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Citations de Eduardo Sacheri (39)


Depuis un certain temps les téléphones publics fonctionnent mieux. On n’en trouve presque plus qui soient vandalisés ou trafiqués de façon à ce que les pièces restent coincées. En se remettant en marche, il réalise pourquoi : tout le monde a un portable et les cabines téléphoniques sont une excentricité à laquelle seuls les imbéciles dépourvus de mobiles, comme lui, ont recours régulièrement. Voilà pourquoi elles fonctionnent à présent. Pauvre pays, conclut-il amèrement, où reste intact seulement ce dont personne ne veut.
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…le manque de ponctualité n’est qu’un sport argentin parmi d’autres. Le second en importance, peut-être, juste après ce grand passe-temps national qu’est conduire sa voiture comme un hors-la-loi en cavale pour finir en bouilli sur les routes.
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Quand on ne peut pas dire les choses, les regards se chargent des mots.
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DEUX SEMAINES après leur cessez-le-feu, Mauricio et sa femme se rendent à leur première séance de thérapie de couple. Entre-temps les choses n’ont quasiment pas évolué. Mauricio a réussi à réintégrer le lit conjugal, c’est sa seule victoire. Tout le reste n’est que phrases laconiques, torrents de larmes, silences en voiture, et autres n’essaie-même-pas-de-me-toucher…….
Le meilleur moment, c’est quand la psy demande à son épouse de parler de la clé de voûte de leur couple. Mauricio ricane en son for intérieur du jargon de ces gens. La « clé de voûte ». Pourquoi ne pas utiliser une expression moins solennelle, moins prétentieuse ? Est-ce qu’ils pensent que ça fait moins sérieux de dire « qu’est-ce qui te plaît dans le fait d’être mariée à ce type » ? Est-ce qu’ils ont peur qu’on ne remette en question leurs tarifs s’ils se mettent à parler comme tout le monde ?
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Ce con de Russe* est décidément un vrai marmot, avec une capacité de concentration digne d’une larve. Ils sont près de conclure une affaire de trois cent mille dollars qui leur a pris presque deux ans et coûté quantité de mauvais sang, et ce crétin ne trouve rien de mieux à faire que se remémorer des émissions humoristiques de la télé des années soixante-dix.
*Le Russe est un pseudo :-)
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En l'observant cet après-midi de juin 1973, je comprenais que la brièveté de la vie d'un être humain ou sa longévité dépend de la somme de souffrances qu'il est obligé d'endurer. Le temps s'écoule plus lentement quand on a mal ; l'angoisse et la douleur laissent des traces définitives sur la peau.
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S'ils gardent à présent le silence, s'ils en profitent pour s'interroger du regard sans le briser, s'ils se sourient sans parler, c'est que rien ne les retient hormis l'envie d'être simplement face à face et de laisser passer le temps, et c'est là toute la beauté de cet instant.
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Il est tombé entre les mains d'un de ces crétins qui considèrent qu'ils peuvent augmenter leur prix en disant des choses évidentes avec des mots grandiloquents. Quelque chose qui s'appelle « relevés métriques du tracé souterrain » est forcément plus cher qu'un «croquis montrant où passent les câbles ». Forcément beaucoup plus cher. Même si ça veut dire la même chose.
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J’aurais bien voulu savoir comment un type aussi limité s’était débrouillé pour devenir chef d’un secrétariat, puis je me suis dit qu’un bon mariage peut faire des miracles. Sa femme n’était ni particulièrement belle, ni particulièrement sympathique, ni particulièrement intelligente. Elle était surtout la fille d’un colonel d’infanterie, mérite non négligeable dans l’argentine d’Onganía. Repenser à leur cérémonie de mariage et à tous ces képis verts ne faisait que m‘agacer davantage.
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Il y a des gens comme ça, qui ont l'air d'avoir été touchés par une baguette magique. Ils s'en tirent toujours. Ils survivent à tout. Quand tout le monde va bien, eux vont encore mieux. Et quand tout le monde coule, ils surnagent.
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Les vieux disent qu'il fut un temps où tout allait bien à O'Connor, même s'ils ont du mal à mettre une date sur cette ère d'abondance.
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Chaque fois que j'apprends la mort de quelqu'un ou qu'on m'annonce qu'il est condamné, je calcule rapidement son âge, comme si la jeunesse et l'injustice de cette mort étaient proportionnelles. C'est une façon d'exprimer mon indignation face à ces décès prématurés.
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Je crois que c'est à force de l'observer que j'ai développé ma théorie sur les idiots : ils se conservent mieux que les autres car ils échappent à l'angoisse existentielle qui mine ceux qui ont un semblant de lucidité.
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- Vous savez ce que j'avais du mal à me représenter, dans ma jeunesse, quand j'ai décidé de me consacrer à ce sac d'embrouilles qu'est la brigade des homicides? Pas les actes criminels en soi ni la brutalité qui consiste à faucher une vie. ça je m'y suis habitué assez vite. Ce qui me tracassait, c'était les actions postérieures au crime. J'imaginais que tous les tueurs attendaient en tremblant, désespérés par l'horreur de leur forfait, ne songeant qu'à l'instant où ils avaient supprimé la vie d'un autre être humain.
Il a soupiré en esquissant un demi-sourire, comme s'il songeait à un fait amusant.
- Un peu comme le jeune homme de Crime et Châtiment, de Dostoïevski? Vous voyez lequel? Lui a des remords. Il a tué la vieille et ne peut vivre avec un tel poids sur le coeur.
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Aujourd'hui encore, il m'arrive de songer avec angoisse que j'ai perdu l'occasion d'avoir un enfant. J'ai failli écrire "de me projeter à travers un enfant, de me perpétuer". Est-ce cela avoir un enfant ? Telle est l'une des nombreuses questions que j'emporterai dans ma tombe sans en connaitre la réponse.
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Je me suis souvent surpris à éprouver une sorte de joie coupable devant les horreurs vécues par d'autres. Qu'il puisse arriver des choses épouvantables à autrui était peut-être un moyen d'éloigner ces tragédies de ma propre vie, un sauf-conduit né d'une loi de probabilité obtuse : si Un tel a traversé cette épreuve, il y a peu de chances pour que ses connaissances, dont je fais partie, soient frappées par la même fatalité.
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"Je t'aime, mais…" ; "J'ai essayé, mais…" … Vous voyez ? C'est un mot merdique qui ne sert qu'à dynamiter ce qu'il y avait, qui aurait pu être possible mais qui n'est pas.
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"A l'époque, j'étais incapable de modération. Je me considérais tantôt comme un obscur et invisible fonctionnaire prisonnier de la routine végétant à un poste en accord avec ses facultés médiocres et ses aspirations limitées, tantôt comme un génie incompris gâchant son talent dans l'exercice assommant de fonctions subalternes, réservées à des esprits peu gâtés par la nature. La plupart du temps, j'avais le sentiment d'être un employé sans éclat. Je ne me glissais dans la peau du génie incompris qu'en de très rares occasions et j'y renonçais assez vite, quand une déception brutale me chassait de cette oasis. Je l'ignorais encore, mais dans une vingtaine de minutes une purge funeste allait pulvériser toutes les raisons que j'avais d'être content de moi."
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S’il y a une chose que Sofía ne supporte pas, c’est qu’on ait pitié d’elle. Ce petit regard qu’ont les gens quand ils pensent « la pauvre, avec ce qui lui est arrivé... », elle le déteste. Elle les déteste. Ça lui donne envie de leur dire, leur crier: «Mais pourquoi tu regardes pas ailleurs? Si je te fais pitié, t’as qu’à penser à autre chose!» Mais elle ne le dit pas. Elle se tait, ou change de sujet, ou leur pose une question pour les détourner de cette compassion qu’elle refuse, qui ne l’aide pas, dont elle ne sait que faire.
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(...) j'ai appliqué les règles existentielles qui régissent ma vie. (...) Tout ce qui peut foirer foirera, et son corollaire : tout ce qui semble bien marcher finira par merder tôt ou tard.
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