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Critiques de Ernesto Mallo (32)
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La conspiration des médiocres

Ce quatrième et dernier tome des enquêtes de "Perro" Lascano est en fait sa première enquête car nous le retrouvons dans l’Argentine des années 70, tout jeune policier, mais déjà tel que nous le verrons ensuite : intègre, incorruptible, ne lâchant jamais rien, tel un chien tenant un os.



Par contre, notre chien est un solitaire et il ne rejoindra jamais la meute des assassins du Triple A (Alianza Anticomunista Argentina).



Lascano dérange, il gêne, et donc, quoi de plus simple que de le mettre sur l’enquête d’un suicide. Elle est bien bonne… Si on voulait se foutre de sa gueule, c’est loupé car le suicide n’en est pas un, c’est une exécution déguisée.



Le faux suicidé est un Allemand et l’enquête va en déranger plus d’un et certains voudront faire cesser la chasse du chien Lascano à tout prix, lui mettre un collier et une laisse autour du cou afin qu’il arrête de chercher des puces sur les dos qu’il ne faut pas.



À mon avis, je viens de lire le Perro Lascano le plus sordide, le plus glaçant, bref, le plus mieux. Lascano est jeune et nous découvrons avec lui l’Argentine d’Isabel Perón (1974/1976), qui sera déposée par la junte militaire que dirige le général putschiste Jorge Rafael Videla.



Une fois de plus, la résolution du crime est accessoire, de toute façon, l’assassiné était un salopard de la pire espèce, comme tous les autres qui émigrèrent après la Seconde Guerre Mondiale en Argentine, sans que celle-ci ne s’offusque de leur passé (les autres pays non plus, notamment les États-Unis avec les scientifiques nazis).



Et si tout vous semble aller dans un seul sens, méfiez-vous, parce que Mallo n’a pas pour habitude de suivre un chemin tracé mais de bifurquer à un moment donné et de vous emmener sur d’autres chemins, plus escarpés, plus sombres, moins connu…



La résolution de l’enquête devient donc accessoire pour le lecteur car moins importante que l’Histoire dans l’histoire que l’auteur dévoile, se servant de ce crime pour nous la conter.



Dans ce récit, ce qui est le plus glaçant, c’est la traduction du carnet de cet Allemand ainsi que les exactions des hommes de Videla, la corruption, les meurtres, les exécutions, la police infiltrée par les types du Triple A, les tortures, les disparitions des gens qui dérangent ou qui pourraient en dire trop sur un indice d’une scène de crime,…



Du début à la fin, j’ai eu du mal à lâcher le roman tant il était prenant, tant il était poisseux de violence et de sang, tant la chape de plomb pesait sur mes épaules à cause de l’atmosphère que l’auteur a su rendre réaliste puisqu’il nous parlait de ce qu’il avait connu dans son pays.



Comme à son habitude, Ernesto Mallo ne s’embarrasse pas de tirets cadratins ou de guillemets pour ses dialogues qui se retrouvent noté en italique, tout simplement, avec les paroles des protagonistes qui se retrouvent toutes l’une sous l’autre, ce qui est plus facile à déchiffrer que lorsque les dialogues se retrouvent insérés dans la narration normale, comme je l’ai déjà vu.



Pour sa première enquête littéraire, Lascano paraît plus humain que dans les suivants car il est amoureux et donc, différent. La vie lui a déjà réservé bien des tourments, bien des peines, mais elle ne l’a pas encore cassé comme il semblait l’être dans les autres romans. Celui nous expliquera pourquoi.



Un roman noir écrit au vitriol, taillé au scalpel, un roman court mais ultra percutant, sombre, violent. L’auteur ne s’encombre pas de fioritures et va directement à l’essentiel. Du brut de décoffrage qui écorche la gorge et pique aux yeux.



Un Perro Lascano qui ne lâche rien mais qui va payer le prix de son honnêteté. Une enquête retorse où les atmosphères angoissantes du pays sont plus importantes que tout le reste. Il m’a glacé, ce roman noir.


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Un voyou argentin

Le voyou argentin, c'est "Topo" Miranda, braqueur malchanceux. Perro Lascano est un policier peut être pas honnête mais en tout cas le moins malhonnête possible. Suite à une fusillade, tout le monde le croit mort.

Nous sommes juste après la chute de la junte militaire. Le pays est corrompu. En plein chaos. Les anciens militaires essayent de se reconvertir dans des commerces illicites. Les chefs au pouvoir tombent. Et bizarrement, ceux qui veulent faire le ménage doivent parfois savoir jongler avec la loi.



J'ai du mal à dire ce que je pense de ce livre car j'ai eu des ressentis assez contradictoires.

J'ai apprécié l'ambiance de ce roman noir de chez noir. L'atmosphère de confusion et de débrouille est bien restituée (autant que je puisse en juger). J'ai beaucoup aimé les différents personnages, la manière dont l'auteur leur donne vie. Des personnages imparfaits donc attachants. Du moins pour la plupart : j'enlève ici les protagonistes de la dictature ! Des femmes très touchantes, qui doivent faire face aux multiples difficultés du quotidien. Et l'écriture est poétique, parfois contemplative, avec une pincée d'humour.

Le problème est que je n'ai pas été happée par l'intrigue. Trop de petites intrigues multiples, avec peut-être trop de personnages aussi. j'ai eu un peu de mal à ne pas me perdre dans les rue de Buenos-Aires.
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L'aiguille dans la botte de foin

Histoire de ne pas faire comme les autres, c’est après avoir lu Un voyou argentin que je me suis décidé à acheter L’aiguille dans la botte de foin, premier roman consacré au commissaire Perro Lascano. Et de me trouver plongé en pleine dictature militaire en Argentine.



Nous sommes en 1979 et la junte au pouvoir traque les « subversifs », les torture et, bien souvent, les exécute sans autre forme de procès. C’est pour aller sur les lieux de la découverte de deux cadavres de gauchistes qu’est appelé un matin Perro Lascano. Policier intègre qui estime n’avoir plus rien à perdre depuis la mort de sa femme et tenant en bien piètre estime le pouvoir en place, Lascano sait cependant bien qu’il ne pourra qu’enterrer son enquête si ce sont les militaires qui ont tué les deux jeunes gens. Sauf qu’à son arrivée sur les lieux il découvre un troisième cadavre. Plus vieux, tué d’une manière différente, sec quand les deux autres, après une nuit dehors, sont trempés, ce troisième corps a de toute évidence été déposé après. Lascano va donc mener son enquête avec opiniâtreté même s’il sait que si ce cadavre a atterri là, ce ne peut être un simple coup du hasard mais bien que, d’une manière ou d’une autre, des militaires sont impliqués dans l’affaire.



Étonnant roman que cette Aiguille dans la botte de foin, où la dictature argentine ne semble d’abord être qu’une trame de fond à l’enquête de Lascano et où, en fin de compte, l’enquête se fond dans la trame en même temps que chaque chapitre, point de vue d’un personnage différent, nous enfonce un peu plus dans l’intimité de ces personnages pour nous montrer à quel point la folie de la junte au pouvoir s’est peu à peu diffusée dans chaque couche de la société avec des résultats divers : paranoïa, résistance désespérée, sentiment d’impunité…

Ernesto Mallo, en dressant cette galerie de portraits de salauds plus ou moins ordinaires et de résistants plus souvent passifs qu’actifs évite la caricature, montre la part d’humanité de chacun – une humanité pas toujours belle à voir – et, comme il le fera dans Un voyou argentin, nous livre aussi de très beaux portraits de femmes, présentes ou absentes.



D’une écriture fluide et volontiers poétique, L’aiguille dans la botte de foin déroule ainsi son intrigue dont on appréhende la fin immuable. Le lecteur se trouve vite accroché par les personnages, par cette enquête trop facile qui place l’attachant Lascano en première ligne et par cette capacité d’Ernesto Mallo à nous montrer sans fioritures, au détour d’une page, toute la violence glaçante du quotidien de l’Argentine de la junte. Une vraie réussite.


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Buenos Aires noir

Recueil de nouvelles dédiées à la capitale argentine - chacune se passe dans un quartier en particulier -, Buenos Aires Noir expose, en 14 textes d'auteur.e.s différent.e.s, toutes les facettes du polar noir, tantôt terriblement glauque et violent, tantôt plus léger, plus humoristique, mais non moins aigre, tantôt enfin tout simplement sombre.



Dans la majorité des cas, les histoires nous sont contées avec une grande réussite, mariant parfaitement et le genre bref, et le genre noir, pour décrire au mieux les travers de la société argentine, qui mènent parfois au crime.



Je continue donc ma découverte des nouvelles noires proposées par les éditions Asphalte sous peu, ayant encore un certain nombre de recueils en stock dans ma PAL.
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L'aiguille dans la botte de foin

Dans les années septante (70), il ne faisait pas bon être en Argentine… À tout moment, vous pouviez vous faire arrêter, torturer, abattre, violenter… Plus, si affinités.



Encore moins facile d’être un flic intègre dans cette Argentine corrompue, dans cette ville de Buenos Aire gangrenée par la dictature et la junte militaire.



Le commissaire Perro Lascano crève de douleur : sa femme Marisa est décédée et il traine son cafard, son ennui, voit la nuit le fantôme de la femme qu’il aimait.



Le pays crève, le pays a mal, les gens n’osent rien dire, il ne fait pas bon être de Gauche là-bas, il ne fait même pas bon d’avoir des idées.



La preuve, au sujet des trois morts : Lascano sait que les deux tués d’une balle dans la tête, c’est l’armée, on n’enquête pas là-dessus ! Mais l’autre, là, le mec tué d’une balle dans le ventre, c’est pas un coup des militaires…



Au travers de plusieurs personnages, l’auteur nous plonge dans l’Argentine qui n’est pas celle des cartes postales, dans un pays où des tas de gens disparaissent pour un oui ou pour un non, où tout est corrompu, où l’on ne peut faire confiance à presque personne car les gens intègre, il y en a peu.



Les personnages sont au bout du rouleau, abîmés, usés, sympas (Lascano), drôles et honnêtes (le médecin légiste Fuseli), jaloux, ambitieux, avides, cupides, frustrés, corrompus, salauds (Giribaldi & Amancio), pourris ou cupide (Horatio & Biterman)…



Et tout est bon pour arriver à ses fins, que ce soit le vol, les meurtres, ou étouffer l’affaire du commissaire Lascano.



Sans devoir en faire des tonnes, Ernesto Mallo nous brosse leurs portraits en quelques paragraphes, résumant ainsi leurs passés qui donna naissance à leurs caractères et qui ont contribué aux actes commis par eux.



L’enquête est aussi un bon prétexte pour l’auteur de nous en apprendre plus sur cette période noire des années 70 (on est en 79) qui laissera des cicatrices dans le pays et des gens qui chient dans leur froc en voyant des bérets verts ou des képis de flics.



Par contre, je ne sais pas si c’est une maladie chez les auteurs sud-américains, mais Ernesto Mallo fait la même chose qu’Edyr Augusto avec ses dialogues : pas de tirets cadratins devant les phrases, pas de guillemets, le dialogue brut, avec les phrases l’une à la suite de l’autre.



Mais ici, c’était plus clair que chez Edyr Augusto car il y avait un espace avant les dialogues et ils étaient en italiques, et sans descriptions dedans, ce qui a rendu la lecture plus facile que dans « Pssica ».



Une lecture d’où l’on sort groggy car tout est sombre, sordide, malsain, morbide, dangereux. Mais j’aimerais retrouver mon flic intègre dans une autre de ses aventures parce que j’ai apprécié Lascano et son mal-être qu’il noyait dans le travail ou lieu de le noyer dans l’alcool.



Bref, rien de joyeux dans ce polar noir de chez noir, sans sucre, sans édulcorants, sombre, cynique,… En fait, il raconte la vérité, et c’est ça qui fait encore plus mal car la fiction sera toujours en de-ça de la réalité.



♫ Don’t cry for me Argentina ♪

♪ The truth is I never left you

♪ All through my wild days ♫

♪ My mad existence ♫

♪ I kept my promise ♪

♪ Don’t keep your distance ♫


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L'aiguille dans la botte de foin

Le commissaire Lascano reçoit un appel tôt le matin : deux cadavres ont été découverts par un camionneur sur une route peu fréquentée bordant la rivière Riachuelo au sud de Buenos Aires. Nous sommes en 1979, en pleine dictature militaire, synonyme d’arrestations, de torture et souvent d’exécution pour des milliers de citoyens soupçonnés de sympathies avec la gauche...



Dans ce contexte tendu, Lascano sait qu’il doit opérer avec précaution, lui qui n’est pas particulièrement politisé ; ce qui ne l’empêche pas de travailler avec un maximum d’intégrité. Quand il arrive au bord du fleuve, un brouillard matinal épais estompe le paysage. Malgré sa prudence, il évite in extremis d’écraser les cadavres, déposés à même l’asphalte.



Pourtant, ce ne sont pas deux macchabées qui sont couchés devant lui, mais trois ! Et, manifestement, l’âge, l’habillement et le type de blessure révèlent d’emblée une chose : les deux « premiers » défunts dans la vingtaine, n’ont probablement pas été tués dans les mêmes circonstances que le solide quinquagénaire qui les accompagne vers l’au-delà.



En débutant son récit avec cette scène de crime relativement banale, Ernesto Mallo nous entraîne dans un monde kafkaïen où plusieurs réalités parallèles s’entremêlent avant de se heurter avec violence. Avec beaucoup de subtilité, l’auteur argentin (né en 1948) laisse transparaître le climat délétère qui régnait à l’époque des colonels en Argentine. Voyez plutôt.



Alors que Lascano arrête un proxénète qui met des filles de 16 ans sur le trottoir, il est contraint de relâcher immédiatement deux clients appartenant aux forces armées. Uniquement le maquereau et ses « collaboratrices » seront inquiétés.



Par contre, le lendemain matin aux aurores, à quelques centaines de mètres de son domicile, un escadron de l’armée prend violemment d’assaut un appartement hébergeant des militants « gauchistes » sans défense.



Seule une jeune femme en sortira indemne parce qu’elle réussit à s’enfuir par les toits. Les autres seront emmenés vers une destination inconnue, autrement dit un centre de torture. Pour couronner le tout, le logement sera ensuite consciencieusement pillé par des conscrits qui effectueront le « déménagement » avec un camion militaire. Naturellement, la police ferme les yeux.



Même si, par mon travail, j’ai largement entendu parler des ravages causés par les juntes militaires latino-américaines durant les décennies 1970-1980, jamais je n’avais lu le moindre témoignage direct de ces temps pour le moins sombres. C’est désormais chose faite avec ce très beau roman qui, on l’aura compris, va bien au-delà du simple « fait policier » pour nous immerger dans une réalité historique peu reluisante sans doute méconnue de beaucoup d’Européens.



Ernesto Mallo constitue une découverte inespérée et je compte bien poursuivre sans attendre l’exploration de son œuvre.
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L'aiguille dans la botte de foin

L'action met un peu de temps à se mettre en place, le temps de découvrir tous les personnages, qui sont nombreux : tout d'abord Perro (c'est un surnom) Lascano est policier.

L'action se passe en Argentine dans les années 70. La dictature règne et ce n'est pas rare de voir des jeunes embarqués de force par la police au détour d'une rue, des bébés sont retirés à leur mère que l'on assassine ensuite.

Perro enquête sur la mort de trois personnes qui sont retrouvées au même endroit mais qui n'ont aucun point commun : un jeune couple manifestement exécuté (par la police?) et un homme assassiné d'une balle dans le ventre.



En parallèle de l'enquête de Perro, nous allons suivre le parcours d'un des sbires de la police politique, d'un jeune homme aux mobiles multiples et troubles, d'une femme en mal d'enfants ...



L'enquête est bien présente mais c'est l'histoire secondaire de la rencontre de Perro et d'une jeune femme ressemblant énormément à sa femme disparue qui m'a le plus captivée...

La fin s'accélère et fait se demander s'il y aura une suite ...



En tout cas c'est un livre qui m'a convaincue en dehors d'une certaine difficulté à lire les dialogues qui sont présentés en « vrac » sans aucune ponctuation.
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Un voyou argentin

— Non, Perro Lacano n’est pas mort ! Tu as vu son hommage chez Jean-Pierre Foucault ? Non ? Alors Perro Lascano n’est pas mort ! (voix d’Alain Chabat imitant Jacques Martin).



Argentine, années 80, rien de brillant, la corruption règne en maître, les plupart des flics sont des ripoux de première classe, les banquiers sont des voleurs et les politiciens aussi, sans parler de l’armée, coupable de bien des disparitions et des morts.



Là où il y a Gégène, il y a du plaisir, vous dirons les tortionnaires.



Dans le précédent volume, j’avais laissé le commissaire intègre Perro Lascano, se vidant de son sang sur le trottoir et je le retrouve donc vivant, mais mal en point, soigné par une jolie infirmière non conventionnée, payée par le supérieur de Lascano.



Si j’ai toujours apprécié les descriptions au vitriol d’une Argentine qui tente de sortir de la dictature pour se diriger vers une démocratie, j’ai un peu perdu pied dans toutes les petites affaires qui émaillent ce roman que l’on pourrait dire choral.



Entre Topo Miranda, braqueur tout juste sorti de prison et tentant de se refaire une santé financière pendant que Perro Lascano, perdant son bienfaiteur, se voit menacer de mort et obliger de jouer sur du velours pour retrouver les braqueurs de la banque, aidé en cela par le procureur Pereyra qui lui aussi voudrait bien faire tomber Giribaldi, militaire responsable de la mort de l’usurier dans le premier tome…



Je vous avoue que j’ai eu l’impression que tout cela était un peu confus, mélangé, brouillon. Il faudra assez bien de pages pour que tout cela présente une certaine cohérence.



La chose la plus pire, ce sont les dialogues. Je l’avais déjà souligné dans ma chronique de "L’aiguille dans la botte de foin" , les dialogues se présentent sous la forme de textes bruts, sans tirets cadratins, sans guillemets, le tout balancé en bloc (et en italique) et à vous de suivre pour savoir qui dit quoi.



Bon, après quelques dialogues de la sorte, on arrive à s’en sortir, on comprend qui parle, mais ça reste tout de même assez complexe. On aurait envie de dire que les tirets cadratins n’ont pas été inventé pour les chiens. Sachant que « Perro » veut dire chien en espagnol…



Dans ce roman noir, Perro est toujours commissaire, mais il n’exerce plus, trop de poulets veulent lui faire la peau, et au final, il y aura plus d’honneur dans le voleur Topo Miranda que dans les policiers, qu’ils soient simples flics ou haut gradés.



Un roman noir toujours aussi caustique dans sa description de l’Argentine des années 80, parlant de corruption, de tortures, de disparitions d’opposants, de junte militaire, de magouilleurs assassinés par plus magouilleurs qu’eux, d’enlèvements d’enfants, de pauvres obligés de voler pour survivre, mais avec une intrigue fort brouillonne au départ et qui en partant dans tous les sens, pourrait perdre quelques lecteurs en chemin.



Heureusement que j’avais une carte détaillée et des petits cailloux car malgré toutes les fois où je me suis égarée, j’ai toujours réussi à retrouver mon chemin et à terminer mon périple en suivant la silhouette longiligne de Perro Lascano.


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Un voyou argentin

Une fois n’est pas coutume, j’attrape au vol un auteur dont le ou les romans précédents m’avaient échappés. Aujourd’hui, donc, c’est au tour d’Ernesto Mallo dont je n’avais pas vu passer L’Aiguille dans la botte de foin, publié en France en 2009. Peut-être donc certains éléments me manquent-ils pour saisir complètement l’histoire et quelques détails même si, dans l’ensemble, les rappels faits dans Un voyou argentin par l’auteur à propos de son roman précédent semblent assez clairs.



L’officier de police Perro Lascano revient donc ici littéralement d’entre les morts dans une Argentine du début des années 1980 à peine sortie de la dictature où la jeune démocratie peine encore à se frayer un chemin. C’est dans cette période trouble, dans une Buenos Aires où le passé traine à chaque coin de rue, que Lascano tente de mettre la main à la fois sur Topo Miranda, braqueur de banque, et son amour disparu, Eva, tandis qu’un jeune procureur déterminé qui compte aussi sur son aide voudrait faire tomber quelques anciens membres de la junte.



Roman choral tant du fait de l’utilisation d’un nombre assez important de protagonistes que de la variété des thèmes abordés, Un voyou argentin condense mille histoires en un peu plus de deux cents pages. Les périodes de transition démocratiques dans des pays qui s’extraient de la dictature sont en effet propices au développement de ce genres d’intrigues mêlant les destinées personnelles parfois fulgurantes à la lente mise en place d’un processus où l’idéalisme et les grands principes côtoient désir de revanche, débrouille face à une situation économique compliquée et amnésie volontaire.

De fait, Lascano semble évoluer dans un pays qui, malgré les purges et les commissions d’enquêtes, avance lentement mais sûrement vers l’amnistie de bourreaux dont on ne peut pas définitivement se débarrasser, et vers l’oubli. Et, en fin de compte, son retour apparaît presqu’aussi embarrassant pour ses adversaires que pour ses alliés. Son combat contre les militaires et sa nouvelle enquête clandestine ravivent en effet des souvenirs douloureux que personne, si ce n’est le procureur Pereyra, n’a envie de regarder en face. Ainsi pense Fuseli, l’ami de Lascano qui a fuit au Brésil :



« Ici c’est la vie, tandis que Buenos Aires n’est plus pour lui, et pour beaucoup d’autres, qu’un endroit imprégné, contaminé par l’horreur et la mort. C’est là-bas qu’est enterré son fils, une blessure incurable. C’est aussi là-bas qu’est resté Lascano, son grand ami, en plein milieu de la rue, descendu par un groupe d’intervention comme un chien. Sur les pavés doivent encore résonner les cris de ceux qu’on a torturés, de ceux qu’on a exécutés, des jeunes gens qu’on a balancé à la mer depuis un avion ainsi que les pleurs des pères, des mères, des amis, des amants à qui ils manqueront à jamais. Rentrer. Pour y retrouver qui ? Et avec qui ? Les assassins courent toujours les rues et se portent à merveille. Quand il repense à sa ville, il imagine un endroit où la nuit est définitivement tombée, et il ressent une drôle d’impression chaque fois qu’il se remémore son nom : Buenos Aires. »



À côté des destinés des hommes que l’on croise ici : Lascano, Pereyra, Miranda, Fuseli, Giribaldi l’ancien militaire, se dessinent aussi en creux de magnifiques portraits de femmes. Compagnes, mères ou maîtresses, elles semblent vouloir définitivement se tourner vers l’avenir, vers la vie, sans pour autant oublier le passé. Là où les hommes suivent un destin qu’ils estiment tracé, elles cherchent, elles, à bouleverser ce destin, à le prendre en main.

Roman sur l’oubli – sa nécessité comme son impossibilité –, sur la fidélité aux hommes comme aux idéaux, sur un pays qui veut changer tout en restant le même ; le tout sur un mode onirique, noir et incisif, Un voyou argentin est incontestablement un bien bel ouvrage et Ernesto Mallo un auteur qui gagne à être connu.


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Buenos Aires noir

Une anthologie de nouvelles noires écrites par des auteurs vivant à Buenos Aires, donnant à voir leur ville, des cités dortoirs aux quartiers chics, en passant par les bidonvilles.



La collection «Asphalte Noir» fait escale dans la capitale argentine ! Ernesto Mallo et treize auteurs portègnes vous montrent son côté obscur et méconnu, des cités dortoirs aux quartiers chics, des repaires de la jeunesse aux villas miserias (bidonvilles), de l'ultra-centre grouillant d'activité aux confins de la banlieue, à la rencontre des trois millions d'habitants que compte la deuxième plus grande ville de l'Amérique latine. «Ville de contrastes et de contradictions, constamment au bord du chaos, Buenos Aires vous fait chavirer le coeur par son désordre et sa violence, sa circulation anarchique, sans règles ni ordre, où règnent l'insulte facile et le bruit assourdissant des pots d'échappement, des klaxons et des esclandres.»

Une ballade enchanteresse dans un pays incroyable et incroyablement parfait pour le noir !
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L'aiguille dans la botte de foin

Premier tome d’une série mettant en scène Perro Lascano, policier argentin. Dis ainsi, cela paraît épouvantablement simple : « tiens, un polar argentin ! » Sauf que je connaissais Ernesto Mallo pour avoir préfacé « Buenos aires noir », un recueil de nouvelles qui donne une vision très sombre de l’Argentine. Quand je lis ce roman, je me dis que l’auteur, en préfaçant ce recueil, est resté fidèle à sa ligne de conduite – ou d’écriture, comme vous voudrez.

Nous sommes en 1979, et les choses sont en train de bouger. Non, elles ne bougent pas timidement, l’on est plutôt en pleine guérilla (c’est du moins ce que disent les autorités pas du tout corrompues, n’est-ce pas ?), arrestation et exécution arbitraire se succèdent, et l’on sait, l’on se tait. Ainsi, quand deux jeunes adultes sont retrouvés, le crâne explosé, Lascano sait bien qu’enquêter est inutile puisque c’est l’armée qui est derrière leur mort. Par contre, le troisième corps ne correspond pas à ce mode d’exécution donc il devrait y avoir une enquête en bonne et due forme. Devrait, parce que cela n’intéresse personne, sauf Lascano et Fuseli, deux hommes intègres dans un système judiciaire qui ne l’est pas vraiment. Deux hommes qui n’ont rien ou plus rien à perdre. Ce n’est pas que, selon la formule consacrée, Lascano peine à se remettre de la mort de sa femme, non, c’est qu’il vit complètement avec sa femme, morte, son souvenir, son fantôme, tout ce que vous voudrez, jusqu’à ce qu’il fasse une rencontre qui l’entraîne toujours plus loin dans la voie de l’intégrité, même si cela semble incroyable, dans cette Argentine des années 70 finissantes.



Est-ce un trait caractéristique de la littérature argentine ou un fait de traduction ? Les dialogues nous sont livrés de manière compacte, sans guillemets, sans tirets, sans que l’on sache vraiment quand l’on change d’interlocuteurs, ce qui demande une vraie gymnastique intellectuelle pour les suivre de bout en bout.

Lascano d’un côté, major Giribaldi de l’autre – un homme prêt à tout, sûr de ses choix, âpre aux gains et à la répression, n’ayant guère qu’un seul moyen pour parvenir à ses fins. Son seul point faible, celui sur lequel il ne peut pas utiliser ses méthodes préférées, c’est sa femme, qu’il ne comprend pas. Grâce à elle, la religion entre dans ce roman, la religion, les prêtres, et les accommodements qui permettent de laisser faire, laisser tuer en toute impunité : un bel exercice de casuistique.
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Buenos Aires noir

Je ne suis pas très fan du genre nouvelle. Cependant, pour le mois espagnol, j’ai tenté le coup avec la lecture de ce recueil entièrement consacré à Buenos Aires. Techniquement, il comporte trois parties : Amour, Infidélités et Crimes imparfaits. Les deux premières parties contiennent trois nouvelles chacune, la dernière sept. Je dois dire que la première nouvelle m’a un peu rebuté, elle n’est pas la meilleure du recueil, elle m’a semblé même plutôt banale. Heureusement, les deux autres nouvelles de la première partie sont bien meilleure, surtout « Trois pièces avec patio », qui évoquent la dictature, les disparus, et les efforts que doivent accomplir leurs proches pour tenter de les retrouver et, qui sait ? de les sauver.

Pour la deuxième partie, c’est « Orange, c’est joli comme couleur » que je retiens. Cette nouvelle a des accents Hitchcockiens, et pas seulement. L’héroïne et sa détermination, si habillement campée en quelques pages, font tout le prix de cet écrit.

J’ai eu plus de mal à trouver, dans la troisième partie, une nouvelle qui me séduise complètement. Il manquait toujours quelque chose pour me plaire, comme le dénouement de « La part du lion », un peu trop prévisible à mon goût. Une exception, cependant : « ça brûle », qui exploite parfaitement la thématique induite par le titre, du plus futile au plus tragique. Ces sept nouvelles nous donnent une vision très noire de l’Argentine, entre corruption, prostitution presque institutionnalisée, trafic, racisme ordinaire, absence de justice et solitude. Note : pour obtenir de l’aide, il faut aussi en demander, et s’adresser à la bonne personne.

Un recueil de nouvelles qui donne envie de découvrir d’autres oeuvres de ces auteurs.
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La conspiration des médiocres

Quatre ans après Les hommes t’ont fait du mal, on retrouve enfin Perro Lascano, le flic trop intègre d’Ernesto Mallo. Mais c’est un jeune Lascano que l’on a là. On est dans les années 1974-1975, au moment où, sous le gouvernement d’Isabel Perón, se mettent en place sous l’autorité du ministre José Lopez Rega les escadrons de la mort de l’Alianza Anticomunista Argentina (Triple A). Si la police est un lieu privilégié de la Triple A, qui essaime dans tous les services, Lascano, toujours solitaire et attaché à suivre scrupuleusement les règles, engagé en fait dans une sorte de résistance passive, ne rejoint pas la meute. Et celle-ci se méfie donc de ce policier trop droit. C’est pourquoi on lui confie un dossier a priori peu sensible : le suicide d’un vieil allemand. Sauf que, bien entendu, il ne s’agit pas d’un suicide, et que Lascano s’avise rapidement que la victime est un ancien nazi qui a peut-être eu maille à partir avec ses anciens amis installés en Argentine. Ce faisant, il soulève petit à petit des éléments embarrassant pour sa hiérarchie, au risque de devenir lui-même une cible pour les escadrons de la mort de la Triple A.

En revenant ainsi aux années de jeunesse de Lascano – qui sont par ailleurs aussi les siennes – Ernesto Mallo met au premier plan la terreur qui règne sous le régime péroniste, dans la droite ligne de la période de la dictature militaire qui l’a précédé et amenée à durée ensuite sous la junte. Tout cela apparaissait en filigrane et participait de la tension du premier volume de la série mettant en scène Lascano, L’aiguille dans la botte de foin. C’est ici prégnant et, grâce à l’histoire qui se noue entre le policier et Marisa, la traductrice qui l’aide à déchiffrer les carnets de la victime, Mallo arrive avec talent à créer une atmosphère ambivalente, partagée entre la conscience d’un danger permanent, d’une chappe de plomb en train de tomber, et l’illusion à travers cette romance de la possibilité de vivre une vie normale. C’est bien entendu un mirage et la réalité ne tardera pas à se dévoiler dans sa pleine cruauté.

On a beau s’y attendre, on se fait toujours prendre à contrepied par les romans d’Ernesto Mallo. Cela part toujours d’une intrigue policière qui semble cousue de fil blanc, puis l’atmosphère, la tension, se mettent en place par petites touches avant que l’on bascule dans tout autre chose ; dans la tourmente des sentiments de Lascano, dans sa confrontation avec les médiocres du titres – ici donc ces policiers à la solde de Lopez Rega – dans une dernière partie étouffante enfin, et d’une rare violence. On se fait une fois encore prendre au piège et on en est heureux tant ce que nous dit Mallo de l’histoire de son pays, de la mécanique des régimes autoritaires est bien amené, sans démonstration inutile, en collant au plus près à l’intimité de ses personnages.


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L'aiguille dans la botte de foin

L’aiguille dans la botte de foin de Ernesto Mallo, qui signe le début d’une série policière (prometteuse).

Ce pays au passé mouvementé et tourmenté nous attire et nous fascine.

Et il est encore question ici de la dictature des années 70-80 et des bébés volés.

Sur cette toile de fond historique, l’argentin Ernesto Mallo nous peint un polar plutôt bien fichu, dans les tons bien noirs, ça va de soi.

Par un froid matin d’hiver, le commissaire Perro Lascano est appelé sur un terrain vague pour deux cadavres, deux subversifs, la tête criblée de balles (on apprendra plus tard pourquoi les milices semblent gaspiller ainsi leurs munitions) : jusque là rien de bien nouveau sous le soleil argentin, c’est la routine de la justice expéditive de cet état policier. Inutile d’investiguer, mieux vaut classer le dossier.

Sauf que sur place, Perro découvre un troisième cadavre qui n’a rien à voir avec ceux des deux jeunes gauchistes.

Chapitre après chapitre on fait la connaissance de toute une galerie de personnages qui souffrent ou profitent, c’est selon, du climat délétère dans lequel la junte a plongé Buenos Aires.

Au centre de la galerie de portraits, le commissaire Lascano erre comme une âme en peine.

En peine de sa dulcinée Marisa, disparue beaucoup trop tôt et qui revient le hanter, de jour comme de nuit. Si bien qu’Ernesto Mallo parvient même à nous faire croire aux fantômes.

Au fil de l’écriture très maîtrisée d’Ernesto Mallo (une écriture qui rappelle le style des bons vieux polars noirs), l’enquête de Lascano avance très lentement mais l’inspecteur se montre aussi obstiné qu’un chien (d’où son surnom : Perro) et finira, en même temps que nous, par connecter les différents personnages croisés en chemin … pour une fin déroutante et désespérée, on est en Argentine.

Est-ce une Amérique du Sud désabusée qui veut cela ? L’ambiance dépeinte par Ernesto Mallo rappelle un peu (l’humour en moins, on est en Argentine) celle du chilien Ramón Díaz Eterovic et des enquêtes de don Heredia à Santiago.

Mais on est en Argentine, en pleine dictature et le regard d’Ernesto Mallo est encore plus sombre, plus désespéré que celui du chilien.

En dépit de cette noirceur, la belle écriture de l’auteur fait qu’on a quand même hâte de repartir à Buenos Aires pour une nouvelle enquête aux côtés de Perro Lascano (ce sera Un voyou argentin, déjà paru en français).

Pour celles et ceux qui aiment les polars sur fond historique.


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L'aiguille dans la botte de foin

j'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune sur les polars qui se déroulent à Buenos Aires. Ce livre nous plonge dans l'enfer quotidien des gens vivant à Buenos Aires pendant la dictature. On passe des problèmes des juifs, à ceux des opposants, aux enlèvements de bébés de mères jeunes, bien portantes et blondes, les rafles, la police officielle, celle non officielle, la corruption, bref un vrai enfer. Un endroit où les personnes honnêtes même représentant la loi ne sont en sécurité nulle part. Après un départ un peu long où j'ai eu du mal à me retrouver au milieu des personnages, j'ai enfin pu trouver un sens à l'intrigue vers le milieu du livre et je l'ai fini d'une traite. Un gros sentiment de malaise à la fin du livre qui m'a permis de découvrir que l'horreur n'était pas qu'ici avec les nazis pendant la dernière guerre. Je ne sais pas si je relirai un livre de cet auteur...
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L'aiguille dans la botte de foin

A Buenos Aires, à la fin des années 1970, dans l'Argentine aux mains de la dictature et des militaires. Lascani, dit Perro (le chien) est un officier de police intègre, qui ne cède pas à la corruption. Il est très affecté par la mort de sa femme, qui envahit littéralement sa vie quotidienne. Un jour, enfin, plutôt, un matin tôt, un camionneur a signalé la présence de deux cadavres, un jeune homme et une jeune fille, visiblement exécutés d'une balle dans la tête. Mais en arrrivant sur place, il trouve aussi un troisième cadavre, celui d'un homme bedonnant, d'un certain âge et visiblement mort d'une balle dans le ventre. S'il ne peut rien pour les deux premiers, les militaires étant tout puissant, il décide de résoudre le troisième. Ce qui revient à chercher une aiguille dans une botte de foin (le titre du livre utilise des articles définis), à croiser un médecin légiste intègre aussi, Fuseli, un policier pourri qui vient de voler pour lui un bébé tout juste né d'une mère qui fut exécutée just après la naissance (et que sa femme a du mal à accepter), un prêteur sur gage juif, un gérant de bordel clandestin, une jeune femme poursuivie par les flics corrompus, un juge louche...



J'ai adoré ce livre à l'écriture très agrable. La collection Rivages noirs est vraiment une collection à part dans le monde du polar, ils ont le chic pour découvrir de petites pépites, où l'intrigue policière n'est souvent qu'un prétexte à une étude sociale ou une écriture très différente de ce que l'on croise dans ce genre.
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Buenos Aires noir

Si certaines nouvelles pourront êtres oubliées, d’autres sont excellentes et marqueront les esprits, à l’instar de Trois pièces dans un patio d’Elsa Osorio — la seule qui évoque la dictature et ses disparus. J’ai particulièrement apprécié, avec l’envie de découvrir dans une traduction française les autres œuvres de leurs autrices, Orange ,c’est joli comme couleur de Verónica Abdala, L’homme qui se tait d’Inés Fernández Moreno, et Onzième étage de Gabriela Cabezón Cámara.
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L'aiguille dans la botte de foin

Polar qui pourrait être cryptique et obscur et qui reste très lisible. Évocation saisissante de la dictature finissante.
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L'aiguille dans la botte de foin

Un matin, alors qu'il vient juste de quitter son domicile, le commissaire Lascano est contacté par radio par le département de la police : un camionneur a découvert deux cadavres. Alors qu'il arrive à l'endroit indiqué il croise un véhicule qui quitte précipitamment le chemin. Arrivé sur place, il constate qu'il n'y a pas deux cadavres mais trois. Si deux des corps ont la tête éclatée par balles signe d'une exécution par la junte militaire, le troisième corps ne présente pas les mêmes caractéristiques, et de plus il est encore sec alors que la pluie n'a cessé de tomber.



Dans ce premier tome de la série, c'est plus le climat dans lequel l'enquête va se dérouler qui est mis en avant que l'enquête elle m^me car dés le début du roman le lecteur connaît rapidement ce qui s'est passé. L'auteur nous dépeint une Argentine des années 70 sou dictature où les riches ou du moins ceux qui ont des appuis peuvent tout ce permettre. C'est dans une ambiance très sombre où les vols d'enfants, les exécutions sommaires des subversifs, les communistes, sont journaliers, et que la junte militaire à tous les droits que le lecteur va naviguer aux côtés du policier.



L'enquête en elle même occupe peu de place, elle consiste uniquement en deux ou trois interrogatoires de proches de la victime ou de ses clients. Le policier a plus de soupçons que de preuves véritables. L'auteur met surtout en avant les difficultés rencontrées par le policier dans ce climat si particulier. Il nous dépeint également le quotidien du policier, qui a perdu son épouse, en dehors de son métier. Sa vie personnelle occupe peut être un tantinet importante par rapport à l'enquête.



Les personnages qu'ils soient sympathiques comme le commissaire ou bien cupides ou corrompus l'auteur nous les dépeints riches en couleurs.



Le style de l'auteur est sobre, et par moments il se veut poétique ce qui a pour effet de le rehausser par rapport à la noirceur générale qui s'en dégage. Par contre les dialogues sont écrits de manière compacte, sans tirets lorsque l'on change d'interlocuteurs ce occasionne des difficultés au lecteur pour comprendre qui parle.



Plus qu'un policier l'auteur nous livre un très bon roman noir à la fois sombre et cynique.








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Les hommes t'ont fait du mal

La suite des aventures de Perro Lascano, plus désabusé que jamais. Un livre plus noir que les précédents, avec comme toujours des dialogues étranges et des histoires du milieu de la pègre dans laquelle Lascano évolue comme un poisson dans l'eau. Un auteur de qualité, qui publie trop peu.

Il faut absolument découvrir cet argentin et son Perro. «Perro» (Le chien) Lascano a été officier de police à buenos aires. Il a étébun policier intègre, position difficile à tenir dans l'argentine de la dictature. Profondément affecté par la mort de sa femme, il s'est réfugié dans le travail. Aujourd'hui il est revenu de tout !

L'écriture de m

Mallo, tranchante comme celle des meilleurs romans hard-boiled, et parfois étonnamment poétique, nous plonge dans le quotidien de buenos aires sous la dictature. Si la critique sociale et politique est omniprésente, il se dégage de ce livre un indéfinissable esprit argentin qui en fait tout le sel.
Lien : https://collectifpolar.com
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