Eliane Garillon

Il y a des fois où toutes les paroles qu'on entend nous mentent. D'autre fois, c'est le silence qui nous parle, et il dit la vérité.

Un homme commence à regretter celle qu'il a abandonnée au moment même où il la voit au bras d'un autre. C'est le syndrome du "Je ne te veux plus, mais reste seule quand même".

La solitude est soupçonnée d'attentat contre soi et pourchassé par les solitaires eux-mêmes, leurs parents, leurs amis, la presse, les médias, les campagnes d'affiches, et tout ce qui parle...

Les deux moments forts d'un voyage sont celui d'avant le départ et celui du retour. Se jeter sur les routes ou dans les avions pour aller renaître ailleurs.

Il est étonnant comme les dates peuvent avoir la mainmise sur le moral.

Le départ du compagnon met en évidence la place vide des enfants, comme un arbre coupé dévoile la nudité d'un paysage.

Curieux comme on tente de trouver un sens caché aux mots et gestes les plus innocents lorsqu'on se retrouve amoureux.

« Je pense que la race des employés de maison est la seule qui n’a pas connu d’évolution depuis l’antiquité. Une insatisfaction chronique, indépendante de n’importe quel bon ou mauvais traitement, caractérise ses membres. Les complexes d’infériorité ont la vie dure. »

« La chance de posséder un bien est largement contrebalancée par le devoir de traiter avec des locataires, et les résidences secondaires sont un luxe apprécié surtout par ceux qui n’en n’ont pas –laissées vides, elles génèrent une flopée de charge d’entretien et à peine louées, on a envie de les retrouver vide. Les propriétaires sont une race enviée à tort. »

« Moi j’ai très vite compris que l’unique obstacle à l’ascension humaine était la bêtise, et que le luxe était le seul antidote à la promiscuité. »

« Il n’y a plus de médecins, mon cher, seulement des interprètes de rapports, qui slaloment prudemment pour éviter les fautes professionnelles. Le tout est de perdre ses patients légalement. »