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Critiques de Eduardo Mendoza (346)
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Un roman formidable qui conjugue avec brio intrigue, faits historique (la guerre d'Espagne), personnages fictifs et réels (Franco notamment) et surtout histoire de l'art avec un focus sur Vélasquez.

Anthony Witeland, britannique, expert en peinture espagnole et notamment sur les Velasquez, est sollicité par une famille d'aristocrates conservateurs pour expertiser leurs tableaux. Sentant la guerre approcher, ils veulent vendre leurs œuvres pour migrer à l'étranger. Dans le lot se trouve ce qu'ils pensent être un authentique et non répertorié Velasquez. Tout pourrait être simple si nous n'étions à l'aube de la guerre d'Espagne, en 1936, à Madrid. Chaque parti en présence à besoin d'armes et pour cela il faut de l'argent, ce tableau représente donc bien plus qu'une découverte majeure pour l'histoire de l'art. En nous plongeant avec efficacité dans une période troublée de l'Espagne, Mendoza, nous livre un suspens prenant tout en faisant des digressions passionnantes sur la vie et l’œuvre de Velasquez. L'équilibre entre récit romanesque et connaissances historiques est parfait et personnellement j'ai adoré me plonger dans cette "petite" histoire qui croise la grande.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Anthony Whitelands est un anglais expert en peinture espagnole, en voyage à Madrid sur la requête d'une famille d'aristocrate. Nous sommes en 1936, l'Espagne se déchire, une révolution se prépare, sans savoir si elle sera fasciste ou communiste, et Franco pointe le bout de son nez. Le duc de la Igualada espère revendre sa collection à l'étranger et obtenir une somme d'argent suffisante pour s'expatrier. Anthony est chargé de l'expertise de la collection, travail légal sur le fond, mais mal vu par les autorités qui refusent de voir les œuvres d'art quitter le pays. La discrétion est donc de mise.



C'est sans compter sur le caractère d'Anthony : d'une naïveté désespérante, il se laisse entraîner dans toutes sortes d'intrigue sans s'en rendre compte. Il devient ainsi ami avec le chef de la Phalange, un groupe fasciste, reçoit sur les bras une jeune prostituée et son enfant, sera en ligne de mire des renseignements espagnols, et attirera l'attention des services communistes, persuadés que cet individu fourré dans tous les mauvais coups doit forcément cacher quelque chose. Ses amours, humaines ou artistiques, l'empêcheront de quitter l'Espagne au plus vite, comme le bon sens le lui recommande.



Le personnage d'Anthony devient vite agaçant, et l'intrigue est un peu confuse. Mais l'intérêt du roman tient dans les sujets traités, qui compensent largement ces défauts : la situation politique de l'Espagne à l'aube de la guerre civile, et la vie du peintre espagnol Velazquez au XVIIè siècle. À lire plus pour s'instruire que pour se divertir.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Intrigue policière qui se passe au printemps 1936. Anthony, un anglais qui aime bien l'Espagne et surtout Madrid, doit authentifier un tableau inconnu appartenant à un duc, ami du chef de la Phalange. A peine arrivé en Espagne, les ennuis commencent. Il va se trouver pris au centre de plusieurs intrigues politico-socialo-judiciaires. Tout le monde le poursuit, le recherche pour différentes raisons : les uns pour le tuer, les autres pour l'empêcher d'expertiser le tableau, les autres encore pour le renvoyer en Angleterre.

L'auteur maîtrise parfaitement son sujet du point de vue historique mais aussi littéraire. On ne s'ennuie pas. Il y a des rebondissements à chaque moment important. On passe du danger à l'humour sans problème. Le seul point négatif est que par moment, le lecteur peut s'y perdre un peu  entre les noms espagnols, les différents partis politiques et le rôle des différents pays, époque oblige.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Waouh quel aventure ! C'est le premier mot qui me vient a l'esprit en refermant ce livre qui m'a captivé. Ce n'est pas un livre facile a lire, surtout lorsque l'on ne connaît pas forcément le contexte historique et politique de l'époque. Mais pas de panique l'auteur, nous donne des éléments pour nous aider a resituer tout ça.



Tout commence avec Anthony Whitelands, un anglais, qui part en mission en Espagne. Le but est d'estimer la collection de tableaux d'un duc espagnol. Et la tout s'enchaîne, il découvre un tableau qui croit être une œuvre de Velasquez. Seulement Anthony a l'habitude de se fourrer dans des situations impossibles, d'être la ou il ne faut pas. C'est ça qui donne un coté comique au roman.



L'écriture d'Eduardo Mendoza est très agréable et m'a donné envie de découvrir ces autres romans. Il a suit me faire voyager a Madrid, me faire visiter la ville, de raconter son histoire et bien sur m'a donner envie d'en apprendre plus sur Velasquez. C'est un roman très documenté qui m'a conquise.


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Bataille de chats : Madrid, 1936

Au printemps 1936, Anthony Whitelands, jeune expert anglais en peinture espagnole, débarque à Madrid pour authentifier un tableau inconnu de la collection du Duc de la Igualada. Il se retrouve mêlé à un « beau bazar » politique qui le dépasse totalement, balloté entre fascistes, communistes, services policiers, diplomates britanniques…

J’ai découvert les romans d’Eduardo Mendoza au travers de cette bataille de chats (le titre constitue un bon jeu de mots, los gatos signifiant les chats en espagnol, mais étant aussi le surnom des madrilènes). L’atmosphère pré-guerre civile est particulièrement bien rendue dans ce roman, par ailleurs plutôt calé en peinture espagnole (ce qui n’est pas mon cas, soit dit en passant). La fin du roman m’a en revanche un peu laissé sur ma faim, notamment car de nombreuses questions restent à mon sens en suspens.

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Bataille de chats : Madrid, 1936

A l'image du « Dictateur », de Charlie Chaplin, ou de « La vie est belle », de Roberto Benigni, Eduardo Mendoza utilise dans son roman un style léger et enlevé au milieu d'intrigues quelque peu rocambolesques pour détourner avec panache l'absurdité de la tragédie humaine.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Prenez un quidam moyen (britanique de préférence), et plongez-le vivant dans le bouillon d'une ville agitée (ibérique de préférence), au bord de la guerre civile.

Au hasard : Madrid, en 1936.



Confiez à ce brave homme une mission de la plus haute importance, par exemple celle d'expertiser un tableau inédit, prétendument signé Velasquez. Le but ? Rapatrier discrètement la toile en Angleterre pour une revente douteuse, au nez et à la barbe du gouvernement, de sa police secrète, des phalangistes et des généraux putschistes de l'armée espagnole, qui bien sûr ne l'entendent pas de cette oreille.

Portez à ébullition et remuez vigoureusement.

Vous obtiendrez alors de curieuses réactions en chaîne : précipités bleus caractéristiques d'un droite bourgeoise et conservatrice, combustions rouges symptomatiques de l'imminente révolution bolchévique, ou émanations brunes annonciatrices d'un possible coup d'état fachiste...



Au beau milieu de ce tumulte auquel il ne comprend rien, notre pauvre héros suffoque, et avec lui le lecteur, qui s'emmêle un peu les pinceaux entre ces nombreux groupuscules aux intérêts contraires, ces faux agents-doubles, ces vrais agents-triples et ces retournements de situation plus ou moins alambiqués. De quoi donner le tourni et perdre de vue le fameux tableau, qui bien vite n'occupe plus la place centrale qui lui était promise dans ce roman. C'est dommage.

Dommage aussi l'accumulation de situations de plus en plus rocambolesques, qui détonnent un peu avec la dimension tragique d'une aventure pourtant basée sur des événements historiques et des personnages réels.



J'ai tout de même appris bien des choses sur la Phalange espagnole et, smartphone en main pour visualiser les toiles de Velasquez en même temps qu'Eduardo Mendoza me les décrivait, sur l'oeuvre du célèbre peintre baroque. Le Bouffon don Juan d'Autriche, Ésope et Ménippe (pour ne citer qu'eux) n'ont plus de secrets pour moi !

L'effervescence de la cité madrilène, l'ampleur des remous politiques et plus généralement l'instabilité du vieux continent de l'époque pré-franquiste sont très finement observées, et le syle de l'auteur, précis mais fluide et tinté d'humour, est assez plaisant.



Anthony Whitelands, notre expert ès-peinture-espagnole-du-Siècle-d'Or, est quant à lui confondant de naïveté... Son extrême candeur peut irriter ou attendrir, c'est selon...

Manipulé de toutes parts, il s'évertue à ne prendre - à l'issue d'intenses réflexions qui souvent trainent en longueur - que les pires décisions, qui s'avèrent systématiquement contre-productives et contribuent à complexifier un peu plus l'imbroglio qui l'étouffe.

Whitelands, le gogo parfait.



Au cours de ma lecture, j'ai parfois eu l'impression de feuilleter un agregat de plusieurs romans, où le nigaud Thomas Foley (le héros de Jonathan Coe, dans "Expo 58"), se trouverait propulsé dans l'univers de Zafón, au coeur d'un nouveau tome de "l'Ombre du Vent", pour résoudre une enquête-historique calquée sur le modèle de la "Trilogie berlinoise", par Philip Kerr.



Un peu confus tout ça ? Trop long peut-être ?

Croyez-moi, cette "Bataille de Chats" de l'est pas moins...
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Bataille de chats : Madrid, 1936

[…] Pour rien au monde nous ne pouvons rater ce roman.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

En Espagne, on appelle traditionnellement les Madrilènes des " gatos", des chats. Le titre laisse donc sous-entendre : Bataille de Madrilènes.

" Des évènements dramatiques, une intrigue policière, un humour à toute épreuve sont au rendez-vous "

Et tout cela raconté avec une verve qui m'a beaucoup plu.

Par contre, " C'est la chienlit " aurait dit le Général. (pour moi, bien sûr).

Alors, pour mettre un peu d'ordre dans cette chienlit, il a fallu que je me plonge dans les années 36-39 en Espagne, et même avant, pour comprendre comment était arrivée cette terrible guerre civile. Ma culture générale a été, encore une fois, améliorée par la lecture !
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Bataille de chats : Madrid, 1936

J’aime bien Mendoza. Je me souviens de la découverte de Sans nouvelles de Gurb, j’avais rarement autant ri en lisant un roman. J’ai lu quelques autres textes de lui, toujours bien aimé l’humour qui s’en dégageait. Pour le coup, ici, j’ai pensé retrouver ce genre d’humour et en fait, non, hein, croyez pas ça, c’est pas vraiment drôle. C’est léger, oui, mais on ne rit pas à gorge déployée. En fait c’est même plutôt centrée sur un genre de personnage que je ne supporte d’habitude absolument pas : le niais. Le niais c’est ce personnage débile qui fait tout pour se mettre dans la mouise: le Grand Blond avec une chaussure noire, Mister Bean, Dingo… Dans ce roman, le niais est anglais, il est expert en peinture espagnole du XVIIème siècle et il débarque en Espagne en 1936 (ouais il a bien choisi son moment) et se retrouve au milieu d’un tourbillon de communistes, de fascistes et de généraux. Un bordel pas possible dans lequel il va tenter maladroitement de se débattre, guidé par un sens de l’honneur tout personnel.







Je ne suis pas totalement rentrée dans ce roman, agacée que j’étais par moment de la bêtise du héros. Cependant, on ne peut que s’intéresser à l’histoire parce qu’elle est redoutablement bien écrite et que les situations s’emboîtent les unes dans les autres avec un art consommé. Mais tout de même, je suis restée sur ma faim. D’autant plus que la fin me semble un peu ratée, un peu vite expédiée par rapport au reste de l’aventure.







Un roman qui ne me convient donc pas totalement, mais une lecture agréable pour des vacances. D’ailleurs je prépare les miennes, et je peux d’ores et déjà vous dire qu’elles seront à base de plage et de bouquins et c’est tout. On va diviser la PÀL par deux ou trois, je n’ai que ça à dire!
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Bataille de chats : Madrid, 1936

À la demande du duc de la Igualada, Anthony Whitelands, un Anglais spécialiste en art, se rend à Madrid afin d’évaluer une toile. Convaincu que le tableau est un Velasquez, Whitelands rêve déjà à la renommée que lui vaudra cette authentification. Cependant, la toile s’avère mystérieusement liée à l’activité d'un groupe fasciste mené par José Antonio Primo de Rivera, ami du duc.



Dans le climat tendu de la révolution, Anthony Whitelands se verra malgré lui transporté au coeur d'un véritable cauchemar où il deviendra la proie de sombres personnages.



«Bataille de chats» est un roman haletant qu’on lit sans jamais s’ennuyer, et qui alterne les faits historiques concernant les prémices de la guerre d’Espagne, une introduction à la peinture de Velasquez et une excellente intrigue policière.



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Bataille de chats : Madrid, 1936

Bataille de chats se déroule sur quelques jours dans une Espagne au bord de la guerre civile, en début de printemps 1936. Eduardo Mendoza délaisse Barcelone pour Madrid, la ville de toutes les intrigues. Entre art, politique et amour, un vrai plaisir de lecture.



Anthony Whitelands est un Britannique expert en peinture espagnole du XVIIe siècle. Il part pour Madrid à la demande d'un mystérieux marchand de tableaux afin d'estimer la collection du duc de la Igualada. La vente de ses tableaux devrait permettre au duc et à sa famille de quitter l'Espagne. On devine très vite que ce voyage ne sera pas si simple. Anthony se retrouve mêlé malgré lui à des malversations politiques et à un combat qui n'est pas le sien. Tout comme Vélasquez, le peintre qu'il admire, notre Anglais est un peu hermétique au monde extérieur, préférant se réfugier dans l'art. Et pourtant, il va devenir un instrument, alternativement aux mains de la Phalange et de la police espagnole ; sans oublier son ambassade qui le suit de très près. Anthony aurait tout intérêt à fuir rapidement ce lieu maudit, sauf qu'il tombe amoureux. Deux fois. D'abord de la fille du duc, Paquita, qui n'a d'yeux que pour José Antonio Primo de Rivera, le chef de la Phalange, ensuite d'un tableau, un chef-d'oeuvre inconnu qu'il attribue à Vélasquez. C'est cette peinture mystérieuse qui est à la base de tout. Whitelands se retrouve pris au piège d’une lutte politico-financière, cette bataille de chats comme on surnomme les madrilènes.



Dès les premières lignes, la légèreté du ton contraste efficacement avec l’ambiance pesante d’une ville au bord de l’implosion. Les habitués de Mendoza regretteront néanmoins de ne pas retrouver dans Bataille de chats l’humour qui caractérise la plupart de ses autres romans, car, malgré le génie de Whitelands pour se fourrer dans des situations rocambolesques, on rit peu à la lecture de ce roman. Qu’à cela ne tienne : construit comme une enquête policière, Bataille de chats garde le lecteur en haleine jusqu’à la fin et les personnages secondaires apportent une densité remarquable à l’histoire. L'analyse politique est finement menée et les détails historiques servent l'action de façon très habile. Mais ce qui fait la véritable originalité du roman, c'est la façon dont Mendoza parle de la peinture. Les tableaux prennent forme dans l'esprit d'Anthony (et dans celui du lecteur) et lui dévoilent des réalités cachées. Tel est d'ailleurs le but de l'art : représenter le monde pour mieux en révéler les mystères. Le musée du Prado devient ainsi le lieu de conscience d'Anthony Whitelands. La plongée que l’auteur nous offre dans l’univers du plus célèbre peintre espagnol est telle que l’on ne quitte qu’à regret le roman pour contempler, dans un livre d’art, les chefs d’œuvres de Vélazquez.



En bref, un très bon roman d’aventures historico- policières aux accents vaudevillesques, à ne pas négliger sur la liste des lectures estivales.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Un roman que j'ai beaucoup apprécié. Epais de plus de 450 pages, il se lit très bien et est même captivant. C'est un roman qui offre une large part à l'Art, et on retrouve la peinture de Velasquez tout au long de l'oeuvre. En ces temps troublés, il y a aussi de la politique, de l'espionnage, des complots militaires, des surveillances policières, des intrigues et mêmes des histoires d'amour. Et parachuté dans ce monde, un anglais, grand admirateur du travail de Velasquez, qui vient en toute innocence expertiser un tableau. Tout se déroule, à Madrid à la veille de la guerre civile... L'épilogue, que je trouve un peu hâtif et convenu, m'a seul empêché de donner la note maximale à ce livre.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Des trois livres que j'ai lu ayant pour cadre historique la période de la guerre civile espagnole, c'est celui que j'ai préféré. L'auteur insère ici un regard extérieur à travers un protagoniste anglais qui, si les soubresauts de l'Espagne l'intéresse, y reste indifférent et ne souhaite ni y être mêlé, ni y prendre part. La trame aussi qui mêle histoire de la peinture espagnole, roman noir, politique et espionnage.

C'est aussi le troisième et donc certains personnages historiques se retrouvent d'un roman à un autre, d'un auteur à un autre. L'ambiance dépeinte de ces années sombres est toujours la même. Les lieux aussi. Madrid semble être le centre de tout ce qui se passe. Et j'ai aimé découvrir le Madrid des années 30,je me suis replongée dans ces rues que j'ai moi-même parcourue quelques décennies plus tard, avec un autre visage sans doute. Et puis surtout, j'aime me plonger dans l'histoire, même sombre, de ce pays et ces habitants pour qui j'ai une tendresse toute particulière.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Après mon opinion mitigée sur Les égarements de Mademoiselle Baxter, j’ai choisi un autre roman d’Eduardo Mendoza qui avait bénéficié à sa sortie d’une critique élogieuse. Las ! je n’ai pas non plus trouvé l’histoire à mon goût. Pourquoi, alors que les premières pages semblaient prometteuses ? Je vois au moins trois raisons à ma déception. La première tient au caractère du personnage principal, Anthony Whitelands, Anglais doté d’une indécrottable naïveté. Un peu, cela passerait, beaucoup, c’est horripilant. On a sans cesse envie de le retenir par le col du veston et de lui dire : non, ne fais pas ça ! La deuxième raison de mon scepticisme est le décalage – volontairement recherché par l’auteur – entre la situation politique dramatique qui se met en place à Madrid en 1936 et le traitement rocambolesque de l’histoire, avec retournements de situation et faux-semblants à gogo. Enfin, le dénouement m’a laissée pantoise : une pirouette de clown.

Mendoza s’amuse à désarçonner le lecteur en donnant une illustration de la logorrhée fasciste de la Phalange au détriment d’une intrigue solidement ficelée et un peu plus vraisemblable dans la psychologie des personnages.
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Bataille de chats : Madrid, 1936

Eduardo Mendoza, le barcelonais qui a si souvent évoqué l'histoire de sa chère cité catalane, s'attaquant à une histoire purement madrilène, qui plus est à l'aube de la guerre civile, les aficionados de l'écrivain ne pouvaient que s'en pourlécher les babines d'avance! Et point de déception il n'y a dans cette Bataille de chats (Los gatos, les chats, est le surnom donné aux habitants de Madrid) qui est un condensé explosif de ce qu'on peut trouver de meilleur dans plusieurs genres littéraires : le récit historique, le roman policier, la chronique sociale et même, et peut-être surtout, le vaudeville. Sans oublier la touche essentielle d'ironie très "mendozienne". Placé au coeur de l'intrigue rocambolesque trône un tableau inconnu de Vélasquez (un nu !), qui nous vaut quelques pages savoureuses d'érudition à propos du peintre, de son époque et de son style. Sinon, on croise aussi le général Franco, complotant, des affidés de la Phalange, des policiers dépassés, un espion russe, une pauvre fille de joie, une belle fille qui met en joie, etc. Tout ce petit monde gravite autour du tableau mystérieux et de l'anglais qui est venu l'expertiser, dans le plus grand secret. Le dénommé Anthony Whitelands, devenu cible mouvante, n'en perdra pas son flegme pour autant. Brillant, racé, sardonique, follement ludique, Bataille de chats est d'autant plus passionnant qu'il est fort documenté. De ce Madrid de 1936; personnage à part entière, on a le sentiment de prendre le pouls et d'en sentir les émotions. Jusqu'au goût des churros, le matin, accompagnés d'un café noir comme la conscience des personnages de ce roman jubilatoire.
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Bataille de chats : Madrid, 1936



Avertissement aux fanas de félins, ce livre traite du combat d’une autre espèce de chats que nos amis domestiques : les habitants de Madrid, surnommés "los gatos" ou chats par les autres Espagnols.



Et c’est dans un Madrid où, ce 4 mars 1936, pendant que socialistes, communistes, anarchistes et phalangistes se battent entre eux, que débarque d’Angleterre, Anthony Whitelands, 34 ans et éminent spécialiste de la peinture espagnole du Siècle d’Or et en particulier de l’œuvre de Diego Vélasquez (1599-1660).



Notre expert a été invité par Álvaro de Valle y Salamero, duc de la Igualada, pour estimer la valeur de certains tableaux appartenant à cette famille noble. Vu la confusion politique qui s’empire à vue d'œil, le duc tient à vendre des tableaux à l’étranger en cas de fuite forcée d’Espagne.



Lors d’une visite chez le duc et une première estimation, Anthony fait la connaissance de la superbe fille du duc, Paquita, et du marquis de Estella, sans se rendre compte que ce jeune homme s’appelle, en fait, José Antonio Primo de Rivera, fils de l’ancien dictateur Miguel Primo de Rivera (de 1923 à 1930), fondateur de la Phalange espagnole en octobre 1933 et qui sera fusillé 3 ans plus tard, le 20 novembre 1936, à l’âge de 33 ans.



Très vite la confusion politique en l’Espagne pré-franquiste dégénère en un chaos sanglant, suivi de très près par la Direction Générale de la Sécurité d’Espagne, l’Intelligence Service britannique et l’inévitable KGB russe, dans la personne de l’agent secret Kolia.



Dans une cave du palais du duc, Anthony Whitelands découvre à sa grande surprise un tableau inconnu de Vélasquez, une variante de son chef-d'oeuvre "Vénus à son miroir" ("La Venus del espejo") qui se trouve à la "National Gallery" de Londres.



Seulement, la possible vente de ce tableau pour une somme fabuleuse à l’étranger, éventuellement convertie en armes et matériel militaire, risque de rompre l’équilibre précaire du gouvernement de Manuel Azaña et de mettre le feu aux poudres avant de se pervertir finalement en guerre civile.



J’admire comment Eduardo Mendoza a réussi à écrire un thriller captivant à partir d’intrigues historiques authentiques, qui ont mené à la dictature du général Francisco Franco de 1936 à 1977, en y ajoutant quelques éléments de son imagination, tel l’expert anglais en art espagnol, Anthony Whitelands.



Un pauvre expert qui devient victime du jeu perfide d’intrigants, aventuriers et espions britanniques, soviétiques et espagnols, tout en étant l’objet d’idylles amoureuses fort compliquées avec les sœurs Paquita et Lili de Valle.

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El secreto de la modelo extraviada

Cet ouvrage s'inscrit parfaitement dans la narrative d'Eduardo Mendoza. Une farse aux accents picaresques menée à un rythme soutenu et à la tonalité proche du surréalisme.

L'histoire ,en deux parties, se déroule à Barcelone. D'abord pendant la période pré olympique de la ville puis, dans la deuxième partie, nous retrouvons les personnages dans une époque beaucoup plus actuelle. Une étape au cours de laquelle le protagoniste principal apportera le dénouement de l'énigme dans laquelle il s'était retrouvé involontairement impliqué, presque vingt ans auparavant. La première partie relate cette aventure.

Dès le début le ton est donné: une jeune mannequin a été assassinée et le personnage principal doit tout faire pour échapper à la prison en tentant de devancer la police, afin de trouver les preuves qui démontreront son innocence. Cette trame policière qui sert de prétexte , ne brille pas par sa complexité, et le dénouement peut même paraitre quelque peu simpliste. Mais accepter ce constat c'est rendre à l'auteur ce qui fait sa spécificité. En effet Mendoza excelle avant tout dans l'exercice de la satire et ici il nous offre un échantillon de son art à travers une vision critique de la société barcelonaise d'avant et d'après des Jeux Olympiques. Une satire rondement menée à travers des personnages caricaturaux mais finalement assez vraisemblables.

Finalement, à travers l'absurdité de certaines situations et la couleur des personnages qui semblent sortir de la veine picaresque, Barcelone apparait, déformée, brisée et grotesque, comme l'aurait conçue Valle Inclán , malgré sa volonté de changement dans toutes les strates de sa structure.

Une lecture plaisir qui m'a permis une fois de plus de savourer la plume d'Eduardo Mendoza, son maniement et la richesse du lexique, son habileté dans la description précise et hilarante des scènes et sa capacité à construire l'absurde. On sourit et on rit même en lisant cette histoire. Un roman qui mérite d'être savouré.
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L'année du déluge

Catalogne, années 1950.

Sœur Consuelo, mère supérieure de la communauté de religieuses de San Ubaldo de Bassora et directrice de son hôpital, cherche des fonds pour le restaurer. C’est ainsi qu’elle rencontre Augusto Aixela de Collbato, riche propriétaire terrien, franquiste à ses heures, surtout connu pour ses multiples conquêtes féminines, et en tombe éperdument amoureuse.

Les pluies diluviennes qui s’abattent cet été là sur la province barcelonaise font écho au déluge amoureux et charnel qui consume sœur Consuelo, prête à rompre ses vœux pour un Don Juan qui faut-il le dire n’en vaut pas la peine.

Heureusement, les montagnes de la Catalogne abrite encore un bandit au grand cœur, qui tel un Zorro éclopé par des années de guérilla, mais fidèle à tout jamais à ses engagements, va éviter à Sœur Consuelo de commettre l’irréparable.



Dans ce récit rocambolesque, Mendoza parodie avec beaucoup d’habileté le roman d’aventures et le roman picaresque. Il parsème son récit de symboles qui dressent en filigrane un tableau plutôt sombre de l’Espagne après la guerre civile ; où le religieux s’accoquine avec le pouvoir, où la société reste construite par et pour les plus aisés qui s’accrochent à leurs privilèges. Tel Sœur Consuelo qui à la veille de sa mort s’interroge sur la mansuétude divine à son encontre, l’’Espagne saura-t-elle s’absoudre de ses péchés et se reconstruire après le déluge franquiste ?

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L'année du déluge

Une magnifique histoire d'amour qui va vous faire bien pleurer. Un chef d'oeuvre !
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