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Critiques de Eric Russon (27)
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L'injuste destin du Pangolin

Pangolin



En Belgique comme en France les nouvelles sont pas bonnes.

Confinés, nous évoluons au grès de cette 1ère vague, d’une époque où un virus opère lentement, puis rapidement comme tous ces petits chapitres.

La vie peut être tendre, dure, anodine, indifférente à la mort mais cet injuste destin a fait beaucoup de mal.



Plusieurs auteurs, de mains, de beaux écrits …
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Bissextile

Il y a quelques jours, Eric Russon, me signait son livre en me demandant de lui dire ce que j'en pense... 🎶 du bien, du bien 🎶 (hommage à Maurane...)



Éveillons-nous!

Observons, analysons et réfléchissons sur ce qu'aujourd'hui fait à notre Démocratie. Cette belle Dame se meurt dans l'indifférence la plus totale...

Aveuglés par l'avoir, occupés par "l'indispensable" loisir, apeurés par l'Autre, endormis par l'écran-maître, nous nous replions dans l'égoïsme, la xénophobie, l'indifférence. Laissant faire la loi sans la remettre en question, sans même nous en soucier... Fermant nous même la porte à nos libertés.



Merci monsieur Eric Russon de nous rappeler notre devoir de désobéissance, notre responsabilité face à ce monde qui nous fait et que nous faisons.

De votre livre, qui est aussi un thriller psychologique efficace, je retiendrai de garder les yeux grands ouverts et de désobéir aussi bien et souvent que possible.
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Bissextile

Dans un futur proche et plausible, une sorte d’état d’urgence est décrété, appelé La Loi. Initialement prévu pour 20 ans, reconductible tous les 10 ans, cela fait désormais 40 as qu’elle est installée.

40 ans, l’âge de Sarah, marié à Nicolas, mère d’un enfant, dans la norme, gynécologue…Elle dit s’être construite seule, après avoir fui sa mère. La mort de celle-ci réveille des souvenirs et de l’incompréhension. Pourquoi sa mère était-elle ainsi avec elle ? Si froide ?

Finalement, Sarah, qui vivait avec la loi depuis sa naissance sans se poser de question va devoir ouvrir les yeux et se coltiner avec la réalité de son monde.

Dans les premières pages, j’étais un peu sceptique sur ce qui m’attendais. Quelques répétitions dans les phrases me chiffonnaient, mais finalement il m’a accroché et je me suis laissée porter par ce roman contemporain inspiré d’Huxley.

‘’Il a suffi de deux générations pour que l’oubli s’installe (…) certains mots ont déjà été retirés du dictionnaire. Pourquoi les y laisser, puisqu’ils ne désignent plus rien ?’’

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L'injuste destin du Pangolin

C'est un livre qui vient de chez nos cousins les belges: la transcription d'un feuilleton radiophonique pendant le confinement. Chaque chapitre est un épisode, la suite rédigée à la manière d'un cadavre exquis. C'est un texte témoignant par la fiction de points de vue qui n'auront pas laissé indifférent en Belgique, la ministre belge réagissant à l'épisode du 24 avril: l'intervention télévisée du conseil national de sécurité y étant critiquée. Je trouve la publication de ce livre particulièrement judicieuse comme fiction témoignage. de la même manière que des écrits de collégiens ont déjà rejoint les archives départementales. La période que nous avons traversée, que nous traversons vaut bien cela. Au delà de toute polémique ce cadavre exquis rédigé à 10 mains nous tient en haleine.
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L'injuste destin du Pangolin

Ce livre est un petit bijou !



Avec cette histoire, le petit groupe d'auteurs, trublions de cette très chouette émission Entrez sans frapper ! (et chacun auteur individuel de talent, de surcroît) nous plonge (pour ceux qui n'avaient pas écouté cette histoire, diffusée dans l'émission pendant le confinement) ou nous replonge avec une précision incroyable dans des sentiments, des événements et des comportements qui se sont révélés universels pendant le confinement comme la peur de la contamination (d'autant plus que Léa est caissière et un autre personnage infirmier), l'ennui, l'incompréhension face aux mesures gouvernementales, la frénésie des livraisons à domicile par le personnage du facteur Diogène, et bien d'autres...



Le tout est intégré dans une histoire excellemment écrite, très facile à lire, qui multiplie les rebondissements et avec lequel on prend énormément de plaisir, malgré le sujet plutôt grave. De plus, les quelques illustrations qui représentent le pangolin et ce qui semble être une représentation du virus en monstre sont très belles et agrémentent vraiment bien le livre.



En bref, j'espère que ce pu... de virus va s'éteindre très vite, mais que le groupe (peut-être rejoint par d'autres membres de l'émission) aura la volonté de "commettre" de nouveau l'exercice qui a abouti à ce chef-d'oeuvre pour nous offrir un nouveau texte aussi sublime que celui-ci.
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Bissextile

Sarah, gynécologue et Nicolas, architecte ont un fils Jérôme. La société dans laquelle ils vivent, pour des raisons écologiques, d’équilibre, de survie a décidé que chaque couple aura un seul enfant sinon on devient déviant avec toutes les conséquences qui s’ensuivent...

Pour être franche, ce n’est vraiment pas mon genre de lecture mais je voulais découvrir l’univers d’Eric Russon et c’est la raison qui m’a poussée à aller jusqu’au bout du livre.

L’atmosphère est très froide, l’histoire est froide ce qui est normal dans une société où la liberté, les contacts sociaux sont pauvres et où l’on se méfie des autres qui pourraient vous dénoncer si vous ne respectez pas la Loi. Mais tant de distance chez les personnages m’a laissée froide... Le livre est écrit comme un polar familial et on a envie de connaître le fin mot de l’histoire.

Ce livre m’a captivée tardivement mais je pense que c’est moi qui suis réfractaire à ce genre d’histoires et non la qualité du livre qui est mise en cause. Il suffit de lire les autres critiques pour s’en convaincre.

Je plaide coupable et pour les fans de dystopie foncez, vous aimerez.... enfin, je crois.

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Bissextile

Sarah Vasseur est gynécologue, elle travaille dans la plus grande maternité d'une ville insituée, que l'on imagine être une capitale. Nous sommes dans un autre temps, dans un futur pas si lointain. Sarah est mariée à Nicolas, un architecte en vue avec qui elle a eu Jérôme, leur fils.



Lors de l'inauguration du Palais des Beaux Arts, rénové par son mari, elle admire un tableau dans une salle obscure, une toile d'une autre époque, d'avant la loi, représentant une famille. Un homme étrange au chapeau de cow-boy l'aborde et lui parle de cette époque révolue, rêve ou réalité ? L'homme s'est évaporé la laissant dans ses pensées.



Depuis plus de vingt ans, Sarah a coupé les ponts avec sa mère, Lucie Beaumont, violoncelliste mondialement connue qui a subitement mis fin à sa carrière à la naissance de Sarah. Lucie se meurt et lui demande de la revoir une dernière fois. Elle envoie Elise pour cette mission. Elise qui semble vraiment fort dévouée.



Sarah hésite à revoir sa mère, marquée dans son enfance par l'absence complète d'amour maternel.



Coïncidence, Lucie reçoit des courriers, plus précisément des photos d'elle petite, c'est ce qui va l'inciter à renouer avec son passé.



Le décor est planté. C'est une dystopie que nous propose Eric Russon, un thriller familial palpitant, rudement bien mené.



On ne sait pas très bien où on est, quand on est ? La société a changé, évolué..



Il y a une loi votée il y a quarante ans, une loi temporaire, prévue au départ pour vingt ans, renouvelable tous les dix ans, elle régit la société. Sera-t-elle amendée ?



La mobilisation n'est pas très grande. Le peuple est surveillé. Le plus inquiétant : les déviants , ils sont arrêtés de façon violente, pourquoi ?



Il y a aussi une maison en bord de mer digne d'un tableau de Hopper ou d'un film de Hitchcock, elle est magnifique, inquiétante. L'ambiance y est oppressante, un sentiment d'être épié y règne. Quels sont ces secrets enfouis ?



Un texte passionnant, captivant qui pose question sur les liens entre les êtres, la soumission, la désobéissance. Une très jolie plume, de courts chapitres remontant le temps comme un compte à rebours. Un texte puissant, marquant.



J'ai vraiment adoré, je vous le conseille vivement. Les pages tournent toutes seules. Un texte qui s'interroge sur certains problèmes de notre société. Intelligent et super bien mené.



Un gros coup de coeur.




Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Bissextile

M'abandonnant à un excès de chauvinisme, je dois encore reconnaître que mon doux pays possède en ses rangs des auteurs de talent.

Le fond " d'anticipation" est distillé avec parcimonie pour se révéler prépondérant pour l'épilogue. Malin Monsieur Russon ;-)



N'hésitez pas c'est de la bonne...littérature.
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Crispations



Hihi, quel roman déjanté!

En guise de scène de départ: une émission de télé en prime et en direct, nouveau concept de pseudo "télé-réalité, le président de la république française se prête au jeu des questions posées en live par une équipe technique qui débarque dans le quotidien et le logement d'un citoyen prêt à poser ses questions à l'homme d'Etat.

La musique démarre, le présentateur-vedette entre sur scène, le Président également, la chanteuse sans voix aux cheveux longs et à la guitare pousse la chansonnette avant que l'équipe technique ne s'apprête à rentrer dans l'appartement du premier citoyen tiré au sort… sauf que l'équipe se trompe d'étage et, alors, tout part en cacahuète!

Ce roman est déjanté, cocasse, drôlissime et complètement décalé! Un vrai bon moment de rigolade et, vous vous en doutez, toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite (ou pas).





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L'injuste destin du Pangolin

Presque quatre ans se sont écoulés depuis le premier confinement de mars 2020. Quatre ans depuis le premier épisode du feuilleton radio L’injuste destin du Pangolin, dont la compilation est à l’origine de ce roman. Quatre ans, c’est long. Parfois, j’ai des réminiscences de cette période marquante, et j’ai du mal à croire que c’est vraiment arrivé, qu’on nous a demandé de rester chez nous sans sortir, sans rencontrer personne, et qu’on a respecté ces règles sans sourciller ou presque, la saga des masques, l’autorisation de faire du kayak, les bulles… Alors j’ai eu envie de me replonger dans ce feuilleton, et le choc a été rude. Quelle riche idée que ce rendez-vous quotidien avec la plume de cinq auteurs brillants ! J’en ressors émue par l’histoire des différents personnages et je me dis que ce récit est une excellente archive de ce que nous avons traversé et que je n’ai pas envie d’oublier.
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L'injuste destin du Pangolin

J’ai beaucoup aimé ce petit livre qui nous décrit la vie dans un immeuble de 5 étages dans un immeuble entre le 17 mars 2020 au 8 mai 2020 et donne le temps de deux petites pages la parole au petit Pangolin, seul à être libre de circuler comme il l’entend…

Outre la vie des habitants, c’est un livre qui parle de la solitude, qu’on soit seul ou à deux, car tous les personnages sont ou se sentent seuls, livrés à eux-mêmes, isolés ou abandonnés.

Il y a le couple du rez-de-chaussée, la jeune femme du 1er qui vit seule mais craint la violence de son ancien compagnon, la jeune femme du 3ème qui est débordée de se retrouver confinée en télétravail avec sa fille à qui elle doit « faire école », le locataire du 4ème qui ne va pas tarder à tomber malade et surtout il y a Léa et Antoine, au 2ème étage. Et il y a aussi le facteur et l’ambulancier...

Léa et Antoine se sont rencontrés la veille du confinement… je vous laisse vivre ce confinement en leur compagnie, et se découvrir mutuellement.

Dans ce récit, on va fatalement se reconnaître par moments, parfois s’identifier, parfois s’offusquer…

On va côtoyer la mort, la vie, l’espoir, la peur, la solidarité, l’égoïsme, les premières et les dernières fois …

Et je voudrais aussi signaler qu’il y a de très jolies illustrations.


Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Bissextile

Dans une belle villa au bord de la mer, Madame se meurt. Transportée, selon ses vœux, à l'hôpital de la capitale, elle manifeste le désir de voir Sarah Vasseur, qui y travaille comme gynécologue. Madame envoie Élise, sa fidèle domestique pour convaincre le médecin.

Mais Sarah ne veut pas entendre parler de cette rencontre. Cette femme, c'est Lucie Beaumont, qui fut une artiste adulée. C'est aussi sa mère. Et Sarah ne lui a pas pardonné sa froideur et l'enfance malheureuse qu'elle a vécue.

A priori, ce roman ne m'attire pas. La science fiction, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais on me le prête en me le recommandant. Je pense donc en lire quelques pages avant d'abandonner. C'est dire si je suis loin d'être enthousiaste. Et pourtant, je vais me laisser embarquer.

Me voilà catapultée quelque part dans un futur indéterminé dont tout fait penser que, malheureusement, il n'est pas si éloigné de notre présent.

D'entrée de jeu, on est plongé dans l'horreur et la violence. Les forces de l'ordre font irruption dans une pièce dont « la porte vole en éclats sous l'assaut du bélier ». Pourtant, le lieu paraissait tranquille : « l'instant d'avant régnaient le silence et la paix (…) Il y a une seconde, cet ancien immeuble industriel, aujourd'hui à l'abandon, était encore engourdi de sommeil. » Ça ne veut rien dire. Sous l'apparente quiétude de l'endroit se cachent peut-être de dangereux terroristes ? Il s'agit d'une « quinzaine d'adultes et une vingtaine d'enfants, dont le plus âgé ne doit pas dépasser les douze ans. » Hommes et femmes sont traités sans ménagement. Les petits, eux, sont épargnés, « si l'on considère qu'arracher un bébé des bras de sa mère ne constitue pas un acte de violence. » Les assaillants débusquent une femme. « Un des policiers a retourné son arme et la frappe de sa crosse sur le tête. Son front cogne le mur (…) un craquement sec accompagne la douleur. »

Mais dans quel monde suis-je donc projetée ? On se croirait au moment de la déportation. Mais ici, pas d'officiers de la Gestapo. C'est une société harmonieuse, évoluée, les voitures y roulent automatiquement, pas besoin de conduire, tout est organisé en faveur de l'humanité. Pour éviter la surpopulation, l'étouffement de la planète, la loi de l'enfant unique a été votée, pour une durée bien précise. Ceux qui refusent d'y souscrire sont des « déviants », ils ne méritent aucune considération.

Le roman d'Eric Russon nous plonge dans un univers déshumanisé qui n'est pas sans rappeler « 1984 », où tout un chacun est fiché, surveillé, géo-localisé. Qui oserait s'opposer à une loi votée dans l'intérêt général ? Elle sera donc reconduite sans nécessité et dans l'indifférence de tous. Des enfants sont arrachés à leur classe en plein cours. Des hommes, des femmes, sont dénoncés par leur conjoint. Sommes-nous dans une dystopie ? A chaque page, pourtant, des situations font furieusement penser à notre société actuelle. A cet univers cauchemardesque s'oppose un autre lieu, comme en-dehors du temps et de ce monde robotisé. Au bord de la mer, isolée de tout, c'est la majestueuse villa Arpeggione, dont le nom est celui d'un instrument de musique, sorte de violoncelle mâtiné de guitare.

Les chapitres portent des titres énigmatiques : « J-104 jours ». On avance donc vers un mystérieux moment dont on se demande ce qu'il cache.

J'ai trouvé la fin précipitée, comme si l'auteur en avait assez et avait bâclé. Trois cent quarante-huit pages couvrent cent quatre jours, puis, on fait un bond dans le temps, pour condenser, en cinq malheureuses pages, une foule de changements très surprenants

Plusieurs épisodes m'ont paru totalement invraisemblables. Cela m'a dérangée.

Pourtant, le roman défend des idées qui me tiennent à cœur : dangers d'une société hyper-connectée, celui de jouer les moutons de Panurge, des lois promulguées, prétendument pour le bien de tous, et que, dès lors, on accepte sans se poser de questions, de la surveillance omniprésente, à laquelle on finit par ne plus prêter attention.

J'ai aussi aimé découvrir des allusions à des œuvres que je connais bien : « Antigone » d'Anouilh et sa désobéissance à une loi civile inacceptable, « L'écume des jours » avec les pièces qui se transforment selon l'humeur des occupants, « Le choix de Sophie », « Luz ou le temps sauvage », avec les bébés volés sous la dictature. Un des personnages principaux est violoncelliste. Les références à la musique sont nombreuses.

Donc, finalement, malgré quelques réserves, je dirais que ce livre m'a plutôt plu.
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Bissextile

Adolescente, Sarah a quitté sa mère, ancienne concertiste célèbre mais froide ainsi que sa maison isolée sur une plage. 25 ans plus tard, devenue gynécologue avec un mari et un enfant, elle est contactée par la gouvernante de sa mère qui lui annonce que celle ci est à l'hôpital et souhaite la voir une dernière fois.

Au même moment, elle commence à recevoir des photos de son enfance.

Ayant hérité de la maison, elle se doit de retourner dans cette grande bâtisse inquiétante et de là commencer à remonter le fil du temps.

Ce thriller familial se déroule dans un endroit dont on ignore le nom, dans un temps futur mais pas si éloigné. Il parle de la désobéissance civique, de lois iniques, de la délation. Finalement, passé ou futur, ce livre peut devenir terriblement actuel.
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L'injuste destin du Pangolin

Voilà un livre sur un sujet que je m'étais pourtant promis de ne pas lire...le(a) COVID. Nous y pensons déjà tous les jours à chaque instant de notre vie et nous n'avons pas fini d'en entendre parler !

Mais il se trouve que lorsque je suis passée à la médiathèque de mon village, il était tout seul sur le portoir des nouveautés (les autres livres étaient mis en quarantaine les pauvres) et la bibliothécaire m'a dit qu'elle l'avait beaucoup aimé et que le sujet principal n'était pas le virus mais bien autre chose...

Sitôt emprunté, sitôt lu !



Il faut dire que c'est un roman très court (127 pages), facile à lire, écrit par un collectif d'auteur à la manière du jeu inventé par les surréalistes, "cadavre exquis" : un premier auteur commence à écrire l'histoire, les autres la continuent, tout en gardant une cohérence. Le lecteur ne sait pas qui a écrit quoi.

Ce sont tous des auteurs belges qui sont également chroniqueurs ou animateurs de radio. Il y a Adeline Dieudonné, Eric Russon, Jérôme Colin, Myriam Leroy, et Sébastien Ministru. Ils ont écrit l'histoire sous la forme d'un feuilleton quotidien diffusé sur les ondes dans le cadre de l'émission de radio de la Première, "Entrez sans frapper", une émission que je ne connaissais pas.

Les illustrations intérieures représentant le virus sous la forme d'un monstre, ainsi que la couverture, sont signées Arnold Hovart.

Le plus : Les droits d'auteurs et bénéfices de ce livre sont versés à 3 associations : L’Ilot, Cœur SDF et La Plateforme Citoyenne BXLRefugees.





Elle s'appelle Léa, il s'appelle Antoine. Hier, ils ne se connaissaient pas, mais devant les événements de ce printemps 2020, ils ont décidé de se choisir un partenaire sur Tinder pour une dernière nuit. Elle travaille comme caissière en intérim, et attend qu'on l'appelle en renfort, lui est carrossier, et décide de ne plus répondre aux appels de son patron.

La Belgique se confine et tous deux restent ensemble alors que ce n'était pas prévu, qu'ils ne savent rien l'un de l'autre et que la distance de sécurité entre eux n'existe plus.

Dans leur immeuble, la vie continue... c'est la solitude pour certains, les difficultés du quotidien pour les autres, les applaudissements du soir ensemble, pour remercier les soignants et le silence insupportable à certains moments.

Le lecteur découvre peu à peu la vie de ce jeune couple, celle du voisinage mais aussi celle du facteur qui livre non stop des colis et grimpe les étages jusqu'à épuisement. Les gens se croisent, à distance...et une certaine solidarité s'installe peu à peu, doublée le plus souvent de méfiance. Les rapports humains changent.

De temps en temps dans le texte, le décompte quotidien des événements en Belgique recentre le roman sur la triste réalité des jours.

J'avais peur que ce roman soit très lourd à porter. Et bien ce n'est pas le cas du tout.

Il est réaliste et reprend bien la chronologie des événements du printemps dernier.



Les auteurs nous décrivent le sentiment d'incompréhension ressenti face à certaines décisions prises par nos gouvernements, relatent sans complaisance, les incohérences graves et les manquements dans la gestion de la crise sanitaire.

Ils nous parlent à travers les personnages, de notre ressenti quotidien, de cette impression d'étouffer et de manquer de liberté, de la peur de l'autre qui se développe, de l'ennui parfois vécu par certains, de la perte de confiance dans les médias et les médecins devenus trop médiatiques, des difficultés des parents en télétravail, obligés de devenir enseignants pour leurs enfants, de la peur de la contamination (car on ne sait pas d'où elle peut arriver), de l'inquiétude pour les proches, mais aussi des côtés positifs du confinement, comme avoir plus de temps à soi.

Les auteurs se sont centrés sur les ressentis, les situations vécues différemment par chacun, et non pas sur le virus, ce qui donne à ce roman une dimension universelle. C'est un roman qui reste donc profondément proche de l'humain. Il y a de l'humour, des passages émouvants, beaucoup d'humanité et une vision de nos réactions humaines très réalistes, même si elles ne sont pas toutes belles à voir. Le style est léger et plaisant.

Il ne faut pas oublier que le texte a été écrit pour être lu à haute voix à la radio ce qui lui donne beaucoup de rythme et fait que le lecteur ne s'ennuie pas. Il y a également beaucoup de dialogues ce qui rend sa lecture accessible, même aux jeunes lycéens.

Malgré le sujet, j'ai passé un bon moment de lecture. Ce livre permet de prendre du recul par rapport à ce que nous avons tous vécus ou ressentis, différemment certes, mais vécus tout de même, par rapport à ce satané virus qui est toujours là, mais a révélé beaucoup de choses de notre nature humaine au grand jour, ce qu'il ne faudra pas oublier...plus tard.

Merci aux auteurs d'avoir joué le jeu pour nous raconter cette histoire d'amour au temps du confinement.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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L'injuste destin du Pangolin

Alors a-t-on vraiment encore envie d'entendre parler du pangolin ? Pas sûr...



Perso, je l'ai acheté tout d'abord pcq j'ai entendu un extrait à la radio et sur FB lu par Adeline Dieudonné et que les droits et bénéfices du roman sont versés à 3 associations pour les sans-abris et réfugiés et j'aime ces achats participatifs 😉



Nous allons donc revivre jour après jour cette infernale pandémie via l'histoire de Léa, caissière dans un supermarché, et Antoine, carrossier, qui viennent juste de se rencontrer.



On va vivre avec eux l'angoisse, le confinement, la peur du virus mais aussi la peur de l'autre, l'attente des décisions du conseil de sécurité...On va découvrir la face cachée des gens aussi, avec des comportements qui sont humains même si ils sont moches...



Des moments humoristiques aussi avec les achats compulsifs de papier WC, de pâtes, farine et cie.



Mais derrière tout cela il y a tout d'abord l'espoir et puis la VIE, la vie qui continue, malgré tout...



Ce n'est pas un livre complaisant, car il met bien en avant tous les manquements graves que nous avons connus, l'absence de masques, de tests, des décisions qui tombent en fin de soirée après avoir tenu en stress 11 MIO d'habitants...



Mais ce livre est la réalité de ce que nous avons tous vécu, et ne fut-ce que pour avoir une trace de ce que ca a été je dirais que nous devrions tous l'acheter, et en plus on fait une bonne action 😉



J'ai bien aimé en tout cas ce petit recueil qui n'est pas du tout anxiogène rassurez-vous mais plutôt une jolie façon de mettre des mots sur ce qui s'est passé...
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Bissextile

Un temps futur...inquiétant. La Vie est régie par la Loi prévue pour vingt-deux ans et renouvelable tous les dix ans.



Sarah, une quadragénaire mariée et mère d'un enfant. Elle a arrêté toute relation avec sa mère et a perdu son père lorsqu'elle était un très jeune enfant.



Cette mère, violoncelliste mondialement célèbre, lui a toujours manifesté de la froideur au cours de son enfance.



Au seuil de la mort de sa mère, Sarah reçoit la visite d'Elise, domestique de sa mère.



A partir de là, Eric, Eric Russon nous entraîne dans un récit palpitant sans aucun temps mort.



Au-delà de l'intrigue, l'auteur met le doigt sur plusieurs aspects négatifs de notre société inquiétantes pour l'avenir.
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L'injuste destin du Pangolin

Un livre qui vient de chez nous, un petit groupe d'auteurs nous (re)plonge dans les débuts du confinement, les décisions prises par le gouvernement mais aussi le constat des comportements que chacun à pu avoir (la peur de la contamination par exemple). 
L'ennui après quelques semaines, la peur de sortir,…

On suit donc Léa, caissière chez Delhaize, et Antoine, garagiste; ils se rencontrent le soir de l'annonce du confinement. 
Nous allons donc (re)vivre avec. Eux l'angoisse, le confinement, la peur mais aussi l'espoir et la vie.



Un roman très court, facile à lire. diffusée dans l'émission quotidienne « Entrez sans frapper » sur La Première

Une histoire d'amour au temps du confinement.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'injuste destin du Pangolin

Je découvre ce roman en plein octobre 2020 et j'y pense... Vous savez au théâtre l'autre jour, Fabrizio il a demandé au public si l'on savait quelle vague serait la plus meurtrière...

Deuxième vague!

Bingo!



J'ai adoré cet exercice de cadavre exquis entre chacune de vos plumes que je (re)connais toutes pro et qualitatives! Merci! J'aurais adoré faire partie de cet exercice de style, mais d'abord me faire un nom... et puis pourquoi pas? Avec d'autres, développer cette merveilleuse idée que de poétiser ce quotidien mené par le bout du nez par une maladie, apocalyptique!



Mais qui a écrit le 17 avril 2020? Tous les jours sont délectables mais celui-là mélange mort et poésie subtile. Beau. Simplement! 20 avril, une mini nouvelle en soi... tensions tout le long du récit. Et le 5 mai? comme si on y était...

Enfin bref, le pangolin ne crée pas grand chose d'autre qu'un climat tendu... de toutes façons. Alors, l'écriture, elle n'a de cesse d'assouplir le cerveau. C'est juste, c'est fort, c'est bon. Alors ensemble créons, écrivons, aimons, vivons!
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L'injuste destin du Pangolin

Écriture à 5 mains lors du confinement sur l'émission de radio de la Première "Entrez sans frapper". Rédigé à la manière d'un cadavre exquis, c'est un journal sur les évènements que nous venons de vivre. Le confinement et les vies perdues pendant cette période et encore à l'heure actuelle. J'ai beaucoup aimé le style, ce feuilleton quotidien, comme ils l'ont appelé, nous rappelle tout ce qu'il s'est passé et ce qu'il se passera encore. Plusieurs passages m'ont fait réfléchir, ils ont eu les mots justes sur ces mois sombres et sur la gestion de la crise. C'est aussi une histoire d'amour sous fond de Corona.
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L'injuste destin du Pangolin

Bof... très bof !
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