Dans un building de vingt étages
L'été comme l'hiver
Tu travailles pour une société
De cent mille actionnaires
Ton nom ici n'existe pas
Tu n'es qu'un numéro
Pour être sûr de te garder
On te donne ce qu'il faut
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Afin d'augmenter leur standing
Un jour la Société
A fait construire
Près du building
Une belle cité
Et l'on t'a dit d'autorité:
"Voici l'appartement
Pour le paiement tout est réglé
On vous aidera vingt ans"
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Pour les week-ends on est gentil
On te prête une auto
Elle est graissée
Elle est lavée
Une vingt-trois chevaux
Ta petite amie te voit de loin
Quand tu viens la chercher
Car sur les portes on lit très bien
Le nom de la Société
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Après trente ans d'un dur labeur
Courbé par l'ambition
Si même tu finis directeur
Un monsieur au grand nom
Que feras-tu quand arrivera le jour de l'addition
Lorsque les anges près de Saint Pierre
Ensemble te diront:
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
Rien n'est à toi
Tu ne vaux pas un seul centime
Tout appartient à la Société Anonyme
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P'tit Claude sort en prenant soin de ne pas claquer la porte. La concierge a lavé l'escalier, l'odeur d'urine a disparu, le détergent vous prend à la gorge et aux yeux, au point qu'on regrette la pisse.
Je me souviens des jaquettes de polars de Peter Cheyney: l'une montrait un type avec un fume-cigarette et, dans la fumée, une pin-up. Il n'y avait pas ça chez Gide. Mon choix était fait.
P'tit Claude a déjà la nostalgie du temps de sa jeunesse, quand il jouait sur la butte avec ses copains au film qu'ils venaient de voir, bien qu'il n'ait pas toujours eu le beau rôle. Quand la bande interprétait Rio Grande, fallait systématiquement qu'on lui refile le rôle du chef indien, et il mourait à la fin, bien entendu, ou restait enfermé des heures dans les toilettes (décrétées réserve indienne).
(A propos de Barack Obama :)
- Vous avez été ému quand il a été élu ?
- Oui ! Parce que le jour de son investiture, Aretha Franklin chantait pour lui et pour tout le monde. Ça m'a fait beaucoup de bien. Nous en France, lorsque Sarkozy a été élu, nous avons eu Mireille Mathieu. C'était autre chose.
Les gens qui vous disent "Ah les années 60, quelles années merveilleuses !" ont oublié qu'il y avait De Gaulle qui faisait chier tout le monde, qu'il y avait la guerre d'Algérie, qu'au niveau de la liberté d'expression ce n'était pas ça non plus et qu'il se tramait des problèmes dramatiques dans la société... Or on ne se souvient que des filles avec des queues-de-cheval et des robes à pois ou Vichy, et des garçons avec des choucroutes sur la tête et des chaussures pointues... Tout le monde twistant comme si la société entière était une gigantesque surprise-partie, mais ce n'est pas que ça ! Les années 60, ce n'est pas uniquement Salut Les Copains. Moi j'aime bien le présent et j'espère que demain sera meilleur.
Et lui, chaque fois qu'il réfléchissait, il fallait se méfier. En général il déclenchait une guerre !
(A propos du président George W. Bush)
Eddy a parlé de lui à travers la musique des autres, ces artistes qu'il a croisés, écoutés, aimés sans nostalgie mais simplement avec de la joie et des rires.
En plus de trente heures d'entretien, Eddy nous a toujours reçus chez lui au cœur de son cabinet de curiosité : une immense discothèque, vidéothèque, salle de cinéma et salle d'exposition privée où s'étalent les planches de BD et affiches originales de films.
Depuis plus de trente ans, je ne rate jamais la sortie d'un Patrick Modiano. Ses belles promenades incertaines à travers un Paris oublié (Dans le café de la jeunesse perdue et Quartier perdu, notamment), son goût pour une enfance trop vite disparue, l'absence du père, ses descriptions de l'Occupation allemande (Dora Bruner) me touchent ; ces thèmes de prédilection en font, à juste titre, un incontournable de la littérature contemporaine (Villa triste et Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier sont, à mon avis, de petits bijoux).