Citations de Dario Bicchielli (30)
Après plusieurs heures d’une lutte sans nom, Link finit par s’endormir grâce à la forte dose de somnifères qui lui était prodiguée en continu par intraveineuse. Son pouls redevenait régulier et ses autres signes vitaux se stabilisaient progressivement. Il s’engouffrait désormais dans le grand sommeil noir¹, première étape vers le repos des braves.
Dehors, la foule nombreuse était littéralement suspendue aux lèvres des médecins qui s’occupaient de Lui. Sans volonté métaphorique aucune, cela faisait plusieurs semaines que le monde s’était arrêté de tourner. Aux quatre coins du globe, les Grands Conseillers avaient proclamé le stand-by général. Sur la Place Saint-Pierre à Rome, devant le Mur des Lamentations ou encore face aux écrans géants de Times Square, partout régnait la même tension. Dans chaque grande ville ou petit village où l’information était parvenue, les masses s’étaient spontanément rassemblées à l’annonce de l’hospitalisation de leur Héros. Les gens ne rentraient même plus chez eux pour manger ou pour dormir. Ils ne vivaient plus, ils attendaient. Une attente insupportable que quelques oiseaux de mauvais augure rendaient plus pénible encore par le colportage de fausses rumeurs. Par nécessité, d’immenses convois acheminaient des vivres sur les lieux de rassemblement. Pour fuir la réalité, les meilleurs musiciens n’avaient de cesse d’interpréter leurs plus belles œuvres, devant des publics en transe implorant le Seigneur de laisser la vie sauve à son dernier Prophète. Le havre de paix créé par Link était en pleine effervescence, malgré la probabilité élevée d’une épreuve traumatisante à venir. Les hommes ne voulaient tout simplement pas songer à ce qui se produirait s’Il venait à disparaître. Les derniers grands philosophes soutenaient que face à une telle perte l’humanité retournerait certainement à la précarité ; de la même façon qu’elle s’y était embourbée la première fois, rapidement et inéluctablement. Mais cela faisait bien longtemps que plus personne ne prêtait attention à ces mauvaises langues charlatanes.
1. « Un grand sommeil noir », de Paul Verlaine
"La vie rend parfois sous d'autres formes ce qu'elle vous a pris dans le passé."
(nouvelle "Le miel et le vinaigre")
Il a tout mais il ne ressent rien. Au fil des années, le vide spirituel qui a grandi en lui a rempli sa vaste maison, jusque dans sa cave.
"Le passé ne s'efface pas. Les fautes commises resurgissent toujours."
(nouvelle "Un homme qui voulait vivre")
Jim, Jimi et Janis
Sont tous partis
Une fois leur mission accomplie.
Plus de whisky
Ou d’alcool à l’anis,
Les sixties sont bel et bien finies.
Quand on y pense, l’argent n’a que la valeur qu’on lui attribue. C’est une notion humainement subjective. Tu me diras, nos ancêtres ont sans doute ressenti le besoin de monnayer leurs services pour (soi-disant) faciliter les échanges. Mais ils l’ont fait au détriment d’antiques systèmes plus justes de troc et de collaboration entre les personnes… Si je cueille une fleur dans la nature et que je désire la revendre, comment pourrais-je en fixer le prix ? Pourquoi, diable, l’homme a-t-il cru bon de s’attribuer le droit d’évaluer les biens que lui offrait la terre et que sa science lui permettait de modeler à sa guise ? Parce qu’au final, ce n’est jamais que ça. Une poignée de primates évolués qui s’est appropriée les matériaux qui l’entouraient pour fabriquer les outils nécessaires à son développement.
Il décida de prendre part au dangereux jeu de la guerre. Et à l’époque, le
Viêt Nam était une destination très en vogue.
Une seule balle, mille raisons. Henry s’est fait sauter le caisson.
Il y a tellement de questions à poser face à un flingue chargé.
S'il est bien un fait qui ne souffre d'aucune contestation: l'argent a ses raisons que la raison oublie, et nous pousse à faire des choix irréfléchis qui amènent parfois l'oraison.
Tuer son prochain ne fait que refléter la nature humaine. Salaud ! Tu te prends pour le roi ? L’homme est le roi, c’est ça ? Toujours. Il domine, hein ? Pas vrai ? C’est pas vrai ? Enfoiré…, enfoiré ! Tous les mêmes. C’est toujours la même chose… Toujours les mêmes maux, les mêmes phrases…, la même emphase. Toujours la même rengaine, la même haine, le plus malin est celui qui dégaine. Tu crois quoi ? L’homme a une âme. L’homme…, l’homme pense, parle et n’agit pas selon son instinct. Mon cul ! Tous des animaux! Vous êtes tous des putains d’animaux. Qu’est-ce qu’on t’a appris à l’école, hein ? T’y es allé à l’école ? Qu’est-ce qu’on t’a appris ? L’homme est doté d’une conscience, une conscience qui lui permet d’établir des codes, des liens sociaux complexes… Oui, c’est ça, c’est ça qu’on t’a appris. Ça doit forcément être ça. T’as la gueule d’un type à qui on a rabâché toutes ces inepties.
L’argent a ses raisons que la raison oublie, et nous pousse à faire des choix irréfléchis conduisant parfois à l’oraison.
Il est aisé de passer nobles vérités pour bouffonneries et amusements
Dieu sait mieux si les tragédies dans ma vie étaient salutaires ! On peut longtemps tout ignorer sauf notre itinéraire... C'est plus qu'une idée littéraire. Dario me le dira si cela l'inspira...
- C'est plutôt convaincant, c'est vrai. Mais tout ça, là, et toi, pouvez très bien être issus de mon esprit soumis à la rude épreuve de ce soleil de plomb. Tu n'es peut-être que le fruit de mon imagination.
Elle le toisa quelques secondes, les yeux emplis de malice, avant d'ajouter,
- Tu es peut-être le fruit de la mienne.
Pour ma part, je te dirais seulement ceci : Dieu a d'abord créé l'homme, et pour le remercier l'homme à ensuite inventer Dieu. Voilà qui est Dieu. Une entité issue d'un paradoxe.
Le meilleur moyen d’éviter les emmerdeurs
C’est d’en être un.
Les différents groupes ethniques se mélangèrent en un orgasme interracial démentiel afin que le métissage global réduise le racisme à une simple succession de syllabes.
Le destin prend parfois de drôles de chemins. Et si certains ne pensent qu’aux biens quand les autres vivent sans rien, par une chose nous sommes unis : tout est déjà écrit.
- 40 ans était avant tout l'âge du bilan.
- Dès le plus jeune âge on lui a inculqué les valeurs de famille, de travail, de sacrifice, pour être sûr qu'il ne s'écarte pas du droit chemin.
- Le passé ne s’efface pas.
- L'homme a une âme
- Sache que la quête de la vérité réside dans l'attente de celle ci et non dans sa recherche