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Critiques de Enis Batur (38)
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La maison aux livres

Pendant plusieurs semaines, je me suis creusé la tête pour savoir comment j'allais chronibouiller ce roman...



Parce que si La Maison aux livres est un roman (et la page de titre mentionne bien le terme de roman), c'est surtout une réflexion très érudite (sur les livres et leur classement dans les bibliothèques) qui oscille entre auto-fiction et essai.



Il faut dire qu'Enis Batur est beaucoup de choses : un éditeur, un poète, un romancier, un essayiste, un intellectuel, etc... Mais c'est surtout un amoureux des livres comme Jorge Luis Borges, Umberto Eco ou Alberto Manguel et on ne peut qu'être déçu.e si on s'attend à une une gentille romance dans le genre de La bibliothèque aux cœurs cabossé.



Pour ma part, le premier étonnement passé, j'ai adoré cette lecture qui s'est terminée par un grand coup de cœur !
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La maison aux livres

** Lecture fort intéressante qui m'a toutefois laissé sur un goût d'inachevé !...



Déjà une semaine que j'ai achevé ce livre...dont je voudrais rendre compte, en dépit de quelques réserves minimes !



"J'ai passé ma vie avec les livres, parmi les livres. J'en ai écrit quelques uns, comme éditeur j'en ai publié un bon nombre, j'en ai lu beaucoup plus, j'en ai acheté pour les lire, j'en ai manipulé pour les acheter, j'ai feuilleté leurs pages, et, avec le temps, en en couvrant les murs de ma maison, j'ai fini par acquérir au milieu d'eux une sorte de sécurité. "



Un écrivain renommé, collectionneur averti, qui possède de nombreux points communs avec l'auteur lui-même...est sollicité par un notaire pour recevoir en héritage une somptueuse et abondante bibliothèque, constituée par un inconnu, pendant toute sa vie ou presque : 65 ans pour réunir, à ses yeux ( on imagine) la " Bibliothèque idéale "...



Notre auteur, bien perplexe, essaye de questionner le notaire pour avoir quelques informations sur ce mystérieux donateur ! Mais rien à faire: l'une des volontés expresses du donateur est de rester dans l'anonymat !?

La vie de notre écrivain va être, à cette occasion, chamboulée de tout au tout...jusqu'à une crise de couple des plus sérieuses. Déjà très accaparé par ses occupations d' écrivain, de chercheur, de collectionneur quelque peu obsessionnel... cet héritage impromptu va démultiplier "son addiction aux livres"...



Notre " héritier " pourrait refuser cette donation aussi obscure que mystérieuse...mais il est trop intrigué et trop curieux de cette drôle d'histoire !!!

...Il fait des " va et vient" dans ce lieu secret , isolé, où cette bibliothèque très spéciale se situe...Sa femme s' éloigne, assez excédée, par la nouvelle obsession de son époux ! Il n'en semble pas plus affecté que cela !



Il demande l'aide et l'avis de l'un de ses meilleurs amis...qui lui propose une autre direction de recherches : visiblement, le donateur serait un admirateur de ses écrits, réalisant , entre autres, un rêve de l' Écrivain : une " Cabane- Bibliothèque " dans les arbres, à l'écart de tout !



Nous n'en saurons guère plus...et nous resterons dans tous les fantasmes possibles, dans une sorte de

nébuleuse !

Ce legs inattendu et incompréhensible offre toutefois l'occasion à l'auteur- narrateur d'écrire de très belles pages sur les Livres, l' Écriture, la Lecture et toutes les addictions possibles aux Livres : des fous passionnés ( dont nous faisons grandement partie, les uns et les autres) aux " victimes des livres" qui se déconnectent de tout ce qui les entoure !...



J'ai beaucoup apprécié cette lecture tout en ayant quelques " bémols": une certaine froideur..distance, une tendance au narcissisme...et une chute qui laisse le lecteur sur sa faim, mais sûrement à dessein...!

Mais , bien sûr, on sait bien que les collectionneurs, les bibliophiles sont des " drôles d'oiseaux" !!



Toutefois, un aspect non négligeable de ce " fou de livres" qui analyse très bien à la fois, les bienfaits et les excès parfois négatifs des passionnés ou "accrocs devenus victimes Du Livre" !



Alors...chacun sa lecture !



Un texte d'un auteur turc que je découvrais, qui vaut néanmoins, largement le détour !

Et je conclue sur cette phrase incroyable :



"Nous ne pouvons pas savoir quel destin connaîtront le monde des livres ou le livre lui-même, bien que je sois d'accord avec Umberto Eco, qui dit : " le livre est comme la cuillère, le marteau, la roue ou le ciseau. Une fois que vous les avez inventés, vous ne pouvez pas faire mieux"









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La maison aux livres

le narrateur vit au milieu des livres , vit des livres , rattache sa vie aux livres.

de retour à Istanbul, il hérite d'un inconnu...qui lui lègue une bibliothèque de plus de 30000 ouvrages..



Quel livre étrange . 200 pages centrées sur la place du livre au coeur de nos vies , en tous les cas de celle de l'auteur. Beaucoup de réflexions pertinentes .

J'ai beaucoup aimé la partie où l'auteur s'interroge sur la façon dont sont agencées les bibliothèques . C'est vrai ça . Comment classe t on ses livres dans une bibliothèque ? Je me suis humblement rendu compte que pour moi, c'était l'anarchie qui prévalait, pas forcément très utile lorsque l'on est pressé de trouvé un livre !

Et donc , dans sa bibliothèque héritée , l'auteur cherche à comprendre la logique et à découvrir pourquoi il hérite , lui et pas un autre.



Ce roman devrait plaire à pas mal de babeliotes , férus de livres , mais il n'en reste pas moins plus une réflexion sur la place du livre qu'une histoire à proprement parler.



J'ai beaucoup aimé l'écriture , et donc la traduction forcément. C'est un livre érudit , plein de références . Et je partage avec l'auteur le fait que la vue sur la cathédrale de Chartres depuis certaines campagnes peut être envoutantes.



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La maison aux livres

Le narrateur, un écrivain reconnu se voit offrir un héritage tout à fait surprenant, de la part d'un certain Monsieur qu'il ne connaît pas. Ce qu'on lui offre ? Rien moins qu'une bibliothèque ultra-moderne, toute de verre et d'acier. Elle contient plus de trente mille volumes. Elle est entourée par un magnifique parc arboré, qui abrite aussi une salle de lecture annexe, une sorte de cabanon amélioré.



Cerise sur le gâteau l'entretien du site et les salaires de deux employés font également partie de l'offre. Le narrateur se demande d'abord s'il va accepter cet héritage dont la provenance restera inconnue. Il finira par accepter.



Sa vie ne sera plus la même : il va être littéralement obsédé par ce lieu. Lui qui déjà avait d'autres fragilités psychiques va y passer de plus en plus de temps, persuadé qu'il est de pouvoir trouver de multiples indices sur l'identité du donateur par le choix des livres, le système de classement très personnel et aussi par des notes laissées par celui-ci dans certains volumes.



Je ne connaissais pas Enis Batur avant cette lecture qui s'est avérée prenante, érudite mais déconcertante. Son écriture m'a fait penser à certains romans d'Enrique Vila-Matas, eux aussi souvent centrés sur des écrivains atypiques. Depuis Borges, Eco et bien d'autres le thème de la Bibliothèque comme lieu de découverte et de danger reste pour moi très attirant. Cet ouvrage d'Enis Batur mérite lui aussi de figurer sur ses étagères.
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La maison aux livres

Une fois encore Enis Batur écrit sur les livres, et sur les rapports qu’il entretient avec eux. Le livre se situe entre fiction et auto-fiction, un personnage écrivain, qui semble beaucoup lui ressembler est au centre de son texte.



Ce narrateur reçoit la visite d’un avocat, Reza bey, qui lui fait une étrange annonce : un homme lui a légué la maison aux livres du titre, un bâtiment situé dans un bois, pourvu d’une cabane de lecture, et qui contient des dizaines de milliers de livres, une sélection de la bibliothèque du défunt. L’avocat ne doit pas révéler l’identité de ce dernier, cela lui est formellement interdit. Notre écrivain visite le lieu, qui semble enchanté et en même temps dangereux, car il pressent qu’y plonger risque de tout chambouler dans sa vie. Et c’est ce qui arrive : le narrateur est happé par l’endroit, y passe beaucoup de temps, tente de retrouver la logique de la constitution de la bibliothèque, imagine le donateur, avec multiples scénarii. Et se souvient, ressasse, parle des livres, des bibliothèques, rêve, fait des cauchemars. Au point que son couple en devient menacé. Et tout cela jusqu’à une sorte de révélation finale.



C’est un grand bonheur de lecture, que ce livre érudit, ironique, presque métaphysique, dans lequel les livres sont une métaphore de notre rapport au monde. Les auteurs qui ont écrit sur les livres et les bibliothèques sont là, explicitement ou plus discrètement. Nous entrons dans le vaste monde, en partie virtuel ou symbolique, mais aussi terriblement tangible des livres, de l’écrit, des rayonnages. S’y aventurer, c’est risquer de s’y perdre, pour essayer d’y trouver une sorte de Graal, soi-même sans doute en partie. Mais il n’y a pas de sortie possible, une fois enclenché la déambulation devient un choix de vie, un rapport au monde.
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D'une bibliothèque l'autre

Un tout petit ouvrage par le nombre de pages, dans lequel Enis Batur évoque son rapport aux livres. A l'objet presque plus qu'aux contenus. Ce qui déclenche en partie cette réflexion, c'est la perte en 1986, dans des conditions qu'il n'explicite pas, de sa bibliothèque. Terrible amputation, qui le fait s'interroger sur comment constituer une bibliothèque, ce qu'est une bibliothèque, la manière dont les livres prennent possession du lecteur et lui dictent leur loi, et aussi ce que le rapport aux livre révèle de chacun. Comment on projette l'autre à partir de ses livres aussi.



Et cette interrogation se fait presque à deux voix, car il y a une préface d'Alberto Manguel, qui lui aussi a écrit sur les livres, et qui considère Enis Batur comme une sorte de double. Et ce dernier lui répond dans une postface. L'activité solitaire, la lecture et la constitution d'une bibliothèque, réelle, imaginaire, idéale, fantasmatique, peut aussi se partager, être lieu et moyen de constituer un lien.



Fascinant pour tout lecteur pour qui les livres sont autre chose qu'une simple distraction.
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La maison aux livres

Cela faisait un petit temps que je n'avais pas lu de récit des éditions Zulma avec leurs belles couvertures colorées. Ce titre et ce résumé évoquant les livres je n'ai pas pu résisté pour l'emprunt de celui-ci, de plus vu la taille du livre je ne prenais pas un grand risque à ce sujet.



Nous suivons ici un personnage qui va donc hériter d'une maison avec une gigantesque bibliothèque, le rêve donc de bon nombre de lecteur, il y question bien sûr de lecture, d'auteurs célèbres, de bibliothèques, de classement des livres.



Je n'ai pas trouvé de style poétique ou onirique à ce récit, du coup je suis restée un peu hermétique à cette narration à mon grand regret.



J'ai eu un peu le même sentiment qu'avec la reine des lectrices d'un autre auteur que beaucoup de lecteurs encensent et pour lequel je suis restée sur ma faim.



J'ai cependant lu un auteur turc ce qui contribuera a colorer ce pays dans ma carte du monde babelio.
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La maison aux livres

Existe t'il plusieurs familles de lecteurs ? Plusieurs sortes de passionnés ? Subsiste t'il encore des personnes qui vivent dans une bibliothèque ambulante et qui s'octroient le droit au quotidien d'en sortir des livres qu'elles traînent à chaque coin de rue, au bureau, dans un train ou salle d'attente ?

Nous sommes sûrement un certain nombre parmi la population, mais dans cet entre-nous, sommes nous tous similaires ?

Avons nous la même définition du livre, de l'écriture, des auteurs ? avons nous le même idéal ou encore une approche commune à la littérature ?

Jusqu'où le livre délimite nos contours et nous façonne ? habitez vous en eux ou est ce eux qui logent dans votre âme ?

Êtes vous le taiseux dans une librairie qui s'imprègne et ne supporte une parole par peur d'être sorti de sa communion avec le papier ou celui qui parlemente au milieu des milliers de murmures enfermés dans des couvertures ?



Enis Batur ne vous donnera pas la réponse à mes questions mais vous laissera par le pouvoir de ses mots enivrés et son œil esthète entrevoir sa propre interprétation de la folie livresque, du bibliophile habité et dévoré par les mots.

Dévorés nous pouvons l'être pour certains. Dévorés pour naître à chaque fois une nouvelle fois différents et tiraillés par divers raisonnements , riches en se sentant si pauvres , abasourdis ou émus par la beauté ou l'étrangeté d'un tête-à-tête singulier . Qu'il soit refuge ou prison inquiétante, aucun livre ne devrait être écrit ou lu pour s'oublier ou omettre notre condition ou horizon, il est le reflet de la vie non un miroir sans teint floutant l'essentiel, l'essence même qui construit nos sens.



Et c'est en héritant de "la maison aux livres" qu'un écrivain reconnu ( un proche autoportrait de l'auteur) vagabonde tel un pèlerin sur son chemin de croix dans les sinuosités de son esprit lettré dans lequel apparaissent son amour presque divin pour les livres et son hymne aux auteurs exaltés tels Virginia Woolf, Umberto Eco, Jean Cocteau, Borges et j'en passe...



C'est boire du petit lait que de lire les mots d'Enis Batur évoquant la découverte d'une bibliothèque de verre, allant des ouvrages aux classements, ses pérégrinations littéraires des plus pointues aux plus insolites ; totalement embarquée par la magie effervescente et excentrique de ce lieu où je me tenais, noyée par ce plaisir indescriptible de partager cette adoration commune ; j'ai croqué dans la convoitise et la luxure pour mieux m'y perdre, quel court et intense bonheur que ces pages.



Certes, certains y verront un style pédantesque quand d'autres, à mon image, observeront un langage architectural esquissant chaque contour d'une passion consubstantielle à une entité propre.



Extrait :" J'ai lu les livres en profondeurs. J'ai aimé leurs secrets, leurs clés, leurs puits d'ombre. Quand à leurs promesses, j'ai toujours su qu'il suffisait pour y croire de ne pas se résigner au désespoir humain. Personne n'accepte de vivre sans explication, en suspens au milieu d'un désert sans signification. J'ai parfois pensé que si je m'étais mis à écrire un livre qui promettrait une vie meilleure, j'aurais eu des lecteurs pour me suivre. Mais jamais je ne me serais autorisé pareille tentative, je n'ai jamais laissé entrer dans ma bibliothèque un auteur capable d'écrire pour simplement distraire les gens, les tromper et les détourner de leurs problèmes. "



Un livre captivant pour les amoureux de littérature et les épris du livre. Réconfortant, il l'est aussi de par son érudition et l'éclat des écrits d'Enis Batur à l'heure où le "feelgood" envahit les immenses gondoles des lieux sans âme, visant à étourdir, divertir les esprits et en allant donc à l'opposé de tous les aspects abordés.





Un éloge aux livres, à l'élégance littéraire et aux bibliothèques.
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Simple silence

Après avoir interrogé son rapport aux bibliothèques dans « D’une bibliothèque à l’autre », dans son dernier opus, paru en 2015 en Turquie et cette année en France, avec les photos de Luc Baptiste, Enis Batur s’interroge sur le rapport de l’auteur avec son lecteur. Paraphrasant Italo Calvino, son livre débute ainsi :



« Si par un matin d’hiver un voyageur monté au bref arrêt du train dans une gare de campagne d’un pays lointain vient s’asseoir sur le siège inoccupé en face de toi puis sort de sa sacoche et se met à lire un livre que tu as écrit bien des années auparavant, ne soit pas surpris : cette scène, un auteur l’avait déjà imaginée pour toi. »



L’écrivain à qui arrive cette mésaventure reste un mystère : Enis Batur le traite comme un autre que lui-même,, il lui parle, met en exergue leurs différences. Le voyageur reste aussi une énigme : il prend différents visages, et au final sa silhouette reste floue. C’est en quelque sorte le Lecteur, générique et mystérieux, que l’auteur imagine, fantasme. Comme le lecteur peut rêver, imaginer, fantasmer l’Auteur. Et ce qui complexifie les choses, c’est que l’Auteur est aussi Lecteur à ses heures, et qu’il pourrait d’une manière interchangeable, être des deux côtés du wagon, des deux côtés du livre.



Alors que faire dans cette situation ? Se présenter ? Aborder le Lecteur l’air de rien, pour le connaître, et comprendre son rapport au livre ? Ne rien faire ? Y-a-t-il une bonne attitude ? Quel est ce lien mystérieux qui se tisse entre celui qui écrit, qui donne à lire, et celui qui va lire, ce lien qui existe même si les deux ne se rencontrent jamais, ne savent rien l’un de l’autre en dehors du livre qui les réunit ?



C’est à la fois drôle, plein d’esprit, et bien plus essentiel que l’aspect ludique apparent pourrait le laisser penser.
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D'une bibliothèque l'autre

Dans D’une bibliothèque l’autre, Enis Batur parle au lecteur de sa passion pour les bibliothèques, les livres. Comment sont disposés ces derniers ? Quelle édition de livre préfère-t-on avoir sur nos étagères ? J’ai trouvé de belles phrases dans ce petit livre et il peut prêter à réfléchir sur le rangement de nos bibliothèques. J’avoue que les parties sur les bibliothèques anciennes ou privées m’ont moins passionnées mais ce petit essai m’a bien transporté et m’a fait réfléchir sur l’organisation de la mienne.
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La maison aux livres

Tout commence par un testament....un inconnu vient de léguer à notre narrateur sa bibliothèque. Et pour un écrivain bibliophile, c'est évidemment une circonstance propre à éveiller la curiosité! Plus qu'une bibliothèque d'ailleurs: toute une maison, nichée au creux d'un arboretum, une maison qui n'a été construite que pour cela: contenir la collection de ce mystérieux anonyme.

Notre narrateur se perd entre les rayons et, de titres en titres, lisant les notes de lecture laissées par son feu son hôte, tant de comprendre qui diable il était et pourquoi c'est lui qui a été choisi. C'est le prétexte pour une série de balades dans l'idée du livre, de réflexions sur la bibliophilie, sur les auteurs bien aimés, sur la place enfin que tient cet ami très particulier, le livre, dans la vie de ses adeptes. J'avoue, je n'ai pas toujours été d'accord avec tout, et la fin m'a semblé un peu frustrante, mais c'est néanmoins une belle découverte.

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La maison aux livres

Allez hop, je me lance un défi pervers, parler d'un livre sur lequel je n'ai pourtant rien à dire, qui ne m'a jamais laissé entrer dans ses pages, dont le style m'a laissé froid comme du marbre et dont l'histoire ne m'a pas parlé un seul instant.



Alors, non, je ne vais pas descendre ce livre en flèche en m'étalant sur sa nullité, parce que je peux bien voir ce n'est pas le cas. Non, ce billet est simplement le constat de mon inadéquation avec ce roman.



Le terme roman déjà me semble presque une supercherie, une tromperie sur la marchandise et après tout pourquoi pas, si le résultat vous prend à revers, par surprise, pour le meilleur. Ne pas trop se fier à la 4eme de couverture, nous sommes plutôt ici dans un essai érudit sur les livres et les passions qu'ils peuvent engendrer. Une fois la déception passée, alleché à tort que j'etais par le résumé romanesque à souhait, que dire?



L'intrigue est totalement délayée dans des observations, des réflexions couchées sur le papier dans un style fonctionnel et si éloigné d'une littérature qui me touche, où chaque phrase semble détachée des autres, sans souci de justesse narrative ou d'une logique liant le flot de pensée. Ces phrases alignées les unes derrière les autres sont comme une écriture par îlots, des bouts de terre à la dérive, loin les uns des autres, loin de moi surtout. Incompréhensibles. Moins par leur sens que par leur agencement, comme un mode de pensée dont je n'aurais pas déchiffré le mécanisme.



Je le redis, ce livre n'est pas mauvais même si je ne peux que constater notre profonde incompatibilité.

Et les couvertures de Zulma sont toujours graphiquement superbes. Du meilleur effet quand je fais semblant de m'intéresser à ce que je lis dans le métro.
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La maison aux livres

Cela commence comme un roman, avec un début prometteur et intrigant, avant de basculer tantôt vers le recueil de souvenirs, tantôt vers un micro-essai sur la littérature.

On peut louer l'érudition de l'auteur, être convaincu par sa Défense et illustration de la lecture, apprécier son goût de la littérature monde, mais quel pensum que ce petit opus ! Il pèse dix tonnes tant son ton peut être pontifiant. Un peu d'humour n'aurait pas fait de mal à ce mince traité qui véhicule davantage les humeurs ronchonnes de l'écrivain que les joies d'un amoureux des livres.

Et comme la culture a aussi horreur du vide, la fin nous offre un bel exemple de ce qui arrive à ce qui est creux.

Allez, on referme cette Maison aux livres aux allures de palais des glaces en se disant qu'on relirait bien le Nom de la rose d'Umberto Eco, un tourbillon de vie et d'humanisme.
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La maison aux livres

Quelquefois, lorsqu’on choisis sa prochaine lecture, on sait que le livre est fait pour nous combler. « La maison aux livres » en fait partie. Notre narrateur, écrivain et bibliophile féru, hérite ….d’une bibliothèque ! Le donateur souhaite conserver l’anonymat et lègue sa maison aux livres au narrateur, magnifique bâtiment sur les hauteurs de Dragos, perdu au milieu des bois. Plus de trente mille ouvrages. Le rêve, vous ne trouvez pas ?



Le narrateur va accepter cet héritage et passer du temps dans cette maison aux livres, décortiquant les titres présents, tentant de retrouver ceux qu’il possède lui-même dans sa bibliothèque, analysant le mode de classement. Il se lance dans une quête à corps perdu, cherchant à découvrir qui est ce donateur mystérieux. Cela va l’obséder à un tel point qu’il va se couper du reste de sa vie, mettant même en péril son mariage. Cette maison aux livres devient une réelle drogue pour le narrateur. Plus rien d’autre n’a d’importance à ses yeux.



Ce roman est à la fois un dépaysement total mais également un retour au source, une bulle de bonheur apaisante au milieu des livres. Enis propose une réflexion sur les livres, objet plus que précieux pour un lecteur, sur la place de la lecture dans nos vies. Ce n’est pas un roman, c’est un texte décrivant la passion de l’auteur pour les livres.



Enis a su créer un environnement chaleureux qui enveloppe le lecteur. Dans ce livre, le style de l’auteur peut s’avérer troublant, à mi-chemin entre l’essai, l’autobiographie et le roman. La plume d’Enis est riche, captivante, lumineuse. Il nous partage ses idées sur la littérature et la vie, rendant le récit passionnant. Il fait référence à énormément d’ouvrages (prenez des notes mais sachez qu’une vie entière ne suffirait pas à tous les lire !), met en avant des raisonnements précieux, des expressions émotionnelles, des rappels obsessionnels sur le concept de livre et de bibliothèque qui raisonneront dans le cœur des bibliophiles. 



Vous ne trouverez pas la réponse à toute les questions, loin s’en faut. Cet ouvrage est plus un support à la réflexion proposant des pistes à creuser, laissant le libre choix au lecteur. Il peut donc en résulter une certaine frustration, ce qui a été le cas pour moi, notamment sur la fin, totalement ouverte.



« C’est pourquoi chaque lecteur aime avoir dans sa bibliothèque des livres qu’il n’a pas encore ouverts. Il se soucie des promesses qu’ils portent en eux. L’attente est l’un des moteurs les plus forts de la vie. »



Un roman écrit par un amoureux des livres qui s’adresse aux amoureux des livres. Si vous vivez une histoire d’amour avec les livres qui habitent votre bibliothèque, « La maison aux livres » est fait pour vous. Je l’ai dévoré en une journée, buvant les mots, ayant l’impression que l’auteur parlait de moi, rêvant de cette bibliothèque idéale. Un pur délice !



« Il n’y a aucun moyen de réfréner la curiosité du véritable passionné de livres ou de retarder son envie de se plonger dans le petit univers qui s’ouvre devant lui. Cette passion ne connaît aucune règle, ne sait rien réguler. Dans le monde des livres, la seule règle qui compte est celle de l’écriture. »



#EnisBatur #Lamaisonauxlivres #Zulma
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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La maison aux livres

Contacté un jour par un notaire, l'écrivain turc apprend qu'il vient d'hériter du rêve absolu de tout bibliomaniaque qui se respecte, un pavillon isolé dans un parc, rempli de livres, du sol au plafond. Batur ignore l'identité du généreux donateur. Il se plonge alors dans l'examen minutieux des ouvrages présents dans cette immense bibliothèque, essayant de comprendre l'homme derrière la bibliothèque. Foisonnant de références et profondément habité par la bibliomanie de son auteur, j'ai lu ce petit texte avec plaisir et comme d'autres lecteurs, j'en ai apprécié de nombreux passages consacrés à cette folie douce partagée avec Batur. Un petit texte charmant, qui m'a donnée envie de replonger dans les œuvres des grands écrivains bibliomanes que sont Borges, Manguel ou l'indétrônable Eco.
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La maison aux livres

Enis Batur, né en 1952, est un poète, romancier, essayiste et éditeur turc, une figure centrale de la littérature et de la vie culturelle de son pays. Son œuvre se réfère autant à la mythologie islamique, aux soufis anatoliens qu’à la littérature occidentale. Il a dirigé la prestigieuse maison d'édition de la banque Yapi Kredi à Istanbul de 1992 à 2004 et a notamment publié Proust et Céline, Sartre et Derrida, Foucault et Barthes. La Maison aux livres qui vient de paraître, est un roman flirtant avec l’essai.

Un écrivain turc célèbre se retrouve légataire d’un héritage imprévu autant que surprenant : un inconnu lui lègue sa bibliothèque. Et quelle bibliothèque ! En réalité, un domaine arboré dans la banlieue d’Istanbul, gardé par un couple de domestiques, où trône un vaste bâtiment de verre contenant plus de trente mille livres, romans et autres catégories littéraires. Un cabanon adjacent, sert de salon de lecture. Notre héros tombe des nues, abasourdi par cet encombrant legs et les questions multiples vont surgir : qui est le donateur ? Comment sont classés les ouvrages, ils ne le sont pas par ordre alphabétique ce qui aurait été le plus simple…

Ca, c’est l’angle d’approche du romancier, le pitch intrigant auquel viendront se greffer des problèmes collatéraux comme les relations qui vont se tendre avec sa femme quand obsédé par la situation, notre héros va s’y consacrer corps et âme…

Le contenu plus exact de ce petit livre, ce sont toutes les questions, toutes les pratiques, tout ce qu’englobent et sous-tendent, les termes de « lecteur » et de « livres ». Enis Batur aborde tout ce qui concerne le métier du livre avec ses multiples intervenants dans la création et la vente de l’objet. Le monde du lecteur est décrit avec beaucoup de justesse : « L’amoureux des livres, lors de sa première rencontre avec une bibliothèque personnelle, procède à une sorte de contrôle d’identité à partir des livres qu’il trouve sur les étagères », nos bibliothèques nous procurent un sentiments de sécurité etc.

La découverte du trésor hérité nous vaut des pages très cultivées, car ce sont des livres rares, le plus souvent annotés par l’ancien propriétaire de réflexions intelligentes faisant passerelles avec d’autres livres. Et quand la colonne octogonale au centre du bâtiment, livrera son trésor secret, on tutoie la métaphysique.

Certes, il y a m’a-t-il semblé quelques tirages à la ligne, mais ce délicieux ouvrage est un véritable bonheur de lecture pour tous les lecteurs obsessionnels amoureux de livres et de bibliothèques qui font rêver. Bref, je m’y suis senti comme un poisson dans l’eau !

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La maison aux livres

Voici un livre qui ne manque pas de qualités, certainement autant que son auteur a d'érudition mais qui m'a tout bonnement horripilée parce que d'une rare suffisance et d'une prétention certaine. Pas amatrice d'autofiction pour deux sous, je me suis laissée piégée par l'accroche de ce récit parlant de livres et de bibliothèques dans lequel l'auteur se met en scène avec toutes ses certitudes, ses très gros clichés et quelques doutes tout de même. J'ai également trouvé ce livre très daté. Certes, l'auteur y parle un peu d'internet mais en feignant d'oublier (avec un rien de mépris me semble-t-il) que les modes de lectures évoluent et que tous les lecteurs ne sont ni bibliophiles ni bibliomanes. Pourtant l'idée est tentante : un amateur de livres se retrouve piégé par une bibliothèque léguée par un inconnu. Hélas, Enis Batur n'exploite cette idée que pour se livrer à des digressions tournant autour de lui-même comme autant d'occasions de montrer son immense culture, l'importance de son travail et l'étendue de ses relations. Et puis, il nous lâche dans une de ces fameuses fins ouvertes d'autant plus frustrante qu'on avait pas vraiment compris si, oui ou non, le roman allait nous mener quelque part. La réponse a été clairement non dans mon cas. Mon premier contact avec la littérature turque n'est pas une réussite.

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La maison aux livres

Un auteur turc célèbre (le frère jumeau d'Enis Batur, à n'en pas douter! ;-) est contacté par un notaire lui annonçant qu'un homme inconnu lui lègue sa singulière bibliothèque : "la maison aux livres". Surplombant le Bosphore d'Istambul dans un sublime écrin de verdure éloigné de la civilisation, cette énigmatique héritage entrainera notre auteur vers de nombreux questionnements et de profondes réflexions sur la passion des livres et la vie qui s'y entrelace. Ce roman m'a renvoyé à Alberto Manguel, Carlos Ruiz Zafon ou encore John Berger : immenses auteurs, érudits et poètes ! La plume d'Enis Batur est riche, envoutante et éclairante : son roman-essai est un véritable chef d'œuvre !
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La maison aux livres

Un écrivain et collectionneur de livres se voit légué par un anonyme La maison aux livres, une magnifique et abondante bibliothèque dans un écrin de verdure. Intrigué, il accepte cet héritage. A la découverte de la richesse de ce lieu, sa passion des livres ne fera que s'accroître. De réflexions en souvenirs et citations, l’écrivain collectionneur se perdra t’il ? Peu importe finalement tant le charme opère.



Un bien joli hommage aux livres, à leurs collectionneurs, amoureux et autres adjectifs. Avec une écriture très poétique, l’auteur fait l’éloge de la lecture, de l’écriture, du livre en tant qu’objet et cite quelques grands auteurs au passage.



Un joli moment de poésie.



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La maison aux livres

La maison aux livres

Le narrateur est un écrivain , éditeur qui est contacté par un cabinet d’avocat pour découvrir qu’il a hérité d’une maison pleine de livres. Il ne connaît pas Monsieur et les avocats ont pour instruction de ne pas lui révéler l’identité du propriétaire.

L’écrivain hésite, se rend sur place. Et ses hésitations mais aussi ses découvertes nous offrent de superbes réflexions sur le lien aux livres et le lien avec les autres des bibliophiles parfois incompris, sur le couple quand les livres prennent tant de place, sur l’écriture, l’amour des bibliothèques, leur classement.

Un livre d’une atmosphère très familière pour les amoureux des livres. On est immergé dans un monde de livres et c’est exquis !

“L’origine de presque toutes mes pensées, la source, les puits qui les ont irriguées, toutes les étincelles qui ont enflammé mes sens, c’est dans les livres que je les ai trouvés.”

Autant vous dire qu'il est très difficile de sélectionner une seule citation dans un livre qui parle si bien de l’amour des livres, de la lecture et de l’écriture. C’est un bonheur de lecture, un livre dans lequel on se retrouve avec le sourire.

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