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Critiques de Eugen Uricaru (6)
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La soumission

Déportée dans un camp de travail en Sibérie, un Goulag, Petra Maier n'a pas dix- huit ans lorsqu'elle arrêtée, en 1944.

Mais elle sait que si elle tombe enceinte, (elle l'apprend quelques mois après sa déportation), on l'a renverra chez elle, en Roumanie.

Comment faire quand il n'y a aucun homme à proximité et que cette surveillance forcenée ne se relâche jamais ?



Le "miracle" se produit au prix de la vie d'un homme ....



Elle retrouve une Roumanie sous le joug de l'Union Soviétique , ne rencontre plus rien de connu ni personne de sa famille, se tait surtout ...Tout est passé sous le contrôle, brutal, des nouvelles autorités.

Arrestations, enquêtes à répétition, soupçons , dossiers de rétention, "Section Spéciale" , fusillés, condamnations d'innocents. Il faut s'atteler fermement à la destruction de la société des Bourgeois et des grands propriétaires terriens , éradiquer et détruire jusqu'à la dernière ces familles, les lieux de rencontre, les cafés, les clubs, les kiosques et les parcs .les restaurants ...changer le nom des rues à Timisoara ....L'armée doit être nettoyée des éléments hostiles d'où des réseaux , des agences d'infiltration , saboteurs et criminels pour "la bonne cause '

Il faut détruire, détruire la société d'avant ,cette lèpre , déporter en Sibérie ou vers Karanganda, en Asie, ou Katmtchaka d'où personne ne revient ...

Petra donne naissance à un garçon nommé César .

Elle l'élève avec courage.

C'est un enfant doué d'une faculté extraordinaire : il est à même de prédire l'avenir des personnes qui le regardent dans les yeux .

La rumeur se répand et du coup la police secrète s'intéresse de très près à cet enfant ....

C'est un ouvrage historique , difficile à lire, complexe , dramatique, sous le joug du totalitarisme , qui couvre les années 1945- 1946, l'auteur y décrit la vie quotidienne , les épreuves ,la terreur , le silence , la haine, la méfiance , la chasse à l'homme, ces éléments mêlés aux événements politiques dans une atmosphère pleine de mystère .....

Cette femme , revenue du goulag miraculeusement , tentera de retrouver sa place pour elle et son fils dans une société transformée ....

Doté d'un fort pouvoir d'évocation visuelle , l'auteur entremêle les différentes trajectoires de ses personnages .

Il évoque avec une grande finesse la question du rôle que chacun d'entre nous joue par rapport aux autres ou qu'il "aurait pu jouer."

La-soumission est un titre symbolisant l'attitude de tout un pays victime de l'histoire , auquel même les facultés de résistance auraient été retirées...

Un roman ou l'amertume, la crainte constante, la peur , l'effroi se colorent de merveilleux, à la pire époque de l'histoire Roumaine .

Où l'on verra plus tard que d'autres barbares feront subir un destin semblable à ce pays .

C'est une autre histoire. ...

Cet ouvrage m'a fait penser aux romans de Soljenitsyne...lus il y a longtemps ...

L'auteur né en 1946 a fondé le groupe " Echinox ", revue d'opposition dans la Roumanie communiste .

Traduit du roumain par Marily LeNir/ éditions Noir sur Blanc .







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Ils arrivent les Barbares !

Tsepeneag étant devenu postmoderne, il restait à trouver quelqu'un qui écrive des romans oniriques : c'est cet adjectif qui qualifie le mieux pour moi celui d'Eugen Uricaru. Pour parler « Weltliteratur », c'est comme s'il prenait la suite (longtemps après) du Heinrich von Ofterdingen de Novalis, ironie majeure en parlant d'occupation allemande.

Ermil est un adolescent du village de Râmnic. Il est amoureux de sa cousine Sophie Vasiliu, avec laquelle il se baigne nu. Mais il a aussi un oncle, le comédien Leonidas Soroceanu, spécialiste des seconds rôles, qui des années plus tôt a suivi le cirque de Carlo Merlin et y a connu Grazia, dont il était amoureux, une apprentie cartmancienne. La Roumanie est en guerre contre l'Allemagne et se fait laminer, comme l'unité de cavalerie du lieutenant Luca Demian, à la mitrailleurse. Le vice-préfet de police Tanase Berzea organise la collaboration à Bucarest avec le colonel Hentsch. En vacances, il a rencontré Sophie Vasiliu et remarqué sa ressemblance avec Grazia, dont il a, lui aussi, été amoureux. Leonidas Soroceanu le connaît et essaye d'user de son appui pour placer Ermil dans le journal de Constantin Stere. Mais l'occupation des forces de Mackensen change tout : en essayant de lui rendre visite, ils tombent sur Vergil, ex du cirque Merlin et un peu fêlé, qui les égare et prédit la mort et le typhus. Pendant ce temps, Sophie est sauvée des vaches en furie par Rolf Timmermann, vétérinaire et militaire allemand. Elle sauve Luca Demian, blessé, et le fait soigner par Rolf, le faisant passer pour son cousin. Les Allemands la démasquent et incendient sa maison. Demian organise un groupuscule résistant, tue des Allemands à chaque fois qu'il peut et prend possession du village de Gherani. Malgré l'opposition du maire, Niculai Branea, il « provoque » l'attaque allemande. Mais celle-ci consiste simplement à démolir entièrement le village au canon. Berzea confie à Soroceanu la mission de ramener Sophie à Bucarest, pour connaître l'avenir. Mais Soroceanu est capturé à Gherani avec Branea, qui s'échappe. Il est tué en représailles, pour compléter le nombre d'otages à exécuter. Il semblerait qu'il ait le typhus. Ermil séduit Raïssa, qui habite dans la maison de l'oncle mais est amoureuse de sa colocataire Myriam. Ils passent à l'acte. À la fin, Myriam meurt du typhus, Raïssa est malade, Ermil est mis en quarantaine.

Le roman est postmoderne, dans la mesure où l'auteur intervient fréquemment. Mais c'est aussi un roman historique un peu comme Le Nom de la rose d'Umberto Eco. Dans l'ensemble, c'est solide, ancré certainement dans un travail de recherche, qu'agrémente une part de fantastique. Le thème de base, c'est la dénonciation de l'horreur sans partage de la guerre, à tel point qu'on ne sait plus trop qui sont les barbares exactement et qui devient barbare ou pas. L'autre thème, c'est la manière que nous avons de créer des fictions pour nous rendre la vie supportable.
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Ils arrivent les Barbares !

Commençons par le titre : en roumain, littéralement "En attendant les barbares", ce qui nuance tout de même singulièrement sa traduction. Dans la guerre, ici la seconde guerre mondiale en Roumanie, qui sont les barbares, qui sont ceux qui le deviennent ? En dehors de la certitude de l'horreur, et de la naïveté initiale des combattants, peu de certitudes percent. Berzea, le haut fonctionnaire, n'a guère le choix qu'entre la collaboration et le chaos. L'ensemble se tient, comporte même quelques scènes profondément marquantes, comme le massacre d'une division de cavalerie à la mitrailleuse. L'usage du fantastique conforte efficacement cette impression d'irréalité que l'on peut avoir devant l'horreur, l'écroulement, disons devant un événement que l'on savait possible mais dont on n'osait contempler l'éventualité. Au début, sa réalisation est insoutenable, alors on s'évade, on l'élude par tous les moyens possibles. Puis le quotidien reprend son cours : on a tous des enfants à nourrir, une guerre à terminer, que sais-je ? Dans l'intervalle, même des moments de beauté, de révélation, essentiellement dans l'inconscience...

Dans une construction polyphonique, Uricaru montre efficacement la vanité de l'horreur, au point que l'on saisit l'objet du titre : écrire c'est juste la dénoncer en attendant son prochain avatar. Vanité des vanités, tout est vanité.
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Le poids d'un ange

Le poids d'un ange d'Eugen Uricaru nous fais voyager dans le temps. Nous sommes balladés dans les années 1940 et 1960 où nous suivons principalement deux personnages mystérieux: Neculai Craciun et Basaeab Zapa.



J'ai apprécié ma lecture de cet ouvrage que j'ai trouvé très réaliste et documenté. L'intrigue est originale et très intéressante en plus de se dérouler sur fond historique puisque l'action prend place en Roumanie communiste.



Les personnages sont vraiment intriguant et ils constituent ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman. J'ai eu l'impression d'être complètement immergée dans leur tête et de pouvoir décortiquer leur psychologie et leur lutte intérieure.

Grâce à eux, le lecteur est plongé au tréfonds de la violence et de la mesquinerie où tout lui est révélé de façon très visuelle comme s'il prenait part aux événements.



Toutefois, j'ai eu beaucoup de mal avec la narration du récit qui a rendue ma lecture peu aisée. En effet, bien que la plume de l'auteur soit harmonieuse, l'histoire comporte une double narration avec un mélange de souvenirs de deux personnages différents sans qu'aucune transition ne soit faite.



Cette lecture fut une découverte assez sympathique mais le tout rendu difficile par la narration. Je pense relire cette oeuvre une deuxième fois dans le futur car parfois nous ne sommes pas forcément dans le bon état d'esprit pour un type de lecture; ce qui peut altérer notre jugement premier.



Je remercie l'Opération Masse Critique organisée par Babelio et la maison d'éditions Noir sur Blanc pour l'envoie sympathique de ce roman.
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Le poids d'un ange

Eugen Uricaru nous plonge dans le régime communiste roumain d'après guerre avec ce magnifique roman. Neculai Cracium est chargé d'éliminer toute trace du passé de son chef, Todor Grancea, afin de lui permettre une ascension au sein du parti exempte de tâche. Neculai ne sait pas ce qu'il cherche puisque son chef ne lui a rien dévoilé. Il se retrouve dans la ville de Peta où son chef a passé quelques années et y rencontre Petra Maier, une connaissance assez intime de Todor. Il organise à son insu son licenciement afin qu'elle lui soit reconnaissante de lui retrouver du travail et de lui acheter des vivres. Petra n'est pas seule, elle vit avec son fils, Cezar, enfant très étrange protégé par un vieillard, Basarab Zapa. Neculai, jaloux du rôle de protecteur de Basarab, décide de l'arrêter et de le soumettre à un interrogatoire musclé. Commence alors une lutte psychologique entre Basarab et Neculai. Cette histoire n'est qu'un prétexte pour nous emmener dans les arcanes des horreurs subies durant les dictatures communistes d'après guerre, du système asocial de cette triste époque, des manipulations et des trahisons politiques. L'écriture est magnifique. Je recommande vivement le poids d'un ange à tout amateur d'histoire contempraine traitée au travers d'un roman.
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Le poids d'un ange

Avec une poignée de personnages et une action minime, l'auteur dresse un portrait saisissant de la Roumanie aux mains des communistes après la Seconde guerre. Le côté le plus fascinant du texte tient à la part de mystère que l'auteur y introduit. On y voit, en effet, un enfant doué du don de prophétie et un vieil homme qui le protège, lui-même initié au Tibet à certains secrets convoités par les nazis, qu'il refuse de révéler jusqu'à la mort. Face au cynisme des gens au pouvoir et de leurs affidés, l'auteur oppose la puissance impalpable - le poids d'un ange - des forces de l'esprit. De cette façon, il se démarque des dissidents russes et s'aligne sur l'inspiration si particulière d'un autre Roumain un peu oublié : Petru Dumitriu, dans "Incognito", par exemple.
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