le Guin, puis Philip K. Dick. Tolkien continue de hanter les cours de Lettres comme un plaisir coupable.

Mais laissez-moi vous dire la chose suivante : qu'est-ce que nous ferions de cette respectabilité ? Est-ce que ça ferait de nous de meilleurs écrivains ? De meilleurs lecteurs ? Vous croyez que ça ajoute quoi que ce soit au plaisir d'une bonne histoire, bien racontée ? J'ai connu des gens qui se sont échinés à produire de la Grande Littérature, avec les majuscules et tout. La plupart d'entre eux étaient des crétins prétentieux tellement occupés à devenir de grands auteurs qu'ils en étaient incapables de raconter une histoire.

Et je sais aussi d'expérience que rien ne ruine autant un bon livre que d'être mis au programme scolaire. J'adore Camus, et j'ai vraiment eu de la chance de le découvrir avant que sa lecture me soit imposée par mon prof de lettres au lycée.

Ne devenons pas respectables. Restons ce plaisir coupable dans lequel les profs de Lettres Modernes et les experts en Littérature Comparée se vautrent quand ils croient que plus personne ne les regarde. Si je passe ma vie d'écrivain à jouer le rôle d'une sorte d'amant caché, ce sera bon pour mes lecteurs et amusant pour moi. Si je réussis mon coup ne serait-ce qu'une seule fois, si j'invente une histoire qui change l'existence de quelqu'un ou sa manière de voir le monde — tout ce que la Littérature avec un grand L est censée faire, non ? — et que je n'en deviens pas respectable pour autant, quelle importance ? J'aurais changé l'existence de quelqu'un ou sa manière de voir le monde. Qu'est-ce que la respectabilité par rapport à ça ?

Il y a des façons de faire confiance à un ennemi différentes de la confiance que l'on peut avoir envers un ami. Par définition, un ennemi ne va pas trahir votre confiance.

Quand Karen poussa un soupir, je sus qu'il ne s'agissait que d'un préambule. J'attendais d'elle qu'elle présente ses excuses. C'était sa faute. C'était elle qui nous avait mis en danger. C'était ce que j'aurais fait, à sa place, et j'avais une réponse toute prête. Nous étions de grands garçons et de grandes filles, nous connaissions les risques de cette mission, et nous l'avions suivie de notre plein gré. Tout ce que j'aurais voulu entendre.
Elle me prit au dépourvu.
-Ils tiennent beaucoup à toi, m'annonça-t-elle. Tous les trois. Tu les considères comme de simples coéquipiers, mais ils tiennent à toi.
-Ouais, lançai-je. Bien sûr. Enfin, j'imagine.
-Ca doit être agréable, dit-elle.
Et ce fut tout.