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Critiques de David François (131)
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De briques et de sang

Un crime vient d'être commis au Familistère.

Et là, il nous revient tous en mémoire cette chanson des Innocents ♪ dans cet auutre familiiistère ♫ sauf que rien à voir.

Non, il s'agit là de socialisme expérimental initié par feu le créateur des poêles Godin, mr Godin, donc, de par le fait, qui décida de créer un endroit harmonieux abritant la majorité de ses 300 ouvriers, tous propriétaires collectifs de l'ensemble des bâtiments érigés sur une vingtaine d'années. Une petite ville dans la ville. Le Familistère.

Ce petit paradis pourrait bien abriter un ange déchu bien décidé à ouvrir sa start-up "Aux Derniers Sacrements".

Victor Leblanc, jeune journaliste à l'Huma, associé à Ada Volsheim rencontrée sur les lieux du crime, décident de se lancer sur les traces de l'assassin qui pourrait bien rapidement remettre le couvert. A taaaaable...



De briques et de sang est une intrigue policière à la fois originale et didactique.

En effet, Régis Hautière, parfaitement documenté sur le sujet et magnifiquement épaulé par le trait charbonneux et sépia d'un David François très inspiré, parvient à retranscrire l'incroyable architecture de ce palais social aujourd'hui classé monument historique dans le département de l'Aisne.

Si les décors fascinent, petit bémol concernant les personnages aux traits beaucoup plus vaporeux qui offrent ainsi un contraste notoire avec cette architecture à la beauté du diable.

N'étaient quelques longueurs d'investigation, cette trame assure, notamment grâce à l'évocation de ce que fut le vécu de ces ouvriers en ces temps reculés.

Un très bon moment au final...
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Un homme de joie, tome 2 : La ville monstre

Sacha Stasevytch Bujak, réfugié ukrainien taiseux, chassé par la Grande Famine orchestrée par Staline, commence tout doucement à s'habituer à la vie new-yorkaise. Mais cette Amérique des années 30 n'est pas l'Eldorado qu'il espérait. Le jour, ouvrier sur des chantiers de construction de buildings pour un salaire de misère, il est obligé de promener des chiens pendant la nuit. Les petits extras que lui offre Lanzana, un mafieux local, lui permettent de vivre plus agréablement. Mais son esprit reste tourmenté. D'une part, il s'est entiché d'une des soeurs siamoises, reliées par la jambe, des putes qui travaillent pour Lanzana. D'autre part, ses collègues du chantier amorcent l'idée d'une grève pour dénoncer leurs conditions de travail pénibles et leurs salaires de misère...



Régis Hautière nous plonge avec délectation dans cette Amérique des années 30, une Amérique de la prohibition et de la mafia, où l'on suit le destin de Sacha, immigré ukrainien. Au cœur de cette ville monstre et bouillonnante qu'est New-York, l'ambiance s'épaissit et devient tragique. Pas l'ombre d'un espoir. L'auteur dépeint parfaitement cette époque, une époque en proie à la prohibition, aux petites magouilles et à la prostitution. Le personnage de Sacha s'étoffe au fil des pages, les personnages secondaires, dans leurs failles et leurs blessures, ne sont pas en reste, notamment Lafayette, le collègue de Sacha ou encore les sœurs siamoises. Un scénario parfaitement maîtrisé et magnifié par le dessin de David François. Un trait élégant et original, parfois esquissé; des couleurs travaillées et variées qui intensifient le propos et qui nous offrent des ambiances remarquables et des perspectives vertigineuses de la ville.

Un dyptique élégamment réussi...
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De briques et de sang

Familistère de Guise, octobre 1938. La vieille Ada est revenue en ces lieux pour le décès de son père. Elle écrit à son amie combien il lui est difficile d'être à nouveau ici, sur le lieu de son enfance. Elle se livre et évoque notamment l'année 1914, l'année où furent commis de nombreux crimes...

Janvier 1914. Le corps d'Aristide Latouche, l'un des ouvriers de l'usine, est retrouvé sans vie dans le jardin du familistère. Les journalistes, très vite sur les lieux, s'empressent de questionner le commissaire en charge de l'enquête. Alors que la plupart rentrent sur Paris rédiger leurs articles, l'un d'eux, Victor Leblanc, de L'Humanité, décide de rester un peu pour s'imprégner de ces lieux si particuliers. En effet, le familistère, créé par Jean-Baptiste Godin, également l'inventeur des poêles en fonte, est une sorte d'utopie réalisée. Ayant fait fortune grâce aux poêles, il décide d'investir une partie des bénéfices pour améliorer les conditions de vie de ses ouvriers qui deviennent ensuite propriétaires à titre collectif. C'est dans cette espèce de petite ville qui comprend aussi bien des écoles, des commerces, un jardin, une piscine et, bien sûr, l'usine que le journaliste fait la connaissance d'Ada. Aussitôt, elle se propose de l'aider dans sa propre enquête, d'autant plus qu'un second crime ne tarde pas à être perpétué...



Outre cette intrigue policière, Régis Hautière nous emmène dans le cœur de ce "palais social", en Picardie, créé par Godin entre 1858 et 1884 pour lequel il aura investi un tiers de sa fortune et inspiré des phalanstères de Charles Fourrier. Ce familistère est aujourd'hui un monument historique et accueille un musée classé. Cet album est d'autant plus original qu'il allie faits historiques et enquête meurtrière. De la cave au grenier, Régis Hautière nous fait une visite guidée intéressante des lieux en compagnie du jeune journaliste parisien et de la belle Ada qui mènent leur propre enquête. Le picard s'est associé à un autre picard pour le dessin, à savoir David François. Ce dernier, à défaut de nous servir de jolis portraits, son trait semi-réaliste n'étant pas vraiment esthétique dès lors qu'il s'agit de visages ou d'expressions, nous offre par contre de très beaux décors et de superbes planches aux teintes passéistes.



De briques et de sang... et d'histoire...
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La guerre des Lulus 1916 : La perspective L..

Ce Tome est un peu particulier, il s’insère après le tome 3, mais nous sommes en 1936, Luigi vit à Amiens, il est devenu commerçant. Un écrivain s’intéressant à la question des personnes expatriées en Allemagne durant la grande guerre lui demande de raconter ce qu’il a vécu. Il va raconter ce que sont devenus les Lulus après leur séjour à Guise.



Le tome précédent nous avait laissé sur le quai alors que le train allait les emmener vers la Suisse où ils pourraient à nouveau respirer et se sentir plus libres. Oui mais voilà, sans le vouloir, ils se jettent dans la gueule du loup : ils se croient en Suisse, ils sont arrivés à Berlin. Ils le découvrent au cours d’une conversation difficile avec des gamins qui partagent leurs conditions, qui ne parlent qu’allemand et qui les prennent pour des Suisses. Heureuse méprise, car en ces temps perturbés, il ne fait pas bon être Français quand on se retrouve en territoire ennemi. Les orphelins vont donc partager la vie de gamins livrés à eux même, obligés de voler, de mendier pour se nourrir. des gang de jeunes délinquants ont vu le jour, des rivalités se font sentir, les aînés versent dans la délinquance générée par l'état de guerre.



L’ambiance a changé, nous nous retrouvons dans une grande ville, l’environnement, bien que nous soyons en temps de guerre, semble plus riche, plus coloré, plus fourmillant. Ce tome amène à considérer le côté de ce que l’on appelle l’ennemi : des gens aussi désolés, aussi inquiets, aussi endeuillés que du côté Français. Pas de front, pas de tirs, pas de tranchées, mais une mélancolie ambiante liée à la guerre. On a beau essayer, on n'a plus le cœur à la fête.



le seul point discutable que je vois dans cette série est le "pourquoi" ce tome est-il placé de cette façon dans cette suite : perspective Luigi est le premier d'une série de deux tomes qui permettent d'éclaircir certains points obscurs du parcours des orphelins, or le deuxième tome de perspective Luigi est à paraître en septembre 2019. Bien-sûr, cela n'empêche par se suivre leurs aventures, mais alors que j'avais entamé le tome 4, qui se déroule en 1917, je me suis demandé d'où il arrivaient, et comment ils s'en étaient sortis... le tome 4 m'a donné l'impression ne constituer aucune suite...



Cela ne m'a pas fait changer d'idée sur ce volet très noir, très inquiétant et très intéressant de l’histoire des Lulus.
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La Guerre des Lulus 1916 : La Perspective L..

Je me sens un peu à mon tour orpheline puisque je n'ai plus d'album des lulus qui m'attendent. Cela ne va pas durer, car l'album 7 sera bientôt, je l'espère, disponible à ma médiathèque. La perspective luigi 2est tout aussi intéressant que le premier. Cette fois, Luigi nous raconte leur épopée lorsqu'ils se sont tous retrouvés emprisonnés dans un camp en Allemagne. En bons Lulus qu'ils sont, on se doutait bien qu'ils n' allaient pas attendre la fin de la guerre en tant que prisonniers !!! On suit donc avec plaisir leur ingéniosité pour s'évader.

Le duo Régis Hautière, Damien Cuvillier fonctionne toujours aussi bien. C'est encore une fois un régal.
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Un homme de joie, tome 1 : La ville monstre

A Ellis Island, dernier rempart avant le rêve américain, de nombreux étrangers, serrés les uns contre les autres, doivent remplir certaines conditions avant de pouvoir entrer dans le pays. Une adresse où loger, avoir au moins 50 dollars en poche et ne pas être anarchiste. Sacha Stasevytch Bujak, venu tout droit de son petit village, Kamianka, en Ukraine, peut enfin prétendre au rêve américain. Il se rend chez un cousin éloigné, Pavlo. Malheureusement, sa femme ne semble guère enthousiaste à l'idée d'héberger ce cousin dans cet appartement où il y a déjà quatre enfants. Alors, il se trouve une chambre de bonne qu'il louera pour 10 dollars par mois. Il devra également s'acquitter de sortir les trois chiens, étonnamment propriétaires de l'immeuble grâce au testament un peu fou de leur maîtresse. Un soir, lors d'une promenade, il sauve la vie de Tonio, un mafieux italien, lors d'un règlement de compte. Pour le remercier, celui-ci, voyant que le travail n'afflue pas suffisamment pour combler tous ces immigrants, il lui trouve un poste d'ouvrier dans la construction de gratte-ciel...



Le rêve américain... A portée de main ou presque pour ces quelques réfugiés. Sacha, tout droit venu d'Ukraine, a réalisé son rêve. Dans cette ville gigantesque, l'on suit le parcours de cet homme plein de bonne volonté et essayant de s'adapter à l'urbanisation toujours plus folle car toujours plus haute. Un parcours initiatique depuis ces poutrelles à la mafia. Régis Hautière nous livre un premier tome rondement mené. Il s'est à nouveau entouré de David François pour mettre ce scénario en image et en beauté. Le dessinateur nous offre des vues époustouflantes de New-York. Sans encrage, ses coups de pinceaux atypiques ne manquent pas de charme et sa palette de couleur s'accorde parfaitement aux différentes ambiances, quelles soient lumineuses, pluvieuses ou bleu nuit.



Partez à la rencontre d'Un homme de joie...
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La guerre des Lulus 1916 : La perspective L..

"La perspective Luigi 1" est un album qui peut s'intercaler dans la série la guerre des lulus. le lire après le tome 7 n'est cependant pas un problème, revenir sur l'épisode qui s'est passé lorsque les Lulus se retrouvent en Allemagne et non en Suisse comme ils le pensaient et l'espéraient est un plus car j'avais trouvé que l'on passait un peu vite sur leur déconvenue. Dans cet album donc, on retrouve Luigi plusieurs années plus tard, en 1936, qui raconte à un journaliste leur épopée.

Je me répète mais c'est toujours aussi bien et j'ai toujours autant de satisfaction à retrouver mes petits amis.

Dans cette album, nos Lulu se retrouvent dans une autre bande, dans laquelle ils ont réussi à se faire une place dans les bas-fonds de Berlin.

Les situations "rocambolesques"s'enchaînent mais cela nous permet également de comprendre un peu l'état d'esprit et la vie à Berlin en 1916. Quant à l'état d'esprit de nos Lulus, lui il ne change pas, toujours de la solidarité et de l'émotion.
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De briques et de sang

Une incroyable bd avec un scénario qui se tient jusqu'au bout. On y découvre le Familistère, un monument historique incroyable, la qualité des dessins et des dialogues est au rendez vous.
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La guerre des Lulus 1916 : La perspective L..

Amiens. Octobre 1936.



Luigi est attablé dans un petit troquet. Face à lui, un homme qui recherche toute personne ayant vécu en Allemagne durant la Grande Guerre pour recueillir des témoignages de ce qu’était la vie là-bas…



Rappelez-vous, nos quatre Lulus plus une, espérant se rendre en Suisse, se sont trompés de train. Celui-ci est arrivé à destination. Berne ? Zürich ? Neufchâtel ? … Genève, peut-être ? … Hm… Non ! Berlin ! … Berlin ? Mais ce n’est pas en Suisse, ça ! … C’est bien là tout le problème…



Critique :



Changement dans l’équipe. Régis Hautière est toujours au scénario, mais au dessin, c’est maintenant le jeune et talentueux Damien Cuvillier et David François à la couleur. Cela en décevra certains, d’autres n’y prêteront pas trop attention puisqu’on entre dans une autre perspective, celle de Luigi.



Changement d’époque aussi. 1936… Mais c’est pour mieux revenir vingt ans plus tôt en 1916. Nous allons enfin découvrir ce qu’il est arrivé aux Lulus en Allemagne… Mais comme je ne suis pas corruptible, vu que vous ne me payez pas assez cher, je ne vous en dirai pas un mot.

Bon, allez, pour cesser de voir la demoiselle en beige arrêter de sangloter, je vais vous confier quelques éléments. Ils vont rencontrer des orphelins allemands dont un qui déteste particulièrement les Français, vu que son père a été tué au combat dans ce maudit pays (c’est son point de vue, pas le mien, inutile de sortir vos fusils de chasse). Les Lulus vont découvrir qu’à Berlin beaucoup de gens ont faim à cause du blocus naval qui empêche de ravitailler le pays avec des denrées produites ailleurs.



Je n’en dirai pas plus, même si vous torturez ma petite sœur !

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De briques et de sang

Godin, l'inventeur des poêles en fonte homonymes, s'est inspiré des théories socialistes de Charles Fourier pour créer le Familistère de Guise au milieu du XIXe siècle. Le principe est identique à celui des Phalanstères : une véritable petite ville autour d'une usine, avec logements et structures (école, pouponnière, théâtre, piscine) pour les ouvriers et les cadres. Les salariés sont propriétaires des bâtiments et de l'usine.



L'histoire imaginée par Régis Hautière prend place dans ces lieux, en 1914, à la veille de la première guerre mondiale. Un meurtre, puis d'autres, parmi les membres du Familistère. Une enquête officieuse est menée par un journaliste de l'Humanité* et une jeune femme vivant dans cette communauté.



L'intérêt de cet album n'est pas dans l'intrigue, simpliste et lourde, mais dans son cadre. On y découvre ce type d'organisation collectiviste, par le décor d'abord, mais aussi par les conflits qu'engendrent la promiscuité et la confusion entre vie familiale et vie professionnelle, "un monde clos dans lequel la notion de vie privée est très abstraite". (p. 56)



Les visages sont étranges et anguleux (et laids) : yeux étrécis et mentons triangulaires, comme en témoigne le personnage sur la couverture. J'ai admiré en revanche les décors superbes, la précision du trait et des détails - s'agit-il de photos retouchées ? Et en particulier les couleurs qui expriment admirablement des lumières, une atmosphère sous la verrière, dans les escaliers, dans les jardins.



Cet album est beau, captivant et instructif grâce à la restitution d'un cadre que je ne connaissais pas et d'un contexte socio-historique intéressant.



* créé par Jean Jaurès en 1904, ce journal initialement 'socialiste' devint l'Organe central du Parti communiste français en 1920
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La Guerre des Lulus 1916 : La Perspective L..

Amiens. Juin 1937. Hortillonnages.



Luigi œuvre avec amour à la culture, notamment, des fraises qui lui serviront pour confectionner ses confitures. Le journaliste qui s’intéresse à la vie en Allemagne durant la guerre débarque pour poursuivre son enquête. L’histoire reprend au moment où ils arrivent dans le camp de prisonniers. Surprise : l’homme qui les attend à l’entrée est un Français, un chef de zone du camp, Onésime Decombray. Il les conduit dans un baraquement occupé par des « droit commun ». Pour Onésime, ces jeunes gens ne sont ni plus ni moins que des criminels. Nos Lulus n’en reviennent pas. Très vite, ils deviennent copains avec deux petits voyous, peut-être pas si mauvais que ça…



Critique :



On retrouve la même équipe que pour le premier album de « La Perspective Luigi ». J’avoue avoir moins apprécié les dessins et la mise en couleur, quant au scénario de Régis Hautière, il s’intègre parfaitement dans ce que nous savons déjà des Lulus.



Camps de prisonniers civils : un pour les hommes, un pour les femmes. Les quatre garçons ne voient leur copine Luce que trois heures par jour. Le restant du temps, hommes et femmes restent enfermés dans leurs camps respectifs. En cette année 1916, les conditions ne sont pas roses pour les prisonniers, surtout en hiver, mais des colis leur parviennent. Pour nos Lulus, habitués depuis le début de la guerre aux conditions de vie très difficiles, ce n’est pas plus terrible que ce qu’ils ont déjà connu. Mais rester là à attendre la fin de la guerre, ce n’est pas dans l’esprit des Lulus. Ils vont tout faire, malgré les risques, pour s’évader… Comment faire pour emmener Luce qui est dans l’autre camp ?

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De briques et de sang

Meurtre au familistère ! Une utopie socialiste signée Mr Godin !



Tout le monde ensemble au même endroit, tout va bien, tout va pour le mieux : jusqu'à ce que le 1er cadavre soit découvert ! D'autant plus que d'autres suivent ...

Qu'avaient ces pauvres gens en commun ? Problème, au moment de mener l'enquête : l'imminente Première Guerre Mondiale préoccupe bien plus que les esprits qu'un petit fait divers dans l'Aisne.



Cette collaboration entre Régis Hautière et David François offre des planches qui font un parfait écho au scénario ; peut-être plus ambiance East End de Jack l'Eventreur que petite ville de l'Aisne, mais on chipote.

Dommage qu'il n'y ait pas plus d'informations en fin d'ouvrage sur ce curieux épisode socialo-urbain.
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De briques et de sang

Une brochette de meurtres,

Une police qui trouve trop rapidement un coupable,

Un journaliste teigneux et une héroïne pas vraiment romantique,

Voici le tableau rapidement brossé d'une enquête qui peut paraître de peu d'intérêt quand on sait l'hécatombe de la Grande Tuerie à venir.



Une bande dessinée dont les dégradés de bleus, gris et sépia s'accordent parfaitement à la thématique policière en cette proche période de la déclaration de Guerre de 1914. Les personnages sont croqués à la truelle, tous laidement gros, maigres, chevelus ou poilus.

Il y a du Tardi, en plus moche et plus sombre, dans la pointe du crayon!

J'ai completement adhéré...



Et l'intérêt majeur est cette reconstruction picturale du Familistère de Guise*, oeuvre architecturale à conception humaniste de l'industriel André Godin ( le père des poêles), basée sur sa vision socialiste et paternaliste de la condition ouvrière.

Une "expérience" sociale, très intéressante qui peut accompagner la visite des lieux depuis leur réhabilitation.



*Wiki: construit entre 1858-1883 en Picardie ( Guise, Aisne), inscrit aux Monuments Historiques en 1991, musée depuis 2010.



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De briques et de sang

Régis Hautière et David François nous plongent dans un polar historique dont l'action se situe juste avant la Première Guerre mondiale.

Un meurtre a été commis au Familistère, toute la ville chuchote et frémit. Ce lieu voulu comme un lieu d rassemblement, d'entraide, un havre de paix cacherait-il quelque chose ? Le mal s'y serait-il introduit ?

Ada se souvient de ces événements et va nous raconter toute l'histoire. Dans ses pas, et accompagné par le journaliste de l'Humanité Victor Leblanc, nous allons suivre l'enquête, la traque du coupable et la révélation de la vérité.



Le cadre de cette enquête est la Familistère de Guise, ce fameux projet d'industrie communautaire et un peu utopiste voulu par Jean-Baptiste André Godin. Résistera-t-il a cette épreuve ?



L'histoire est bien tenue, l'intrigue agréable et le dessin plaisant. Mais au-delà, à la fin de cette lecture, j'ai surtout une terrible envie de fouiller pour en savoir plus sur le familistère et son histoire.



Un ouvrage trouvé à la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne,
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La Guerre des Lulus 1916 : La Perspective L..

Après s'être fait prendre par la police allemande nos lulus se retrouvent dans un camp de prisonniers français. Et ils vont tout faire pour en sortir!



Cette étape hivernale en Allemagne nous permet de voir comment fonctionnait un camp de prisonniers civils. Ici des repris de justice, des otages et des étrangers ayant eu la mauvaise idée d'être en Allemagne au moment de la déclaration de guerre.

Les péripéties de nos lulus pour s'évader sont vraiment rocambolesques mais je ne pense pas que ça doit fait pour être crédible!! On passe un bon moment en leur compagnie, et malgré un arrière propos plutôt grave, nous avons une histoire divertissante, souvent drôle et touchante.
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La guerre des Lulus 1916 : La perspective L..

En voulant gagner la Suisse nos cinq lulus se retrouvent en Allemagne. Un mauvais train et les voilà à Berlin. La bas ils rencontrent une bande d'enfants des rues et se font leur place.



Encore un tome plein de rebondissements pour nos cinq enfants. C'est très plaisant à lire et cette "perspective Luigi" comble le manque laissé dans la série.

On a un côté très Oliver Twist dans ce tome avec cette bande de gamins débrouillards qui vole, mendie et revend diverses choses pour survivre.



Au dessin nous avons du changement mais on reconnait facilement nos Lulus. Les couleurs sont plus pastels,
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La guerre des Lulus 1916 : La perspective L..

Dans ce diptyque, on retrouve Luigi, en 1937. Interrogé par un journaliste qui s’intéresse à l’Allemagne pendant la guerre, Luigi lui raconte un épisode de leur périple : leur passage à Berlin puis au camp de Holzminden en 1916. Cet événement, éludé volontairement dans la série, est ici raconté en détails et ne manque pas non plus de péripéties rocambolesques.



Les personnages sont toujours aussi attachants, soudés dans l’adversité, prenant soin les uns des autres. Leur vie n’est pourtant pas simple mais ils ne perdent pas espoir.



J’ai été un peu moins convaincue par les dessins, c’est toujours quitte ou double quand on change de dessinateur en cours de série. J’ai trouvé les personnages parfois un peu trop caricaturés, les émotions et expressions transparaissent moins bien sur leurs visages. Le trait semble moins fini, plus esquissé alors que les décors sont pourtant très réalistes.



Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié cette lecture qui brise l’ordre chronologique de l’intrigue et qui mime la trame des souvenirs : celle-ci n’est pas toujours linéaire, quand nous évoquons le passé, il n’est pas rare que nous sautions des événements pour ensuite y revenir quelques temps plus tard. C’est une manière originale de maintenir le suspense en reconstruisant le puzzle d’événements racontés « dans le désordre ».
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Le Vendangeur de Paname

Il me tardait vraiment de découvrir cet album sorti depuis un peu plus d’une année, ayant notamment été attiré par sa très belle couverture. Et j’avoue avoir été conquis par celui-ci !



Paris, début du XXème siècle. Un tueur sanguinaire sème la terreur dans les rues de la capitale. Toute la police est sur les dents… à l’exception de deux enquêteurs (L’écluse, un alcolo notoire, et Bloseille, fils du ministre de l’intérieur, donc pistonné), affectés, eu égard à leurs tares, sur une autre mission.



Les dialogues sont pleins de gouaille, du parler populaire de titi parisien. L’histoire est bien conçue, prenante, une intrigue policière placée sous le signe de l’humour en raison notamment de ce duo d’enquêteurs atypique (et un brin incompétent, reconnaissons-le). Le coup de crayon est dynamique, donnant beaucoup de mouvement au dessin. Bref, une belle réussite !

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Un homme de joie, tome 1 : La ville monstre

1932. Sacha a quitté l'Ukraine pour ne pas crever de faim. Il débarque à New York chez un cousin éloigné et se rend compte d'emblée que Big Apple n'est pas la terre promise. Le cousin ne pouvant le loger, il trouve refuge dans une chambre de bonne et doit, en plus de s'acquitter du loyer, sortir les chiens de la proprio récemment décédée. Constatant la difficulté à trouver un emploi sur des chantiers où la main d'oeuvre est bien plus nombreuse que les postes à pourvoir, Sacha est aidé par un mafieux italien à qui il a sauvé la mise un soir, dans une ruelle sombre. Son nouvel « ami », en plus de le faire embaucher comme manœuvre à la construction de buildings, va l'entraîner dans des combines à priori sans danger. A priori seulement...



Un vrai bonheur de retrouver le duo Hautière / François après l'excellentissime « De briques et de sang » ! Sacha est un personnage comme Hautière les aime : un peu gentil, un peu naïf, un peu rêveur, sans ambition démesurée. Un personnage qui se laisse porter par les événements, qui accepte tout ce qu'on lui propose sans calcul ni arrière pensée. Un personnage qui va tomber amoureux, sans doute pour le pire. Typiquement un personnage Hautièrien quoi !



J'adore l'univers graphique de David François, dessinateur bien trop rare et coloriste de talent. Ici ses vues panoramiques de New-York, au pinceau et sans encrage, sont à tomber par terre. Il a su aussi donner à ses personnages des trognes inimitables, loin des canons de beauté que l'on croise habituellement.



Bon, je ne vous cacherais pas mon inquiétude pour Sacha. La dernière phrase de la citation d'Olivier Supiot en introduction « Cette ville est une dévoreuse d'âme » n'est à mon avis pas là par hasard et il ne m'étonnerait pas que le si attachant ukrainien suive une trajectoire similaire à celle d'Abélard. Je peux me tromper (je souhaite me tromper!) mais je ne suis guère optimiste.



Un superbe album en tout cas, de ceux qui vous font regretter de ne pas avoir immédiatement la suite sous la main. La suite et la fin d'ailleurs, puisqu' « Un homme de joie » sera un diptyque.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le Vendangeur de Paname

Paris, 1912. Des meurtres en série mettent les forces de police sur les dents. Pas le meilleur moment pour une jeune recrue de débarquer au 36 quai des orfèvres. Surtout quand cette recrue n’est autre que le fiston du ministre de l’intérieur et que tout le monde le considère comme un pistonné. Chafouin, le commissaire divisionnaire colle le petit nouveau dans les pattes de L’Écluse, un vieux de la vieille, alcoolique notoire, mis au placard depuis des années. Les improbables duettistes débutent une enquête sur le meurtre d’un caviste qui les mènera, de brasserie en estaminet, à la reconnaissance inattendue de leurs pairs.



Une BD gouleyante qui se descend d’une traite, à la vitesse où L’Écluse sèche ses verres de rouge. Un bonheur de plonger dans une Belle Époque plus paillarde que chic où les dialogues plein d’argot se dégustent sans modération (avec une mention spéciale à la mère maquerelle qui promet un velouté de carottes au client lui demandant une fille rousse). Clairement, l’atmosphère et le bagout des personnages font le sel d’un récit où l’intrigue policière passe rapidement au second plan. Niveau dessin, le trait souple et libre de David François restitue un Paris en perpétuel mouvement et croque quelques trognes particulièrement expressives.



Un album aussi truculent qu’hédoniste.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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