Fabien Truong

Cet opuscule, rédigé par un collectif d'anthropologues français et paru en 2016, résulte d'un projet éducatif dans un lycée d'Aubervilliers, en banlieue parisienne. Il recense vingt questions délicates auxquelles les auteurs apportent des réponses claires. On démarre par la définition du rôle des anthropologues, puis on continue avec les mythes et religions, avec l'intégration individuelle dans une culture différente, et on finit sur les valeurs portées par notre République.

Evidemment, les auteurs prennent des positions qui sont nettement en opposition à la xénophobie et en faveur de l'accueil des cultures différentes dans notre pays. Ils se présentent comme des scientifiques, qui savent de quoi ils parlent. Mais ils se veulent, aussi, des acteurs qui cherchent à promouvoir le vivre-ensemble dans une France qui parait de plus en plus divisée. Peut-on croire que ce type d'action saura apaiser les réactions de rejet (réciproque) et les peurs qui se répandent en France ?

Routines de Fabien Truong

Parution aux éditions Rivages mars 2024, merci pour l’envoi.



Premières phrases : » Un second avant, une seconde après. Il y avait des instants jetés comme ça, qui fusaient pour mieux s’enfuir. Ils passaient, s’engouffraient dans les brèches. Trop tôt, trop tard. Jamais on ne saisissait leur vérité. »



Qui est-il ?

Sa signature sur X : « le serviteur »

Les faits qu’il énonce sont glaçants, les détails sanglants et les corps introuvables.

Pour les autorités, une course contre la montre démarre, le retrouver et vite, car sur les réseaux c’est l’embrasement, certain l’adule d’autre lui promette l’enfer.

La petite agglomération de Cléricourt est son domaine, pourtant aucune disparition n’est signalée, pas de corps, pas la plus infime goutte de sang.

Et même si cette petite ville abrite le foyer de ce « serviteur », la vie elle, poursuit son cours, la médiathèque s’active, des couples s’aiment, d’autres se séparent, les matchs de foot sont joués et les fêtes de quartier maintenues, seule la présence des policiers et des journalistes perturbent le quotidien des habitants.



Un roman qui nous ouvre les portes des petites villes, où la vie paisible de tout un chacun peut basculer en une fraction de seconde, où tout le monde se connait, se regarde ou s’ignore.

Fabien Truong, m’a embarqué, j’ai tourné les pages frénétiquement pour comprendre, pour savoir, son écriture est souple, fine et très agréable. Pas de froufrous ni de tours de manches, efficace et percutant, ce roman a su m’emmener exactement là où j’aime aller !!!



Emma aime :

-L’efficacité

-La simplicité

-La vérité


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Un roman innovant qui retrace sur quelques jours, la vie de Cléricourt, une petite ville française, où il ne se passe à priori pas grand-chose. Et pourtant, l'apparition sur les réseaux sociaux, de messages anonymes, très inquiétants signés « serviteur » vont perturber les habitants. Le nombre de likes s'emballe alors que le hashtag « décapitation » apparaît et que l'on signale la disparition de trois jeunes femmes. Il n'en faut pas plus pour que la ville prenne peur, devant les messages de plus en plus explicite. On côtoie toute une galerie de personnages divers et variés qui vont apporter chacun un éclairage personnel, nous offrant le reflet pluridimensionnel de notre société. Tibor est le personnage principal. On le suit dans son quotidien fait de travail, de soirées entre copains, de foot mais aussi dans son couple et dans ses mystérieuses sorties nocturnes. Tibor tente de se maintenir hors de l'eau, il trouve un exutoire devant son écran et devient accro aux commentaires. Mais pour provoquer ces commentaires, il faut qu'il tranche encore et encore. Le maire de la ville a du mal à résister à la pression médiatique, les enquêteurs sont sur les dents, car on ne trouve aucun corps, c'est toute la France qui braque son regard sur Cléricourt. Un polar sur fond de fresque sociale et politique qui vient nous bousculer dans nos habitudes et nos routines. Il fallait un esprit exercé en sociologie pour nous livrer ce récit ciselé. Des thèmes d'actualité comme la justice qui se rend par le biais des réseaux sociaux. Les préjugés, les jugements hâtifs, rien ne nous sera épargné. La montée en tension est parfaitement menée et nous emporte au fil des pages dans un final bouleversant. Un roman noir qui sort du cadre et nous donne une belle leçon sur la valeur de la vie. Bonne lecture.
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Ancien prof de lycée en Seine-Saint-Denis (le fameux 9-3), Fabien Truong a suivi pendant plusieurs années le cursus de certains de ses anciens élèves dans l'enseignement supérieur.



Avec bienveillance et écoute, il a rencontré, écouté, ces jeunes parler de leurs vies de leurs études, de leurs espoirs et de leur ressenti.



Loin des clichés, il nous montre comment ils s'en sortent - ou pas - au gré des histoires personnelles, des relations familiales, des accompagnements et des cursus choisis.



De Sciences-Po aux classes prépa, des écoles de commerce aux écoles d'informatique et au CAPES, on verra ce qui aide ou gêne ...



Un ouvrage qui se lit presque comme un roman ; la vraie vie de la jeunesse d'aujourd'hui ...



Un essai qui en appelle un autre sur leur intégration dans la vie professionnelle et la mise en œuvre concrète de ces acquis ...  




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Alors c'est fou car pour moi ce roman est la pépite de l'année.

L'écriture est fine et vive et à l'intersection de différents types de livres, de l étude ethnographique au carnet de voyage ou au roman familial.

J'y ai appris des choses sur la Nouvelle Calédonie et le Vietnam, j'ai vibré et même pleuré, preuve que les émotions et notamment ce qui touchent à la transmission paternelle sont universelles.

J'aimerais bcp avoir d'autres avis de lecteurs de ce livre pour savoir si je suis un cas isolé ou pas.

Le sociologue décrit la façon dont ces élèves se construisent un « badge de dignité » susceptible d’être opposé au stigmate de leur origine.
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Fabien Truong sociologue émérite, travaille depuis des années sur les quartiers populaires et les ressorts du passage de la délinquance à l'attentat terroriste. Dans ‘ROUTINES’ un premier roman noir aux allures de polar social engagé il met en marche la destinée chaotique de Tibor jeune homme à la vie terne marquée par un sentiment d’inachèvement et cadencée par la répétition et une forme d’ennui insidieuse.



Happé par une angoisse sourde il couche son drame intérieur sur les réseaux sociaux de la bibliothèque du quartier en dénonçant des actes de barbarie sanglants et nocturnes entrainant la mort, dont il est l’auteur. La routine quoi. La mise en scène de son profond mal-être prend une tournure inédite. Sur le net les commentaires l’incitent à la récidive et tout le monde interprète de travers. En maître du jeu, il se sent prêt à satisfaire l’appétit vorace d’un peuple soi-disant connecté.



D’un cran la fièvre monte dans cette petite ville plutôt calme au centre-ville maintenu sous respiration artificielle. L’anonymat derrière les mots amplifie la peur, les soupçons et les non-dits. La disparition en parallèle de 3 étudiantes en droit embrase les esprits. Tous les feux de la capitale convergent vers ce coin de France tentant d’analyser ces aveux écrits sur la toile : et pourtant personne ne regarde au bon endroit.



Ce roman sur les faux-semblants remarquable par l’acuité d’analyse de notre société, déroute, subjugue, nous plonge en apnée. Personne ne se doute de rien sur ces meurtres invisibles. Seul Tibor sait puisqu’il tranche des têtes.



Notre société parle sans écouter, juge sans savoir, se pare de conjectures sans connaître, mange sa viande sous cellophane sous les néons blafards des supermarchés sans se douter. Tibor lui, met des mots sur la chose et assène sa vérité en 5 phrases en dénonçant ce qui le hante. C’est un assassin qui ôte la vie, qui voudra l’entendre ? Les algorithmes engendrent un décompte faramineux de réactions en chaîne où chaque internaute vante l’apologie du crime. Oui mais lequel ? L’exaltation grandit, la police s’autorise toutes les conjectures pour cerner l’auteur de ces messages mystérieux stigmatisant une haine recuite. La tension sourde et ardente habitera chaque page de ce roman incandescent jusqu’au dénouement inévitablement dramatique.



Fabien Truong apporte sa passionnante expertise de sociologue sur ce qu’est être bourreau. Mais dans l’histoire qui est victime qui est sauveur ? Un triptyque infernal qui nous fait nous interroger sur le pouvoir de nos mots sur les réseaux asociaux. ? Les experts continuent à en décortiquer le sens en enfilant des perles sur leurs nouvelles théories, tout le monde a tort pensant avoir raison pendant que les victimes continuent de se vider de leur vie dans un entrepôt anonyme si loin des cœurs. En l’absence de faits et d’explications les justiciers du net lynchent des innocents dans leur obstination aveugle à trouver un coupable. De perquisition en confrontation, de soupçons infondés en certitudes vacillantes, de préjugés en accusations le monde se dérègle inéluctablement.



Ce premier roman hypnotique et troublant à l’écriture incisive et percutante nous poursuit longtemps de manière quasi obsessionnelle. Une seconde lecture s’impose dans la foulée. En manipulant à merveille les mécanismes du polar tout en exploitant sa connaissance du terrain, Fabien Truong nous parle d’une cause menacée par la routine. Le commun des mortels n’y voit que du feu ; ce roman bouleversant est là pour nous rappeler que chaque vie compte.

Quel excellent scénario de film ce livre ferait !

Des détails qui décrivent tellement bien différentes situations : on sent le sociologue qui ne laisse rien au hasard avec un enchâssement des vies et des visions, qui balancent entre micro et macro.

En le refermant, on se rend compte qu'on a lu qqch de vraiment original, qu'on n'oubliera pas.

Ce livre est indispensable pour comprendre les graves problématiques et lacunes dans la rencontre entre enseignement supérieur et quartiers populaires de banlieues (parisiennes ici en l'occurence). En effet, il n'échappera pas à la plupart des personnes qui s'intéresseront à ce bouquin que le système éducatif français, évidemment sans le revendiquer explicitement (quoique c'est à se demander parfois), exclut de façon notable les classes populaires (en témoignent les statistiques citées dans le livre, en 2015, sur la proportion d'enfants d'ouvriers et d'enfants de professions supérieures dans l'enseignement supérieur et dans la population française). Ici Fabien Truong, par son expérience personnelle de professeur de lycée en ZEP fait le choix osé et courageux (car oui, peu de gens le font) de récolter l'expérience de ses élèves, leur donner la parole, et souvent d'analyser les ressorts de ce système oppressif, sur une durée de 10 ans grâce des rencontres régulières avec les élèves qu'il suit.



Le tableau qu'ils et elles dressent (j'inclus les étudiant.es dans le travail réalisé) est sans appel. Sans peut être surprendre dans le phénomène général, on apprend énormément des mécanismes précis à l'oeuvre, des diverses trajectoires, des motivations, des désillusions et quelle leçon d'humilité pour probablement la plupart des personnes qui liront ce texte lorsqu'on découvre le quotidien de ces jeunes de banlieue. Au-delà de cette leçon, il faut, comme le fait Fabien Truong, imaginer ce qui permettrait de dépasser ce système éducatif supérieur qui attise les espérances à coup de politiques d'inclusion et de diversité avant de doucher les espoirs des derniers survivant.es. Si on n'a pas la possibilité, l'occasion de passer des années avec ces jeunes pour les comprendre, les écouter, on remercie Fabien Truong de l'avoir fait pour nous, de nous avoir transmis ces enseignements et c'est à nous désormais d'en faire usage pour inventer de nouvelles formes d'éducation qui permettent réellement à tous et toutes de s'épanouir et de s'échapper de ce choix pourri entre "école républicaine" et "business school model" qu'identifie l'auteur.

Fabien Truong aborde les engagements religieux en se concentrant sur « l’islam d’en bas » et les bricolages qui le caractérisent à l’ombre (et à distance) des trajectoires de radicalisation. Il fait en cela le pari d’éclairer l’extraordinaire par l’ordinaire.
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C’est un très beau travail qu’a réalisé l’éditeur La ville brûle !
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