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Critiques de Deborah Levy (200)
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Ce que je ne veux pas savoir

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en ouvrant ce livre.

Je pensais à un roman, en fait non, c'est une autobiographie.

Trois lieux de vie.

Majorque, ou Déborah se rend parfois pour écrire et faire le point.

Johannesburg, où elle passa son enfance.

L'Angleterre où elle vit.

Être écrivain est son vœu depuis toujours, depuis l'adolescence.

L'exclusion et l'exil sont très présents.

Beaucoup de questions qu'elle s'est posées dans l'enfance n'ont pas encore trouvé leur réponse dans sa vie d'adulte.

L'écriture, toujours, l'aide à se reconstruire.

De nombreuses références littéraires étayent son récit.

J'ai été un peu désarçonnée au début, ayant l'impression de lire un essai basé sur Marguerite Duras et Simone de Beauvoir.

Puis, quand les souvenirs d'enfance ont apparu, j'ai été séduite par la fluidité de l'écriture.

Un livre de questionnement et d'introspection.

Petit plus, j'ai beaucoup apprécié la douceur du papier en tournant les pages.
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Le Coût de la vie



📖Deuxième partie du projet autobiographique, l'auteure, comme pour "ce que je ne veux pas savoir", revient ici sur son parcours de femme et de mère, en alternant là encore passé et présent ; cette fois-ci, le propos est moins dispersé, plus construit ; un divorce douloureux, une grande maison confortable qu'elle quitte pour aller habiter au nord de Londres, dans un appartement mal chauffé....

📖... deux filles à élever et la cinquantaine qui est là ; tout est à reconstruire, ou plutôt, à déconstruire pour se délester du rôle de femme-mère au foyer assigné par la société afin de répondre aux besoins du mari et de la société elle-même et devenir enfin soi-même, se choisir une vie libre, c'est-à-dire, libérée du diktat "des autres" - cette liberté là a un prix...

📖Dans cette deuxième partie, le désir d'indépendance inspiré par "une chambre à soi" de Virginia Woolf et aussi par Simone de Beauvoir est plus clair, le récit moins éparpillé que dans le premier opus - le propos plus structuré...

📖Un récit plus construit que le précédent - une écriture simple et agréable....
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Ce que je ne veux pas savoir



📖Deborah Levy revient ici sur sa vie, d'abord sur son enfance en Afrique du Sud, alors régie par l'apartheid ; son père est militant de l'ANC, emporté sous ses yeux pour être emprisonné ; puis sur son séjour chez sa tante, où elle fait l'apprentissage de la liberté ; l'exil enfin en Angleterre, une fois son père libéré - elle est alors adolescente ; elle nous raconte alors les corvées ménagères quelle et son frère doivent faire, les escapades à la gargote du coin, son désir naissant de devenir écrivaine alors qu'elle écrit sur des serviettes en papier..... Et son admiration pour Virginia Woolf et Marguerite Duras....

📖Un récit en deux parties qui égrène et alterne souvenirs et réflexions sur l'acte d'écriture, la féminité, la liberté....

📖Ce récit, encensé par la critique, s'est vu décerner le prix Femina étranger 2020 ; suis pour ma part complètement passé à côté ; si j'ai bien compris le désir d'émancipation de l'auteure, son parcours intérieur, son cheminement intellectuel et les références qui la guident, j'ai trouvé l'ensemble.... dispersé et pour tout dire, assez brouillon.... on est très loin "d'une chambre à soi"....
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Ce que je ne veux pas savoir

Un roman repéré parmi les romans de la dernière rentrée littéraire, puis dans les primés de 'automne 



Un tout petit ouvrage qui m'a tentée pendant des mois, avant que je m'y plonge lors d'un week-end marathon de lecture, dans le cadre du challenge des mille et une pages au cœur du chalenge des Plumes féminines ! 



Dans ce court récit autobiographique, Deborah Levy évoque, pendant un séjour hivernal à Majorque, son enfance en Afrique du Sud dans les années 60, puis son exil britannique après la libération de son père, militant de l'ANC. 



Par petites touches, dans une grande pudeur et une prose ciselée, précise, elle décrit ces personnages qui ont accompagné son enfance : Maria, la bonne noire aux pieds crevassés qui s'occupe d'elle dans la maison familiale, Sœur Joan, qui lui apprend à lire, et surtout à lire à voix haute pour débusquer ce qui se trouve 'entre les lignes' pendant le séjour chez sa tante, Billy boy, la perruche qu'elle libérera.



En Angleterre, elle se mettra à écrire, souvent, partout, sur des serviettes en papier de ce snack où elle dévore les petits déjeuners anglais ... 



Un récit non chronologique, des voyages marqueurs des ruptures de son existence, réflexion sur l'écriture, un texte fort et intéressant ...



Un autre de ses récits m'attend dans ma liseuse ... A suivre, donc !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Le Coût de la vie

Je n'ai pas lu le premier volet de cette autobiographie de Deborah Levy, mais peu importe, on entre facilement dans l'intimité de cette femme de cinquante ans qui, après son divorce, retrouve une certaine liberté pour se consacrer à la création littéraire et autobiographique.



Pas facile de recommencer sa vie. Deborah Levy emménage avec ses filles adolescentes dans l'appartement étroit et froid d'un immeuble vétuste. Elle repeint les murs en jaune

« Pour cette nouvelle vie, je m'efforcerais de vivre dans une environnement coloré »

Celia, son amis libraire, vient à son aide en lui prêtant son cabanon de bois dans son jardin afin de lui permettre d'écrire en toute sérénité.

Il lui faut réinventer sa vie sans homme, passer de l'état de femme mariée et de mère à celle de célibataire. Comment s'assumer sans un mari ?

« Se désengager de l'amour revient à vivre une vie dénuée de risques. A quoi bon vivre dans ce cas ? »

Elle achète un vélo électrique qui lui permet de sillonner la ville. Peu-à-peu, elle trouve ses marques dans l'indépendance qui est la sienne.

De belles pages aussi sur la relation avec sa mère et le deuil après la mort de celle-ci.

A travers les petites anecdotes de son quotidien, elle partage avec nous ses réflexions sur la féminité, l'indépendance d'une femme, le tout nourri des lectures de ses écrivains préférées :

Emily Dickinson, Marguerite Duras, Martin Heidegger …

Ces évènements de la vie quotidienne donnent du relief à sa métamorphose et à son travail de création littéraire

Malgré quelques longueurs dans les détails anecdotiques qui pourraient perdre le lecteur, j'ai aimé la pertinence, la sincérité, l'humour parfois de cette autobiographie.

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Le Coût de la vie

Le coût de la vie est le témoignage touchant d’une femme quinquagénaire qui vient d’arracher le papier peint de sa vie maritale. Elle s’est lassée d’épouser les contours d’un récit où la femme, ce personnage secondaire, est affublée de réjouissantes qualités (‘sacrifice, endurance, souffrance heureuse’) qu’elle est tenue d’aiguiser pour construire un joli foyer.



Désormais divorcée de la société patriarcale, la protagoniste (a-t-elle un nom ? à moins que ce ne soit celui de l’universel) se retrouve face à elle-même, plus irréelle que jamais, ballottée dans la tempête d’un passé révolu et d’un avenir à écrire.



Chercher à attraper sa vie dans une obscurité noire et bleutée, c’est peut-être ça le coût de la vie. A nos épuisettes donc !



C'est pas mal !
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Le Coût de la vie

Voilà un beau cadeau que l'on m'a fait. Voilà un beau cadeau que Deborah Levy nous fait. Elle nous offre son style, alerte, percutant, loin des mièvreries autofictionnées. Elle nous livre ses réflexions de femme battante toujours en empathie avec les autres, hommes ou femmes. Elle nous livre les réflexions de femmes écrivaines qui l'ont marquée et qui m'ont marquée.

Entre autres le chapitre 13 "la voie lactée" m'a particulièrement touchée. Elle parle à sa mère (qu'elle a accompagnée dans la mort). Elle est dans un magasin où elle voit des boucles d'oreille en forme de chouette (animal préféré de sa mère). Elle dit "je veux acheter ces boucles pour maman". Puis réalise et dit "Oh non non non non", mot de Hamlet. Puis répète et écrit : "le chagrin n'a pas de siècle".

Je retiendrai aussi son humour qui la sauve toujours du désarroi.

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Ce que je ne veux pas savoir

« Elle m’avait dit d’exprimer mes pensées à voix haute, mais j’avais préféré les mettre par écrit. ». « J’ai trouvé un stylo et j’ai essayé de mettre des mots sur mes pensées. En gros, ce qui a jailli sur la page en sortant du stylo rassemblait tout ce que je ne voulais pas savoir. »



Deborah est née en Afrique du Sud en 1959, en plein Apartheid. Elle a quatre ans quand son père est arrêté car membre de l’African National Congress, un parti politique qui luttait pour l’égalité des droits, désormais interdit par le gouvernement.



Mais ce premier volume de son autobiographie s’ouvre bien plus tard, par des pleurs sur des escalators. Deborah Levy retourne à Majorque pour faire le point, dans un petit hôtel où elle a déjà séjourné à plusieurs reprises. Elle revient sur son enfance en Afrique du Sud où très jeune elle prend conscience de l’Apartheid, puis son adolescence en Angleterre, la terre d’exil de sa famille où ses parents se séparent quand elle a quinze ans.



J’ai adoré le ton de ce livre. Deborah Levy questionne ce qui l’a amené à écrire, ce que c’est d’être une femme, elle nous plonge dans quelques moments clefs de sa vie telle une exploratrice de soi. On perçoit l’éveil d’une conscience, la construction d’une personnalité, l’envol d’un esprit libre. L’exclusion, l’exil, la maternité sont autant de thèmes abordés avec pertinence et une grande acuité dans ce livre. Ce que je ne veux pas savoir a été vraiment une excellente découverte, je sais déjà que je le relirai, et je ne tarderai pas à lire le suivant, Combien ça coûte.



« Comment les gens deviennent-ils cruels et pervertis ? So on torture quelqu’un, est-on fou ou normal ? Si un homme blanc lance son chien sur un enfant noir et que tout le monde dit que c’est acceptable, si les voisins, la police, les juges et les enseignants disent : « moi ça me va », la vie vaut-elle d’être vécue ? Et qu’en est-il des gens qui pensent que ce n’est pas acceptable ? Sont-ils assez nombreux dans le monde ? »
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Ce que je ne veux pas savoir

En peu de mots et quelques évocations de son passé Deborah Levy dépeint magistralement le sentiment de perte de sens, du déracinement, de l'abandon.

Le voyage de Majorque à l'Afrique du Sud puis à l'Angleterre est jalonné de réflexions existentielles puissantes et universelles.

Un texte court profondément humain.
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Le Coût de la vie

Cet essai est une ode à la liberté, un renouveau nécessaire après l’éclatement du rêve de la parfaite famille. Cette prise de conscience de la fin du modèle qui inspire la vie de Deborah Levy ne se fait pas au détriment des autres et des hommes mais pour elle-même. C’est révélateur d’une grande sagesse d’écrivaine et de femme. Elle fait des rencontres marquantes qui, comme un courant d’arrachement, l’emporte au large au lieu de la ramener vers le rivage. C’est un surf de bonheur que la lecture de ce livre, qui donne le goût de s’acheter un vélo électrique, de finir le cabanon en espace douillet et de profiter de chaque minute de vie.
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Le Coût de la vie

Une lecture qui ne m'a pas déplu, car le livre est court et léger, mais qui ne m'a pas passionnée non plus... et qui sera vite oubliée. J'ai trouvé le sujet assez banal (la reconstruction d'une cinquantenaire divorcée) et son traitement chaotique (entre anecdotes souvent sans grand intérêt et réflexions parfois bien saisies mais peu approfondies). Quant à l'écriture, elle m'a semblé manquer de force et de personnalité, même si j'ai apprécié l'humour qui affleurait par endroits. Dans l'ensemble, je suis étonnée qu'un roman aussi anodin ait été couronné du Prix Femina Etranger. Mais peut-être suis-je passée à côté...
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Ce que je ne veux pas savoir

Ce grand petit roman autobiographique de Deborah Levy nous convie à des parcelles de son enfance en Afrique du Sud en 1964, dans un climat d’apartheid et d’innocence ainsi qu’à son arrivée en Angleterre en 1974, période d’adolescence et de perte de cette innocence. Deborah Levy écrit ses réflexions de vie à Majorque, ce qui semble être un prélude à un recommencement. Elle se reconstruit au fil de l’écriture et les anecdotes parfois drôles, parfois tristes, sont toujours pleines d’enseignements. Bien hâte d’attaquer Le coût de la vie, pour voir le tri qu’elle fait de sa vie et ce qu’elle garde dans ses bagages.
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Le Coût de la vie

Deborah Levy a écrit ce recueil de 150 pages après son récent divorce. Avec ses enfants, elle doit vivre dans un appartement quelque peu délabré au sommet d’une colline dans le nord de Londres. Pour écrire,

elle a besoin d’un espace et dégoté auprès d’une amie une petite cabane au fond d’un jardin. Entre bric et broc, elle y trouve le charme escompté et l’inspiration



Nous suivons donc les pérégrinations d’une femme qui refait et reconstruit sa vie. Le foyer qu’elle a façonné n’est plus, le couple qu’elle a entretenu a volé en éclats. Que lui reste-il aujourd’hui ? La liberté, une nouvelle liberté et le désir de faire ce qui lui chante



Elle partage cette expérience sur quelques mois. L’expérience de se retrouver seule et de devoir se réinventer sans limite
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Ce que je ne veux pas savoir

Deux livres minuscules, mais tellement grands ! Deux petits livres que je sais déjà que je relirai régulièrement. Une brillante combinaison de pudeur et d'ironie qui génère autant d'émotion que de rires. Des confidences livrées d'une façon extravagante, drôle et impétueuse, qui ouvrent les yeux sur l'humain.
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Le Coût de la vie

Un très joli texte. Cette femme évoque son divorce. Sa volonté de vivre sa propre vie. La difficulté à renoncer à cette vie à deux, au profit d’une telle liberté. Loin du rôle que la société veut faire mener aux femmes. Enfin, arrêter de s’oublier....
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Le Coût de la vie

Suite de l'autobiographie de Deborah Levy. ..



Anutant Ce que je ne veux pas savoir m'avait paru peu attachant et dénué d'intérêt , autant Le coût de la vie, malgré son titre désastreux, m'a touchée et motivée.



Une vision très personnelle et féministe de l'accession à l'independance, à travers cette" chambre à soi" où l'écrivain s'installe apres avoir quitté sa terre natale pour aller vivre en Angleterre. Deborah Levy troque son statut de femme mariée et de mère de famille pour celui d'écrivain célibataire, et se consacre à la création et à l'écriture ce qui n'est pas un boulot de tout repos..



Toujours ce part pris de privilégier, au récit construit et circonstancié, l'anecdote mineure qui prend un relief particulier d'avoir été ainsi montée en épingle et qui éclaire singulièrement un parcours volontairement elliptique. Mais cette fois le procédé ne m'a pas gênée ! J'y étais habituée ou il était moins artificiel, je ne sais.



J'ai été particulièrement touchée par les pages consacrées aux relations de l'écrivain avec sa mère, si différente d'elle, avec laquelle elle semblait avoir de vraies divergences intellectuelles et affectives, et dont elle se rapproche à l'occasion de la maladie qui va l'emporter.



Cette autobiographie pose assez justement - et avec une fine ironie- le problème de l'autonomie matérielle et pratique de ces amazones qui veulent assumer leur indépendance vis à vis de la gent masculine .. .et qui ne savent pas déboucher un évier ou percer une cloison.. (J'en fais la cuisante expérience même si je SAIS maintenant déboucher un évier! Mais je passerais volontiers un stage de formation au bricolage "outillé" qui me jette dans des abîmes de perplexité et d'effroi!)



Pas la révélation littéraire qu'elle semble avoir été pour certains , mais finalement une autobiographie courte, pertinente, alerte.



À mon humble avis, mieux vaut commencer par le tome deux que voici , moins déconcertant et décousu que le premier...



Ou peut-être, comme Jack Palmer devant son pilier de parking enfumé de cannabis, est-ce une simple question d'accoutumance...

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Ce que je ne veux pas savoir

Autant l'avouer tout de suite, j'ai ete une tres mauvaise lectrice de ce livre, salué et encensé par de bien meilleurs lecteurs que moi.



C'est vrai qu'il n'a aucun des traits habituels de l'autobiographie classique. Qu'il présente les événements mineurs comme des faits marquants, qu'il refuse toute temporalité, toute exégèse, toute explication, toute corrélation ajoutée artificiellement au souvenir d'enfance par la narratrice, au moment de l'écriture.

Et qu'il tente ainsi de retrouver une sorte de fraîcheur de regard propre à l'enfance...



Mais...



Ce détachement, ce parti pris de décousu, cette option radicale d'une certaine modernité de bon ton, m'ont paru une pose littéraire, presque un à priori. Disons le mot: un snobisme.



J'ai donc lu cette première partie de l'autobiographie de Deborah Levy avec agacement, ce qui ne contribue pas à rendre ma critique indulgente ni objective, J'en ai bien conscience.



Toutefois, la fonte -très naturelle - d' un bonhomme de neige tout a fait exceptionnel , lui , en Afrique du Sud et l'arrestation d'un papa (mlitant blanc pour l'ANC en pleine apartheid) , m'ont soudain émue et poussée à lire le deuxième tome...Le coût de la vie.



Je n'ai rien de plus à ajouter, malheureusement, pour ce premier tome, n'en pensant finalement pas grand' chose, à ma grande confusion.



Comme les sportifs en mal de commentaire, je tâcherai de faire mieux la prochaine fois...
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Ce que je ne veux pas savoir

« Si je croyais que je ne pensais pas au passé, le passé, lui, pensait à moi. » Et c’est peut-être ce passé qui étreint Deborah Levy au point de la faire pleurer sur les escalators. En tout cas, c’est pour tenter de comprendre ces bouffées d’émotion irrationnelle que l’auteure quitte le Royaume-Uni pour Palma de Majorque où elle a déjà séjourné.



« Ce que je ne veux pas savoir » est le premier volume de l’autobiographie de Deborah Levy. Dans celui-ci, elle évoque son enfance en Afrique du Sud en pleine Apartheid. Son père, militant de l’ANC, sera arrêté devant les yeux de sa famille. Les souvenirs de Johannesburg commencent par cette scène terriblement poignante.



En Afrique du Sud, l’auteure fera l’apprentissage de l’absence, de la politique qui se loge partout (dans le sucre saupoudré sur un pamplemousse ou dans les mains d’un couple mixte qui se touchent sous une table), du fait que les femmes doivent parler haut et fort pour être écoutées. Deborah Levy comprendra également, dès l’enfance, qu’elle souhaite être écrivaine. Cette certitude perdurera au Royaume-Uni où la famille Levy s’installera après la libération du père. Deborah essaiera d’être aussi anglaise que possible et d’oublier son exil (« Je voulais être en exil de l’exil (…) »).



Deborah Levy nous plonge dans ses souvenirs, ses considérations sur le sort des femmes modernes ou sur l’écriture sans jamais se prendre au sérieux, avec une ironie et une pudeur toutes anglaises. Voici comment elle clôture ce premier tome, avec un clin d’œil à ma chère Virginia Woolf : « Plus utiles encore pour un écrivain qu’une chambre à soi sont les rallonges et une panoplie d’adaptateurs pour l’Europe, l’Asie et l’Afrique. »



« Ce que je ne veux pas savoir » est un récit autobiographique d’une grande délicatesse, aussi poignant que drôle et qui marque la naissance d’une vocation d’une écrivaine.
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Le Coût de la vie

« Le coût de la vie » est le deuxième tome de l’autobiographie de Deborah Levy. L’auteure a cinquante ans et doit faire face à deux deuils extrêmement douloureux. Tout d’abord celui de son mariage, Deborah divorce et emménage sur une colline au nord de Londres. Elle doit apprendre à vivre seule, à déboucher le lavabo, à réorganiser ses meubles dans un espace beaucoup plus petit. Cette séparation occasionne chez elle beaucoup de questionnement sur la place, le rôle des femmes. « Il était évident que la féminité, telle qu’elle était écrite par les hommes et jouée par les femmes, était le fantôme épuisé qui continuait de hanter le début du XXIème siècle. Qu’en coûterait-il de sortir de son rôle et de mettre un terme à ce récit ? »



Le deuxième deuil auquel Deborah Levy doit faire face est celui de sa mère qui décède suite à un cancer. Cette disparition la déboussole totalement. Le passé, ses souvenirs d’Afrique du Sud viennent se fracasser sur son présent. Deborah doit apprendre à faire coexister les deux, à rendre les souvenirs moins douloureux.



Durant cette période de chaos, l’écriture reste au centre de sa vie. Elle loue un cabanon au fond du jardin d’une amie pour avoir un lieu calme, à elle seule pour écrire. « En ces temps incertains, l’écriture était l’une des rares activités où je pouvais gérer l’angoisse de l’incertitude, celle de ne pas savoir ce qui allait arriver. »



« Le coût de la vie » est le récit intime de la reconquête de la liberté par Deborah Levy, une liberté pour laquelle elle doit se battre chaque jour. Marguerite Duras, Simone de Beauvoir ou James Baldwin l’accompagnent sur ce chemin. J’ai trouvé « Le coût de la vie » encore plus touchant que « Ce que je ne veux pas savoir », nous plongeons plus profondément dans l’intimité de Deborah Levy. Elle en devient de plus en plus attachante et son livre se lit comme on écoute les confidences d’une amie proche.



« Le coût de la vie » poursuit le travail autobiographique de Deborah Levy, un récit intime, juste et intelligent qui nous rend infiniment proche de sa narratrice. Inutile de vous dire que j’attends la suite avec impatience.
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Le Coût de la vie

J'ai moins accroché qu'avec le tome 1, peut-être est-ce parce que les thèmes de la maturité résonnent moins fort pour moi aujourd'hui. Et pourtant. Je sais que je vais relire ce bijoux.



On en apprend plus sur l'acte d'écrire en lui-même. Et pourtant, il semble qu'une bonne partie de ce que l'on retient de ce livre réside dans ce qui se trouve entre les lignes.
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