Familistère de Guise, octobre 1938. La vieille Ada est revenue en ces lieux pour le décès de son père. Elle écrit à son amie combien il lui est difficile d'être à nouveau ici, sur le lieu de son enfance. Elle se livre et évoque notamment l'année 1914, l'année où furent commis de nombreux crimes...
Janvier 1914. le corps d'Aristide Latouche, l'un des ouvriers de l'usine, est retrouvé sans vie dans le jardin du familistère. Les journalistes, très vite sur les lieux, s'empressent de questionner le commissaire en charge de l'enquête. Alors que la plupart rentrent sur Paris rédiger leurs articles, l'un d'eux, Victor Leblanc, de L'Humanité, décide de rester un peu pour s'imprégner de ces lieux si particuliers. En effet, le familistère, créé par Jean-Baptiste Godin, également l'inventeur des poêles en fonte, est une sorte d'utopie réalisée. Ayant fait fortune grâce aux poêles, il décide d'investir une partie des bénéfices pour améliorer les conditions de vie de ses ouvriers qui deviennent ensuite propriétaires à titre collectif. C'est dans cette espèce de petite ville qui comprend aussi bien des écoles, des commerces, un jardin, une piscine et, bien sûr, l'usine que le journaliste fait la connaissance d'Ada. Aussitôt, elle se propose de l'aider dans sa propre enquête, d'autant plus qu'un second crime ne tarde pas à être perpétué...
Outre cette intrigue policière,
Régis Hautière nous emmène dans le coeur de ce "palais social", en Picardie, créé par Godin entre 1858 et 1884 pour lequel il aura investi un tiers de sa fortune et inspiré des phalanstères de Charles Fourrier. Ce familistère est aujourd'hui un monument historique et accueille un musée classé. Cet album est d'autant plus original qu'il allie faits historiques et enquête meurtrière. de la cave au grenier,
Régis Hautière nous fait une visite guidée intéressante des lieux en compagnie du jeune journaliste parisien et de la belle Ada qui mènent leur propre enquête. le picard s'est associé à un autre picard pour le dessin, à savoir David François. Ce dernier, à défaut de nous servir de jolis portraits, son trait semi-réaliste n'étant pas vraiment esthétique dès lors qu'il s'agit de visages ou d'expressions, nous offre par contre de très beaux décors et de superbes planches aux teintes passéistes.
De briques et de sang... et d'histoire...