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Citations de Elizabeth Hoyt (105)


La plupart des femmes feignaient la modestie quand on les complimentait.
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Lorsque les hommes parlaient des anges, particulièrement de sexe féminin, ils employaient toutes sortes de vigoureux euphémismes fleuris. Ils évoquaient des créatures blondes aux joues roses rebondies et aux lèvres rouges et humides. D’insipides poupées italiennes aux yeux bleus vides et ronds, à la peau douce, voilà ce qui leur venait à l’esprit. Mais l’ange que contemplait Simon n’appartenait pas à cette catégorie. Son ange à lui était du genre biblique, issu de l’Ancien Testament, pas du Nouveau. Critique et sévère. Capable de vouer un homme à la damnation éternelle en levant un doigt indifférent, plutôt que de voleter avec des ailes de colombe. Non, son ange n’était certainement pas chargé de stigmatiser quelques petits défauts.
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Je n’aime pas dîner tard ! Cela me fiche la digestion en l’air. Et la nuit, tous ces gargouillis dans l’estomac m’empêchent de dormir
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— Ça a dû être bien triste, de rentrer chez vous et de découvrir que votre père n’était plus là.
— C’est la vie. Il faut bien continuer son chemin.
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Une belle poitrine ne dure pas.
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C’est toujours amusant de voir des gentlemen et des ladies d’ordinaire très dignes se cacher sous un masque – même si c’est un peu puéril, j’en conviens.
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On se mariait pour faire un ou deux enfants, puis chacun vivait de son côté – aussi bien socialement que sexuellement
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Le mariage, chez les personnes de leur rang, était décidément une chose étrange. Un peu comme l’appariement des chevaux. On prenait le meilleur étalon et la meilleure jument, en se basant sur leur lignée, puis on laissait faire la nature, en espérant obtenir des poulains dignes du sang de leurs géniteurs. C’était pareil avec les aristocrates.
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Elle gagna la porte, hésita un instant et lui jeta un regard par-dessus son épaule.
— Rappelle-toi, je t’en prie, que ce n’est pas parce que l’amour ne s’exprime pas qu’il n’existe pas.
Et elle quitta la pièce avant qu’il ait pu répondre.
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La fille d'un duc apprend très tôt ce que préconise l'étiquette dans à peu près toutes les circonstances de l'existence. Dans quelle assiette servir des ortolans. Quand acquiescer aux propos d'une comtesse douairière et quand la remettre à sa place. Que porter pour une promenade en barque sur la Tamise, et comment repousser poliment les avances d'un comte désargenté durant le pique-nique qui s'ensuit.
Tout, à vrai dire, songea avec ironie, lady Hero Batten. Hormis comment aborder un gentleman occupé à forniquer avec une dame qui n'était pas son épouse.
— Hum, hum, essaya-t-elle, les yeux rivés sur les moulures du plafond.
Les deux amants vautrés sur le sofa ne parurent pas l'entendre. La femme laissait échapper des gémissements suggestifs sous son atroce robe à rayures grises et marron, présentement rabattue sur son visage.
Hero soupira. Ils se trouvaient tous les trois dans un petit salon faiblement éclairé de Mandeville House, et elle regrettait d'avoir choisi cette pièce pour remonter ses bas. Si elle s'était rendue dans le salon oriental, ses bas seraient déjà en place et elle aurait repris le chemin de la salle de bal - loin, très loin de cette situation fort embarrassante.
La jeune femme baissa discrètement les yeux. Le gentleman, affublé d'une perruque blanche, s'était débarrassé de sa veste de satin et besognait sa compagne en manches de chemise et gilet de satin émeraude. Son pantalon était baissé pour lui faciliter la manoeuvre, si bien qu'Hero apercevait ses fesses musclées. Le spectacle, du reste, ne manquait pas d'attrait. Quel qu'il soit, ce gentleman possédait des attributs physiques... pour le moins séduisants.
Hero tourna le regard vers la porte. En d'autres circonstances, personne ne lui aurait reproché de faire demi-tour et de quitter les lieux sur la pointe des pieds. D'ailleurs, elle ne s'en serait pas privée si elle n'avait pas doublé lord Pimbroke dans le couloir moins d'une minute plus tôt. Or, cette affreuse robe rayée ne lui était pas inconnue : Hero l'avait déjà remarquée un peu plus tôt dans la soirée - sur lady Pimbroke. Bien qu'elle n'eût pas la moindre envie de se retrouver dans une situation plus embarrassante encore, la jeune femme voulait par-dessus tout éviter un duel entre les deux gentlemen.
Forte de cette résolution, Hero détacha l'une de ses boucles d'oreilles en diamant et la lança sur les fesses du gentleman. Le bijou atteignit sa cible - Hero s'était toujours enorgueillie de savoir viser.
La réaction du gentleman ne se fit pas attendre : il poussa un juron et jeta à Hero un coup d'oeil par-dessus son épaule, avec les plus beaux yeux verts qu'elle ait jamais vus.
Son visage n'avait rien d'inoubliable - sa mâchoire était trop large, son nez trop recourbé et ses lèvres trop fines pour répondre aux canons de la beauté masculine -, mais son regard était capable d'aimanter celui de n'importe quelle femme, jeune ou vieille. Une fois le regard de la femme en question capturé, celle-ci devait se laisser facilement hypnotiser par la virilité arrogante qui émanait du personnage. À moins, bien sûr, que les circonstances présentes n'aient donné à son regard un éclat particulier.
— Vous ne voyez pas que je suis occupé ? lança-t-il, sa colère s'étant transformée en amusement quand il réalisa que c'était une femme qui l'avait dérangé.
Hero sentit le rouge lui monter aux joues. Elle s'obligea cependant à soutenir son regard.
— Je l'avais remarqué, figurez-vous, mais il se trouve que…
— Vous êtes du genre à aimer à regarder ? La coupa-t-il.
Hero avait maintenant les joues en feu. Mais il n'était pas question qu'elle laisse ce gredin avoir le dernier mot. Elle lui adressa un sourire suave.
— Je préfère les divertissements où je ne risque pas de m'endormir.
Elle pensait que l'insulte le mettrait hors de lui, mais pas du tout : il sourit en retour, et une petite fossette lui creusa le menton.
— Cela vous arrive souvent, mon ange ? Vous endormir, alors qu'on commence juste à s'amuser ? Ne vous blâmez pas. La plupart du temps, c'est la faute du gentleman, pas la vôtre.
Dieu du ciel ! Personne n'avait encore jamais parlé ainsi à Hero !
Elle haussa délicatement le sourcil gauche - une mimique qu'elle avait répétée des dizaines de fois devant son miroir, à l'adolescence, et qui faisait trembler les matrones. Mais le gredin ne cilla même pas.
— Avec moi, reprit-il, les femmes n'ont pas ce problème. Mais restez donc, et regardez. Je vous promets que cela sera instructif. Et s'il me reste des forces ensuite, je pourrai peut-être vous montrer.
— Lord Pimbroke est dans le couloir ! Lâcha Hero avant qu'il puisse terminer sa tirade insolente.
Un petit cri horrifié s'échappa de l'amoncellement d'affreux tissu rayé.
— Eustace est là ?
— Oui. Et il se dirige vers cette pièce, précisa Hero.
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Leurs ébats avaient dû lui laisser un mauvais souvenir. Il lui avait fait mal, et elle n’avait nulle envie de raviver la douleur. Mais cette douleur, elle ignorait qu’elle appartenait désormais au passé, que faire l’amour ne serait plus que plaisir, qu’il ne lui apporterait que du bonheur.
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La dernière fois que j’ai entendu parler d’elle, elle écartait les jambes pour un verre de gin. Une fille de la campagne, ça tient pas le coup longtemps en faisant la putain dans un bar.
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Il est difficile de trouver un homme accompli. Parfois, je me dis qu’il serait plus aisé de mettre la main sur la poule aux œufs d’or. J’ai rencontré tellement d’hommes qui ont la cervelle vide ! Ils se considèrent capables de séduire et garder une femme, et s’en tiennent à cela.
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— ... ne peuvent-ils embrasser simplement pour, je ne sais pas moi… montrer de l’amitié ou quelque chose comme cela ?
— Non. Sauf si l’homme pense qu’aller au lit fait partie de l’amitié. Croyez-moi, madame, la moitié du cerveau d’un homme marche tout le temps dans ce sens : comment trouver le moyen de mettre la femme dans son lit.
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Les hommes étaient esclaves de leurs sens, ils refrénaient mal leurs impulsions, ne maîtrisaient pas leurs désirs. Une femme, une lady en particulier, devait prendre garde à ne pas allumer la mèche.
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Ma mère se prétend d’une santé très délicate. C’est une malade imaginaire. Elle passe son temps à inventer toutes sortes de maux dont elle se croit atteinte et à chercher des traitements plus farfelus les uns que les autres.
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Il est de notoriété publique que la canaille mûrit plus vite que les gens honnêtes.
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D’ordinaire, une femme ne possédait pas de terres. Ou alors elle était mariée, voire avait un frère qui gérait ses affaires. Le véritable pouvoir était détenu par un homme, même s’il restait dans l’ombre.
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Le problème avec les vieux, c’est qu’ils ne prennent pas les jeunes au sérieux.
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Un intendant se situait à peine un cran au-dessus d’un serviteur, n’est-ce pas ? Pour bien faire, il aurait dû être asexué. Évidemment, on savait que ces gens-là avaient une existence en dehors de la maison du maître, une vie privée avec tout ce que cela impliquait. Mais tout de même, c’était tellement plus simple de les voir comme des êtres sans sexe. Comme des chaises. On avait envie d’une chaise lorsque l’on était fatigué. Sinon, on ne pensait jamais à ces pièces de mobilier. Il convenait de ne jamais penser non plus aux serviteurs quand on n’avait pas besoin d’eux.
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