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Critiques de David Lopez (II) (174)
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Fief

J'ai beaucoup aimé ce livre, sa langue, sa drôlerie parfois (une mythique scène de dictée par exemple), la façon dont il croque sans prétention cette bande de mecs qui zonent, et qui ne s'en plaignent pas vraiment. Il n'y a pas beaucoup d'horizon au delà de ce "fief" et il reste, en refermant le livre, comme un léger sentiment de claustrophobie.
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Vivance

Dans une petite ville de la France rurale, un homme vit seul avec son chat en repeignant sa maison avec un fin pinceau. Mais suite à des inondations dans le village son chat disparait. Alors le narrateur va enfourcher Séville, son vélo pour partir à se recherche. Cela va être le début d’une errance à vélo à travers la nature entre rencontres en tout genre et introspection personnelle.

David Lopez revient avec un deuxième roman assez intriguant et légèrement déroutant au début mais qui, au fil des pages, épate par sa plume aiguisée et touche par son humanité.

Ces instants de vies et de rencontres parlent au lecteur qui peut se retrouver dans certains traits de ces personnages tous autant attachants que percutants.

Grâce à la singularité et la résignation de son personnage principal, c’est une ode à la liberté que nous offre ce roman teinté d’humour pour mieux nous interroger sur le sens de la vie au quotidien.

Vous n’avez plus qu’à préparer votre vélo et vous laisser porter dans cette ballade littéraire, hymne au vivant entre poésie rêvée et brute réalité.
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Vivance

Chacun cherche son chat



Pour son second roman, David Lopez quitte la banlieue pour parcourir la campagne à vélo. À la recherche d’un chat qui a disparu, son narrateur va découvrir la France des angoissés et des résignés.



Disons-le tout net, après les premières pages de ce roman, le lecteur sera un peu déboussolé. Parce qu’il n’y a pas vraiment d’histoire, parce que le narrateur entend prendre son temps et jouir de ne rien faire ou presque. Mais une fois pris par cette ambiance, alors se dévoile toute la poésie du texte et ce rythme auquel nous ne sommes plus habitués, une sorte d’écologie, de vie contemplative avec une économie de moyens, une lenteur qu’il faut apprivoiser.

Le premier chapitre nous fait faire connaissance avec le narrateur alors qu’il séjourne chez Noël, un homme qui se retrouve seul tout comme lui et qui accueille son hôte avec la seule envie d’une présence. Bien sûr, pour en arriver aux confidences ils boivent. Beaucoup. Il sera du reste beaucoup question de prendre un, puis plusieurs verres durant les pérégrinations qui vont suivre. Une autre manière de tromper l’ennui, un ennui devenu au fil des ans un mode de vie, après que Renata, avec qui il partageait sa vie, soit partie. C’est pour ça qu’il n’a pas de plan précis, qu’il accepte d’écouter les histoires de Noël même s’il n’y prête guère d’intérêt et qu’il décide de repeindre sa maison avec un pinceau qui fait à peine quelques centimètres de large. Et au fil des jours et des remarques de tous ceux qui vont lui expliquer comment aller plus vite, on comprend que son but est bien que cela dure longtemps, parce qu’une fois qu’il aura fini, il ne saura quoi faire d’autre. Alors, il peint doucement sous le regard de Cassius, son chat en fin de vie.

C’est ce dernier qui va lui faire lâcher son pinceau, parce qu’il ne revient plus de l’une des escapades. Après avoir fouillé les environs proches sans succès, il décide d’enfourcher Séville – c’est le nom qu’il a donné à son vélo – et de partir à sa recherche.

Une quête qui va vite se transformer un nouveau mode de vie qui va aller jusqu’à lui faire oublier pourquoi il voyage. Il enchaîne les kilomètres sans but précis, décidant au fil des rencontres de son itinéraire et de ses pauses. La vie comme une disponibilité de tous les instants. La Vivance.

David Lopez nous raconte la vie contemplative, mais aussi toutes ces bribes de vie que son cycliste glane au fil de ses randonnées, sorte de miroir d’une société plutôt triste. Sans aller jusqu’à vouloir, comme Noël, chercher constamment à en finir, on sent bien que le moral est loin d’être au beau fixe. La campagne de l’auteur de Fief ressemble aux toiles d’Edward Hopper, dérangeantes parce qu’on y ressent une certaine inquiétude, une attente, une mélancolie. Parce qu’on n’y croise quasiment personne. Même après avoir traversé une ville victime d’inondations, il constate qu’il n’y a là «personne pour s'appesantir, déplorer sans nuance, hurler sa rage».




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Vivance

Une vraie-fausse errance cycliste montagnarde, une immobilité trompeuse, une confrontation décisive entre ce qui est et ce qui pourrait être. Avec le langage précis qu’il faut pour cela. Impressionnant.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/12/08/note-de-lecture-vivance-david-lopez/



Dans son premier roman, le fabuleux « Fief » de 2017, David Lopez avait su inventer une redoutable langue composite lui permettant de coller au plus près de l’ennui péri-urbain, et d’y déceler (ou imaginer, ce qui revenait au même) des interstices vertigineux, contre toutes attentes sociologiques et au mépris de tous les clichés instinctifs, superbement digérés, attachés aux lieux choisis par lui. Avec ce « Vivance », deuxième roman publié au Seuil en août 2022, il renouvelle ce miracle du langage ad hoc, mis au service cette fois d’une étrange errance montagnarde et cycliste, jouant de la chronologie, du rêve éveillé et d’une fausse statique (renversant totalement la formule « mobilis in mobile », pour un tout autre capitaine Nemo que celui de Jules Verne) pour explorer avec une subtilité véritablement dérangeante (au plus fort sens littéraire du terme) l’écart inexorable entre ce qui est, ce qui est perçu de l’extérieur et ce qui est vécu intérieurement.



Errance cycliste sur de petites routes de montagne, entre villages réputés moribonds et bourgades trop paisibles, échappée (on sera tenté de se demander, naturellement : de quels pelotons ?) qui pourrait renvoyer à l’arrachée, différemment paroxystique, imaginée par Lou Darsan, conjonction rusée de phases statiques et dynamiques, d’arrêts et de montées en danseuse, qu’une chronologie savamment torturée rend encore plus potentiellement impénétrables et curieusement révélatrices : « Vivance » est tout cela. Articulé en beauté autour d’une inondation aussi cruciale et emblématique que le choléra à Manosque du « Hussard sur le toit » – une autre errance à portée métaphysique comme en se jouant de tout – de Jean Giono (dont, par-delà les paysages environnants, « Le chant du monde » ne serait pas si loin non plus), « Vivance » trouble les certitudes, questionne les rôles sociaux, joue avec les inquiétudes rampantes attachées à ce qui ne se conforme pas exactement (et à quelques situations spécifiques où peuvent rôder les tropes du film d’horreur…), manie à parts égales et secrètes la bienveillance et le danger, et nous offre bien, si l’on reprend en partie la belle formulation de Hugo Pradelle dans sa recension pour En attendant Nadeau, ici, une sublime et courageuse confrontation du réel à ses déceptions, par le truchement d’un personnage joliment hors du commun.


Lien : https://charybde2.wordpress...
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Vivance

Les premiers chapitres constituent une énigme pour la lectrice que je suis : qui sont ces personnages ? Quels sont les liens entre eux ? Et petit à petit la narration prend sens. Alors que son amie Renata est partie, le narrateur a perdu son chat Cassius. Déboussolé, il enfourche son vélo et part à la recherche du chat et ... du monde vivant qui l'entoure, paysages, animaux, humains. Il épuise son corps et fixe son esprit sur la "vivance". Son parcours donne lieu à des rencontres étonnantes et son récit fourmille de descriptions, de détails, d'anecdotes, de portraits dans une langue minutieuse, précise, sans effets de style particuliers.

Belle réussite après Fief, son premier roman.
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Vivance

Un homme solitaire repeint sa maison à petits coups de pinceaux. Il étire le temps, bavarde avec son voisin, observe les mouvements de son chat qui, un jour, disparaît. L’homme enfourche son vélo pour le retrouver, et prend la tangente lui aussi, dans un périple ponctué de rencontres, de hasards, d’ascensions éprouvantes pour le corps et l’esprit. Si le roman de David Lopez n’est conduit par aucune intrigue, le récit qu’il déroule fascine car il interroge notre liberté, sonde notre désir de nous sentir vivant. Et parce qu’il fait le portrait subtil, émouvant et drôle, d’hommes et de femmes désillusionnés dont les rêves, à y regarder de plus près, sont toujours bien vivaces malgré leur vie bancale.

Dans une écriture minutieuse qui restitue l’infime, attentive à tous les composants du vivant - humains, animaux, paysages -, le narrateur fait corps avec le réel, dans sa trivialité et sa beauté. Qu’il observe la traversée d’un insecte sur son tapis de sol, reconstitue une conversation, une attitude, la forme d’une route, les variations d’une voix ou les fragilités de ceux qui l’entourent, la description touche juste, au plus près des sensations, des intentions et des intériorités. Un récit hypnotique et précis, d’une grande humanité.
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Vivance

C’est ce qui épate et trouble, chez David Lopez : cette coquetterie presque gourmande dans le déroulé hyperécrit de son roman, qui n’exclut pas l’humour pour nous ­raconter les parcours en pointillé d’un Noël ou d’un Denis, l’amour passé d’une Renata, les apparitions du chat Cassius…
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Vivance

Il est des balades qui tombent à pic. Pour notre narrateur, une inondation et un chat porté disparu ne sont qu’éléments déclencheurs pour enfourcher un vélo et parcourir la France. Les lieux et les rencontres se multiplient faisant éclore la Vivance. Terme utilisé en sophrologie, désignant la rencontre entre le corps et l’esprit.



« C’est tout mon corps qui est absent, le sol se dérobe et j’en viens à douter d’être assis. Epuisé de sensations. Impressions seulement. Et si je n’avais toujours eu que ça, des impressions. La plus prégnante en ce moment est celle de la vitesse, moi immobile au milieu d’un décor qui file à toute allure, ou attaché à une roue qui tourne de plus en plus vite. Ça pourrait aussi être une chute. »



Vivance est l’errance du narrateur dans son quotidien. Perdant ses repères avec un passé qui le poursuit, il tente tout pour être en symbiose avec sa conscience. Les rencontres, les éléments, les émotions sont passés au crible dans des longueurs de description. Une narration suffocante, sans dialogues. Je ne suis pas parvenue à entrer dans la réflexion de l’auteur. Le rythme étant trop lent et le contenu dense. Une lecture où il faut prendre le temps de se poser pour en capter le moindre détail. Chose impossible pour moi en ce moment ! Peut-être que je remonterai sur ce vélo plus tard…



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/11/14/39703648.html
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Vivance

Teintée d'une poésie unique, l'écriture de David Lopez apporte à ses histoires une saveur singulière. Après "Fief" qui avait été un premier coup de coeur, je trouve "Vivance" tout aussi réussi. Le narrateur est à vélo à travers la campagne et avance au fil des rencontres. On suit sa façon d'appréhender le monde, à travers un regard aiguisé sur ses pairs, mais aussi sur ses souvenirs. "Vivance" est un peu comme une déambulation en pleine nature, une déambulation qui sonne juste, sans blabla. Au premier abord avec le pitch, un cycliste voyageur qui traverse des petits bourgs dans une campagne reculée, on a du mal à se dire que l'auteur va tenir 250 pages et pourtant ça passe tout seul. Et c'est aussi ça qui fait tout le sel des romans de David Lopez, une langue à part, des personnages que l'on découvre au fil du roman et que l'on a envie de suivre. Une épaisseur derrière les façades. Et toujours la petite touche d'humour qui va bien.
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Vivance

J'ai eu un mal fou à lire ce livre ! Les errances du narrateur m'ont perdu, même s'il se reconnecte à la vie au fil de son parcours.

Ça ne l'a pas fait, certainement trop introspectif pour moi...

Le manque de dialogue met une certaine distance entre le lecteur et ce parcours, ce qui aurait apporté un peu de densité et de rondeur dans le récit.
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Vivance

Errance à vélo d'un homme déboussolé. Rencontres brèves ou plus longues mais mémorables. Aspects très pratiques organisation, routes (virages, bitume, circulation automobile), déserts sans même un café ou une boulangerie, ou une épicerie qui fait tout. Un chat en fin de vie, une autre qui chantonne entraînant une bagarre pour ou contre la vie. Tous ces petits riens s'entrelacent et forment un livre assez envoûtant.
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Vivance

Une très belle découverte pour moi, ce livre est un petit bijou ! David Lopez nous emmène avec lui dans son errance, avec un sens aigu de l'observation de tous ces petites images du quotidien, une transcription fine et simple de ce qui est vu, senti, ressenti. L'écriture est belle et fluide, poétique et philosophique... un vrai bonheur !
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Vivance

Autant j'avais adoré Fief, autant Vivance m'a tenue à distance.

Malgré une belle écriture, l'humanité qui transpire à chaque page et un réel air de liberté, deux choses m'ont gênée.

Le style d'abord. Tout n'est que narration. Aucune bouffée d'air, aucun dialogue. Du coup, le récit est très dense, trop dense.

Ensuite, il y a l'histoire. David Lopez nous embarque à vélo à la recherche de Cassius le chat perdu, à la rencontre de Noël un solitaire, mais également d'inconnus croisés ici ou là. Il ne se passe pas grand chose. Des tranches de vie des uns et des autres défilent sous nos yeux. Rien de transcendant.

J'ai mis pied à terre, suis restée au bord de la route malgré une écriture parfaitement maîtrisée.



Merci à Babelio et à sa masse critique.







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Vivance

«  J'ai roulé roulé roulé roulé , croisé un chevreuil , un écureuil , des arbres des arbres des arbres , le chien d'un promeneur, le promeneur » .

«  Épuisé de sensations . Impressions seulement . Et si je n'avais toujours que ça des impressions » .



Deux citations extraites de ce roman vagabond…



Pour tromper son ennui, surtout moins penser à Renata, son amour ' il se rappelle ses escapades avec elle —— qui l'a laissé tomber, l'a quitté lui reprochant sa lenteur, sa patience comme une fin en soi , le narrateur , presque quadragénaire repeint sa maison au tout petit pinceau en blanc , observe avec intérêt les étirements paresseux de son vieux char Cassius et tire de temps en temps sur les joints de son voisin, alcoolique un peu bizarre et les souvenirs d'un passé vagabond , adepte comme lui de la saint trinité —- petits trafics - potager - fraude aux aides sociales .

Le lecteur va suivre cet homme , qui se jette en selle, devenu nomade sur son vélo surnommé «  Séville » , tête vide et sacoches pleines , il roule beaucoup , beaucoup , parcourt des kilomètres et des kilomètres , en cherchant son chat perdu Cassius .



Il regarde les filles assises aux terrasses des cafés , repense à son amour perdu Renata —— «  Avec elle on aimait les voyages , les trajets …. Toujours .



Il fait des rencontres jusqu'à cette halte chez Noel , hôte de hasard , ancien braqueur , occupé à tuer le temps , lui aussi, dans l'alcool et le tir à l'arbalète .



Une lecture étrange , inhabituelle , qui nous fait passer de la plaine au vallon pour gravir la montagne à coups de pédale , une ballade menée par le hasard , des rencontres anodines plus ou moins heureuses , mélange d'effort physique intense et rencontres absurdes qui disent la perte de sens et la poursuite du passé .



Ouvrage d'une profonde humanité , sensible , histoire de solitude , de fuite en avant ' toujours, de liberté surtout.



Le romancier nous donne à voir à travers ce livre mélancolique ses sentiments , des émotions dans ces temps accélérés du vélo , en traversant des cités sans lumière , des villages au soleil couchant , ces petits riens , l'introspection d'un homme à qui tout peut arriver , face à une vie qu'il ne semble plus comprendre .



Une très belle écriture puissante , sans pause ni paragraphe : phrases courtes sans verbe ou longues , un homme en quête et chemin faisant se découvre une galerie de personnages souvent attachants ou effrayants, sauvages parfois ….une foule de petites choses , entre crue dévastatrice et façade à repeindre , routes de France parcourues.



Drôle de récit , voyage au coeur de l'humain , récit épuré , un chat , un vélo, personnages attachants avec une pointe d'humour ,méditation cyclique sur la mort , le temps qui passe …

La nature omniprésente,.



L'auteur joue avec nos émotions du début à la fin tout en finesse.

Roman étrange , «  vagabond à vélo » découverte de la France des indignés, des angoissés, une réflexion enivrante, intrigante , bouleversante dans un style singulier .



Qui montre que l'écriture peut offrir un hymne à la liberté .



Ce n'est que mon avis , bien sûr , comme toujours .









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Vivance

Vivance : qui subsiste longtemps, coriace, durable, enraciné, indestructible c'est ce qu'est un peu notre héros ici. Nous le suivons dans ses pérégrinations à vélo, sillonnant une région au gré de ses impulsions sans but défini. Il rencontre des gens, discute, philosophe et nous nous laissons porter dans son voyage banaliste.

Rien d'époustoufflant mais l'écriture est fluide, les descriptions à vélo très réalistes et la philosophie de vie de ce livre m'ont emporté sur le porte bagage de l'auteur.
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Fief

"Fief" au risque de répéter ce qui a été dit et redit lors de sa sortie est avant tout un roman avec une langue travaillée, qui marque. La langue d'un auteur qui a trouvé sa plume et qui décrit avec beaucoup de justesse les vies de jeunes marginaux vivant en banlieue. Ni dans une très grande ville, ni dans une campagne perdue. On rencontre Jonas et ses potes, on découvre leurs quotidiens et on les suit du club de boxe aux soirées plus ou moins galères en passant par les souvenirs de leurs enfances. Comme dans le roman récent de Diaty Diallo, David Lopez s'attarde sur ses jeunes sans jugement ni pathos. Il y a un réalisme et une vraie atmosphère qui se dégage de ce roman, l'intrigue n'est pas l'enjeu. On visualise tout de suite les scènes et en même temps on sent que l'auteur n'est pas dénué d'empathie pour ses personnages, notamment Jonas le roi de l'esquive, le personnage principal. "Fief" est une belle découverte.



extrait : "Alors que nous ce sont des bleus, des poumons encrassés et quelques neurones qu’on sème sur un chemin qui ne fait rien d’autre que tracer une boucle."
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Vivance

Le manège humain et le magma des choses hypnotisent l'écrivain français. Son roman est un hymne à la vie libre.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Vivance

Dans ce deuxième roman qui survient après Fief, lauréat du Prix Inter en 2018 qui avait épaté son monde mais nous avait un peu laissé sur le bord de la route, le romancier David Lopez nous invite à un voyage inhabituel où il est question de parcourir les routes à vélo à cause d'un chat disparu.



Dans cette ballade menée par le hasard, il y aura des rencontres, anodines, heureuses ou moins heureuses, mais aussi une crue dévastatrice, une facade à repeindre, bref toute une multitude de petites choses qui font jaillir "la vivance", notion méconnue qui désignerait en sophrologie la rencontre entre le corps et l'esprit, dans le quotidien du narrateur.David Lopez nous plonge dans une histoire de rencontres avec des individus souvent en décrochage avec la société, et sondent mine de rien leurs espoirs, leurs peines qu'ils cautérisent tant bien que mal, souvent par de grandes rasades d'alcool.



Avec une grande modernité de ton, l'auteur nous entraîne dans un tourbillon de sensations pour s'éveiller aux petits bonheurs quotidien de la vie.



" On ne peut être totalement désespéré si l'on conçoit une autre vie possible, là quelque part derrière la peur.»



Laissez-vous embarquer dans un roman d'atmosphère remplis d'’instants vibrants et de sensations entières.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vivance

Aux côtés d’un narrateur en fuite, David Lopez nous fait parcourir les routes de France, effort physique et rencontres absurdes qui disent la perte de sens et la poursuite du passé.



Dans son deuxième roman, l’auteur de Fief nous présente un narrateur dont on ne sait au départ que peu de choses, à part qu’il est un homme loin de chez lui. Le premier chapitre contient déjà beaucoup : d’une rencontre entre le narrateur et Noël découlera la suite du livre. « Assis tout contre la table, les bras croisés sous le menton, il lève vers moi un regard implorant. Ma main posée sur son épaule peut sentir comme il tremble. Tu as raison Noël, je lui dis, c’est peut-être pas un hasard si je suis là aujourd’hui. Peut-être bien que je peux faire quelque chose pour toi. » Mais quelle suite nous réserve l’auteur ? C’est au cœur d’un enchevêtrement de récits de son passé récent et d’un présent dont on ne comprend pas encore bien la portée que David Lopez souhaite nous le faire découvrir.



Après cette première incursion dans ce qu’on pense être le présent, David Lopez remet le narrateur dans ce qui semble être son environnement. Ou plutôt, le narrateur et son « je » nous y plongent eux-mêmes : maison de banlieue plutôt paumée, son chat Cassius pour seule compagnie depuis que sa copine Renata l’a quitté, et des activités aussi concrètes que de ramasser les feuilles mortes à la main ou que de repeindre les murs de sa maison en blanc comme seules occupations. Les phrases longues au style oral auxquelles nous avait habitué.es David Lopez ont à nouveau ici toute leur place et, entremêlées à des phrases courtes sans verbe, donnent tout son rythme et toute sa poésie au récit – qui est plutôt banal, c’est le moins qu’on puisse dire. Jusqu’à ce qu’un événement ne vienne perturber cette routine dans laquelle le narrateur s’est perdu, pas même perturbée par les visites de Denis, voisin lointain qui vient lui faire la conversation, lui et son utilisation absurde des mots : des inondations monstres.
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Vivance



Quand on partait de bon matin Quand on partait sur les chemins À bicyclette…

Le titre annonce que l’auteur vous emmène dans une balade de sophronisation.

Le narrateur a des difficultés à accepter la rupture imposée par sa compagne.

Cycles, chaque vie vous fait vivre plusieurs périodes et tous ne l’acceptent pas, la routine peut être rassurante, apaisante. Alors notre narrateur n’est pas véritablement armé pour l’affrontement.

Cyclone est cette rupture qu’il n’a pas vue venir. Au début il patiente en repeignant sa maison par petits coups de pinceaux, il étire le temps en espérant un retour, sous l’œil paresseux du chat.

Cyclothérapie, c’est le choix qu’il fera.

Selon son interlocuteur, le narrateur changera sa version des faits.

Noël est encore plus seul que lui, après une chute et ses séquelles il a sombré depuis longtemps dans l’alcool, la dépression et cela en boucle.

Denis lui est sur le point d’être papa, cultive de l’herbe, fume et attend. Le narrateur dit de lui qu’il perturbe son flux intérieur.

Alors puisqu’après la rupture il a cessé d’aller travailler, autant aller voir ailleurs à vélo, pour l’effort et la liberté.

L’écriture de David Lopez se fait au fil de l’eau, sans fioritures ni effets de manches.

C’est un flot de mots mouvants, comme si l’auteur faisait fi de ses lecteurs, comme s’il ne cherchait pas à capter leur attention, mais paradoxalement en s’adressant tout de mêle à eux.

« C’est toujours étrange de redescendre une pente qu’on a montée. Surtout quand on était aussi peu lucide que moi à ce moment-là. Je ne réalise pas avoir parcouru tant de distance. Je ne savais pas qu’il y avait autant de virages. Ça parait moins raide que dans mon souvenir. »

Comme les échanges possibles entre inconnus, car ne faisant que passer dans notre vie ils peuvent entendre des vérités sans juger. Il y a un laisser aller dans la parole.

C’est une lecture étrange qui vous fait passer de la plaine au vallon pour gravir la montagne, à coups de pédales.

Au fil de l’errance le narrateur se reconnecte, il vit l’instant, traversé par des riens qui sont peut-être plus importants finalement que les tranches de vie qu’il a eues en exerçant son métier, en vivant sa vie de couple.

Son corps et sa psyché sont réconciliés.

Le vagabondage hors du temps du commun des mortels est une ancre pour se sentir vivant et ça dans chaque instant.

Lu dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2022 et toujours en lice.

©Chantal Lafon




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