Errol Sabatini

On a tous le souvenir de ces petits biscuits chauds, tout juste sortis du four. Ce sont des délices à la simplicité magique, ceux qu’on savoure le temps d’une pause, qui guérissent la timidité en créant des liens humains indéfectibles.

Cette écriture est empreinte de cette simplicité, qui a l’odeur de la jeunesse. Elle fourmille de ces petits détails et anecdotes d'une incroyable justesse, de ces petits apartés exquis qu'on a envie de retenir. Parfois, l'auteur joue avec les mots et parvient à créer l'illusion et la surprise. Mais jamais, il ne perd la concision de son phrasé, proche de la nouvelle. Fluide et imagé, son récit emporte.

On est happé chapitre après chapitre, tous très courts, avec l'histoire incroyable des maisons englouties et du moulin abandonné et hanté, de ses habitants aux traits si marqués, si réels. Et derrière ce paysage, souvent décrit par les mots innocents d'un enfant, on sent qu’arrive une légère brume, celles de visions noires sur l'avenir.

En effet une femme de la ville vient d’arriver. Elle est médium. Bien que douce et humaine, on sent que tout peut se produire, jusqu'au pire. Quel suspens ! Quelques événements incroyables surviennent. Mais le fantastique, merveilleusement dosé, ne vient pas empiéter sur l’histoire qui reste fondamentalement humaine. Elle touche les relations qui se nouent entre la jeune médium et un enfant désorienté.

Ce récit vous balade, joue avec les sentiments, les peurs et les espoirs. Quant à la fin, vraiment surprenante, elle a cette capacité à donner une épaisseur supplémentaire aux personnages.

Surtout, ne passez pas à côté de ce roman. Une chose est certaine, moi, je relirai ce livre.


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