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Critiques de Fabrice Chillet (31)
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Pyrate

Ce livre, normalement, je ne l'aurais jamais lu. Je ne suis pas attirée par les biographies. Ce que j'aime, c'est les romans. Cependant, j'ai pu, lors d'un salon littéraire local, écouter l'auteur, Fabrice Chillet, évoquer son livre lors d'un tête à tête avec un autre écrivain, dont je n'ai pas retenu le nom, sur le thème des mythes. Je trouvais l'autre écrivain, qui avait écrit un récit biographique sur Johnny, un peu prétentieux et suffisant. Fabrice Chillet, à l'inverse, en faisait moins, se la jouait beaucoup plus modeste et moins orgueilleux. J'ai donc été beaucoup plus réceptive à ses propos qu'à ceux de l'autre.

Et, le hasard fait parfois bien les choses, voilà que je trouve son livre Pyrate sur le rayon de ma médiathèque favorite. Sans hésiter, je l'emprunte.

Je l'ai lu en entier mais je reste dubitative. C'est un livre que j'ai apprécié sans plus. L'auteur écrit bien. Les phrases coulent agréablement, le vocabulaire est recherché sans être prétentieux.

Les termes de marine qui ponctuent régulièrement le récit (normal, Pyrate est un marin accompli, l'auteur aussi ; c'est ce qui les rapproche) me gênent rapidement car, étant totalement néophyte en la matière, je ne comprends pas de quoi le narrateur parle. Je peux juste deviner et cela me gêne. Je me sens mise à l'écart, un peu comme une intruse dans un monde très fermé.

Les références littéraires déposées ça et là dans un bon tiers du livre m'irritent. Cela fait un peu étalage de culture et c'est peu trop systématique.

En fait, ce livre, je m'y sens constamment à côté. Le personnage décrit est complexe, entier. Mais le narrateur reste toujours à la surface de celui-ci. Il en dit à chaque fois trop peu, sauf lors de l’ excellente description qu'il fait de son combat contre le cyclone Gafilo. Là c'est un vrai régal de lecture.

Mais, à part ce passage, le récit fragmenté de sa vie tourne toujours autour du même propos : Pyrate aime la mer, Pyrate aime la liberté, Pyrate refuse les attaches, Pyrate est toujours libre. Pyrate, à l'image de ceux qui se contentent d'un " i ", n'obéit qu'à ses propres lois : Pyrate vit comme il l'entend. C'est une forte tête, un rebelle, un battant qui se contente de peu. On le comprend très rapidement et le reste du récit n’est qu’une vague répétition de ce qu’on a bien compris.

J'aurais apprécié que l'auteur en fasse un portrait plus approfondi de ce personnage à part.

Lorsqu'on apprend peu avant la fin que Pyrate doit travailler pour nourrir ses enfants, on est plus que surpris. À aucun moment, Fabrice Chillet ne mentionne une quelconque sirène qui aurait pris le marin dans ses filets, ni les rejetons qu'ils ont conçus. Certes, le récit a pour objet principal le lien viscéral que ce marin a avec la mer mais c'est dommage qu'il ne nous soit pas plus présenté dans toute sa complexité.

A force de rester en surface, de glisser sur son portrait, de n'en révéler que des bribes, l'auteur ne me l'a pas rendu attachant. Son histoire m'a laissée, tout le long de la lecture, dans une tenace indifférence.
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Pyrate

Résumé

Le journaliste Fabrice Chillet rencontre un homme, avec qui il partage une passion pour la navigation. Il l'appellera “Pyrate”, car c’est un homme libre qui affronte la dureté de la mer pour suivre ses idéaux. Forgé par la vie comme par le sel marin, cet homme conserve des souvenirs des années où il pêchait le thon, s’en nourrissant du petit-déjeuner à l’heure de se coucher, ou travaillait sur un pétrolier, empreint du souvenir d’un atlas qu’il observait longuement petit garçon. Rencontré chez lui, où coquillages, bois sculptés et autres trésors s’entassent ou au café, Pyrate raconte la réalité d’une vie passée en mer, au contact d’une nature qu’il défend à sa manière.



Commentaire

Petit récit de voyage au style simple, peu recherché, mais ponctué de références littéraires, techniques et historiques. L’intérêt de cet ouvrage est la personne qui incarne “Pyrate”, dont la vie semble avoir été remplie d’aventures et qui porte les convictions et la soif de liberté des pirates. Cet ouvrage est une vague d’eau de mer qui nous emporte dans l’univers maritime, l’exploration avec eau bleue à perte de vue, avec le bonheur de ses promesses comme la solitude qui accompagne ce mode de vie particulier. Un passage décrivant les trésors ramenés par Pirate lors de ses voyages et conservés dans son bureau est intéressant. Pour le reste, on a l’impression que la moralité de l’histoire “Pyrate est libre, il choisit l’aventure et son amour de la mer et de la nature comme seul cap de sa vie” nous a été exposée encore et encore. On aurait aimé boire un verre chez cet homme, l’interroger au café où on se serait étonné d’être tombé sur une personne si intéressante. L’intérêt lui revient bien plus qu’à l’ouvrage en lui-même.



Structure du récit : 2.5/5 : Le récit est structuré en petits chapitres et on suit correctement les aventures, plus ou moins chronologiques, de Pyrate. Certains aspects sont toutefois quasiment totalement passés sous silence, comme sa compagne et ses enfants, donnant l’impression que sa vie familiale n’existe pas jusqu’aux dernières pages où ils sont soudainement évoqués.



Personnages : 3/5 : Le “personnage” de Pyrate est atypique et donne matière à l’écriture, mais le résultat aurait pu être mieux traité autrement. C’est une personne franche, avec des convictions et des idéaux, mais qui tombe presque dans une sorte de cliché. Du narrateur, on ne retient que des informations de surface, sans entrer très profondément dans les “abysses” de sa personne.



Style : 3/5 : Récit sans filtre, au goût de vrai. Beaucoup de phrases nominales et de citations de Pyrate qui s’exprime avec brusquerie, parfois avec vulgarité.



Intérêt de l’histoire : 3.5/5 : Parcours de vie atypique du personnage principal, une rencontre qui semble authentique et qui nous montre la dure réalité de la vie en mer, de sa solitude comme de ses trésors. Thématique de l’aventure et de la liberté.



Globalement, j'ai trouvé que cet ouvrage n'était pas complètement inintéressant, mais il n'était pas traité de la manière la plus passionnante qui soit. Une sorte d'article de reportage aurait peut-être largement suffit, ou alors il aurait fallut apporter un plus plus littéraire.
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Pyrate

Voilà un bout de temps que je n'ai pas couché sur le papier mes impressions de lecture.  En m'y remettant avec cet ouvrage, je n'ai pas choisi la facilité car cette lecture est un peu particulière. Je connais, mais pas intimement, l'homme dont il est question dans ce livre. Je savais, avant de commencer l'ouvrage, qu'il avait eu une vie mouvementée et que c'était un homme peu conventionnel.  C'est avec une certaine curiosité (dans le bon sens du terme) que je me suis plongée dans ce récit mais aussi avec une certaine appréhension. Serait-il bien écrit ? Je ne connaissais ni l'auteur ni la maison d'édition, assez confidentielle.  Nous verrons que je n'ai pas été déçue, bien au contraire.



L'histoire de ce livre commence par une rencontre entre un journaliste, Fabrice Chillet et  "Pyrate", dont je respecte l'anonymat.  Le journaliste est immédiatement fasciné par la personnalité de l'homme, tout autant que par son histoire. Tous deux partagent la passion de la mer et du voyage. Pyrate est breton. Il a passé son enfance dans la rade de Brest, côtoyant dès son plus jeune âge ceux qui vivent de la mer. Il n'est pas étonnant qu'il ait suivi leur trace, exerçant successivement plusieurs métiers en lien avec la grande bleue. Il a "fait la pêche" comme on dit par chez nous. Il a également construit des bateaux, convoyé des voiliers, travaillé sur un pétrolier... La liste est longue et ne vous dirai pas tout pour garder une part de mystère. Sachez toutefois que le titre n'a pas été choisi par hasard.



Le récit n'est pas chronologique, il est question de Pyrate mais aussi du regard de l'auteur sur son personnage, qu'il replace dans son contexte, nous faisant revivre une époque et des évènements qui ont marqué les finistériens. Je pense notamment au naufrage de l'Amoco Cadix. Dès son plus jeune âge, Pyrate se révolte contre l'injustice, défend les faibles contre les forts. Il est courageux, déterminé et attaché plus que tout à sa liberté. Il n'hésite pas, comme beaucoup de marins bretons, à quitter sa terre natale pour aller loin, très loin. Il prend des risques et s'en sort miraculeusement grâce à une force de caractère hors du commun et sans doute de la chance. Et puis un jour, il quitte sa vie aventureuse et pose ses valises dans un petit village breton. Aujourd'hui, ce n'est plus la mer qui le fait vivre mais Il est resté fidèle à ses valeurs.



Vous l'avez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Parcourir les mers sans quitter mon canapé me convient bien, surtout quand le voyage est tumultueux. L'auteur nous offre de nombreuses références littéraires et nous régale avec une plume poétique. Il retranscrit textuellement, dans de nombreux passages, l'expression personnelle de son héros, ce qui nous permet d'entendre sa voix. J'ajouterai pour finir que l'ouvrage est un bel objet (typographie soignée, papier de qualité...)



A découvrir, surtout si vous aimez la mer et la Bretagne !
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Un feu éteint

Philippe, Louis, David et Clément se sont connus sur les bancs de la fac de lettres de Rouen, ils sont vite devenus d'inséparables cancres brillants, prêts à dévorer le monde dès qu'ils auraient fini leurs études.



Vingt ans plus tard, Philippe, le narrateur, s'estime être devenu un journaliste raté et vit un présent bien éloigné de ses ambitions passées. Il retourne à Rouen en se donnant sept jours pour retrouver ses amis, voir ce qu'ils sont devenus, voir s'ils ont comme lui renoncé à leurs rêves et pour comprendre pourquoi leur amitié s'est délitée. Il est décidé à "forcer leurs retrouvailles".



La thématique du retour vers le passé à la recherche d'amis chers et surtout à la recherche de soi-même et de ses illusions perdues est intéressante. Cependant j'ai lu ce premier roman sans ennui mais sans y trouver beaucoup d'intérêt. L'histoire m'est apparue assez banale et les personnages trop peu fouillés. Bref, je suis restée en dehors de ce roman mélancolique sur les rêves déçus.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Un feu éteint

Après les succès, entre autres, des romans d’Olivier Bourdeaut (l’immense En attendant Bojangles et Pactum salis) et de celui de Victor Pouchet (Pourquoi les oiseaux meurent), les Editions Finitude reviennent pour cette rentrée littéraire de septembre 2018 avec Un feu éteint, premier roman de Fabrice Chillet. L’histoire d’une jeunesse définitivement enterrée, d’une amitié qui s’évapore et ne laisse derrière elle qu’une buée d’espoir.



# La bande-annonce



Philippe, Louis, David et Clément étaient inséparables, prêts à dévorer le monde dès qu’ils auraient quitté les bancs de la fac de lettres de Rouen.

Vingt ans plus tard, Philippe est journaliste à Paris, mais sa petite notoriété ne pèse pas bien lourd au regard de ses ambitions passées. Et les autres, ont-ils fait mieux ? Pour le découvrir, Philippe retourne à Rouen, là où tout a commencé. Il se donne sept jours pour comprendre pourquoi leur amitié s’est délitée. Peut-être même a-t-il le secret espoir que les renoncements de ses anciens camarades lui permettront de mieux accepter les siens.

Un nouveau départ à quarante ans est-il vraiment possible, ou n’est-ce qu’un mythe véhiculé par les magazines ?



# L’avis de Lettres it be



Né en 1969, grand amoureux de voile et de navigation, journaliste sur son temps de travail, auteur sur son temps libre. Voilà le CV de Fabrice Chillet, primo-auteur qui débarque dans le catalogue des Editions Finitude, la maison girondine qui monte rentrée après rentrée avec des romans surprenants, divers et variés mais toujours dans le bon ton d’une fraîcheur attendue et souhaitée sur les étalages de nos librairies hexagonales.



Quatre amis, que la vie sépare. Quatre frères, armés de leurs rêves disparus. L’un d’entre eux, Philippe journaliste en désuétude, fait le vœu de remonter le fil de leur histoire en retournant là où tout a commencé. Rouen, le quai d’une gare. Et tout commence comme cela. Un feu éteint est ce roman qui évoque autant ces histoires d’amitié façon Les petits mouchoirs que certains romans du genre peut-être plus graves encore. Comment en sommes-nous arrivés là ? C’est cette question qui habitera ce roman de la première à la dernière page. Un certain goût de déjà-vu, certes. Cependant, Fabrice Chillet propose une lecture somme toute agréable, dans la plus pure tradition du roman français très contemporain : jamais vraiment pure fiction, jamais vraiment confession autobiographique, jamais vraiment complainte moderne. Un certain manque de nouveauté sous une plume qui, de toute évidence, peut promettre de belles choses.



C’est le roman du souvenir intime, le roman de l’amitié passée et dépassée. Pour son premier livre publié, Fabrice Chillet navigue en bon passionné de voile sur des thématiques qui ont le vent en poupe actuellement, entre amitié enfouie et quarantaine mal vécue, jusqu’à rajouter en toile de fond de son roman toute la difficulté d’assumer au grand jour une homosexualité latente. Même s’il mériterait d’être peut-être plus étoffé (comptez seulement une centaine de pages, dommage), ce roman tient ses engagements initiaux et la déception ne pointe jamais. Une histoire de vies, ni plus ni moins.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be


Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Un feu éteint

Le genre : A la recherche du temps perdu



Philippe, journaliste parisien, non marié, sans enfant, étranger à lui-même et au monde qui l’entoure (bien qu’il essaye de s’ouvrir grâce à la sophrologie !), revient à Rouen, ville de ses jeunes année. Il cherche principalement à revoir son ami Louis et à comprendre pourquoi celui-ci l’ignore depuis tant de temps …

J’ai lu ce roman à l’occasion d’une opération de critiques lancée par ma petite médiathèque locale. Premier roman de Fabrice Chillet, presque quinquagénaire. Quatrième de couverture : “Un nouveau départ à quarante ans est-il vraiment possible, ou n’est-ce qu’un mythe véhiculé par les magazines ?” Voilà deux arguments de poids pour la quadragénaire que je suis. Et un constat : ne pas faire confiance à la quatrième de couverture. Ou alors je suis passée à côté, car je n’ai pas vu dans ce roman une histoire de crise de la quarantaine. En revanche, j’ai découvert un roman sensible, une écriture riche et poétique. Le décor de la ville de Rouen, ruelles labyrinthiques en pentes, répond habilement aux méandres de la pensée de Philippe. Le roman est court - Philippe s’est donné sept jours pour comprendre - mais un véritablement cheminement s’établit. Une ode à l’amitié, à l’art également.

Une très belle découverte. Je lirai avec plaisir le prochain roman de Fabrice Chillet.

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Un feu éteint

Tout est dans le titre. Un quadra rongé par l’ennui, la paresse et la jeunesse envolée, flirtant avec le burn-out de circonstance va essayer de souffler sur quelques braises du passé, qui sait. Alors il quitte Paris un matin et se donne sept jours dans la ville de son enfance, qu’il a quitté après ses études. À la fac, ils étaient un quatuor inséparable. Il croise toujours Clément, David est mort des années plutôt. Et il y avait Louis, l’ami qui ne répond plus et qu’il s’agit de contraindre aux retrouvailles désormais. La braise sur laquelle souffler pour raviver l’élan perdu.



Avant de retrouver son ami, le narrateur retrouve d’abord Rouen, sa cartographie imprimée en lui, forcément plus vilaine, détestable, misérable parce qu’il l’a quittée. Le sentiment d’échec qui accompagne le retour, le cheminent vers l’arrière, repeint des plus ternes couleurs son paysage familier en même temps qu’il retrouve souvenirs et repères. Qu’il rentre, pour peut-être se retrouver et rebondir, enfin. En attendant, il maudit l’ancien à chaque pas et la nouveauté lui est insupportable. II est si difficile d’accepter qu’être parti n’a rien résolu.



Ce court premier roman du journaliste Fabrice Chillet paru en 2018 n’a rien de profondément original. Cependant, son écriture urgente qui incarne moins le présent que les trajectoires, qui s’attache moins aux caractères qu’aux lieux, décors et objets lui donne un ton singulier. Parce qu’il nous interdit attachement ou empathie, ce texte brut invite le lecteur à partager une réflexion intime et somme toute sincère sur la quête de soi, la force des liens ou le temps des fuites sans prétendre à l’universel. Plutôt comme une lettre à soi-même ou un carnet à partager à un confident abstrait comme on s’épancherait en fin de soirée au creux d’une oreille dont l’écoute est incertaine. C’est le sentiment qui prédomine en le refermant : j’ai peiné à trouver pleinement ma place comme lecteur sans pour autant m’en désintéresser. Je serais curieux de lire d’autres titres de cet auteur.
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Un feu éteint

Un livre très court qui se lit avec facilité mais qui ne laisse que très peu d'impression.

Une tranche de vie d'un personnage qui s'est perdu et retourne vers son enfance pour retrouver un fil conducteur à sa vie.
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Un feu éteint

J’avais un peu hésité à mettre ce roman dans ma liste de SP pour cette rentrée. En effet, j’étais partagée entre mon goût pour les histoires d’amitié, avec un intérêt accru du fait que les personnages aient été des étudiants littéraires, mais aussi ma crainte du déjà-lu. Il faut dire qu’un homme en pleine crise de la quarantaine qui cherche le sens de sa vie dans ses amitiés passées, ce n’est pas totalement neuf.



Pourtant, et même si certaines pages m’ont forcément évoqué d’autres lectures (je pense notamment au très beau Voltigeur de Marc Pondruel paru il y a quelques années), j’ai trouvé que le roman de Fabrice Chillet avait quelque chose d’assez authentique. Probablement en partie une question de décor : les lieux sont importants dans ce roman, on sent qu’ils ont une âme, un vécu qui influe sur leurs occupants autant que l’inverse. Un peu comme dans Pourquoi les oiseaux meurent paru chez le même éditeur l’an dernier, le voyage Paris-Normandie est pour le narrateur une forme de retour aux sources vers des lieux visiblement marquants. Moi qui ne suis pas toujours friande de descriptions, j’ai aimé la façon précise et parfois étonnamment imagée qu’a le narrateur de regarder autour de lui, de redécouvrir l’appartement d’un ami, une librairie qu’il fréquentait plus jeune, une rue, une bibliothèque. Les objets, les livres surtout, semblent traités avec une forme de respect.



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Un feu éteint

C'est une petite musique qui nous happe, nous retient, comme une voix familière et intime. Un « je » que l'on suit sans trop savoir où l'on va. Les phrases nous rappellent peut-être, de loin, celles de Modiano et ses errances dans un passé perdu, un secret enfoui et des gens disparus.

Philippe Sebel avance sur les pavés de Rouen. Il a quitté Paris le matin, mis son métier de journaliste sur pause et pris un studio pour une semaine dans la ville où il a fait ses études, autrefois.

Tout lui revient en mémoire, il n'a rien oublié : ni le nom des rues, ni la couleur des murs et des portes cochères, ni l'adresse de ses amis de faculté. Philippe aurait aimé retrouver Louis sur le pas de sa porte, un Louis qui l'aurait attendu toutes ces années. Ils auraient repris leur conversation passée, parlé des livres lus et des textes qu'ils écrivaient.

Maintenant, Philippe est décidé à « forcer les retrouvailles ».

Mais à quoi bon ? Que sont devenus ceux qu'il aimait, ceux avec qui il avait rêvé un bel avenir… d'écrivain peut-être ? Qu'attend-il de Louis, marié maintenant et professeur d'université ou de Clément qui exerce un travail sans intérêt pour s'adonner librement à sa passion, la musique ?

Pourquoi Philippe s'autorise-t-il cette parenthèse de sept jours dans sa vie, ce retour dans le passé, vers des fantômes et des douleurs qui ne demandent qu'à refaire surface ? Que cherche-t-il qu'il semble avoir perdu et qui l'empêche soudain d'avancer ? Quels rêves évaporés et disparus tente-t-il désespérément de retrouver ?

Marchant dans cette ville labyrinthique dont il connaît toutes les impasses et les passages secrets, Philippe semble à la recherche d'une part de lui-même évanouie, de ce qu'il a été à une époque où tout était encore possible. Parce que la vie, parfois, vous fait dériver, vous égare, vous désoriente, vous mène sur des chemins qui ne sont pas les vôtres et sur lesquels, au lieu d'avancer, vous vous perdez.

Alors, dans un dernier soubresaut, Philippe comprend que la seule façon de se retrouver, c'est de reprendre son élan, de tenter un nouvel envol. Recommencer, placer ses pieds dans les empreintes d'autrefois. Revenir au point de départ. Ce n'est pas sans douleur, le passé est un monde peu fréquentable. C'est toujours un peu risqué de remettre le nez dedans. Risqué mais nécessaire parfois.

Philippe s'accordera sept jours, une semaine de déambulations en lui-même et dans les ruelles de ce Rouen devenu lieu de mémoire, une semaine de détours au risque de se perdre, seule façon de mieux se retrouver pour tenter de rallumer ce que la vie a doucement éteint et presque fait mourir.

Un très beau texte, teinté de mélancolie, sur ces années où, étudiant, on a la naïveté de croire que tout est possible, que les choses les plus belles nous attendent et qu'il n'y a qu'à se lancer dans la vie pour les atteindre.

Entre désillusion et espoir, regret et promesse de renouveau, le livre de Fabrice Chillet, plein de sensibilité et d'émotion contenue, nous conduit sur les chemins du passé à la recherche de ce qu'on y a laissé d'espoir et d'ambition. Un roman sur l'amitié, sur les rêves déçus et le temps qui passe…

Une nouvelle voix de la scène littéraire que j'ai hâte de retrouver…

Une belle réussite !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un feu éteint

Un roman … une « chevauchée » à travers les mots et les émotions,

Une douce mélodie qui nous happe … Lundi … mardi … mercredi … jeudi …

Et si, cette petite musique lancinante était un voyage initiatique, un retour aux sources et un espoir de renaissance « au delà des pavés » de Rouen ??

On y découvre une écriture envoûtante, et pourtant sans artifice ! La simplicité au service des émotions … et des Sensations !! Exquis !!



Puis cette ambivalence, ces moments d’apaisement, ponctués d’angoisses furtives. Cette sensation « pesante », persistante d’un malheur imminent … d’un secret enfin dévoilé et … et …



J’ai été très sensible à l’ambiance de ce livre !! Une mélopée authentique et délicate …

Un premier roman qui donne envie « d’en découvrir un deuxième » …
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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