Le Récidiviste (STRAIGHT TIME), film 1978, bande-annonce
La personne la plus digne de confiance qui soit aujourd'hui sur terre peut n'être plus digne de la moindre confiance demain - ou la semaine prochaine, ou le mois prochain - et la règle statistique vaut pour plusieurs années.
Les amis, c'est fait pour qu'on s'en serve, mais à bon escient, et tout le monde s'en trouve plus fort. Personne ne peut tenir tout seul.
Ceux qui n'ont pas l'expérience de la violence n'ont pas peur de la menace qu'elle représente - mais ils s'effondrent complètement lorsque la réalité de la douleur vient les confronter.
Je suis tombé pour deux ans. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle regarde la télé tout ce temps-là. Merde, je l'ai même pas laissée, la télé. Je l'ai vendue et j'ai claqué le pognon en came le mois d'avant que je me fasse épingler. Mais un bébé ! c'est tellement stupide. Y a plus personne qui a des bébés non désirés, avec la pilule et toutes ces merdes.
Ecoute un peu Max, dit-il. Ch'suis déjà passé par les merdes que tu traverses en ce moment - en esprit - jusqu'à ce que je décide de ne pas lutter contre le destin, et mon destin c'était d'être criminel et de passer les trois quarts de ma vie en prison. Peut-être que ton destin à toi est différent. Mais un jour, peut-être même demain, et peut-être bien d'ici vingt ans, quand t'auras cinquante balais, tu vas te rendre compte de ce que t'es, et ce que t'auras fait, ça n'aurait pas pu être très différent. Tu verras que la vie te commande de faire ça et pas autre chose, et quand tu seras au bout du chemin, quand le moment sera venu de faire le bilan, c'est ça que t'auras été, et pas autre chose, quoi que ça puisse être. L'espoir est encore devant toi - mais un jour il sera derrière toi.
La société avait fait de moi ce que j'étais (et elle m'avait rejeté dans son ostracisme par peur de ce qu'elle avait crée) et je me complaisais à ce que j'étais. S'ils refusaient de me laisser vivre en paix, leur paix, je n'en voulais plus. (...) Qu'elle aille se faire foutre, la société ! La partie qu'elle jouait, qu'elle aille se faire foutre ! Et si les probabilités contre moi étaient immenses, ça aussi, ça pouvait aller se faire foutre !
Mieux vaut encore être fugitif loin de sa cage que prisonnier déjà derrière ses barreaux.
Tout le monde vieillit, tout le monde meurt; ensuite, plus rien n'a d'importance, mais l'idée était effrayante de se savoir vieux, face à la mort en attente, sans même le souvenir d'avoir vécu.

Mes lettres de demande d'emploi, pour sincères qu'elles étaient, masquaient l'entière vérité. Les visages auraient blêmi devant l'intégralité des faits dans leur brutalité. "Monsieur" songeai-je, "Auriez-vous un emploi disponible pour un cambrioleur saisonnier, arnaqueur, faussaire, et voleur de voitures? justifiant également d'une certaine expérience en tant que voleur à main armée, maquereau, tricheur professionnel, et autres petites choses. J'ai fumé la marie-jeanne à douze ans (dans les années quarante) et je me piquais à l'héroïne à seize. Je n'ai aucune expérience du LSD et de la méthédrine. Ils sont venus au goût du jour depuis mon emprisonnement. J'ai enculé de jeunes et jolis garçons ainsi que des homosexuels féminins (mais uniquement lorsque j'étais enfermé, privé de femmes). Dans le jargon des geôles, des prisons et des bas-fonds (certains bas-fonds très sélects), je suis un enfoiré capable de baiser sa mère. Pas vraiment en fait, puisque je ne me souviens pas de ma mère. Dans le monde qui est le mien, ce terme, dans l'emploi que j'en faisais, était la revendication orgueilleuse et vantarde d'être un démon en marche, aux réactions imprévisibles, scandaleuses et outrancières, un véritable virtuose du crime. Naturellement, le fait d'être un enfoiré dans ce monde-là fait de moi une raclure de poubelle dans le vôtre. Disposez-vous d'un emploi pour moi?"
Il existe en toute chose un facteur X imprévu, mais dans le domaine du crime, il faut le réduire à un minimum. Il ne sert à rien de gagner pratiquement à tous les coups ; un unique échec annule toutes les victoires précédentes. La hardiesse, toutes choses bien considérées, était habituellement un atout - mais même l'audace devait se calculer avec une grande précision de sorte que ce qui donnait l'impression d'une inspiration téméraire du moment ne devait en fait rien au hasard.