Nous etions quinze au depart de la demeure citadine du duc. Chaque soir, les Dib venaient chercher l’un de nous et, en un rituel dont l’horreur me labourait la raison, ils le devoraient avec un plaisir atroce. Apres Tilleul, les deux femmes et quatre gardes etaient morts.
Nous tous, les survivants, voyions approcher le soir avec une terreur grandissante, et meme Agol pleurait quand venait la nuit. Quant a moi, j’etais au-delà de toute humanité. Il me souvient avoir poussé un soldat devant moi pour que ce soit lui qui parte, happé par les griffes des Dib. J’entendrai toujours les hurlements qu’il avait poussés.
Brahe estime que les peuples qui ne respectent pas leurs vieux sont des peuples morts, car celui qui n’a pas de passé ne peut pas avoir d’avenir.