Citations de David Homel (13)
C'est ça, l'ennui, quand on n'a plus personne au monde : on reste seul avec ses secrets de famille.
l
Tout est normal : ma mère se met à hurler chaque fois qu'une blatte tombe du toit et atterrit sur elle.
Moi, je trouve que ces insectes sont fabuleux. Ce sont de gigantesques coquerelles aves casques noirs et brillants. Mon frère et moi essayons tout le temps d'en capturer [...] mais ces insectes sont trop rapides pour se laisser prendre
Quand les gens vous prennent pour un monstre, il n'y a qu'une chose à faire: dépasser leurs attentes.
Quelque chose sépare toujours un être de lui-même.
Chacun aime qu'on lui parle de lui. C'est une forme de vanité naturelle.
[La folie] est l'argument des faibles pour réfuter la vérité.
- [Aimer une idée] doit être encore plus difficile qu'aimer une femme.
- Est-ce si difficile d'aimer une femme ?
- Ah non, au contraire, c'est même trop facile ! En plus, une femme vous laisse tranquille de temps en temps. Une idée, jamais !
(p325)
Mon repaire, la poissonnerie, la SAQ, le gymnase. Il fut un temps où ce parcours me paraissait être le circuit idéal. Jusqu'à ce que je me rappelle une autre perle de sagesse : ce qui différencie une ornière d'une tombe, c'est la profondeur.
- Je n'a pas autant parlé depuis des années. Et certainement pas de moi ni de ma famille; tous ces trucs honteux. Ce qui prouve bien qu'en tout ermite, aussi discipliné qu'il se prétende, sommeille un bavard qui ne demande qu'à sortir.
Les enfants ne représentaient pas une nécessité dans une vie, certainement pas plus pour une femme que pour un homme, mais plus on possédait de piliers à son identité, plus on pouvait rester fort.
[…]J’ai la chance de rarement me regarder
dans la glace. J’ai grandi dans les années 1950 et
1960, époque à laquelle on enseignait aux garçons
qu’il était inconvenant d’observer son reflet. Si j’en
juge par le comportement actuel des jeunes gens, les
temps ont changé. Ce code de conduite m’a été utile.
Je suis invisible, je ne me vois pas.
pp. 219-220
C’est l’affect, les sentiments que nous éprouvons
à notre égard, qui est à la base des comportements
autodestructeurs que nombre d’entre nous affec-
tionnent.
p. 172
[…] J’avais oublié la
logique que sous-tendait l’habitude de vérifier son
apparence physique plusieurs fois par jour. La vérité
était effectivement là : j’avais perdu cette chose qu’on
appelle coquetterie qui, à l’instar de la libido, disparaît
lorsque les mécanismes de survie se mettent en marche.
Le fait de me remettre un miroir, je le comprends
maintenant, faisait partie de ma préparation à affronter
le monde extérieur. […]
pp. 85-86