Les espaces publics urbains sont au coeur des débats sur la mixité sociale. Ils semblent devoir être les lieux d'incarnation du vivre-ensemble, où les groupes sociaux se donnent à voir dans leur variété. Mais quelle est l'expérience concrète des publics qui se croisent dans les rues ?
Nous vivons dans des sociétés profondément inégales et, depuis quelques décennies, les écarts entre riches et pauvres augmentent, nous ramenant vers le XIXème siècle.
L'ancrage historique des départements dans le monde des villages fait d'eux des acteurs qui, potentiellement, pourraient porter la parole des nouvelles campagnes urbaines. (p.100)
Dans les débats publics français, la communauté reste souvent renvoyée au communautarisme, notion dont le succès est relativement récent puisqu'elle serait apparue pour la première fois dans le dictionnaire en 1997.
Le rapport à l'espace emblématique de la campagne, le village, a été complètement transformé. L'un des changements les plus marquants est le passage de la communauté politique (où les gens qui n'ont pas choisi de vivre ensemble s'interrogent sur ce qu'ils ont en commun) au club résidentiel (où des gens qui ont choisi de vivre ensemble sont unis derrière la défense de leur cadre de vie). (pp.26,27)
Les villes viennent à la campagne. La périurbanisation, définie comme l'intégration des campagnes dans l'orbite des villes, est l'une des manifestations les plus fortes de ce mouvement. Engagée en France depuis plus de cinquante ans, elle a progressivement, à bas bruit, bouleversé les territoires et les modes de vie. (pp.9,10)