Emmanuelle Maisonneuve

Quand on fait un puzzle, il y a toujours des moments où on ne sait pas vraiment ce qu'on cherche ni ce qu'on va trouver Mais ce qui est important, c'est de continuer à chercher, parce que la pièce maîtresse, elle est toujours quelque part. Dans la vie, je sais bien que c'est pas pareil, que parfois on trouve jamais la solution, mais... des fois si.

Voilà comment, avec le grand type, on s'est mieux connus Je m'étais trompé sur lui : les champignons, il faisait pas que les examiner, il savait aussi les cuisiner. Mais ils avaient pas du tout le même goût que ceux des pizzas surgelées de nos samedis soir, à M'man et moi. II m'a répondu que les champignons, c'est comme les gens, il n'y en a pas un pareil.

Le Gé, il trouve que je joue trop. Mais qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? Comment je pourrais être quelqu'un, sinon? Dans Endolf World, j'ai plus quatorze ans, plus de gras au bide, je suis Hagaard le zombie, et je les plie tous à mes pieds. Et depuis hier jai conquis un sabre d'Al Aguir. C'est quand même autre chose.

Ce qu’ils disaient, c’était que ça m’apportait rien, que ça m’enfermait, et sans doute qu’ils avaient raison. Mais s’ils étaient là maintenant devant moi, je leurs dirais qu’on s’enferme toujours quelque part, qu’on est tous prisonniers de quelque chose, et que le truc c’est de trouver la porte, un jour au moins.

Un livre si bien écrit que nous plongeons dans cet univers...
Le lien entre les deux personnages principaux est tellement fort qu’on a l’impression que c’est notre lien, notre histoire!
Le coeur battant, les yeux courant sur les pages, l’envie d’en savoir plus...cette sensation est la simple description de ce livre !
Bonne lecture à vous

-Pimprenelle, tu es le plus mauvais ange gardien que le Ciel ait connu! Tu flanques des grands coups d'aile aux humains, tu leur balances des seaux de crottin... Tu leur fais même des croche-pattes!

On s'enferme toujours quelque part, on est tous prisonniers de quelque chose... le truc, c'est de trouver la porte, un jour au moins.

Le lendemain, j'ai apporté un crayon et un de mes vieux cahiers d'écolier. Sur la première page, elle a repéré mon prénom, et à côté, je lui ai montré mon nom. Elle a tenu à les écrire sur les pages libres, elle s'est entraînée. Mon nom, mon prénom... et Ailes. Elle a rempli des lignes et des lignes. Et puis elle a voulu avoir tous les mots importants avec elle, alors je lui ai donné un carnet, et quand elle connaissait bien un mot, elle le copiait dedans. Arbre, oiseau, ciel, feuille, chasse, doudou... Mo. Je voyais bien que ça lui plaisait, d'attraper les mots de sa vie et de les mettre à l'abri dans les pages.

On avait comme ça nos petits rendez-vous, nos habitudes. Ailes me montrait sa vie, et je savais toujours pas pourquoi elle m'avait permis d'y entrer. Mais c'était si extraordinaire qu'elle xiste, qu'elle soit vivante et vraie. Et même si j'essayais jamais, c'était si extraordinaire que je puisse la toucher.
Elle parlait peu, refusait de répondre à toutes les questions sur son histoire, mais je me sentais si chanceux, si privilégié. Parce que chaque mot était une douleur pour elle, et un cadeau qu'elle me faisait.

Quand on fait un puzzle, il y a toujours des moments où on ne sait pas vraiment ce qu'on cherche ni ce qu'on va trouver. Mais ce qui est important, c'est de continuer à chercher, parce que la pièce maîtresse, elle est toujours quelque part. Dans la vie, je sais bien que c'est pas pareil, que parfois on trouve jamais la solution, mais... des fois si.

Des fois, on fait pas les choses qu'on voudrait.

Là où les perles se boivent,
Là où nulle pierres ne meurt

Entre deux rochers, une flèche d'argent jaillit et pointe à mes pieds. Je m'attendais si peu à ce rayon de lune, venu du dehors, que je laisse échapper deux sanglots secs. Je vais filer vers la liberté !

Je regarde ma montre, j’ai une pensée pour Ailes.
La nuit est là, trouée de gyrophares et de projecteurs. Ils sont tous agglutinés devant la maison, à piétiner et à me tendre leurs micros, encadrés par un cordon de gendarmes. Et moi, je suis debout sur mon pignon, planté comme un totem tribal.
Il fait lourd, le ciel menace, pourvu que.

A quel époque se passe l histoire

« Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté »

Endof World, ça fait des mois que je n'y joue plus, c'est une passion que pas mal de gens autour de moi ont critiquée, genre Allan mon faux père ou l'oncle Gé. Ce qu'ils disaient, c'était que ça m'apportait rien, que ça m'enfermait, et sans doute qu'ils avaient raison. Mais s'ils étaient là maintenant devant moi, je leur dirais qu'on s'enferme toujours quelque part, qu'on est tous prisonniers de quelque chose, et que le truc c'est de trouver la porte, un jour au moins.

Vous, les adultes, vous savez toujours ce qui est bon pour nous [les enfants] !

Cette montagne, c'est une longue bête couchée, une sorte de reptile antique qui fait le dos rond, avec les flancs creusés par des torrents secrets, perdus dans des vallées comme des cicatrices profondes. Et quand on marche là-haut sur son échine, c'est le pays du ciel.

La montagne, je commence vraiment à l'apprivoiser, et maintenant, elle ne me semble plus un décor vide ou un piège, comme au début. Maintenant, quand je m'enfonce dans les bois, c'est un peu comme si je revenais chez moi, dans mon vrai pays. Et là, c'est bizarre, j'ai l'impression que mon sang circule plus vite, que je respire mieux. Je me sens vivant, et cette sensation, je l'avais jamais eu avant. Et je me dis que c'est peut-être le contraire, peut-être que c'est elle, la montagne, qui m'apprivoise.