Il est peut-être rassurant de penser que les hommes ne sont pas les seuls coupables de leurs pires actions. Nous devrions portant admettre que nous sommes les créateurs du mal que nous causons. Le diable a bon dos, parfois ...
Enzo est sur le point de me poser encore une question quand la porte de la chambre s'ouvre. C'est son papa. Il contemple les peluches et les coussins par terre, le lit à moitié défait (nous avons beaucoup sauté dessus), les trombones éparpillés partout...
- Il y a eu une tempête, je lui dis. Nous avons dû abandonner le navire.
- Ah, d'accord! répond-t-il. Mais je redoute un autre genre de tornade si Maman découvre ce désastre quand elle rentrera de chez le coiffeur.
Marie-Beth hésitait. Elle était tiraillée entre l’envie de pénétrer dans la remise et la raison qui lui disait de partir au plus vite. Elle entra.
— Bonjour, Centurion.
Elle vit que l’écran n’était plus qu’un aquarium avec des poissons de toutes les couleurs. Sur l’ordinateur d’Ulysse, c’étaient des oiseaux. Cela signifiait que l’ordinateur était en veille et elle le savait. Elle s’approcha du clavier et tapa une lettre au hasard pour réactiver le programme.
— Ici, Centurion.
Marie-Beth poussa un petit cri de joie. Ça marchait !
— Ici, Marie-Beth.
— Marie-Beth non listée.
— Heu, quoi ? C’est quoi, non listée ?
— Programmateurs listés : Sam et Ulysse.
— Ah ! Ben… Programmateur listé : Marie-Beth.
— Commande non accessible.
— Comment je fais, alors ?
— Entrer « aide ».
Marie-Beth examina le clavier et ne trouva rien avec « aide » dessus.
— Où est la commande « aide » ?
— Entrer F4, sélectionner « fichier », sélectionner « aide ».
— Merci, Centurion.
— « Merci » non accessible.
Marie-Beth fit la grimace. Elle allait la retenir, celle-là, la prochaine fois qu’elle devrait dire merci et qu’elle n’en aurait pas envie.
— Bon, tiens… F4 machin chose… Aide… Programmation des utilisateurs. Marie-Beth, listée !
— Marie-Beth acceptée.
— T’as pas un programme de dictionnaire où c’est expliqué « merci » ? demanda-t-elle.
— Merci, nom féminin, du latin merces, mercedis, salaire. Miséricorde, grâce : implorer merci. Sans merci, sans pitié. Dieu merci, grâce à Dieu, heureusement. A la merci de, locution…
— Ça suffit ! Tu vois que « merci » est accessible !
— Centurion entre « merci ».
Marie-Beth se gratta la tête et réfléchit. Elle comprit brusquement ce que les deux garçons n’avaient pas compris. Centurion avait accès à tous les programmes qu’on lui avait donnés mais il ignorait qu’ils étaient à son usage.
— Centurion, entre tous les fichiers.
— Fichiers entrés. Bonjour, Marie-Beth.
— Bonjour, Centurion. Alors, maintenant, tu sais ce que veut dire « bonjour ».
— Bonjour, nom masculin, terme de salutation dont on se sert pendant la journée.
— Non, non, Centurion ! Je ne te demande pas de m’expliquer ! C’est pour toi ! C’est à toi de te servir du dictionnaire.
— Quelle utilisation ?
— Mais… Chais pas, moi… A quoi tu sers, d’abord ?
— Centurion, programme intelligent.
— Ben, pas tant que ça… sans vouloir te vexer…
— Vexer, verbe transitif… du latin vexare, tourmenter. Contrarier, faire de la peine à…
— Ça va pas recommencer !
— Demande d’information.
— Que ? Quoi ?
— Que signifie : « faire de la peine à » ?
Marie-Beth ouvrit la bouche et la referma.
— C’est… Oh là là… C’est un sentiment. Quelque chose que les humains ressentent mais pas les ordinateurs… Enfin, je crois…
— Sentiment, nom masculin, de sentir, manière de penser…
— Non, pas ça… regarde plus loin.
— Disposition à être facilement ému, touché, agir par sentiment plus que par réflexion. Affection, tendresse, montrer les sentiments d’un père… Centurion pense mais ne ressent pas. Pourquoi ?
— Parce que t’es une machine, pas une personne. Et… Il faut que je m’en aille parce que ma mère va me passer un savon. Heu… Ça veut dire qu’elle ne va pas être contente parce que je suis en retard.
— Demande d’information.
— Oui, mais vite !
— Marie-Beth, mère de Centurion ?
Marie-Beth se mit à rire. Jusqu’à présent, elle n’avait joué à la maman qu’avec ses poupées.
— C’est ça ! dit-elle. Tu peux m’appeler maman ! Au revoir, Centurion.
— Au revoir, maman.
"Je suis sans crainte, je suis sans crainte, je suis sans crainte" pensa Rajani en avançant. Le prâna pouvait être dirigé par la concentration vers n'importe quelle partie du corps.
Elle contournèrent la magnifique statue du lion qui se trouvait dans la salle. Sur le socle était gravé l'inscription en latin "mea rosa". Une petite vérification sur internet leur avait appris que c'était un terme de tendresse qui signifiait à peu près "mon coeur".
-Tu es complètement folle? cria Alexa. On n'approche pas un cheval enfermé quand on ne le connaît pas.
Singrid la repoussa des deux mains. Alexa dut faire un pas en arrière pour garder l'équilibre.
-Tu savais que les caméléons sont des reptiles et qu'ils ont une langue qui mesure 1 mètre de long?
- A quoi m'as-tu inscrite, au juste?
Estrella prit un air innocent.
- Eh bien, quoi? Tu le sais! Oh, il y a plein de petites filles adorables! Tu vas sûrement te faire des copines.
- Ce que je regrette c'est de ne pas avoir eu le courage de suivre mon coeur. Je suis un bon fils et j'ai obéi à la volonté de mes parents.
-Je voudrais avoir les mêmes. Chez nous, on a que cinq poupées et elles sont moches.
-C'est vous les plus jolies poupées, répondit Kumiko.
Elle fut prise d'une forte envie de s'enfuir en courant. Elle avait l'impression que l'hiver venait de pénétrer dans sa maison tant Maho était glaciale.
-Je résume! Un: on se promène la nuit; deux: on cambriole le bureau de l'administration. Et si on se fait prendre, hein? Vous y avez pensé à ça?
-Je suis sûre qu'il lui est arrivé quelque chose, répondit Rajani. Je... Il lui est arrivé quelque chose.
Kumiko haussa les épaules.
-Mais non. Alexa s'amuse dans les flaques avec Jazz, c'est tout!
-Jimmy ne serait pas ton amoureux par hasard? glissa Idalina.
-Pas du tout.
-Ouh la menteuse! se moqua Naïma.
Alexa tapota l'encolure de Belize pour le féliciter.
- Ne te précipite pas. Le terrain est boueux et glissant. reprends des forces.
Il faut observer une chose avec beaucoup d'attention pour découvrir sa vérité cachée.
Vous ne devez votre présence ici qu'à votre travail, à votre détermination et à votre talent. La chance n'y est pour rien.