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3.44/5 (sur 175 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1971
Biographie :

Emmanuel Régniez est un écrivain de langue française.

Il est libraire du "Le Cent Livres" à Mons.

"Notre Château" (Le Tripode, 2016) est son premier roman. Il est aussi l'auteur de "L'Abc du gothique" (2012) aux éditions Le Quartanier.

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Bibliographie de Emmanuel Régniez   (11)Voir plus

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EMMANUEL REGNIEZUNE FÊLURE Lecture par Pierre Baux Rencontre animée par Kerenn Elkaïm On le sait, et l'oublie trop souvent, les contes ne sont pas que pour les enfants. Ils disent ce qu'il y a de plus terrible et dangereux. Bien mieux, bien plus, que beaucoup de romans. Une Fêlure est un récit. C'est aussi un conte. Il livre l'errance, l'horreur d'une famille. Et révèle comment la littérature peut sauver alors la vie. À lire – Emmanuel Regniez, Une fêlure, le Tripode, 2021.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
C'est ça, l'amour, le grand amour, pouvoir chaque soir, se coucher, coucher, avec celui que l'on aime, dormir avec celui que l'on aime dans un lit plein d'odeurs légères, un divan profond comme une tombe. Se coucher avec celui que l'on aime dans un grand lit blanc, grée de dentelles.
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Une maison qui contient beaucoup de livres est une maison ouverte au monde, est une maison qui laisse entrer le monde. Chaque livre qui entre est un fragment du monde extérieur et, tel un puzzle, quand nous posons ensuite le livre dans les rayons de Notre Bibliothèque, nous recomposons le monde, un monde à notre image, à notre pensée. (p. 39)
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Je vais en ville le jeudi et uniquement le jeudi. Principalement pour aller chercher des livres. Des livres pour moi. Des livres pour ma sœur, Véra. Le mercredi soir, elle me prépare une liste de quatre ou cinq livres qu’elle désire, me dit-elle, ardemment lire. J’aime bien quand elle insiste sur le ardemment. « Voilà la liste des livres que je désire ardemment lire. » Et le libraire, un homme passionné, et sans doute passionnant si je prenais le temps de parler un peu avec lui, a toujours les livres que ma sœur désire ardemment lire. Pour moi, peu importe si les livres sont là ou non. Je suis patient. Même si je n’ai jamais eu besoin de commander un seul livre. Le libraire a toujours les livres que je désire lire. Mais s’il ne les avait pas, je pourrais les commander. Je suis patient. Je commanderais. Cela ne me dérangerait pas d’attendre une semaine avant d’avoir les livres que je veux lire. Sans doute, au contraire de ma sœur, je ne désire jamais ardemment lire tel ou tel livre. Ma sœur et moi n’avons pas les mêmes ardeurs. Ma sœur et moi ne plaçons pas nos ardeurs au même endroit. Ma sœur tient beaucoup à avoir les livres qu’elle désire ardemment lire le jeudi en fin de journée. Pas la semaine suivante. Ce sera trop tard. Je ne commande jamais de livres pour ma sœur. Elle n’aura plus envie de les lire la semaine suivante. Mais comme je l’ai déjà dit, le libraire, homme passionné, a toujours les livres que ma sœur désire ardemment lire. Et il a toujours ceux que je désire lire.
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Il fume
En rentrant chez lui
Dans le crépuscule de ses pensées
Avec la même mollesse
Que les arbres du parc
Dont les contours se fondent
Dans la buée du soir
…………………………………………
À quoi penses-tu
La question de tous les couples
De tous ceux qui vivent
Côte à côte
…………………………………………….
Il y a des gens
À qui
On ne peut même pas casser la figure
Parce qu’on craint
Que sa main s’y enlise
……………………………………………

Le temps fuit
Sans bruit
Sans même
Le battement
D’une horloge
…………………………..
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Je vais tout de suite dire quelque chose : ma sœur ne prend jamais le bus, ma sœur ne va jamais en ville. Elle déteste aller en ville. Elle déteste la ville. Elle déteste le bus et elle me dit chaque jeudi matin quand je pars pour la ville et que je vais prendre le bus : « Mais comment fais-tu pour prendre le bus ? Appelle un taxi. » Chaque jeudi matin, quand je quitte la maison pour me rendre en ville, ma sœur me rappelle son horreur du bus. Ma sœur me rappelle qu’elle n’a jamais pris le bus, qu’elle ne prendra jamais le bus. Ma sœur me rappelle qu’elle déteste le bus. Je sais pourquoi elle ne prend jamais le bus. Je sais pourquoi elle déteste le bus. Je sais aussi pourquoi elle ne comprend pas que moi je prenne le bus. J’y reviendrai.
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La ville dort, elle est morte, un homme se lève, regardant sa femme : « Pourtant elle est encore belle
On le dit
Il lui dit
Des amies lui disent
Des amis lui disent
Qu’elle est belle
Encore Belle
Tous les hommes couraient après elle
Plus aujourd’hui
Ou elle ne le voit plus
Ou cela ne l’intéresse plus
Elle se souvient de ce qu’il avait dit
Il y a plus de quinze ans
Qu’il aimait son corps
Qu’il en avait envie
Qu’il y pensait tout le temps»
………………………
« Il entend
En bas
Le déclic
Le déclic du commutateur
Il entend
En bas
le pas
Le pas de sa femme
Dans l’escalier
Et il sait
Qu’elle va
A nouveau
Être là
Avec lui
Être là
Dans leur univers
Familier
Cela suffit
A rassurer
Son corps
Son esprit
Son corps et son esprit »
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Notre objectif à Véra et à moi n'a jamais été la recherche d'un temps perdu, mais plutôt la perte d'un temps trouvé.
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Ce que je vais vite apprendre et expérimenter, c'est la fêlure, c'est l'impression d'être brisé, quelque part, de l'intérieur, et que chaque pas que je fais peut contribuer à casser un peu plus mon vase intérieur en porcelaine.
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Cela fait vingt ans que ma sœur et moi habitons cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château.
Nous en avons hérité à la mort de nos parents. Mon père en avait hérité de son meilleur ami. Celui-ci a tout légué à mon père. Il n’avait pas de famille et considérait mon père comme sa seule famille.
Il a donc donné à mon père cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château.
Il y avait cependant une condition dans le testament : mon père ne devait pas habiter la maison, il ne devait pas la mettre en location, il ne devait pas la vendre.
Elle était à lui cette grande, si grande, et belle, si belle maison, mais il ne pouvait en profiter, ou pour le dire autrement, je crois que c’est le terme juridique approprié, il ne pouvait en jouir.
Ma sœur n’aime pas quand je dis que notre père n’a pas joui de cette grande, si grande, et belle, si belle maison.
Cette grande, si grande, et belle, si belle maison nous est revenue à la mort de nos parents. Il n’y avait pas de clause dans le testament. Il n’y avait pas de testament. Et nous pouvons ma sœur et moi habiter dans cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Nous pouvons en jouir. Ma sœur n’aime pas quand je dis que nous pouvons jouir de cette maison.
Mais oui, nous jouissons de cette grande, si grande, et belle, si belle maison. Si grande et si belle que nous l’appelons Notre Château.
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C'est un art que celui de ranger une bibliothèque.
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