Discours de D. Suzuki à propos de la surpopulation.
Nous savons aujourd'hui que la couche de sol arable est bien mince pour qu'on lui fasse porter le poids de la survie de la culture humaine. Si l'on réduisait la planète à la taille d'un ballon de basket-ball, le sol sur la surface aurait l'épaisseur dun atome. Et pourtant nous mettons à mal cette fragile pellicule en faisant usage de produits chimiques dans les cultures, et en y déversant sans vergogne nos rebuts toxiques. S'il est vrai que tous les êtres de chair sont de l'herbe, il est dans nôtre intérêt de mieux prendre soin de l'herbe.(p.174)
Une plantation de grands arbres ne constitue pas une forêt ancienne. Une forêt-climax naturelle comprend des arbres de tous les ages, des jeunes pousses aux chicots; la litière qui couvre son sol est faite de branches cassées, d'arbres déracinés et d'une couche de feuilles; elle supporte des populations de saumons et autres prédateurs. Un projet de reforestation, c'est une ferme de monoculture : c'est tout juste le contraire de la biodiversité.
Les indices fascinants et les intuitions excitantes qui émanent des laboratoires et des esprits scientifiques modernes sont en train d’écrire une nouvelle histoire pour donner sens et valeur à notre présence. Nous sommes des créatures de la Terre, faites de poussière d’étoile, alimentées en énergie par le Soleil, et nous portons en nous des fragments des premières formes de vie – preuve de notre parenté avec toute autre créature sur cette planète. En tant qu’êtres terrestres, nous prenons part à la stratégie fondamentale de survivance déployée par la vie (la diversité, tant biologique que culturelle) ; et l’évolution nous a affinés pour que nous vivions en compagnie de formes de vie sœurs. Armés de notre vision naissante du monde, nous nous retrouvons à l’avant-scène, tenant dans nos mains tremblantes et incompétentes le sort de notre famille nouvellement trouvée – et le nôtre.
Nous sommes la Terre, par les plantes et les animaux qui nous donnent notre nourriture.
Le débat sur la réalité ou la rapidité du changement climatique est clos. Le phénomène est réel, il évolue beaucoup plus vite que prévu, et il faut agir sans plus attendre.
Si on ne fait rien, et que dans 30 ans on découvre que les « alarmistes » avaient raison, alors les coûts et les conséquences seront inimaginables et terribles!