Erica Stevens

Les grottes offraient un bon abri, mais sans clair avertissement d’une attaque imminente, on pouvait facilement se faire piéger entre leurs murs épais. Il y avait beaucoup de chemins pour fuir dans le réseau de tunnels souterrains, et tout autant d’impasses.

Il se figea en savourant sa splendeur. Elle n'était peut-être pas belle, mais elle était la chose la plus magnifique qu'il ait vue depuis des années.

-Ca suffit ! Aboya-t-il, tu préfères mourir plutôt que d'être séparée de ton amant ?
Elle se figea par l'indignation, et le regardait bouche bée.
-Comment oses-tu ? Cracha-t-elle.
Il relâcha violemment sa main avec dégoût en reculant d'un pas.
-Tu ne connais rien de moi ! Rien de ma vie ! Rien sur qui je suis ! Tu es assis là, dans ton palais, où tout t'est servi sur un plateau d'argent, et tu juges ceux qui refusent de se laisser abattre, et de se plier à tes règles, à ton traitement misérable et tes sentences de mort ! Tu n'as aucun droit de me juger !

Il était étrange de penser qu’il allait devoir travailler pour, il était habitué à obtenir tout ce qu’il voulait, quand il le voulait. Il était habitué à voir les femmes se jeter sur lui,  et non le défiant et le refusant constamment. Elle n’était même pas vraiment une femme, pas encore du moins, elle était jeune, et elle avait connu si peu de choses dans sa courte vie.  Mais, elle avait un fort caractère, elle était pétillante et bien plus déterminée et captivante que toutes les femmes qu’il ait jamais connues.

Ça ne fait pas de ce que vous avez fait quelque chose de correct. Vous lui avez pris son travail, sa fierté. Deux mauvaises actions n’en font pas une bonne, ou du moins c’est ce que mon père nous a toujours appris à mes frères et moi.

C’est la loi du plus fort qui règne sur Terre.

Bien qu’elle était loin d’être moche, il ne comprenait toujours pas ce qui l’avait poussé à la réclamer. Il avait vu des femmes bien plus belles qu’elle dans sa longue vie. Elle était trop maigre, sa clavicule ressortait fortement, les os de ses mains étaient clairement visibles. Il préférait ses femmes plus en chair, mais il était clairement visible, dès son arrivée, que sa vie n’était pas aussi  remplie d’abondances et de plaisirs, que celles des femmes auxquelles il était habitué.

Elle commença à trembler, incapable de comprendre l’étrange créature devant elle. Les vampires étaient des monstres, ils détruisaient les humains, les utilisaient et abusaient d’eux avant de les jeter, mais cette créature était un mystère qu’elle n’arrivait pas à percer. Un instant il était dominant, intimidant et menaçant, et le suivant il était comme à ce moment là, presque aimable, et doux, la tenant avec précaution dans ses bras.

“Why are you telling me this ?” she whispered.
His hands was gentle as he gripped her chin. “Because you must know.”
She shook her head in denial. She loved him, she truly did, but now she felt ragged and raw. He had starkly reminded her of things that she didn’t like to recall, reminded her of the fact that, though she had no one to compare him to, there were probably hundreds, if not thousands, that he would be comparing her to. He had also harshly reminded her of the fact that he was a monster, or at least he had the potential to be. He would never harm her, but what would he do to someone else that stood in his way?
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-Il y avait un autre homme avec elle.
Braith laissa échapper un rictus.
-Ah bon, dit-il d’un air hautain.
Combien d’hommes cette petite salope avait-elle dans sa vie ? Spécula-t-il furieusement. Tout d’abord, il y avait eu cet esclave de sang, Max, puis son frère, et maintenant un autre homme mystérieux. Ses poings se serrèrent, il luttait contre la soif de sang qui déferlait en lui. Il avait désespérément envie de planter ses crocs dans quelque chose pour oublier la colère qui rageait en lui.

Les plus chanceux, ceux qui n'étaient pas choisis pour devenir des esclaves de sang, allaient être saignés sur le champ. Leur sang allait être drainé de leur corps contre leur gré, et dans la douleur. Une centaine d'aiguilles distinctes allaient percer leur peau avant qu'ils ne soient enfin tués. Le sang allait être embouteillé pour être utilisé plus tard. Les moins chanceux, les esclaves de sang, allaient être utilisés encore, et encore et encore jusqu'à ce que leurs propriétaires se lassent d'eux et les vendent ou les saignent à blanc.

Bien qu’elle soit plus mince qu’il ne l’aime, il ne pouvait nier sa simple et douce beauté.
Il vit les émotions qui traversèrent son visage. L’espoir, la joie, et le temps d’un instant quelque chose qu’il croyait pouvoir être de l’amour.

Une simple et pure haine. Elle haïssait ce monde de cruauté, haïssait les monstres qui l’avaient créé. Elle haïssait de tout son être. Et elle haïssait le monstre qui lui avait fait ça, la créature qui avait piétiné son cœur, la rendant faible, faisant d’elle la coquille vide de la personne qu’elle avait été. Et à présent, et bien à présent, cette coquille se remplissait à nouveau. Elle se remplissait de tellement de fureur, de rage et de haine, qu’elle pouvait à peine respirer sous leur volcanique explosion.

Les vampires avaient passé beaucoup trop de temps à se cacher et se déplacer furtivement dans l’ombre, effrayés par la mentalité de lynchage des humains. C’est de là que venait le mythe qui disait que les vampires ne pouvaient pas se déplacer à la lumière du jour. C’était totalement faux, ils pouvaient se déplacer le jour, ils avaient simplement préféré chasser la nuit quand il y avait moins de gens dehors, et ceux qui y étaient, étaient souvent des proies plus faciles.

A une époque il y avait des écoles, qu’on apprenait des choses et qu’on était éduqués. Elles n’existent plus, elles font partie de la légende à présent, on en parle en chuchotant avec émerveillement, tout comme on parle de beaucoup d’autres choses. Des choses qu’on avait et qu’on aimait, mais qu’on ne connaîtra plus jamais si votre espèce s’en mêle ! Il y a la loi du plus fort et il y a la cruauté, se sont deux choses différentes.

Elle avait entendu des histoires sur le palais, des contes sur son exquise beauté et sa complexe conception. Elle avait toujours assumé que ce n’était rien de plus que des histoires. Elle n’avait jamais ne serait-ce que rêvé qu’un endroit si incroyablement beau, si somptueux puisse exister, et encore moins qu’elle pourrait un jour marcher en ces lieux. Tout était étincelant et brillant, immense et merveilleux. Il n’y avait pas la moindre saleté ou poussière nulle part, elle n’aperçut même pas de tâches ou de traces de pas sur le sol.