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Citations de Donald Goines (63)


Willie lui répondit par une autre grimace amusée en s'étirant sur sa couchette. Il était fier de la taille de ses attributs et savait gré à Chester d'avoir souligné devant les autres détenus à quel point il était bien monté.
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— Tout Noir qui n'est pas totalement dénué de connaissance est bien conscient que la démocratie, la liberté et la justice qui sont vantées dans les tribunaux ne sont qu'une façade. [...] Un Noir est coupable jusqu'à ce qu'il prouve son innocence, et même alors on le trouve coupable à cause de sa couleur de peau. Alors pourquoi vous vous mettez en tête que ces flics puissent être différents ?
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D'abord, les Blancs sortaient sous caution beaucoup plus vite. Soit leurs amis réussissaient à trouver l'argent, soit leur caution n'était pas aussi élevée que celle de la majorité des Noirs.

Quoiqu'il en soit, tout Blanchot assez malchanceux pour passer quelque temps dans la prison du comté vivait une expérience qu'il n'oublierait jamais.

La perte de la virilité n'était qu'un début. La perte de sa vie était une probabilité non négligeable.
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" D'accord, mon frère, déclara King david, fais comme tu veux. moi, je veux seulement pas mourir seul, c'est tout. M' imaginer en train de crever comme un chien, étalé dans cette putain de rue, c'est trop dur, bon Dieu.
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Ils hésitèrent tous les deux à l'entrée de la salle à manger. Il y avait deux files, toutes les deux très longues. Dans l'une se trouvaient tous les Blancs, et dans l'autre, tous les Noirs. Sans raison évidente, les deux groupes se séparaient ainsi devant le réfectoire. Personne ne leur avait demandé de se ranger par couleur, mais les détenus le faisaient de leur propre initiative. Par accord tacite entre Blancs et Noirs, les Blancs mangeaient de leur côté, les Noirs du leur. Ici ou là, on voyait un visage noir dans une file de Blancs et l'inverse dans l'autre groupe, mais il s'agissait la plupart du temps d'homosexuels qui allaient prendre leur repas avec leur homme. Il arrivait aussi qu'il s'agisse d'amis : des gens qui travaillaient au même endroit rentraient ensemble et décidaient de manger ensemble, mais c'était rare.

En général, les Noirs et les Blancs, même amis, se séparaient pour faire la queue au réfectoire. Se mettre dans la mauvaise file attirait trop l'attention. Les surveillants risquaient de se méprendre et de croire que ceux qui n'étaient pas avec des gens de leur couleur étaient homosexuels.

Pour éviter d'être l'objet de tels soupçons, les gens se séparaient sans tarder quand ils arrivaient en vue du réfectoire.
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C’est une petite Allemagne, pour un Noir. Il y a plein de Noirs qui s’en rendent peut-être pas compte, mais moi je le sais. Hitler ne devait pas être bien pire que ces inspecteurs blancs. Ici, j’ai la trouille de vivre dans une maison de cinquante mille dollars que j’ai presque fini de payer.
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[Un détenu Noir] :
"Je vais faire payer à ces culs blancs les trois siècles de douleur qu'ils nous ont causés."
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Un Blanc était obligé de se battre s'il voulait sauver son trou du cul.
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— Bordel, grommela Chester en souriant, c'est pas étonnant que j'aie fait un cauchemar. J'ai dû te voir passer devant mon plumard avec tout ton attirail à l'air libre, et ça a dû me foutre les chocottes. Mec, t'as intérêt à te couvrir quand tu sors de la douche. Merde, je vais pas être le seul à faire de mauvais rêves, par ici, si tu continues à te balader avec ton os à moelle qui pendouille. Putain, tu va foutre salement les jetons à un de ces gamins qui ont entendu dire qu'ils se feraient violer si jamais ils atterrissaient dans la prison du comté.

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— Oui, je crois bien que tu peux dire ça. Comme notre institution judiciaire a coutume de le faire pour affronter un problème de criminalité qui la dépasse, ici, dans notre ville, monsieur le juge, dans son sentiment différencié de l'application de justice, a estimé qu'il serait pernicieux que je rejoigne un jour le reste de la société, et il m'a condamné en conséquence.
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Les garçons blancs se faisaient sodomiser et on leur piquait leur bouffe et leur argent. Ça se passait dans tous les blocs.
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Tout Noir qui n’est pas totalement dénué de connaissance est bien conscient que la démocratie, la liberté et la justice qui sont vantées dans les tribunaux ne sont qu’une façade. Ce poison, cette infection que constitue une justice fonctionnant selon deux façons différentes, cette hypocrisie raciste qui submerge nos tribunaux sont des faits bien établis. Un Noir est coupable jusqu’à ce qu’il prouve son innocence, et même alors on le trouve coupable à cause de la couleur de sa peau. 
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Il est facile dans la vie de croire qu’on connait quelqu’un, pour finir par découvrir qu’on en ignore tout.
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— Je vais faire payer à ces culs blancs les trois siècles de douleur qu'ils nous ont causés.
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Après s’être injectée une partie de la drogue et avoir nettoyé son matériel, Terry s’allongea sur le lit. Elle sentait l’héroïne agir. Elle se détendit et contempla le plafond tandis que la chaleur lui inondait l’âme. C’était comme si elle partait à la dérive dans une mer d’écume. Peu après l’écume l’enveloppa dans une brume bienfaisante et le cadre sordide qui l’entourait devint une illusion. Son univers était à présent un monde de rêves dépourvu de peurs et agréable aux sens. Tant que durerait la drogue qu’elle avait sur sa commode, elle planerait dans un temps infini, sans limites, sans se soucier du passé ni de l’avenir. 
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Je savais ce qui me restait à faire. Sans argent à la maison et avec une mère malade sur les bras, mon enfance venait de connaître une fin brutale.
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Chaque fois que quelqu’un reçoit du fric de sa maman, il se peut qu’il y ait un connard qui appelle ça du maquereautage.
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La salle du tribunal bourdonnait comme une énorme ruche. Des voix diverses se mêlaient, ne s’élevant guère, pour la plupart, au-dessus du chuchotement à cause du côté insolite du lieu. Bien des gens, parmi tous ceux qui s’entassaient ici, avaient déjà l’expérience des salles d’audience, mais – peut-être pour d’autres raisons encore – ils restaient pénétrés d’une crainte difficile à identifier. Ils n’arrêtaient pas de bavarder à voix basse avec leurs amis et leurs parents en attendant le retour du président du tribunal. La matinée se terminait presque ; elle avait été longue et fastidieuse. On avait d’abord appelé à comparaître une longue succession d’ivrognes qui, les uns après les autres, avaient tous invoqué des excuses débiles et dérisoires pour essayer de recouvrer cette liberté qui leur permettrait de poursuivre leur existence sordide et de se dégrader un peu plus. 
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Préface d’un homme en colère

Comme cette œuvre de fiction traite du système judiciaire, je voudrais attirer l’attention du lecteur sur un terrible abus que subissent quotidiennement les gens les plus défavorisés, c’est-à-dire les pauvres de ce pays. C’est un abus contre lequel aucun homme d’État, aucun juge ni aucun avocat (à ma connaissance) n’a tenté de s’élever avec succès. Je veux parler du système de libération sous caution.
Chaque jour, des centaines, voire des milliers de pauvres, Noirs et Blancs, sont interpellés, arrêtés, écroués et détenus dans des prisons de comté, partout dans le pays, jusqu’à ce que soit fixée la date de leur comparution devant un tribunal. Les tribunaux sont surchargés, et le droit qui garantit au citoyen une audience ou un jugement rapides est bafoué, en premier lieu à cause de l’énorme quantité d’affaires que les tribunaux doivent traiter. Il arrive que des gens (dont une bonne partie sont ensuite innocentés des faits ayant conduit à leur arrestation) passent plus d’un an dans une prison de comté parce qu’ils ne sont pas en mesure de réunir les fonds nécessaires à leur caution. Et ceux qui ont la chance de trouver ces sommes ne les récupéreront jamais, même si en fin de compte leur affaire se solde par un non-lieu ou s’ils sont acquittés à leur procès !
À cause de l’excès de zèle, de la stupidité ou (soyons francs) des préjugés de quelques agents de la force publique, il y a d’innombrables pauvres qui doivent mettre leurs possessions en gage, vendre leur voiture ou emprunter à des organismes de financement (avec un remboursement à intérêt prohibitif, bien au-dessus de leurs moyens) pour retrouver leur liberté et pouvoir au moins conserver leur emploi, et qui, lorsque leur affaire passe en jugement, sont finalement acquittés parce que innocents. Pourtant, ces pauvres diables ont été détroussés de plusieurs centaines de dollars qu’ils ne peuvent se permettre de perdre, et cela à la suite d’une arrestation injustifiée ! Pour des pauvres, ces centaines de dollars représentent des mois de nourriture et de loyer.
Je ne parle pas de ceux qui sont pris en flagrant délit ; je parle de ceux qui sont interpellés dans la rue ou conduits au poste pour de simples infractions au Code de la route et qui sont mis en prison sur la base de fautes inventées de toutes pièces ou d’accusations absurdes, simplement parce que le policier qui les a arrêtés n’aimait pas la couleur de leur peau ou leur démarche, ou leur façon de parler, de s’habiller ou de se coiffer.
Les municipalités devraient être tenues de dédommager les gens inculpés à tort. Elles devraient être obligées de rembourser les frais payés aux marchands de caution par les quelques individus qui, par chance, ont pu profiter de leurs services. Elles devraient être forcées d’indemniser ceux qui, avant d’être jugés, ont passé des jours, des semaines ou des mois en détention pour la seule raison qu’ils ne pouvaient pas payer la caution exigée. C’est alors, et alors seulement, que les contribuables feront pression sur les échelons supérieurs, forçant ainsi les membres de la police à exercer un peu plus de discernement et à ne pas arrêter les gens sous des prétextes ridicules qui, ils le savent bien, ne tiendront pas en justice.
Les Noirs sont conscients de cet abus, car ce sont eux, dans une très large majorité, qui en font les frais, et ce en permanence. Mais les Noirs n’ont pas les moyens de remédier à cette situation. Aucun de nos leaders noirs (ou plutôt de nos prétendus « leaders noirs ») ne semble vouloir affronter les municipalités sur ce terrain. Peut-être ont-ils peur d’offenser leurs amis blancs.
Ne nous voilons pas la face : on récolte de grosses sommes dans le commerce des cautions, et en règle générale cet argent est gagné sur le dos des Noirs.
DONALD GOINES, 1973 
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Etait-il possible pour un homme de haïr l'humanité au point de refuser d'accepter l'amour quand il se présentait ? Un homme qui avait la chance de rencontrer une femme pour qui il éprouvait un sentiment sincère, et qui se forçait volontairement à lutter contre la nature humaine.
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