AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782203008540
146 pages
KSTR-Casterman (01/09/2010)
3.79/5   107 notes
Résumé :
"Comme toutes les histoires de ce genre, celle que je vais te raconter, commence par... un crime."

Que lire après De briques et de sangVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 107 notes
5
7 avis
4
18 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis
Un crime vient d'être commis au Familistère.
Et là, il nous revient tous en mémoire cette chanson des Innocents ♪ dans cet auutre familiiistère ♫ sauf que rien à voir.
Non, il s'agit là de socialisme expérimental initié par feu le créateur des poêles Godin, mr Godin, donc, de par le fait, qui décida de créer un endroit harmonieux abritant la majorité de ses 300 ouvriers, tous propriétaires collectifs de l'ensemble des bâtiments érigés sur une vingtaine d'années. Une petite ville dans la ville. Le Familistère.
Ce petit paradis pourrait bien abriter un ange déchu bien décidé à ouvrir sa start-up "Aux Derniers Sacrements".
Victor Leblanc, jeune journaliste à l'Huma, associé à Ada Volsheim rencontrée sur les lieux du crime, décident de se lancer sur les traces de l'assassin qui pourrait bien rapidement remettre le couvert. A taaaaable...

De briques et de sang est une intrigue policière à la fois originale et didactique.
En effet, Régis Hautière, parfaitement documenté sur le sujet et magnifiquement épaulé par le trait charbonneux et sépia d'un David François très inspiré, parvient à retranscrire l'incroyable architecture de ce palais social aujourd'hui classé monument historique dans le département de l'Aisne.
Si les décors fascinent, petit bémol concernant les personnages aux traits beaucoup plus vaporeux qui offrent ainsi un contraste notoire avec cette architecture à la beauté du diable.
N'étaient quelques longueurs d'investigation, cette trame assure, notamment grâce à l'évocation de ce que fut le vécu de ces ouvriers en ces temps reculés.
Un très bon moment au final...
Commenter  J’apprécie          572
Familistère de Guise, octobre 1938. La vieille Ada est revenue en ces lieux pour le décès de son père. Elle écrit à son amie combien il lui est difficile d'être à nouveau ici, sur le lieu de son enfance. Elle se livre et évoque notamment l'année 1914, l'année où furent commis de nombreux crimes...
Janvier 1914. le corps d'Aristide Latouche, l'un des ouvriers de l'usine, est retrouvé sans vie dans le jardin du familistère. Les journalistes, très vite sur les lieux, s'empressent de questionner le commissaire en charge de l'enquête. Alors que la plupart rentrent sur Paris rédiger leurs articles, l'un d'eux, Victor Leblanc, de L'Humanité, décide de rester un peu pour s'imprégner de ces lieux si particuliers. En effet, le familistère, créé par Jean-Baptiste Godin, également l'inventeur des poêles en fonte, est une sorte d'utopie réalisée. Ayant fait fortune grâce aux poêles, il décide d'investir une partie des bénéfices pour améliorer les conditions de vie de ses ouvriers qui deviennent ensuite propriétaires à titre collectif. C'est dans cette espèce de petite ville qui comprend aussi bien des écoles, des commerces, un jardin, une piscine et, bien sûr, l'usine que le journaliste fait la connaissance d'Ada. Aussitôt, elle se propose de l'aider dans sa propre enquête, d'autant plus qu'un second crime ne tarde pas à être perpétué...

Outre cette intrigue policière, Régis Hautière nous emmène dans le coeur de ce "palais social", en Picardie, créé par Godin entre 1858 et 1884 pour lequel il aura investi un tiers de sa fortune et inspiré des phalanstères de Charles Fourrier. Ce familistère est aujourd'hui un monument historique et accueille un musée classé. Cet album est d'autant plus original qu'il allie faits historiques et enquête meurtrière. de la cave au grenier, Régis Hautière nous fait une visite guidée intéressante des lieux en compagnie du jeune journaliste parisien et de la belle Ada qui mènent leur propre enquête. le picard s'est associé à un autre picard pour le dessin, à savoir David François. Ce dernier, à défaut de nous servir de jolis portraits, son trait semi-réaliste n'étant pas vraiment esthétique dès lors qu'il s'agit de visages ou d'expressions, nous offre par contre de très beaux décors et de superbes planches aux teintes passéistes.

De briques et de sang... et d'histoire...
Commenter  J’apprécie          500
Godin, l'inventeur des poêles en fonte homonymes, s'est inspiré des théories socialistes de Charles Fourier pour créer le Familistère de Guise au milieu du XIXe siècle. Le principe est identique à celui des Phalanstères : une véritable petite ville autour d'une usine, avec logements et structures (école, pouponnière, théâtre, piscine) pour les ouvriers et les cadres. Les salariés sont propriétaires des bâtiments et de l'usine.

L'histoire imaginée par Régis Hautière prend place dans ces lieux, en 1914, à la veille de la première guerre mondiale. Un meurtre, puis d'autres, parmi les membres du Familistère. Une enquête officieuse est menée par un journaliste de l'Humanité* et une jeune femme vivant dans cette communauté.

L'intérêt de cet album n'est pas dans l'intrigue, simpliste et lourde, mais dans son cadre. On y découvre ce type d'organisation collectiviste, par le décor d'abord, mais aussi par les conflits qu'engendrent la promiscuité et la confusion entre vie familiale et vie professionnelle, "un monde clos dans lequel la notion de vie privée est très abstraite". (p. 56)

Les visages sont étranges et anguleux (et laids) : yeux étrécis et mentons triangulaires, comme en témoigne le personnage sur la couverture. J'ai admiré en revanche les décors superbes, la précision du trait et des détails - s'agit-il de photos retouchées ? Et en particulier les couleurs qui expriment admirablement des lumières, une atmosphère sous la verrière, dans les escaliers, dans les jardins.

Cet album est beau, captivant et instructif grâce à la restitution d'un cadre que je ne connaissais pas et d'un contexte socio-historique intéressant.

* créé par Jean Jaurès en 1904, ce journal initialement 'socialiste' devint l'Organe central du Parti communiste français en 1920
Commenter  J’apprécie          250
Une incroyable bd avec un scénario qui se tient jusqu'au bout. On y découvre le Familistère, un monument historique incroyable, la qualité des dessins et des dialogues est au rendez vous.
Commenter  J’apprécie          311
Meurtre au familistère ! Une utopie socialiste signée Mr Godin !

Tout le monde ensemble au même endroit, tout va bien, tout va pour le mieux : jusqu'à ce que le 1er cadavre soit découvert ! D'autant plus que d'autres suivent ...
Qu'avaient ces pauvres gens en commun ? Problème, au moment de mener l'enquête : l'imminente Première Guerre Mondiale préoccupe bien plus que les esprits qu'un petit fait divers dans l'Aisne.

Cette collaboration entre Régis Hautière et David François offre des planches qui font un parfait écho au scénario ; peut-être plus ambiance East End de Jack l'Eventreur que petite ville de l'Aisne, mais on chipote.
Dommage qu'il n'y ait pas plus d'informations en fin d'ouvrage sur ce curieux épisode socialo-urbain.
Commenter  J’apprécie          240

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
[1914]
- Le nom de Jean-Baptiste Godin, ça te dit quelque chose ?
- Godin... Euh... Comme les poêles en fonte ?
- C'est exactement ça. C'est leur inventeur. Un ancien ouvrier devenu ingénieur. Les brevets qu'il a déposés dans le domaine du chauffage et des appareils ménagers ont fait sa fortune. En 1846, il s'est installé à Guise avec une trentaine d'ouvriers et il a fondé son usine de poêles. Dix ans plus tard, il employait plus de 300 ouvriers.
- Trois-cents !? Ce gars-là avait le génie des affaires !
- On peut dire ça, oui. Mais au lieu de se reposer sur sa fortune et de s'en mettre plein les poches comme l'aurait fait n'importe quel petit capitaliste bourgeois, il a décidé d'investir une partie des bénéfices de son entreprise pour améliorer les conditions de vie de ses employés. En 1859, il a lancé son chantier qui a duré vingt ans. Son grand oeuvre !
- Le fameux Familistère.
- Dans le mille ! Godin s'est inspiré de la pensée de Charles Fourier et de ses fameux phalanstères. Il a fait construire un ensemble de bâtiments dont il a dessiné lui-même les plans : le Palais Social.
- Pour y loger tous ses ouvriers ?
- D'abord, seuls ceux qui le désirent habitent le Familistère. Ensuite, et c'est là ce qui fait la force et l'originalité de l'expérience, les habitants du Palais Social sont propriétaires, à titre collectif, de l'ensemble du Familistère. Enfin, il ne s'agit pas seulement de logements. Le complexe comprend aussi des écoles, une pouponnière, des commerces, des jardins, un théâtre, une piscine. Et surtout... l'usine.
(p. 30-33)
Commenter  J’apprécie          122
- Veuillez m'excuser...c'est bien ici la veillée mortuaire? Pour les Deneux?
- Oui, c'est ça. Vous êtes de la famille, peut-être? Vous en avez la tête...
Commenter  J’apprécie          243
En venant vivre avec leurs familles au Familistère, les employés de l’usine deviennent actionnaires de la société du Familistère, une sorte de coopérative qui gère l’ensemble des bâtiments. Les premières années, les profits dégagés par le travail des Familistériens ont permis à la société de rembourser à Godin l’argent qu’il avait investi et donc de progressivement lui racheter ses parts. Tant et si bien qu’à la mort de l’entrepreneur la coopérative était quasiment propriétaire des lieux. A présent, les bénéfices sont redistribués aux Familistériens ou investis pour améliorer leur cadre de vie.
Commenter  J’apprécie          40
Mais voyons Rudolf, une grève ouvrière n'a de sens que si elle s'oppose au patronat. Le patronat ici, c'est nous ! Nous n'allons quand même pas nous opposer à nous-mêmes !
Commenter  J’apprécie          60
Ce n'est pas toujours par manque de briques qu'on rencontre plus souvent des petits murs.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Régis Hautière (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Régis Hautière
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Pascaline & Laurent et la librairie Bulle en Stock à Amiens. Ne lâche pas ma main de Bussi - Cassegrain - Duval - Aire Libre - Éditions Dupuis Le Clan de la rivière sauvage de Régis Hautière, Renaud Dillies Editions de la Gouttière Yojimbot, Yojimbot - Tome 3 - Neige d'acier, Tome 3 • Sylvain Repos (Illustration), Sylvain Repos (Auteur) chez Dargaud 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien de la librairie Mine de Rien, Alfa BD et Krazy Kat ! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART#MANGA Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
+ Lire la suite
autres livres classés : familistereVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (163) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5274 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}