Discours de D. Suzuki à propos de la surpopulation.
Nous savons aujourd'hui que la couche de sol arable est bien mince pour qu'on lui fasse porter le poids de la survie de la culture humaine. Si l'on réduisait la planète à la taille d'un ballon de basket-ball, le sol sur la surface aurait l'épaisseur dun atome. Et pourtant nous mettons à mal cette fragile pellicule en faisant usage de produits chimiques dans les cultures, et en y déversant sans vergogne nos rebuts toxiques. S'il est vrai que tous les êtres de chair sont de l'herbe, il est dans nôtre intérêt de mieux prendre soin de l'herbe.(p.174)
Une plantation de grands arbres ne constitue pas une forêt ancienne. Une forêt-climax naturelle comprend des arbres de tous les ages, des jeunes pousses aux chicots; la litière qui couvre son sol est faite de branches cassées, d'arbres déracinés et d'une couche de feuilles; elle supporte des populations de saumons et autres prédateurs. Un projet de reforestation, c'est une ferme de monoculture : c'est tout juste le contraire de la biodiversité.
Les indices fascinants et les intuitions excitantes qui émanent des laboratoires et des esprits scientifiques modernes sont en train d’écrire une nouvelle histoire pour donner sens et valeur à notre présence. Nous sommes des créatures de la Terre, faites de poussière d’étoile, alimentées en énergie par le Soleil, et nous portons en nous des fragments des premières formes de vie – preuve de notre parenté avec toute autre créature sur cette planète. En tant qu’êtres terrestres, nous prenons part à la stratégie fondamentale de survivance déployée par la vie (la diversité, tant biologique que culturelle) ; et l’évolution nous a affinés pour que nous vivions en compagnie de formes de vie sœurs. Armés de notre vision naissante du monde, nous nous retrouvons à l’avant-scène, tenant dans nos mains tremblantes et incompétentes le sort de notre famille nouvellement trouvée – et le nôtre.
Les bouddhistes considéraient un objet comme un événement et non une chose ou une substance.
La conception bouddhiste des « choses » en tant que samskara (ou sankhara), c’est-à-dire comme actions, ou événements, fait clairement apparaître que les bouddhistes comprennent notre expérience relative au temps et au mouvement.
(page 55) L’Essence du Bouddhisme
A propos de l’école Kegon du bouddhisme Mahayana :
L’idée centrale du Kegon est de saisir dynamiquement l’univers dont la caractéristique est d’avancer toujours, d’être perpétuellement en mouvement, ce qui est la vie.
(page 33) L’Essence du Bouddhisme
Nous sommes la Terre, par les plantes et les animaux qui nous donnent notre nourriture.
La signification de l’Avatamsaka et de sa philosophie est inintelligible, sauf si nous faisons l’exp éreinte d’un état de complète dissolution où n’existe plus de distinction entre esprit et corps, sujet et objet.
Nous regardons autour de nous et voyons que chaque objet est relié à chaque autre objet, non seulement spatiale ment, mais temporellement.
C’est un fait de pure expérience, il n’existe pas d’espace sans temps ; pas de temps sans espace ; ils s’interpénètrent.
(préface page 33) Le Bouddhisme Mahayana indien
Le débat sur la réalité ou la rapidité du changement climatique est clos. Le phénomène est réel, il évolue beaucoup plus vite que prévu, et il faut agir sans plus attendre.
Dans le monde spirituel, il n’existe pas de divisions du temps telles que passé, présent et futur, car ils se sont résorbés en un seul instant présent où l’existence vibre de son sens véritable.
Le passé et le futur sont tous deux mêlés dans cet instant présent de l’illumination, qui n’est pas immobile avec ses contenus, car il se meut sans cesse.
(page 148) Le Bouddhisme Mahayana indien
L’idée fondamentale du bouddhisme est d’aller au-delà du monde des opposés, un monde échafaudé par des distinctions intellectuelles et des souillures émotionnelles, et de prendre conscience du monde spirituel de non-distinction, qui implique l’accomplissement d’un point de vue absolu.
(page 18) L’Essence du Bouddhisme