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Critiques de David Lewis-Williams (8)
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Discovering Southern African Rock Art

Je me suis ouvert une belle porte ouverte avec ce petit bouquin très solide que j'ai pris pour un presque dépliant touristique en Namibie. Je me suis rendu compte ensuite que ce texte est disponible en français et que l'auteur éminent universitaire a beaucoup échangé et travaillé avec Jean Clottes traducteur de ce texte en français, qui s'intitule dans la langue de Molière : , L'Art Rupestre en Afrique du sud , .

En fait cet ouvrage pointilleux et dense repose principalement sur une expédition de l'auteur chez les San et sur leur territoire en ici Afrique du sud et sachant que ce territoire est bien plus vaste. Les San ont une culture chamanique très inclusive de leur environnement qu'ils maitrisent à merveille ,pour ne pas dire à la perfection.

Ils occupent ce territoire de manière continue depuis environ 45000 ans. Ils sont actuellement clairement menacés de disparition physique et culturelle.

Ils continuent de faire des peintures dans cette tradition . Il y a des œuvres San avérées à moins 10000 par exemple et également et des gravures sur roches. Les San continuent d'avoir un rapport intime avec l'art rupestre de tradition préhistorique qui dégage selon leur codification un sens manifeste toujours contemporain du point de vue pictural et en tant que langage sacré.

Il semble que très anciennement et de tous temps ces œuvres sont liées à un contexte religieux chamanique. Cette continuité de sens au travers des millénaires et la connaissance d'un véritable langage pictural qui se perpétue dans une indéniable continuité est fascinante.

L'auteur pose que ces peintures sont le plus fréquemment en rapport avec la transe chamanique. Par ailleurs il y a la figuration un panthéon des divinités San ou d'esprits intercesseurs ou guides entre les mondes qui figureraient dans ces œuvres d'art (l'élan du Cap par exemple).

Le chaman lui-même serait figuré dans ses processus de transformation alors qu'il s'approprierait des attributs propres aux animaux pour accomplir au cœur de sa transe son voyage dans d'autres niveaux de réalité.

Cet art millénaire est splendide ,lumineux et polychrome et il exploite intensément les aspérités de ses supports et les flux de lumière in situe dans le cadre d'une conception initiale en synergie complexe.

Jean Clottes le traducteur de ce texte en français est un éminent préhistorien français promoteur en France de la thèse chamanique autour de l'interprétation de l'art rupestre européen . Une interprétation très parachutée problématique et très discutable avec peu d'arguments solides en sa faveur pour l'Europe, au contraire des œuvres San d'Afrique du Sud. Explorer ce contexte chamanique explicite et nuancé de l'art San est passionnant et il faut donc savoir qu'il est à la source d'hypothèses totalisantes et peu plausibles en art pariétal européen ou un autre contexte prévaut . Un contexte qui s'est peut-être perpétué ultérieurement en univers néolithique européen pour des raisons particulières qui sont en rapport avec les flux migratoires en provenance du levant.

Pour information ces documents rupestres San sont infiniment nombreux.

Assez marginalement certaines de ces œuvres semblent être de nature historiques et elles détaillent des affrontements avec les bantous plus tardivement arrivés en Afrique Australe.



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L'Art rupestre en Afrique du Sud : Mystérieus..

L'auteur de cet ouvrage a beaucoup échangé et travaillé avec le traducteur de ce texte en français qui est un grand préhistorien français. En fait cet ouvrage pointilleux et dense repose principalement sur une expédition de l'auteur chez les San et sur leur territoire en Afrique du sud ( un territoire bien plus vaste que la région visitée). Les San ont une culture chamanique très inclusive de leur environnement qu'ils maitrisent à la perfection. Ils occupent leur territoire de manière continue depuis environ 45000 ans. Ils continuent de faire des peintures dans cette tradition . Il y a des œuvres San avérées à moins 10000 par exemple et également (des gravures sur roches). Les San continuent d'avoir un rapport intime avec l'art rupestre de tradition préhistorique qui dégage selon leur codification actuelle un sens manifeste toujours contemporain en tant que langage sacré. Il semble que déjà très anciennement ces œuvres sont liées à un contexte religieux chamanique. Cette continuité de sens au travers des millénaires et la connaissance d'un véritable langage pictural qui se perpétue dans une indéniable continuité est fascinante. L'auteur pose que ces peintures sont fréquemment en rapport avec la transe chamanique. Il y aurait dans ces œuvres la figuration d'un panthéon divin San ou d'esprits intercesseurs ou simplement guides entre les mondes (l'élan du Cap). le chaman lui-même serait figuré dans ses processus numineux alors qu'il s'approprierait des attributs propres aux animaux pour accomplir au cœur de sa transe ,son voyage dans d'autres niveaux de réalité. Cet art millénaire est splendide ,lumineux et polychrome et il exploite intensément les aspérités de ses supports et les flux de lumière in situe dans le cadre d'une conception initiale en synergie complexe avec l'environnement physique qui façonne le pictural. le traducteur de ce texte en français est un éminent préhistorien français promoteur en France de la thèse chamanique autour de l'interprétation de l'art rupestre européen . Une interprétation très parachutée et problématique ,très discutable et avec peu d'arguments solides en sa faveur pour l'Europe, au contraire des œuvres San d'Afrique du Sud.

Explorer ce contexte chamanique explicite, subtil et nuancé de l'art San est très parlant et il faut donc savoir que ces œuvres sont la source d'hypothèses totalisantes et peu plausibles en art pariétal européen où un autre contexte prévaut . Un univers paléo européen qui s'est peut-être perpétué dans le néolithique européen pour des raisons qui sont en rapport avec les flux migratoires réguliers en provenance du levant (Voir le langage de la déesse de Marija Gimbutas entre autres). Pour information ces documents rupestres San sont infiniment nombreux .Assez marginalement certaines de ces œuvres semblent être de nature historiographiques et non religieuses car elles détailleraient des affrontements avec les populations bantoues plus tardivement arrivés en Afrique Australe où elles furent initialement invasives. Ce livre s'insère donc nécessairement dans la querelle autour du contenu éventuellement chamanique de l'art pariétal européen. L'idée c'est que les peuples de chasseurs cueilleurs s'exprimeraient par des religions chamaniques .Beaucoup de peuples de chasseurs cueilleurs ont créé des peintures sur roches, quelquefois en plein air comme dans le Portugal préhistorique et sur un petit mobilier portatif. « La démarche interprétative chamanique » repose sur l'énoncé suivant : "ce que font les peuples chamaniques aujourd'hui ,les hommes de Lascaux le faisait aussi »

Perso dans le cadre d'un certificat d'histoire des religions j'ai approché le chamanisme des Bouriates de Sibérie et par nécessité la démarche chamanique en générale. Ce que j'en ai retenu, c'est que les pratiques chamaniques ont des possibilités de déclinaisons variée. Elles peuvent s'intégrer dans des religions d'une autre nature que chamanique avec le culte à un panthéon ,avec des rituels et un clergé structuré sur d'autres fondement que l'élection initiatique chamanique et sur des modes opératoires non chamanique. Si on se concentre sur la zone refuge des populations occidentales européennes pendant les maximums glaciaires (Espagne atlantique et sud-ouest de la France), on ne manque pas de constater que se dégage les contours d'une aire culturelle commune assez probable, dont les expressions ont varié sur des centaines de siècles et les images pariétales ont certainement possédées des valeurs sémiologiques différentes ,pour les populations préhistoriques qui se sont succédées dans ce territoire (qui sait combien de sites ? et combien de fois ? ont été oubliés et redécouverts plusieurs fois. L'histoire des religions anciennes et les approches historiques sur la longue durée et la continuité variable (un champ historique spécialisé) enseigne que le conservatisme est une tendance forte dans les groupes religieux mais que sous l'apparence du conservatisme (par exemple iconographique) les contenus, les rituels et la dogmatique évoluent grandement (pression du milieu naturel ou social). Pour ce qui est des cultures paléolithiques européennes ont doit souligner que les représentations humaines sont très rares et elles sont encore plus rarement imputables à des essais figuratifs éventuellement chamanique ( un cas unique de transe éventuelle tardif) .Quelquefois ce qui a l'air indubitablement humain ne l'est peut-être pas (questionnement autour de la présence de logogrammes). Une partie significative de ces représentations sont en rapport avec des figurations clairement liées au symbolisme de la fécondité au niveau primaire avec des vulves et d'autres symboles féminins ou dérivés comme l'affrontement de bisons pendant le rut .Il est démontré que les femmes de manières certaines avaient accès aux sanctuaires (certains au moins pour l'instant). Elles y peignaient peut être car elles laissaient massivement la marque de leur mains (celles de nombreux enfants sont également attestées). Quand le réchauffement du climat (fin du paléolithique) a modifié la donne en segmentant les peuplements et en induisant peut-être une fragmentation ethnique? Avec la dispersion des gens et avec la multiplication du matériel portatif les figurations de la fécondité féminine occupent une place toujours significative mais le sexe masculin est en pleine floraison figurative. La femme fertile est toujours stylisée à la fin du paléolithique européen ,mais elle conserve un aspect fécond surdimensionné. Décréter que le culte des déesses mère fécondes, et celui de la fécondité en générale ,est un import des peuples asianiques (des agriculteurs néolithiques) qui auraient modifié intégralement le paysage religieux européen est une vue de l'esprit et un rêve éveillé. Si on se penche sur l'Anatolie et le Zagros (qui sont les régions sources des peuplements paléolithiques comme néolithiques de L'Europe) on constate que les cultes de la déesse sont en rapport étroit avec les expressions religieuses paléolithiques et néolithiques de ces régions et c'est valable également pour les peuples éleveurs de la fin du paléolithique balkanique. le lecteur intéressé explorera avantageusement les thèmes religieux de catal huyuk ( taureau, déesse mère, oiseau ,félin .. etc... ) La comparaison avec l'art pariétal européen plaide très probablement pour l'existence d'une aire culturelle commune et conservatrice de l'atlantique au levant . le chamanisme est peut-être un facteur à prendre en compte (un unique document du paléolithique récent va dans ce sens) mais quand et surtout selon quelles modalités ou cadres ? Ce texte permet d'approcher le contenu à l'origine de la thèse chamanique autour de la compréhension des œuvres rupestres du paléolithique européen, en offrant la contemplation d'une iconographie chamanique opératoire chez les San (actuels et préhistoriques) . On peut ainsi comprendre pourquoi ces réalités sud-africaines et chamaniques ne peuvent être plaquées arbitrairement sur l'Europe.

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Les chamanes de la préhistoire : Transe et ma..

A la fin des années 90 l'étude des ( plutôt les tentatives d'études ) des religions préhistoriques connaît un réel essor ...

Auparavant les thèses officielles tendaient à dire que le sujet était dans une très large mesure impossible à appréhender : cf. par exemple : Les religions de la préhistoire : Paléolithique ( de Gournan ) , si vous lisez ce livre ( au premier abord ) frustrant vous " entendrez " l'auteur dire à chaque page qu'il est le plus fréquemment impossible de se pencher sur le sujet ... il a des arguments ...

Mais il est en grande partie dans l'erreur ...

D'ailleurs lui-même a mis en lumière le fait que l'art paléolithique européen est un langage ..

Je recommande la lecture de ce livre pour réaliser à quel point il est difficile de dégager du sens ( de classer tout simplement! ) les données sur la presque totalité des sites archéologiques dans le but de dégager du sens religieux ...

Jean clottes et d'autres ont donc fait un travail salutaire en décidant d'explorer les pistes chamaniques ..

Fondamentalement l'idée c'est : presque tous les peuples de chasseurs cueilleurs s'expriment religieusement par des religions chamaniques ... beaucoup de peuples de chasseurs cueilleurs se sont exprimés par des peintures sur roches et beaucoup continuent de le faire ( quelquefois en plein air comme dans le Portugal préhistorique ) ..

La démarche de l'auteur repose en partie sur l'énoncé suivant : " ce que font les peuples chamaniques aujourd'hui les hommes de Lascaux le faisait aussi !!! "

Perso j'ai dû dans le cadre d'un certificat d'histoire des religions me pencher entre autres sur le chamanisme des Bouriates de Sibérie ...

Ce que j'en ai retenu ( par comparaison ) c'est que les pratiques chamaniques ont des possibilités de déclinaisons multiples et qu'elles peuvent s'intégrer dans des religions plus complexes avec panthéons .. rituels et clergé ...

Par ailleurs si on se concentre sur la zone refuge des populations pendant les maximums glaciaires ( Espagne atlantique et le sud-ouest de la France ... )

On ne manque pas de constater que nous sommes en face d'une aire culturelle commune ( très probable ) dont les expressions ont varié sur des centaines de siècles et il est probable que ces images ont certainement possédées des valeurs sémiologiques différentes pour les populations préhistoriques qui se sont succédées dans ce territoire ( qui sait combien de sites ( et combien de fois ) ont été oubliés et redécouverts ... )

L'histoire des religions anciennes et les approches historiques sur la longue durée et la continuité variable ( un champ historique spécialisé ) .. enseigne que le conservatisme est une tendance forte dans les groupes religieux mais que sous l'apparence du conservatisme ( par exemple iconographique ) les contenus rituels et dogmatiques évoluent grandement ( pression du milieu naturel ou social ......)

Pour ce qui est des cultures paléolithiques européennes ont doit souligner que les représentations humaines sont très rares ( encore plus rarement imputables à des essais figuratifs de chamanes et quelquefois ce qui a l'air indubitablement humain ne l'est peut-être pas ) et une partie significative de ces représentations sont en rapport avec des figurations clairement liés au symbolisme de la fécondité ( au niveau primaire ( vulves et autres ) ou secondaire ( affrontement de bisons pendant le rut )) ...

Il est probable ( fait démontré ) que des femmes avaient accès aux sanctuaires ( certains du moins et pour l'instant ) ..

Elles y peignaient peut être car quelquefois elles laissaient la marque de leur mains ...

Quand le réchauffement du climat ( fin du paléolithique ) a modifié la donne (( segmentations des peuplements ( et segmentation ethniques ? ) ... dispersions et multiplication du matériel portatif ... )) les figurations de la fécondité féminine occupent une place toujours significative mais le sexe masculin ( au sens propre ) est en pleine floraison figurative ...

La femme fertile se stylise à la fin de l'art pariétal mais elle garde un aspect fécond sur dimensionné ...

Décréter que le culte des déesses mère et fécondes ( et de la fécondité en générale ) est une invention importée par les peuples asianiques ( agriculteurs néolithiques ) qui auraient colonisés l'Europe et modifiés intégralement le peuplement européen est selon moi une vue de l'esprit ...

Si on se penche sur l'Anatolie et le Zagros ( qui sont les régions sources des peuplements paléolithiques comme néolithiques de L'Europe ) on constate que les cultes de la déesse sont en rapport étroit avec les expressions religieuses paléolithiques de ces régions et c'est valable également pour les peuples éleveurs de la fin du paléolithique balkanique ...

Le lecteur intéressé explorera avantageusement les thèmes religieux de catal huyuk ( taureau ... déesse mère ... oiseau ... félin .. etc... )

La comparaison avec l'art pariétal européen plaide très probablement pour l'existence d'une aire culturelle commune de l'atlantique au levant ) ..

Le chamanisme est certainement un facteur à prendre en compte mais à quel moment ?? et surtout selon quelles modalités ?? ...

POUR CONCLURE :

Les deux religions monothéistes ( judaïsme et zoroastrisme ) et patriarcales les plus anciennes gardent des traces de ces substrats paléolithiques et néolithiques ...

Le respect absolu de toute vie animale .. interdiction des souffrances inutiles infligées aux animaux ... par ailleurs dans la genèse l'homme ne reçoit pas la jouissance d'un monde crée pour lui .. : il en est le gardien responsable ..

L'exemple le plus saisissant est la matrilinéarité de la transmission identitaire dans le judaïsme ...

A contrario et toujours dans le judaïsme : l'interdiction quasi absolue ( très réglementé ) de consommer des animaux sauvages est très parlante ...

Il s'agissait de rompre avec la nature sauvage et tous les sentiments religieux qui pouvaient lui être associés ...

Le judaïsme on l'oublie souvent plonge ses racines 3000 à 4000 ans BP ....

D'ailleurs il semble que pour s'imposer le judaïsme ( comme d'autres religions : la religion grecque par exemple ) a essayé de détourner la charge positive des mondes souterrains en y établissant le Shéol biblique les enfers ( qui n'ont d'ailleurs rien d'infernaux !! et en prohibant le culte des morts ...

C'est peut-être de cette façon que l'idée de vie post mortem s'est installé fragilement ( et de manière conflictuelle ) dans le judaïsme ( longtemps cette idée ne sera pas réellement admise )..

Les grecs ont eu le même problème ...

La civilisation crétoise est la seule grande civilisation européenne qui de soit développée en continuité avec la préhistoire européenne ...

Dans cette culture les grottes étaient des lieux sacrés et des lieux de dévotions ( dépôts de figurines féminines principalement ) ...

Les grecs feront du monde souterrain les enfers ( L'Hadès des grecs qui ressemble comme 2 gouttes d'eau au shéol biblique ) ...

Les grecs ont donc vaincu la déesse mère : cf. Thésée et le Minotaure ...

Mais la déesse était maligne !! Déméter déesse entre autre de la fertilité vivait sous la terre ... et elle mettait une pagaille d'enfer dans les cités grecques pendant les fêtes dionysiaques où les femmes avaient la part belle ( Le monde et la campagne devenaient leur royaume ! )

Pour percevoir le phénomène de la longue durée dans l'histoire des religions un exemple perso ... :

En Champagne sur un terroir très structuré ... mon grand-père nous a fait découvrir la pierre au fées ( assez connue des habitants du coin et perdue dans la foret ) ... une pierre phallique pas très haute .. elle exhaussait les vœux et il était aussi recommandé de la visiter en amoureux ... ( hum !! ) ...

Pour voir ses souhaits s'accomplir ... il était recommandé de la frapper avec une baguette de noisetier bien droite et décorée d'une frise spiralée et ( ou ) de verser dessus de l'eau de source ...

Ce lieu était perdu dans les bois .. un lieu-dit nommé panvan ... en celte : frontière ... !

Cette anecdote date des années 80 ...

Que dire encore de ces paysans belges qui au début du 19e siècle allaient faire l'amour dans les champs après les labours ...

Enfin on sait souvent que Israël est la terre de la bible ...

Ce que l'on sait moins c'est que c'est aussi un haut lieu de paléoanthropologie et de préhistoire ..

Dans le Néguev il y a un sanctuaire du paléolithique supérieur constitué : d'un foyer .. d'un demi-cercle de pierres orienté vers soleil levant certes .. mais ! : la perspective dominante ( orientation générale ) passe directement entre deux collines qui font penser sans aucun doute possible à une poitrine féminine ...

Visiblement les femmes du paléolithique n'étaient peut-être pas des femmes au foyer !! ( hum !!)

Conclusion : Il est grand temps que les préhistoriens .. les archéologues ... les ethnologues ... les mythologues et folkloristes .. les protohistoriens et j'insiste : les historiens des religions et de l'histoire ancienne collaborent étroitement ... les matériaux désormais en possession des chercheurs le permettent clairement ( et même : " le réclament " ) ...

C'est dans cette mise en commun des compétences que surgira un peu de lumière ....

La question de la parenté de l'art pariétal et des expressions religieuses du paléolithique européen et de celles du néolithique anatolien ne peut sérieusement être remisent en cause ...

Il est certainement difficile de dégager du sens précis mais des données manifestement partagées sont déjà très troublantes .

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Les chamanes de la préhistoire : Transe et ma..

1996 : "Les chamanes de la Préhistoire - Transe et magie dans les grottes ornées"... Voyage sans retour aux confins de notre humanité... C'est dire si le livre est d'importance.



Jean CLOTTES (Préhistorien) et David LEWIS-WILLIAMS (Anthropologue) décidèrent d'unir leurs efforts - dès 1994, lors d'un Colloque international sur l'art rupestre à Flagstaff (Arizona) - pour tenter de comprendre ce monde souterrain "illustré" des fameuses peintures rupestres (bisons, taureaux, chevaux, lions, cerfs, bouquetins, mustélidés... mais aussi hommes à tête d'oiseau, "sorciers" à tête, pattes et arrière-train de bison et autres êtres composites) : un monde où l'invisible devient palpable, attendant toujours nos sens aiguisés au plus profond des cavernes ornées ouvrant leurs bouches d'ombre, de par le monde... Les esprits animaux et autres créatures hybrides surgissent alors des reliefs des parois...



"Une fois passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre." [citant ici le célèbre intertitre de l'étrange "Nosferatu" de F.-W. MURNAU en 1922].



La transe naissant des états altérés de la conscience est, en effet, l'une des plus cohérentes "pistes" explicatives à ce que nous admirerons pour toujours à Niaux, au Mas d'Azil, au Portel, aux Trois-Frères, à Enlène, au Tuc-d'Audoubert, à Fontanet, à Pech-Merle, à Rouffignac, à Lascaux, à Gargas, au Gabillou, à La Madeleine, à "Chauvet", à "Cosquer", à Altamira, à Las Chimaneas, à La Pasiega, au Castillo, à Llonin, à Foz Coâ, à Pindal, etc. : preuves matérielles et témoignages ethnographiques à l'appui...



Nous vous recommandons la version très grand format" somptueusement illustrée (120 pages, 115 photographies couleurs, dessins et gravures) plutôt que l'édition de poche.



L'ouvrage se décompose ainsi :



Chapitre 1 : le chamanisme

Chapitre 2 : L'art des cavernes et des abris

Chapitre 3 : Cent ans de recherche des significations

Chapitre 4 : Art des cavernes et chamanisme

Chapitre 5 : le monde chamanique
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Les chamanes de la préhistoire : Transe et ma..

1996 : "Les chamanes de la Préhistoire - Transe et magie dans les grottes ornées"... Voyage sans retour aux confins de notre humanité... C'est dire si le livre est d'importance.



Jean CLOTTES (Préhistorien) et David LEWIS-WILLIAMS (Anthropologue) décidèrent d'unir leurs efforts - dès 1994, lors d'un Colloque international sur l'art rupestre à Flagstaff (Arizona) - pour tenter de comprendre ce monde souterrain "illustré" des fameuses peintures rupestres (bisons, taureaux, chevaux, lions, cerfs, bouquetins, mustélidés... mais aussi hommes à tête d'oiseau, "sorciers" à tête, pattes et arrière-train de bison et autres êtres composites) : un monde où l'invisible devient palpable, attendant toujours nos sens aiguisés au plus profond des cavernes ornées ouvrant leurs bouches d'ombre, de par le monde... Les esprits animaux et autres créatures hybrides surgissent alors des reliefs des parois...



"Une fois passé le pont, les fantômes vinrent à [leur] rencontre." (citant ici le célèbre intertitre de l'étrange "Nosferatu" de F.-W. MURNAU).



La transe naissant des états altérés de la conscience est, en effet, l'une des plus cohérentes "pistes" explicatives à ce que nous admirerons pour toujours à Niaux, au Mas d'Azil, au Portel, aux Trois-Frères, à Enlène, au Tuc-d'Audoubert, à Fontanet, à Pech-Merle, à Rouffignac, à Lascaux, à Gargas, au Gabillou, à La Madeleine, à "Chauvet", à "Cosquer", à Altamira, à Las Chimaneas, à La Pasiega, au Castillo, à Llonin, à Foz Coâ, à Pindal, etc. : preuves matérielles et témoignages ethnographiques à l'appui...



Nous vous recommandons cette version somptueusement illustrée (format géant, 120 pages, 115 photographies couleurs, dessins et gravures) plutôt que l'édition de poche. L'ouvrage se décompose ainsi : Chapitre 1 : Le chamanisme, Chapitre 2 : L'art des cavernes et des abris, Chapitre 3 : Cent ans de recherche des significations, Chapitre 4 : Art des cavernes et chamanisme, Chapitre 5 : Le monde chamanique.
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Les chamanes de la préhistoire : Transe et ma..

Ce petit livre est sobre en son volume, mais dense dans son contenu et sa portée en profondeur ; il est constitué de deux parties bien différentes ; l'originelle de 1996 traitant d'une hypothèse sur “l'art paléolithique”, suivie d'un ajout de 2001 d'une disputation polémique.

J.Clottes et D. Lewis-Williams nous proposent une perspective culturelle de l'origine de l'humanité, de « l'Homme moderne », dans un faisceau d'indices cohérents, structurés et multimillénaires, mais encore vivants, et une cosmologie en relation avec les flux internes du système nerveux humain. Ainsi la “grotte”** est le lieu de la représentation symbolique du “voyage intérieur” vers l'univers des états de consciences modifiés donnant accès à une “révélation” ou une “connaissance multidimensionnelle” peu accessible en état de veille du quotidien pragmatique avec ses contraintes.

Cet ouvrage nous parle d'une “vision” où l'Humain développe une perception non séparée de ce qui l'entoure, un flux en mouvement dans lequel il est immergé*.

« Contrairement à une opinion répandue, il nous est plus facile de connaître les expériences religieuses des gens du Paléolithique supérieur que de nombreux autres aspects de leur vie. » (p. 14)

Envisagés donc dans une perspective neuropsychologique d'expériences de la conscience, ces “ancêtres” du Paléolithique supérieur nous apparaissent finalement très proches, du moins si l'on fait l'effort de revenir à l'essentiel de notre humanité en nous, en nous dépouillant de tout le superflu du bagage de névroses encombrants de nos sociétés urbaines contemporaines, ce qui pour certaines personnes aujourd'hui est peut-être devenu inaccessible !?

Quoi qu'il en soit, cet essai nous renvoie à notre cosmologie intérieure : « explorer le cosmos, c'est aussi explorer les univers spirituels » (p. 31)

Car il n'y a jamais eu « d'homme des cavernes », ce mythe péjoratif est né de notre civilisation d'orgueil ! Ces lieux étaient des “lieux privilégiés” au même titre que les “temples” et autres “églises/cathédrales” plus proche historiquement de nos époques, mais de même sens.

« Nous disons simplement qu'à cette époque et dans ces régions, les humains se sont mis à faire un usage délibéré de leur continuum commun d'états de conscience altérée. Grâce à cette exploitation, certains purent se prévaloir de connaissances et de dons spéciaux qui leur assuraient sans doute distinction et statut supérieur. Lorsque la société telle que nous la connaissons a pris naissance, une façon de concevoir la “réalité” et un certain cadre ont vu le jour. Ce cadre a en partie survécu au déclin du chamanisme dans certaines parties du monde. Finalement, il a imprimé sa marque à ce que l'on appelle les « grandes religions ». Elles postulent toujours un monde inférieur et un monde supérieur, des visions les concernant et des personnages extraordinaires qui, de façon symbolique ou réelle, se déplacent entre ces mondes. Nous n'avons pas échappé aux concepts du Paléolithique supérieur. »

(p. 133)

De l'Aurignacien de Chauvet ou de la Grotte de Baume-Latrone, en passant par le Gravettien de Pech Merle et Cosquer, au Magdalénien de Niaux, Lascaux, Grotte d'Altamira, les sociétés de “chasseurs-collecteurs” et de « l'art des cavernes et des abris » (ou art pariétal paléolithique) qui couvre toute l'Europe, de l'Andalousie à l'Oural, nous devons essayer d'appréhender que celui-ci s'est développé au moins pendant vingt-cinq mille ans, soit plus de douze fois la durée du christianisme ! Les maillons de cette chaîne qui couvre des distances et des périodes aussi considérables, sont relativement peu nombreux. On connaît actuellement environ trois cent cinquante sites. Cela correspond à un seul site pour trois ou quatre générations à l'échelle de l'Europe. Il est évident, pour que les traditions puissent se transmettre, que le nombre réel devait être largement supérieur : il a dû y avoir des milliers de sites, qui ne se sont pas conservés ou n'ont pas été découverts. Ces “ancêtres chasseurs-collecteurs”, nos ancêtres, représentaient une réelle « civilisation », dont nous avons hérité, et que nous avons bien maltraitée, nous les descendants, dans notre arrogance incommensurable envers les populations qui les représentent encore malgré tous les génocides invraisemblables !

“La sagesse ne peut pas entrer dans un esprit méchant, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme.” extrait de « Pantagruel » Rabelais - 1532

Ceci nous introduit donc à la seconde partie de cet essai, où effectivement il nous est rendu compte de disputations de la part de ceux qui nous semblent être, au-delà de notre propre “ignorance” du sujet, des chiffonniers âpres sur leur propre “territoire d'ignorance” !

APRÈS LES CHAMANES, POLÉMIQUE ET RÉPONSES

RÉACTIONS IRRATIONNELLES

Parmi les réactions à notre ouvrage, trois types d'attitudes peu compatibles avec une saine méthode d'analyse scientifique se distinguent :

— ignorer délibérément les solutions proposées ;

— utiliser l'indignation, les sarcasmes, voire les insultes ;

— dénaturer et caricaturer les idées exprimées.

(p. 154)

« Mais dans tous les cas, c'est par rapport à l'oeuvre de Leroi-Gourhan que chacun a été contraint de se situer » (Demoule, 1997).

Ces affirmations sont stupéfiantes, car le registre choisi, et même le vocabulaire, n'est plus celui de la science, mais celui de la religion ! Leroi-Gourhan est présenté comme le fondateur d'une secte — ou d'une foi nouvelle. Les trois voies citées, présentées comme les seules possibles, sont celles :

— des “disciples”, révérencieux à l'égard du maître ;

— des exégètes, pères de l'Église et autres théologiens qui précisent la doctrine ;

— enfin, des hérétiques qui la récusent.

Il n'est pas étonnant, après cela, que ceux qui sont perçus comme faisant partie de ces derniers soient traités avec tant de virulence et de passion. Dans ce cas, le réflexe du conservatisme joue vis-à-vis de toutes les atteintes, fussent-elles imaginaires, à la doctrine établie une fois pour toutes.

(p. 174)



Ainsi nous devons bien nous résoudre et considérer que le fanatisme sectaire est une tare qui afflige décidément tous les milieux, sans exception !

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*Lorsque j'ai commencé à lire les récits écrits de la tradition navajo et d'autres traditions amérindiennes, j'ai eu le plus grand mal à reconnaître parmi les personnages ceux qui étaient physiquement et essentiellement humains et ceux qui ne l'étaient pas. Peu à peu, cependant, je me suis rendu compte que la distinction ne devait pas nécessairement être faite selon des critères propres à notre mode de pensée occidental. La relation entre l'humain et le non-humain dans les narrations navajos est bien vue par Luckert, qui introduit le terme de « flux préhumain » et explique comment il doit être compris. Cette expression, écrit-il, « se réfère à la parenté originelle de l'homme et de toutes les créatures du monde vivant, et au lien qui existe entre tous les êtres animés ». Dans le monde malléable « des temps mythiques préhumains, tous les êtres vivants existaient en état de flux, avec des formes extérieures interchangeables ». le monde des créatures animées comprenait « tout ce qui se déplace dans l'air et dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer ». Même les dieux faisaient partie de ce monde et de sa population bigarrée d'êtres vivants n'ayant pas encore de forme stable.

(https://www.babelio.com/livres/Zolbrod-Le-livre-des-Indiens-Navajos/476954#critiques)



p. 450 ; note 19.

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Films/documentaires en référence au sujet abordé à voir :

— « Les enfants de Cro-Magnon » © 2019 - Jean Clottes (Conservateur du Patrimoine), Marc Groenen (professeur de préhistoire), Olga Spaey (histotienne de l'art/archéologue), Hubert Reeves (astrophysicien), Catherine Schwab (Conservatrice du Patrimoine)

— « Quand Homo sapiens, faisait son cinéma » © 2015 - Marc Azéma

— « La grotte des rêves perdus » © 2010 - Jean Clottes, J.-M. Geneste, Norbert Aujoulat, Valérie Feruglio, Marc Azéma ...

— «  Grands maîtres de la préhistoire » “Le génie magdalénien” © 2009 - Jean-Michel Geneste

— « Hommes et Dieux des Cavernes » “Messages de l'ère glaciaire” © 2008 - Jean Clottes, Norbert Aujoulat, Michel Lorblanchet, Gerhard Bosinski

— « Lascaux, le ciel des premiers hommes » © 2007 Chantal Jègues-Wolkiewiez

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** livre en forme de compte rendu scientifique à consulter sur les effets d'une claustration volontaire en grotte ...

« Hors du temps » ; Michel Siffre - éditions René Julliard © 1963

//www.babelio.com/livres/Siffre-Hors-du-temps/865596/critiques/1170359
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Les chamanes de la préhistoire : Transe et ma..

J'ai découvert ce livre dans la boutique du site de la Grotte Chauvet, sortie éblouie et très émue après la visite de cette magnifique reconstitution.



Les auteurs, respectivement experts européen et sudafricain de la prehistoire, anthropologues etc. avancent et étayent une théorie de l'origine chamanique de l'art pariétal (les peintures rupestres dans les grottes). La virulence et souvent le manque d'objectivité de leurs nombreux critiques et détracteurs, qu'ils reproduisent en deuxième partie du livre, démontrent la très grande résistance d'éminents scientifiques à la possibilité qu'il puisse exister d'autres niveaux de réalité que celle directement visible.



Un grand merci aux auteurs d'oser affronter ce tabou. Juste une critique... Leur analyse gagnerait peut-être a utiliser "spiritualité" là où ils parlent de "religion", ce qui semble trop réducteur pour qualifier l'étendue et la qualité de l'art pariétal...



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Les chamanes de la préhistoire : Transe et ma..

Très très bon ouvrage très documenté!!!
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