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Critiques de Emi Yagi (22)
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Journal d'un vide

Madame Shibata étant la seule femme à travailler au sein de son service, c'est donc à elle qui reviennent systématiquement les tâches comme la préparation du café pour pour l'étage ou le nettoyage de la cuisine.

Lasse de cette injustice, elle va prétendre être enceinte pour y échapper.

Nous allons donc suivre l'évolution de sa fausse grossesse au fil des mois.

J'aimais beaucoup l'idée mais concrètement, je me suis un peu ennuyée par moment, car on ne sait plus trop ce qui est réel ou ne l'est pas.

Pour ceux qui ne connaissent pas trop la vie au Japon, vous pourrez découvrir que le travail y a une importance capitale et que les conditions de vie des femmes sont loin d'être idéales, même avec de bons diplômes, elles n'obtiennent que rarement des postes hauts placés et dès qu'elles se marient, elles sont censées démissionner afin de prendre soin de leur enfant, leur avenir passe donc surtout par la famille.

J'ai trouvé que la fin était assez abrupte et manquait de piquant, avec un tel sujet, je m'attendais à une surprise finale, il n'en est rien et j'ai été déçue.

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Journal d'un vide

Emi Yagi livre avec Journal d’un vide son premier roman, paru en 2020 au Japon, et qui a reçu le prix Osamu Dazai.



L’intrigue repose sur un mensonge lâché par la narratrice Mademoiselle Shibata au sein de son entreprise. En ayant marre que ses collègues masculins la laisse systématiquement faire le café et débarrasser en cas de réunion ou de réception de clients, elle affirme subitement qu’elle est enceinte, ce qui va lui permettre d’obtenir des conditions de travail aménagées et les égards, gentils mais passablement intrusifs et maladroits de son collègue masculin Higashinakano.



Pour le coup, si c’était prémédité, c’est un peu sorti tout seul, et Shibata va devoir assumer le mensonge au fil des jours, alors que son ventre n’est pas censé s’arrondir. Alors elle mange beaucoup, et comme il faut jouer le rôle au plus près de la réalité, elle se documente en téléchargeant une appli spécialisée qui va lui permettre de vivre sa grossesse. Elle aura notamment accès à des séances d’aérobic où elle sympathise avec de jeunes femmes dans le même état de grossesse, puis un congé maternité. Si elle grossit peu pendant très longtemps, l’échographie qu’elle passe montre bien apparemment un fœtus, qui ne se gêne du reste pas pour taper du pied, dans un ventre qui finit par s’arrondir sérieusement. Pourtant on comprend qu’au terme de « l’accouchement », il lui faudra continuer d’esquiver le sujet délicat de ce bébé et s’arranger pour ne pas avoir à le présenter à ses collègues.



Le roman présente pour point fort de nous plonger dans la société japonaise et ses travers en termes de condition de la femme. Elles sont trop souvent contraintes à des tâches peu intéressantes en entreprise, quand elles ont un cdi, et doivent tout faire au foyer, en particulier s’occuper seules du ou des enfants. L’auteure en est fortement agacée, qui en profite pour bien le faire savoir à travers les paroles des amies de Shibata.



Pour le reste, l’histoire tient difficilement debout. L’auteure maintient une ambiguïté sur la réalité de la grossesse dans une grande confusion. J’avoue que s’il n’y avait pas cette échographie qui semble bien montrer un bébé, je livrerai volontiers une explication, avancée par personne dans les critiques des lecteurs qui m’ont précédé : et si tout cela était le fruit d’une grossesse nerveuse ?



Car notre héroïne, c’est entendu, est seule et bien seule, pas de copain, pas de relations sexuelles semble-t-il, elle ne peut pas être réellement enceinte. Le passage de l’échographie est donc absurde, l’auteure s’est ratée. Mais s’il eut été plus crédible de sortir un copain de derrière les fagots, le mystère aurait été dissipé et l’histoire n’avait plus aucun intérêt…Du coup, on reste dans un flou, pas très satisfaisant.



J’avoue qu’en tant qu’homme, le déroulé page après page de l’état de grossesse et ce qui va avec ne m’a pas spécialement passionné. En outre, Emi Yagi, comme nombre des écrivaines de la nouvelle génération littéraire japonaise, a la manie du détail dans sa narration. Quel est l’intérêt de noircir des pages et des pages décrivant ce qu’elle décider de s’acheter à manger, ou les courses qu’elle fait ou je ne sais quoi ? Ces éléments n’apportent rien pour saisir la personnalité de Shibata, pas plus que pour l’intrigue. A la place, on aurait préféré davantage d’expression de ses sentiments. Elle ne montre même pas de surprise de se voir réellement enceinte (mais bon justement, l’est-elle vraiment ?!).



Alors oui, la grossesse nerveuse, pourquoi pas ? En tout cas une grossesse vraiment fabriquée par un esprit un peu dépressif ? Elle se sent peut-être seule, la communication avec ses parents est assez difficile et impersonnelle, elle ne leur confie d’ailleurs pas son secret. Elle est déjà trentenaire, pas mariée, pas de copain, c’est assez mal vu au Japon. Sans compter, donc, un boulot qui peut ne pas la passionner.



Et si le vide, c’était d’abord un vide de l’esprit plus que du ventre, l’expression d’une solitude intérieure, un malaise que Shibata va tenter de combattre en s’inventant une vie, une vie de femme « normale », dans un pays où la conformité à la norme est très souhaitable ? C’est une hypothèse, à laquelle je me suis raccroché pour trouver un peu de consistance et de crédibilité à cette fable féministe.

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Journal d'un vide

Un récit intéressant sur la place de la femme dans la société japonaise. Nous suivons le quotidien d’une jeune trentenaire, qui sur un coup de tête annonce à ses collègues de travail qu’elle est enceinte. Ce roman est donc son journal de grossesse et la transformation de sa vie



La solitude n'est pas évoquée, c'est un sentiment que l'on ressent en lisant le livre. C'est une ambiance, un roman contemplatif comme seuls les écrivains japonais savent les écrire.



Il y a des passages qui m’ont plu, des bonnes réflexions sur la maternité et paternité mais d’autres chapitres m’ont semblé longs.



J'ai ressenti enormement de pitié pour la narratrice, sa santé mentale dont personne ne se preoccupe vraiment.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Journal d'un vide

Quelle idée de tomber enceinte alors que l’on a un bon job et que l’on est célibataire ?



C’est pourtant ce que décide la narratrice un beau jour : elle est enceinte.



J’ai aimé son œil acéré sur les comportements de ses collègues de bureau : seule femme, elle est chargée de servir le café, débarrasser et nettoyer, distribuer les cadeaux.



J’ai aimé son collègue de bureau, Higashinakano, au petit soin dès l’annonce de la grossesse. On apprendra plus tard pourquoi, ce qui m’a touché.



J’ai aimé l’appli de grossesse qu’utilise Mme Shibata, la narratrice : elle y note ce qu’elle fait, ses prises de poids, etc…



J’ai adoré ses cours d’aérobique pré-natal, ses amies qu’elle écoute pour glaner des informations.



J’ai aimé avoir parfois un doute sur sa grossesse : enceinte, ou pas ?



J’ai aimé que Mme Shibata travaille dans une entreprise qui fabrique des tubes en carton pleins de vide, eux aussi.



Un roman sur le monde du travail japonais qui, si il offre de beaux aménagements de travail (finir plus tôt, congés longs), considère les femmes comme des servantes dans les murs de l’entreprise.



Une citation :



« Hé, le café », me lançait-on alors que je vaquais à mes occupations. Or, je ne suis pas un café non plus. (p.62)



L’image que je retiendrai :



Celle de la jeune femme en doudoune rouge que croise Mme Shibata un soir par hasard, et qu’elle reverra plus tard.
Lien : https://alexmotamots.fr/jour..
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Journal d'un vide



Mme Shibata, seule femme de son équipe, occupe un poste à responsabilités mais doit se coltiner tout ce que ses homologues masculins considèrent comme lui revenant d'office: à savoir nettoyer, ranger derrière eux. Un jour, tout à trac, cette jeune trentenaire annonce qu’elle est enceinte. Cela va aussitôt changer la donne et la libérer de pas mal de charge mentale.

Par ce mensonge, elle entre dans un nouvel univers: celui des femmes enceintes, sorte de tribu qui se promène avec un porte-clés annonçant leur état, se livre à une débauche de sueur dans des cours d'aérobic survoltés...

Le récit bascule encore une fois brutalement quand un nouveau fait important est annoncé au détour d'une phrase (ne pas lire la quatrième de couv' qui en dit beaucoup trop) et change totalement la perception du lecteur. Nous naviguons ainsi,à vue, entre rêve et réalité, dans ce roman à charge contre la société patriarcale japonaise que l'héroïne va dénoncer avec une fausse candeur à la toute fin du roman, juste avant une ultime pirouette... Un roman déstabilisant mais jubilatoire. Une réussite.



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Journal d'un vide

Journal d'un vide est un roman surprenant, critique et tellement drôle.

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Madame Shibata travaille dans une entreprise japonaise où il n'y a que des hommes dans son service. Elle est donc naturellement la préposée au café, au service, et au nettoyage. Un jour, quand son patron s'indigne à voix haute que les tasses de café soient toujours visibles dans l'espace de travail, en ne pointant du doigt personne, mais en attendant clairement que Madame Shibata lève la tête de son poste de travail, Madame Shibata sent que le vase est sur le point de déborder. Un collègue s'approche d'elle pour lui donner des tasses de café à débarrasser et c'est alors qu'elle lui annonce qu'elle ne peut plus s'en occuper à partir de maintenant car les odeurs de café et de cigarettes lui donnent la nausée. Et oui, Madame Shibata est enceinte. Enfin, pas vraiment. Oui, avec ce petit mensonge, elle voit son quotidien changer totalement. Elle découvre les horaires aménagés, les applications pour gérer sa grossesse, la curiosité souvent mal placée de ses collègues, le fitness pour femme enceinte et elle réapprend à prendre du temps pour elle.

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Dans ce roman, on découvre à quel point Madame Shibata n'avait plus de vie, plus d'horaire de travail décente, sa vie était son travail et en se servant de ce mensonge pour ne plus faire certaines tâches, elle a redécouvert les joies d'avoir une vie privée, de rentrer à l'heure, de revoir ses amis, et de juste profiter de la vie. Elle découvre aussi le monde de la maternité, comment certaines femmes vivent leur grossesse, comment les maris sont présents ou non, comment certaines entreprises ou collègues peuvent s'immiscer dans le moindre détail de la grossesse. Et puis au fur et à mesure que sa grossesse fictive progresse, la frontière entre le réel et le mensonge devient flou et on se pose sans cesse cette question : et si Madame Shibata était vraiment enceinte ?

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Tout le récit oscille entre humour et critique de la société, entre mensonge et pure réalité. C'est un récit frais, original et surtout déstabilisant.

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Un gros coup de cœur
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Journal d'un vide

Fatiguée des tâches supplémentaires imposés aux femmes dans son entreprise, Shibata décide de simuler une grossesse afin d'être tranquille. Bien plus qu'une simple fantaisie, elle va prendre sa nouvelle situation a cœur : suivi de grossesse par application, inscription à des cours de sport pré-natals ... Au cours de ce roman nous allons suivre notre narratrice au long de sa fausse grossesse.

Roman léger et drôle qui questionne et dénonce les traitements réservés aux femmes dans la société japonaise. J'ai beaucoup aimé la démarche de l'auteure et le concept du livre, malheureusement je me suis asser ennuyer, surtout pendant la deuxième partie du roman.

Ce récit reste quand-même à découvrir si vous emttez la main dessus.
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Journal d'un vide

Plutôt déçu de ce roman qui sur le papier promettait d'être plus décalé et plus mordant.



Le pitch de cette femme moins considérée que les hommes de son entreprise et qui dit qu'elle est enceinte était pourtant alléchant...



Hélas, je n'ai rien appris, et cette chronique est assez plate voire terne, un peu comme la vie de cette héroïne particulière... J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le roman, je trouvais vraiment que ce journal était bien celui d'un vide.



Je n'ai pas non plus tellement apprécié le côté fantastique de cette grossesse, qui est fictive mais réelle dans la tête du personnage. Cette frontière floue n'apporte pas grand chose.



Je ne retire pas grand chose de ce roman, j'attendais donc mieux !
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Journal d'un vide

Mme Shibata, jeune trentenaire se voit attribuer les tâches les plus ingrates à son travail puisqu’elle est la seule femme se son service. C’est donc qu’à elle que revient la charge de servir le café, nettoyer les tasses ou nettoyer la salle de réunion.

Mais voilà, un jour, gros ral le bol. Elle indique être dérangé par l’odeur d’un mégot se consumant au fond d’une tasse de café, comprenez-vous, je suis enceinte et cette odeur m’insupporte.

C’est alors que Madame Shibata est enceinte, cette information va vite faire le tour des bureaux et elle va être déchargé de bien des tâches mais surtout elle va pouvoir partir à 17h. Un luxe qu’elle n’a, jusque-là pas connu.

Le problème c’est que, cette grossesse est un mensonge, enfin jusqu’au jour où son ventre se met à grossir et qu’elle assiste à sa première échographie.

La frontière entre la réalité et le mensonge devient alors très flou.

Entre humour et problème sociétale se récit met en lumière la difficulté de la condition de la femme au Japon. Que ce soit sa place en tant que mère (il faut tout gérer sans l’aide du mari) ou bien en tant que femme dans le monde du travail.

Ce fût une lecture en demi-teinte pour moi. J’ai apprécié découvrir la condition de la femme au Japon mais il y avait beaucoup de longueur et le récit était parfois un peu plat, cela manquait d’action. Et je ne suis pas certaine d’avoir bien compris la fin…




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Journal d'un vide

Curiosité littéraire du moment, le premier roman d' Emi Yagi met en lumière la place de la femme dans le milieu professionnel, dans la société en général et au sein de sa famille, tout en abordant également la maternité, la solitude et le renouveau.



Auréoloé du prix du meilleur premier roman au Japon, " Journal d'un vide" met en scène une jeune salariée qui s’invente une grossesse pour échapper aux tâches ménagères qui lui incombent injustement dans son entreprise alors qu’elle dispose des mêmes diplômes que ses collègues masculins.Alors que son ventre grossit et que la frontière avec la réalité s’estompe, une question demeure : jusqu’où cette « grossesse » peut-elle aller ? Car, au fur et à mesure que sa grossesse fictive progresse, la frontière entre le réel et le mensonge devient flou et on se pose sans cesse cette question : et si Madame Shibata était vraiment enceinte ?



Délicieusement caustique, Journal d’un vide est un récit plein d’audace et de surprises sur la maternité et la place des femmes dans le monde du travail. C'est frais, original tout en étant assez déstabilisant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Journal d'un vide

Journal d’un vide d’Emi Yagi est un récit plein d’audace et de surprises sur la maternité et la place des femmes dans le monde du travail au Japon.



Découpé comme un journal de bord, semaine après semaine, nous suivons l’héroïne tout au long de sa fausse grossesse. Même si son entourage professionnel est étonné, nul ne remet en doute cette grossesse bien que pendant des mois le ventre de Madame Shibata reste désespérément plat.



Au fil du roman, une mécanique folle se met en marche tandis qu’une nouvelle vie s’offre à notre héroïne. Sa condition la protège désormais des heures supplémentaires, de la photocopieuse et de la machine à café.



Elle peut enfin se reposer, rentrer plus tôt, prendre des cours d’aérobic prénatale, suivre sa grossesse grâce à une application et même… assister à sa première échographie.



Puis, alors que son ventre grossit et que la frontière avec la réalité s’estompe, une question demeure : jusqu’où cette « grossesse » peut-elle aller ?



C’est un roman vraiment surprenant et singulier que nous propose Emi Yagi. L’autrice nous fait découvrir le monde du travail à la nipponne, les relations sociales policées, le célibat…



Emi Yagi met aussi en lumière la place de la femme dans le milieu professionnel, dans la société en général et au sein de sa famille. Mais elle aborde aussi aussi la maternité, la solitude et le renouveau.



J'ai beaucoup aimé suivre Madame Shibata dans son quotidien et lorsque l’on s’intéresse, comme moi, à la condition féminine, et aux romans qui l’abordent, c’est un récit réellement intéressant que cette problématique dans une société très traditionnelle, où la place de l’homme et de la femme est tellement codifiée.



Lire la suite...


Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Journal d'un vide

Notre héroïne travaille dans une entreprise de production de tubes en carton. Elle est la seule femme et ses collègues et supérieurs, des hommes donc, pensent que c'est à elle que revient les tâches ingrates de l'entreprise : répondre au standard téléphonique, préparer et servir le café, débarrasser les salles de réunion, faire des photocopies, etc. Un jour, agacée par le désordre, elle annonce à un collègue qu'elle est enceinte. Ce mensonge va alors lui procurer de nombreux bénéfices dans l'entreprise et elle va rapidement se prendre au jeu.



J'ai savouré ce roman, avec ses situations cocasses et ses personnages attendrissants. Le rythme est doux et léger, comme souvent dans les romans japonais. Je m'attendais toutefois à ce que l'auteur développe un peu plus ce mensonge et ses conséquences.
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Journal d'un vide

Emi YAGI, auteure japonaise, nous offre un premier roman loufoque, drôle mais surtout incroyablement vrai sur les femmes.



Mme SHIBATA est la seule femme de son équipe de travail. Elle s’occupe des tâches ménagères, des corvées, de la distribution du courrier en plus de son travail initial. Jusqu’au jour où elle refuse une tâche car elle est enceinte. Sauf que Mme SHIBATA est seule et surtout, elle n’est pas enceinte.



Démarre alors le journal de cette grossesse, qu’elle simule comme elle peu. Accompagné de son application spéciale femme enceinte, celle ci essaye de copier chaque comportement décrit et profite de ses nouveaux avantages.



J’ai beaucoup aimé ce roman à la fois simple mais comportant quelques éléments de surprises. J’ai surtout apprécié le personnage de Higashinakano, collègue de travail de Mme SHIBATA, qui semble d’abord un peu en dehors du temps mais qui se révèle attachant par son histoire personnel.



Bref, un livre qui sort un petit peu des codes mais qui permet d’en apprendre un peu plus sur la vision de la femme au Japon.
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Journal d'un vide

Parce qu'elle est la seule femme de son bureau, Madame Shibata doit s'occuper des tâches quotidiennes d’entretien, alors qu’elle n’a pas moins de travail que les hommes. Elle sert le café, range la salle de réunion, vide les poubelles, change les cartouches de l’imprimante...tout naturellement, de façon tacite.



Un jour, n'en pouvant plus, elle fait croire qu'elle est enceinte ce qui déclenche bien des changements dans l’entreprise. Ses collègues se mettent à faire le café (et vont jusqu’à créer un protocole pour ce faire… si, si !) et sa hiérarchie lui propose plus de flexibilité dans ses horaires.



Une nouvelle vie s'offre alors à elle, avec plus de temps libre et une plus grande disponibilité d'esprit. Elle se lance corps et âmes dans ce nouveau mensonge, y croyant presque. Elle prend du poids, s’inscrit aux cours de gym prénatale, télécharge une appli de suivi de grossesse... et la frontière avec la réalité s'estompe peu à peu.



Si le sujet est intéressant et la description du travail des femmes dans la culture japonaise pertinente, je me suis tout de même ennuyée. Le scénario tourne vite court et n’offre pas plus de péripéties ou de réflexion que ça. Bien que rédigé à la première personne, nous avons peu accès aux ressentis profonds de cette femme, en manque de reconnaissance et d’amour. J’ai trouvé peu probable sa réaction quand elle est sur le point de se faire repérer, elle ne semble pas du tout anxieuse.



J’y ai perçu malgré tout de la douceur, une certaine nostalgie et beaucoup de solitude. Les gens autour d’elle font preuve de gentillesse, notamment son collègue de bureau, un peu maladroit mais très attentionné. Les descriptions des machines fabricant les tubes « vides » façon rouleaux de PQ m’ont presque plus fascinée que le reste.



Un roman qui ne me convainc pas. Pas désagréable, mais peu abouti selon moi.
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Journal d'un vide

Un roman surprenant, original et décalé qui aborde avec humour des sujets sociétaux.



Premier roman de l’autrice Emi Yagi, il a reçu le prix Osamu-Dazai (meilleur premier roman japonais).



Mme Shibata est la seule femme au sein de son équipe de travail. De ce fait, il semble naturel pour ses collègues masculins que se soit elle qui se charge de faire le café, distribuer le courrier et toutes ces tâches ingrates et ils lui font bien savoir.

Mais trop c’est trop et lors d’une énième sollicitation par son patron, c’est la goutte d’eau : Non, elle ne servira plus le café car elle est enceinte ! sauf que…ceci est un énorme mensonge.



Mme Shibata va pourtant s’y engouffrer pour notre plus grand plaisir et voir son quotidien littéralement bouleversé. Sa nouvelle condition de femme enceinte lui permet de bénéficier d’un nouveau regard de la part de ses collègues, d’arrêter les heures supplémentaires et donc d’enfin partir plus tôt du travail. Elle redécouvre ainsi ce que signifie vivre en dehors du travail, s’amuser, prendre à nouveau soin de soi, se cuisiner de bons petits plats…



Le mensonge est poussé jusqu’à son paroxysme et côtoie les limites de la réalité, jusqu’où cela va-t-il aller ?



Ecrit comme un journal de grossesse, on suit l’évolution de Mme Shibata et on aborde la place des femmes dans le monde du travail et dans la société japonaise au sens large, ainsi que la solitude, la maternité et toute la charge mentale que supporte les femmes…



Si vous avez envie d’un roman singulier qui aborde des thématiques fortes avec un grain de folie, allez-y !
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Journal d'un vide

Mme Shibata est la seule femme à travailler dans l'entreprise donc les tâches ingrates comme le café et le ramassage des poubelles lui incombrent naturellement. Un jour, elle se dit qu'elle n'en peut plus alors elle invente qu'elle est enceinte. Ce roman caustique prend la forme d'un journal de suivi sociétal de grossesse. On suit ainsi Mme Shibata dans son quotidien personnel et professionnel sur fond de dénonciation de la condition des femmes dans les entreprises japonaises et plus largement dans la société japonaise. Même si l'histoire est différente, je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec "Stupeurs et tremblements" d'Amélie Nothomb.
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Journal d'un vide

Dans son roman « Journal d’un vide », l’autrice japonaise Emi Yagi évoque la place des femmes dans le monde du travail au Japon. Lassée de devoir rendre service à tout le monde au bureau, madame Shibata dit qu’elle est enceinte. Et sa vie pro va totalement changer…



Premier roman d’Emi Yagi paru en 2020 au Japon et récompensé par le prix Osamu Dazai (Prix du meilleur premier roman au Japon), « Journal d’un vide « raconte l’histoire de Madame Shibata, une jeune trentenaire diplômée et célibataire qui travaille dans une entreprise japonaise où elle est la seule femme de son service.



Face au sexisme ordinaire et aux tâches ingrates dont elle hérite du fait de son genre, Madame Shibata décide de mentir à ses collègues en leur annonçant qu’elle est enceinte. Et soudain, son quotidien pro est allégé : fini le café à préparer pour tout le monde, la poubelle à vider ou les journées à rallonge. Tout le monde fait désormais attention à sa santé au bureau… à tel point que ce mensonge lancé spontanément en réunion va perdurer.



Les chapitres égrainent les semaines de grossesse fictive qui a force d’être documentée par madame Shibata lui semble bien réelle. Et là on bascule avec elle : comment va-t-elle se sortir de ce mensonge ? Est-elle vraiment persuadée d’être enceinte ?



Avec un humour grinçant et une plume acérée, Emi Yagi dresse le portrait d’une femme tiraillée entre ses aspirations et les conventions sociales. Le roman explore avec finesse les thématiques du sexisme au travail, de la place des femmes dans la société japonaise et de la maternité.



Cet acte de rébellion contre un système patriarcal qui la confine à un rôle subalterne sera-t-il salvateur ? À vous de le découvrir dans ce court roman très puissant.




Lien : https://www.unlivredansmaval..
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Journal d'un vide

Mme Shibata, seule femme à travailler au sein de son service s'est vue attribuer les tâches commes faire le café, nettoyer la cuisine ...

Elle en est fatiguée et, le mensonge sort : "je suis enceinte".



Non seulement nous suivons cette grossesse fictive mais, ce roman parle aussi de la condition de pas mal de femmes au Japon : tout arrêter pour s'occuper de son enfant, sa famille et l'entretien du foyer et ne surtout pas penser à avoir un poste de Cadre !



Un roman qui se lit bien mais, je m'attendais à quelques chose d'un peu plus décalé et drôle.
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Journal d'un vide



A travers cette chronique d'une grossesse imaginaire, ce Journal d'un vide, l'autrice Emi Yagi décrit de façon implacable l'ennui au travail.



Emi Yagi adopte un ton clinique, détaché et assez plat (lorsqu'il n'est pas indigeste !). Cette voix monocorde sert un propos consistant à démontrer la monotonie et l'ineptie du travail de bureau, surtout lorsqu'en tant que femme, on se voit confier l'intégralité des tâches ingrates ou peu valorisées (préparer le café, vider les corbeilles...).



Cette dénonciation du machisme au travail (qui n'est certes pas l'apanage des japonais...) est agrémentée de considérations assez convenues sur la vie, le couple, l'amitié.
Lien : https://www.etat-critique.co..
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Journal d'un vide

Journal d’un vide c’est le décorticage d’un sentiment de néant que l’autrice nous décrit à travers une situation au début plutôt cocasse où l’héroïne s’invente une grossesse pour avoir enfin la paix et le respect qu’elle mérite au travail et qui va doucement dériver vers un sentiment de confusion générale pour ne pas dire de folie.



Depuis le temps que je suis immergée dans la littérature japonaise je me suis habituée au sentiment de détachement que les auteur.es insufflent à leurs personnages et à leurs critiques de cette société où le collectif prend toujours l’ascendant sur l’individu.

Mais dans Journal d’un vide c’est un pan purement féminin que j’ai découvert et qui en dit long sur le traitement encore semble-t-il réservé aux femmes dans le monde du travail et à cette parenthèse qui leur est réservé lors de leurs grossesses.



L’écriture clinique, quasiment chirurgicale donne à ce récit un sentiment d’anéantissement de l’être qui, part des mensonges va trouver une espèce de rédemption à son droit de vivre sans avoir à justifier de ses choix ou de son envie de changer de mode de vie.



Avec ce mensonge, Mme Shibata va découvrir qu’une autre vie est possible, qu’elle peut suivre ses propres règles en s’accordant autant de moments de plaisir qu’il en existe et ça passe par des changements d’horaire de travail à des menus gastronomiques plus gourmands à une vie sociale possible… jusqu’à ne plus savoir quelle est la frontière entre le réel et le rêve car si au début on sait que cette grossesse est un leurre, les questions s’amoncèlent au fur et à mesure du récit jusqu’à à la chute qui laisse aussi dubitative que perplexe !!



J’ai aimé la critique acerbe de la place de la femme dans le monde du travail japonais voire même dans la société japonaise globale (patriarcat, machisme, hiérarchisation sociale sont encore de mises) tout comme l’ambiance et l’écriture qui sont parfaitement cohérentes par rapport au propos.

Ce n’est pas un livre coup de cœur mais ça reste une lecture éclairante sur l’évolution de la femme dans la société japonaise contemporaine.
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