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3.69/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Seine-et-Marne , 1972
Biographie :

Après des études universitaires à Orléans, Fabien Maréchal a intégré le Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris.

Coopérant au Cambodge, il a ensuite été journaliste au quotidien L'Alsace, rédacteur en chef du magazine régional Le Pays Briard, 2e secrétaire de rédaction à Télé2Semaines, et est le secrétaire de rédaction du magazine National Geographic France depuis 2009.

Il a collaboré à plusieurs sites Internet dédiés à la musique et à la culture, ainsi qu'au Journal minimal, et donne des ateliers d'écriture en région Centre-Val-de-Loire avec l'association Tu Connais la nouvelle ?

Son site : http://www.fabien-marechal.fr/

Source : http://www.m-e-l.fr/,ec,1352 et https://www.editions-dialogues.fr/personne/fabien-marechal/
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PLUS PERSONNE POUR AUJOURDHUI, de Fabien Maréchal (Le Réalgar, 2022) : lecture d'un extrait par l'auteur "À plusieurs reprises, avant de déménager, tu es passé par inadvertance devant une école à l'heure de la récréation, hésitant entre la fuite éperdue, oreilles bouchées avec les poings, et l'attente mélancolique de la prochaine cloche, te gavant par procuration de bonheurs qui n'étaient plus tiens. Une fois, un agent de police, un jeune avec des cheveux ras, s'est approché. Il y a des flics partout en région parisienne, surtout près des écoles. Tu avais dû regarder la cour de récréation de façon un peu trop insistante..."

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
- Je n'ai jamais compris ce truc chez les femmes, insiste-t-il. Vous adorez le boucan. Mixeur, sèche-cheveux, tondeuse, à moins de 80 décibels, vous croyez que c'est en panne et vous appelez le service après-vente. Ma chérie, si nous ne vivions pas ensemble, je t'offrirais une machine à bruit pour ton anniversaire.
Je devrais le gifler.
(p. 19-20)
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Il arrive à tout le monde d'avoir quelqu'un à la maison que l'on a envie de voir partir, quelqu'un que l'on aime bien, mais comme on est très pressé ou très fatigué, on voudrait bien que ce quelqu'un plie les gaules, si je puis dire, et c'est le moment qu'il choisit pour se caler contre le dossier en soupirant : "Qu'est-ce qu'on est bien, chez vous !". (p. 53-54)
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À l’instant où je pousse notre portillon, un petit flic bourrelé surgit d’entre les thuyas de la haie et tend un bras en l’air comme pour un salut fasciste. J’en lâche mon sac à main.
« Vous m’avez fait peur.
– Papiers, madame !
– Mais… Je suis chez moi ! «
J’attends que le flic ramasse mon sac. Il se contente de baisser le bras.
« Je ne connais pas encore tout le monde ici. », explique-t-il.
Je vais pour le contourner, mais il s’interpose à nouveau, bras en ailes d’avion.
« Qui me prouve que vous habitez là ? Vos papiers ou je vous embarque. »
Je ne tiens guère à passer la soirée dans mon sous-sol. Je lui colle ma carte d’identité sous les yeux. La porte de la maison s’ouvre au même instant.
« Te voilà enfin !, fait Marc depuis le haut des marches. Laisse donc monsieur travailler. »
Le policier s’écarte avec un sourire de détraqué sexuel. Je monte l’escalier extérieur, claque la porte derrière moi et envoie promener mon sac sur le canapé du séjour.
« Nous avons un garde en permanence, jubile Marc en me collant une main aux fesses. n’est-ce pas formidable ? Bien sûr, si tu le distrais tout le temps…
– Il refusait de me laisser passer.
– Je me disais bien qu’il avait l’air particulièrement consciencieux. »
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Par un jour d’orage sec, les volets de la cuisine s’amusaient à claquer contre la façade, bien qu’il n’y eut pas le moindre souffle de vent. J’ai ouvert la fenêtre pour les fixer avec les loquets. Des éclairs lézardaient le ciel et découpaient la silhouette du cerisier, dans le jardin. L’air se chargeait d’électricité. Les poils se dressaient sur mes bras. Soudain, j’ai senti une masse m’effleurer à toute allure.
Trop tard.
La cafetière s’est perdue dans l’éblouissement d’un ciel violet, avant que l’obscurité ne l’engloutisse.
Les objets ne sont pas comme les chiens. Quand ils disparaissent, ils ne reviennent jamais vers leur maître. Au bout de deux semaines, nous avons cessé de nourrir des illusions.
« Nous devrions acheter une nouvelle cafetière, ai-je dit à Cécile.
– Encore un prétexte pour faire un tour. »
Cécile n’avait pas tort. Depuis que ma guimbarde a décidé de ne plus perdre d’huile et de doubler en côte les Mercedes désormais agonisantes, nous nous amusons bien, elle et moi.
Mais je ruminais en pénétrant dans le supermarché. Une cafetière m’avait quitté ; peut-être que plus aucune ne voudrait jamais de moi. J’ai baguenaudé dans le rayon, l’air de rien, les yeux en l’air, pour ne pas effrayer les différents modèles. Les emballages semblaient se tasser quand je passais près d’eux.
J’ai atteint le bout de l’allée, fait mine d’hésiter, puis je suis revenu sur mes
pas. Je me suis écarté pour laisser passer de ces gens au front ronge qui poussent des chariots vides, errant à travers les rayons en quête d’un inaccessible achat compulsif. Ceux-là n’ont pas fait leur deuil.
C’est court, deux mois, pour faire le deuil de toute une vie. D’une civilisation.
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C'est peut-être cela, vieillir. Commencer à voir les portes se fermer l'une après l'autre. Un beau matin, nous nous levons et nous nous apercevons qu'une porte que nous avions laissée ouverte en nous couchant s'est refermée durant la nuit. Pour la rouvrir, macache ! Elle est vérrouillée de l'intérieure, la clef dans la serrure, avec le bruit des pas qui s'éloignent de l'autre côté, les souvenirs. La dernière porte, c'est toujours une porte de chambre.
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« Entrez, c’est toujours ouvert. »
L’uniforme jaune et bleu pousse le portillon, et grimpe la douzaine de marches jusqu’à moi. Nous avons un facteur philosophe : « Je colporte heurs et malheurs plein la sacoche, aime-t-il à dire, mais ne choisis pas à qui je les distribue. » Toutefois, aujourd’hui, il arbore un visage étrangement fermé et me salue à peine. Il me tend une enveloppe frappée d’un drapeau tricolore.
À défaut de choisir, me dis-je, il doit parfois deviner la nature de ses augures : le plus gros expéditeur de courrier du pays est l’Agence nationale du travail.
Si mon mari avait reçu le pli officiel à ma place, il se serait débrouillé pour l’égarer dans un coin du salon. Un homme, ça fait semblant de ne pas avoir marché dedans tant qu’il ne sent pas l’odeur. J’arrache le haut de l’enveloppe avec les dents.
« Et moi qui voulais installer une alarme ! », s’écrie Marc, avachi en jogging devant une émission de téléréalité qui promet un emploi de veilleur de nuit au gagnant. Cécile, tu effraierais un cambrioleur ! »
La lettre porte l’en-tête du ministère de l’Intérieur. J’en termine la lecture à haute voix en m’approchant de Marc :
« …que votre sous-sol a été désigné pour abriter une annexe du commissariat central de la Police nationale.
– Pas étonnant, dit Marc sans quitter la télévision des yeux, vu qu’il est vide. »
Vide, notre sous-sol ? Mais j’y ai entreposé mille projets ! Un atelier pour me mettre à l’aquarelle ; une salle de sport pour que Marc élimine son bedon naissant de quadragénaire ; un dressing…
Je coupe d’autorité le son de la télévision.
« Une annexe du commissariat, moi, je ne me plains pas, grogne Marc. Ça aurait pu être un centre de réinsertion pour chômeurs délinquants. »
Mon mari a toujours eu un faible pour les uniformes. Il regarde passer les camions de pompiers comme un gosse et, l’an passé, est allé voir le défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées.
« De toute façon, ça aurait fini par arriver, soutient-il en m’attrapant la taille sans bouger de son fauteuil. Les emplacements libres sont devenus rares dans le quartier. »
Une demi-douzaine d’annexes du commissariat y ont déjà élu domicile. Sans marcher plus de dix minutes, nous avons accès à une sous-sous-préfecture, à deux tribunaux correctionnels, à une cour d’assises et, bien entendu, aux multiples bureaux de l’Agence nationale du travail et des services de recrutement interarmées, de la Police nationale et de la magistrature.
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La tenue des Martin comportait-elle une certaine part d'artifice ? A bien y réfléchir, ce n'est pas impossible. Appuyer sur le bouton de la sonnette complètement nu doit-il être considéré comme un raffinement absolu dans le détachement ou comme un j'm'en-foutisme intégral ? (p. 25)
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Le clairon s'élève de nouveau. Six notes longues et noires. Tout le monde se tait, y compris les corbeaux. Il s'abat un silence si insoutenable que je préférerais encore les entendre croasser. Sur le trottoir, chacun doit espérer que le temps reste ainsi suspendu et que, avenir et univers figés, il ne se passe plus jamais rien.
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Les hautes technologies qui semblaient écrire l'avenir de l'humanité ne survivent que dans le souvenir d'une époque où nous ne communiquions plus entre nous mais à travers elles, où les écrans envahissaient les murs tels des hypnotiseurs incapables de rendre l'état de conscience à leurs patients.
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"Je suis encore un peu sous le coup de l'émotion. Ce n'est pas tous les jours que l'on dénonce ses parents.
- Eh oui ! Jean Michel, cela n'arrive qu'une fois dans la vie et seulement à ceux que le tirage au sort a désignés. C'était votre jour de chance et vous avez su la saisir."
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