Au premiers abords, la couverture ne m’avait pas spécialement attiré, et les éditions Hugo Roman étant plus connues pour leurs publications New Romance (genre que je n’apprécie pas) m’avait tenu encore plus éloignée du roman. En réalité, je ne savais pas trop à quoi je m’attelais, s’il était encore question de scènes obscènes ou je ne sais quoi, donc j’avais refoulé ma curiosité pour ce livre.
Cependant, après plusieurs semaines d’écoulées, j’ai finalement décidé de lui donner une chance et je crois très sincèrement qu’il s’agit là de l’une de mes meilleures décisions du mois de mai ( bien que j’ai lu le livre en juin). En effet, j’ai vraiment apprécié L’année où je t’ai perdu.
Nous suivons l’histoire de Harper, une jeune fille qui a subitement décidé de faire de sa vie un véritable bordel, et bien évidemment je pèse mes mots. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où je me suis dit à moi-même : « Mais … Elle pas sérieuse, là ? ». Si si, je vous assure. C’est le genre de livre où les personnages sont tellement attachants que même lorsqu’ils font une erreur monumentale, dans le genre irréparable ou impardonnable, notre main se met à nous démanger tant on aimerait leurs donner des bonnes gifles mais qu’on ne peut décidément pas le faire, car après tout, on les adores ces protagonistes là, n’est-ce pas ?
Si j’ai adoré Declan (qui n’aime pas les beaux garçons, dites-moi ?), Harper m’a souvent donnée l’envie de me taper la tête contre un mur. Dans le genre héroïne indécise et véritable boulet, elle excelle ! Ah, pour être la meilleure dans ce domaine, elle l’est ! (Quoi que … Allie de Night School reste Reine en la matière !) Croyez-moi sur parole. Heureusement, Cory et Declan, ses deux meilleurs amis, sont là pour réparer ses bourdes. Que ferait-on sans nos amis ?
Plus sérieusement, ce qui m’a vraiment dérangé dans le personnage de Harper est son côté fuyard. Je peux concevoir que la vie n’est pas rose, qu’il arrive parfois de perdre le contrôle sur ce que l’on croyait tenir de mains fermes, que les paroles d’autrui peuvent heurter notre sensibilité et notre fragilité, qu’à certains moments le besoin de s’isoler est si puissant qu’on ne recherche que la solitude et la tranquillité, mais … Clairement, tout n’est pas noir ! Vous-êtes d’accord, bien sûr ? Voilà le soucis avec elle. Harper broie constamment du noir. Et elle tire les autres avec elle, dans le fond.
Declan, lui, est vraisemblablement mon coup de coeur du roman. Se dégage de lui une certaine prestance et un charisme à s’en rompre la mâchoire. Dès les premières lignes où l’on eut fait mention de son personnage, il était déjà prédestiné à être mon coup de coeur. Dans le genre tourmenté et troublé, je pense que Declan pourrait mériter une place dans un éventuel Top 10. En effet, si le mystère autour de lui et de Harper est maintenu pendant une bonne partie du roman, on réalise lorsque la vérité éclate au grand jour que Declan est loin d’être aussi dur et détaché que ce qu’il veut bien laisser croire.
L’un des points positifs m’ayant convaincu de terminer ma lecture est l’évolution morale des personnages, particulièrement celle d’Harper. Elle grandit, assez lentement, mais sûrement. Et c’est avec plaisir que j’ai suivi sa logique parfois incompréhensible, parfois acceptable, parfois parfaite. La remise en question perpétuelle de ses actes passés et de son comportement actuel fait d’elle une jeune fille vers laquelle notre compassion se dirige systématiquement, car à côté d’elle, nous avons très franchement l’impression d’être des pros en matière d’amour. Ce qui n’est pas forcément le cas, vous en conviendrez.
Outre le fait que les personnages soient captivants, le scénario en lui-même est tout ce qu’il y a de plus ordinaire et basique. Mais l’écriture étant fluide et accessible à un bon nombre de lecteurs, on peut très aisément entamer les chapitres, les uns après les autres. Parfois, j’ai eu la sensation que les événements se répétaient (car c’est connu, les Hommes n’apprennent pas de leurs erreurs et continuent de ressasser encore et encore les mêmes vieilles problématiques), et de ce fait, l’histoire finissait légèrement par traîner en longueur à la fin. Et si je ressens une certaine frustration concernant le dénouement de ce roman, je dois tout de même avouer que je suis bien ravie de l’avoir retirer de ma PAL.
En conclusion, L’année où je t’ai perdu d’Emily Martin, contre toute attente, s’est révélée être une lecture des plus agréables et légères. Le genre de roman qui permet de passer un bon moment avant d’aller dormir et qui redonne le sourire à qui veut bien partager les émotions d’Harper et Declan.
Laissez vous donc tenter, qui sait ? Vous pourriez apprécier plus que vous ne le pensez.
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