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4.01/5 (sur 110 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Biographie :

David Jackson est l’auteur de plusieurs thrillers devenus des best-sellers et adaptés pour la télévision et le cinéma.

Son premier roman, "Pariah", est paru en 2011. "Des voisins si ordinaires" (Don't Make a Sound, 2018) est la troisième enquête de l’inspecteur (sergent-détective) Nathan Cody.

Il vit dans la péninsule de Wirral avec sa femme et ses deux filles.

son site : http://www.davidjacksonbooks.com/
Twitter : https://twitter.com/author_dave

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CHOUQUETTE D'OR N°28 - Des voisins si ordinaires - David Jackson


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- Exactement, A l'évidence, leur approche était complètement tordue mais sont ils pour autant les monstres que je pensais? Je n'en suis plus si sûr.
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Daisy les entend monter alors elle pose son crayon et se redresse. Elle sait qu’ils aiment la voir assise bien droite. Elle est en train d’écrire une histoire à propos d’une souris. Elle n’a jamais été très douée pour les histoires, et ne sait d’ailleurs pas grand-chose sur les souris. C’est comme un défi pour elle. Elle espère que ça leur plaira. Plus tard, elle fera quelques fractions et un peu de lecture. Une journée chargée l’attend. La porte s’ouvre enfin. Quand les adultes pénètrent dans la pièce, elle se raidit encore un peu plus. Elle remarque qu’ils sont particulièrement souriants ce matin. En fait, à bien y réfléchir, elle ne les a jamais vus aussi heureux. Elle se demande ce que cache cette joie soudaine.
— Bonjour, Daisy, dit Malcolm.
— Bonjour, papa, répond-elle. Malcolm et Harriet s’assoient en face d’elle à la petite table de travail sans se départir de leur sourire.
— On a une nouvelle à t’annoncer, jubile Malcolm. Une nouvelle qui nous remplit de joie. Daisy ne répond pas. Elle ne sait pas ce qu’elle est censée répondre. Elle attend patiemment la suite.
— Tu ne veux pas savoir ce que c’est ? demande Harriet. Daisy hoche la tête bien qu’elle ne soit pas certaine de vouloir savoir.
Harriet regarde Malcolm et d’un hochement de tête l’invite à annoncer la nouvelle. Malcom se penche par-dessus la table. Son visage est si près de Daisy qu’elle peut voir les points noirs sur son nez.
— Tu vas avoir… Il s’interrompt, ménage le suspense.
— … une petite sœur ! Harriet s’agite sur sa chaise. Elle tape dans ses mains pour manifester son enthousiasme. Daisy, pourtant, ne sait toujours pas comment réagir. Ils s’attendent sans doute à ce qu’elle soit euphorique, comme eux. Malgré sa bonne volonté, elle ne ressent rien de tout ça. Sentant leurs yeux sur elle, elle ouvre la bouche mais aucun mot n’en sort.
— Qu’est-ce que tu en penses ? demande Malcolm. N’est-ce pas merveilleux ? Imagine tout ce que vous allez partager toutes les deux.
— Tu pourras lui montrer tes jouets, développe Harriet. Tu pourras lui faire la lecture, lui expliquer tout ce que tu sais. Mais surtout, tu ne seras plus jamais toute seule. Finie la solitude ! N’est-ce pas fantastique ? Ne voulant surtout pas les contrarier, Daisy se creuse désespérément la tête à la recherche d’un commentaire pertinent.
— Comment s’appelle-t-elle ? lâche-t-elle. Malcolm regarde Harriet. Harriet regarde Malcolm.
— Bonne question, disent-ils sans se quitter des yeux.
— Elle s’appelle Poppy, annonce Harriet. Un nom de fleur, comme le tien. Et tout comme toi, elle est blonde. Elle n’a que six ans. Elle est adorable et je suis sûre que tu l’aimeras. Elle se tourne de nouveau vers Malcolm.
— N’est-ce pas, papa ? Daisy profite de l’instant pendant lequel ils sont complètement absorbés par le regard de l’autre pour formuler sa prochaine question.
— Quand ? Elle arrive quand ?
— Encore une excellente question, dit Malcolm. Accroche-toi bien, Daisy, c’est dans un avenir très proche. Que penses-tu de ce soir ?
Daisy sent son cœur se serrer mais s’efforce de ne rien laisser paraître.
— Ce soir ?
Elle réalise trop tard que sa voix trahit une certaine négativité. Elle remarque que les lèvres de Malcolm frémissent légèrement, bien qu’à l’instar de Harriet il s’efforce de sourire encore.
— Oui, Daisy. Ce soir. C’est bon pour toi, non ?
— Oui, papa, s’empresse-t-elle de répondre. C’est… c’est juste que je me demande où elle va dormir. Malcolm regarde le lit. Il fronce les sourcils comme si ce problème ne lui avait pas encore effleuré l’esprit.
— Je crois que vous allez devoir partager ce lit pendant quelque temps. On va trouver une solution.
— Des détails, des détails, intervient Harriet. On ne se soucie pas de ces choses dans cette maison. Tout va bien se passer. Ça va être fantastique ! Daisy a l’impression que Harriet va exploser de joie. Exploser littéralement et se répandre sur les murs et le plafond. Daisy refoule cette vision. Elle pose les yeux sur l’histoire qu’elle a écrite pour penser à autre chose.
— Bon, dit Malcolm. C’est la bonne nouvelle qu’on est venus t’annoncer. Je savais que tu serais ravie, Daisy. Daisy ne connaît pas le mot « sarcasme » mais le timbre de la voix de Malcolm lui fait comprendre qu’elle ne réagit pas comme il le souhaite.
— Ne vous inquiétez pas, leur dit-elle. Je suis une grande fille. Je veillerai sur Poppy. C’est la phrase la plus positive et la plus sincère qu’elle ait trouvée mais elle semble faire l’affaire.
— On va te laisser finir tes devoirs, dit Harriet. Je reviendrai plus tard pour voir comment tu avances. Mais ne t’attends pas à ce que je sois d’une grande aide aujourd’hui, dit-elle en agitant le doigt. Je ne sais plus où donner de la tête. Ils quittent la pièce. Daisy les regarde partir, il lui semble qu’ils planent littéralement sur le petit nuage qu’ils ont créé. Elle attend que la porte se referme et le bruit familier qui suit immédiatement. Le grincement dont l’écho se propage dans sa poitrine.
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La plupart des enlèvements d’enfants sont l’œuvre d’opportunistes. Ils voient un enfant seul devant un magasin, dans un parc ou sur le chemin entre l’école et la maison et ils obéissent à une impulsion. Mais là, on dirait que vous avez été ciblés.

Le trouble se transforme en choc.

— Ciblés ? répète Craig. Je… Vous sous-entendez que quelqu’un voulait Poppy en particulier ?

— Je peux me tromper, naturellement, mais à première vue, ça ressemble à un acte mûrement réfléchi. Quelqu’un s’est donné beaucoup de mal et a pris un risque énorme pour s’introduire dans votre maison au milieu de la nuit. Il a dû faire du bruit en crochetant la serrure. L’intrus risquait de réveiller quelqu’un – vous deux, Poppy, un voisin –, et pourtant il est allé jusqu’au bout. Ce n’est pas comme si n’importe quel enfant aurait fait l’affaire. Pour lui, il fallait que ça soit Poppy.
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Incapable de prononcer un mot, elle se contente de hocher la tête, tout en s’émerveillant du contenu de ce coffre aux trésors. C’est mieux qu’un anniversaire. Elle tourne les pages, laissant échapper une exclamation de temps à autre. Malcolm scrute son visage, la voit s’absorber dans son rêve. Il la regarde pleurer, sourire et rire en feuilletant l’album. Il aimerait lui faire ce plaisir tous les jours. Les questions commencent à affluer ensuite. Harriet veut obtenir le plus d’informations possible, jusqu’au moindre détail. Malcolm est parfois un peu long à répondre mais il fait de son mieux. Après avoir atteint la dernière page, Harriet retourne à la première, passe doucement le doigt sur la photo. Malcolm savait que ce serait sa préférée. Et soudain son visage s’assombrit comme si elle était prise d’un doute.
— Ce n’est pas une plaisanterie Malcolm ? C’est sûr ?
— Oh oui ! Comme tu peux le constater, j’ai été très occupé. Regarde les photos. Tout est réglé.
— Tout est réglé ? C’est pour quand ? Bientôt ? Malcolm se caresse le menton.
— Eh bien, c’est la partie la plus difficile. Ça demande du temps. C’est une question de logistique, tu vois. Elle se rembrunit.
— Oh !
— Alors, j’ai pensé… j’ai pensé à ce soir. Tu pourras attendre jusque-là ? Des yeux immenses à présent. Des yeux où se mêlent euphorie et incrédulité.
— Malcolm ! Elle se jette à son cou, l’enveloppe dans sa chaleur.
— Malcolm, tu es un homme extraordinaire. Je t’aime. Elle relâche son étreinte.
— Ce n’est pas dangereux au moins ? Tu es sûr que tu peux le faire ? Il prend sa main dans la sienne.
— Ça ne va pas être facile. Je ne suis plus si jeune. Mais oui, je peux le faire. Elle le serre encore dans ses bras. Se concentre à nouveau sur l’album. Puis une idée lui vient et elle lève les yeux vers le plafond.
— On peut le lui dire ? On peut le dire à Daisy ?
— Je ne vois pas ce qui nous en empêcherait.
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Le visiteur un peu plus perspicace pourrait s’étonner de l’absence d’armoires pleines de vêtements. Il pourrait se demander pourquoi, à la place de placards de rangement, il y a un petit lavabo dans un coin et ce qui ressemble à un rideau de douche dans l’autre. S’il s’aventurait dans la pièce pour jeter un coup d’œil derrière ledit rideau, il serait certainement surpris de découvrir une vieille chaise percée plus très nette. Pour contempler ce curieux décor à la lumière du jour, il pourrait ouvrir les rideaux et découvrirait alors la fenêtre condamnée par des planches. À ce stade, il réaliserait qu’il ne s’agit pas d’une simple chambre, d’une chambre pour dormir. C’est une chambre pour tout. Une cellule. Daisy a appris à ne pas se plaindre de sa situation devant les adultes. Devant les personnes qu’elle appelle papa et maman mais qui ne sont pas ses vrais parents. Ce n’est pas un endroit pour la fille qui va arriver, pense-t-elle. Ce n’était pas un endroit pour elle non plus. Elle ne sait pas précisément depuis combien de temps elle est ici, mais elle en a une vague idée. Elle a été contrainte de fêter son dixième anniversaire récemment. Et elle sait qu’elle avait sept ans quand elle a été enlevée. Ça fait donc près de trois ans qu’elle est enfermée dans cette pièce.
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Ferme les yeux, se dit-elle, pense à des choses agréables. C’est exactement ce que sa mère lui conseille de faire quand elle n’arrive pas à trouver le sommeil.

Elle pense à ses amis à l’école. Elle pense à leur fou rire l’autre jour quand un des garçons a déchiré son pantalon.

Elle commence à s’endormir…

Mais elle se réveille aussitôt, elle a entendu un bruit.

Elle a beau cligner des yeux, elle ne distingue pas grand-chose. Elle lève la tête, suit des yeux le contour de son lit jusqu’au mur extérieur. Ses rideaux ne sont pas très épais, aussi peut-elle voir la fenêtre à travers. Mais également une forme qui se détache derrière, contre l’un des bords. Et à présent, elle se demande ce que ça peut bien être. Malgré ses efforts, elle ne parvient pas à reconnaître ce qui bloque la faible lumière.

Ce n’est rien, se dit-elle. C’est toujours là. Si je me lève, si j’allume, je verrai que c’est un meuble ou des jouets.
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Elle le voit comme un lion avec une épine dans la patte. Si elle l’enlève et met fin à sa douleur, il lui sera redevable. Malgré sa férocité apparente, il saura se montrer reconnaissant.

Mais c’est juste une histoire, pense-t-elle. Dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça. La vraie vie est cruelle.
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Ça ne se passe pas comme dans les films. Dans un film, habité d’une soudaine soif de vaincre, il boxerait le méchant et le terrasserait grâce à sa tactique de combat infaillible. Chaque coup porté résonnerait comme un coup de cymbales au nom de la victoire du bien sur le mal, de la justice sur l’injustice.
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— Allez, Poppy. Je t’ai dit que c’était ton tour.

Toujours pas de réponse. Il sent la chaleur lui monter aux joues. Il n’aime pas du tout ce genre d’insubordination, surtout devant Daisy. Daisy est une petite fille si adorable. Il ne veut pas qu’elle commence à se faire des idées. Il ne veut pas qu’elle croie que ce genre de comportement va être toléré.

— Poppy, tu as entendu ce que je t’ai dit ? Je fais de mon mieux pour distraire tout le monde. On est censés s’amuser. Tu ne veux pas t’amuser ? Tu ne veux pas être heureuse ici ?

Mais elle reste allongée sur le lit et l’ignore. Il aurait moins de mal à la gérer si elle se mettait en colère ou si au moins elle expliquait ce qu’elle ressent. Mais l’ignorer comme s’il n’existait pas, non, c’est vraiment impoli. C’est inacceptable.
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Il ne s’est jamais senti à l’aise avec ses beaux-parents. En ce moment, elle ne peut pas vraiment lui en vouloir. Ils sont dépassés par la situation.

Elle se demande si eux aussi nourrissent des soupçons à leur égard.

Est-ce possible ? Sa propre mère et son propre père ? Pourraient-ils envisager ne serait-ce qu’une seconde qu’elle ait pu commettre l’innommable ? Qu’elle ait pu s’en prendre à leur petite-fille ?

Elle ne va certainement pas leur demander des explications. Elle ne veut pas entendre des réponses manquant de conviction. Elle ne veut pas rajouter une douleur supplémentaire au supplice qu’elle endure déjà.
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