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Critiques de Ferdinand Oyono (56)
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Le vieux nègre et la médaille

C'est l'histoire de Neka, un vieux nègre, qui a donné ses terres et ses deux enfants, comme soldats aux Blancs. Il a tout perdu, aussi pour le remercier et le récompenser le Chef (le haut Commissaire) lui offre une médaille et lui promet qu'il sera traité comme un Blanc (promesse d'une grande amitié). Neka y croit mais il va très vite se rendre compte que ce n'était que des illusions. Neka va ainsi se révolter...

Anaëlle, 2A
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Une vie de boy

Recueilli par le père Gilbert auprès de qui il découvre le christianisme, devenant servant de l'église, emprisonné par la faute de sa copine Sophie, Toundi s'interroge sur les paroles qu'il a appris dans la bible et à l'église. Car, dans la prison les noirs sont maltraités. Nous sommes dans un pays africain en 1956 (Date de la parution du livre) donc l'histoire du roman se passe avant les indépendances des pays africains francophones, c'est la période où la colonisation domine encore sur les terres africaine.

Alors Toundi, en tant que fervent chrétien se demandait comment ceux qui ont apporté une religion où Dieu demande à l'homme d'avoir l'amour du prochain pouvaient ainsi maltraiter les hommes furent-ils des noirs.

En dehors du miroir des remontrances des colons, ce livre nous exploite bien d'autres l'infidélité, la prostitution...

Un vieux livre sur l'Afrique dont je garde un bon souvenir, dommage que toundi soit mort à la fin du livre!
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Le vieux nègre et la médaille

Le vieux nègre. Ce vieux Méka. Retraité militaire de la première guerre mondiale. Nous rions de lui, au début. Nous rions de lui et de ses congénères. Au début. Tous ces pauvres hères que l’annonce d’une récompense “médaillante” faite à Méka, met en ébullition.

Méka. Homme entre deux âges que les colons catho ont transformés en "bon" chrétien, tout acquis à la cause religieuse. Le vieux ne se sent plus de joie quand l’administration coloniale lui annonce sa prochaine décoration par "le chef des blanc".



Il avait eu la grâce insigne d’être le propriétaire d’une terre qui, un beau matin, plut au bon Dieu. Ce fut un père blanc qui lui révéla sa divine destinée. Comment pouvait-on aller contre la volonté de Celui-qui-donne ? Méka qui, entre-temps, avait été recréé par le baptême, s’effaça devant l’huissier du Tout-Puissant.



Dans la première partie de ce « Vieux nègre et la médaille » de Ferdinand OYONO, nous avons le portrait caustique des habitants de Doum, ainsi que leurs voisins, dont la naïveté de nègres colonisés montant en épingle la "reconnaissance de l’ami blanc" nous tire des sourires condescendants.

Nous sourions, nous, lecteurs avachis dans nos moelleux conforts de lettrés occidental – ou assimilés –, à des année-lumières de ces réalités. Nous sourions, en imaginant cette société ancienne qui marie Kélara à Méka avec une décontraction qui révulse



"Voilà ta femme, lui avait-il dit. Tu pourras venir la chercher quand elle sera à point"



Nous sourions, imaginant Engamba, le beau-frère, ainsi que son épouse Malia, marcher nuit et jour vers Doum afin de participer à la gloire du médaillé



- Et toi, ici, intervint Mbogsi, s’il t’arrive quoi que ce soit, il te suffira de dire au commandant que tu es le beau-frère de celui qu’est venu décorer le Chef des Blancs

- ça, c’est la vérité, ponctua l’étranger. Ta famille, tes amis, les amis de tes amis seront désormais des privilégiés. Il leur suffira de dire : "je suis l’ami de l’ami du beau-frère de Méka" pour que toutes les portes leur soient ouvertes. Moi-même qui vous parle, je me sens un peu décoré...



Nous sourions, en imaginant Méka dans sa veste trop grande, taillé "à la mode de Paris" par Ela ventru et grossier, auto-proclamé maitre-couturier.



Nous sourions. Jaune. Agacement et grimace devant cette seconde partie du livre qui nous met mal à l’aise, mal dans nos baskets de noirs à la culture mondialisé, devant ces africains trainés dans la boue par la froide administration coloniale.



(Suite sur http://loumeto.com/ecrire/?exec=articles&id_article=353)
Lien : http://loumeto.com/ecrire/?e..
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Le vieux nègre et la médaille

Le Vieux nègre et la médaille" est un roman de l 'écrivain camerounais Ferdinand Oyono ( 1929-2010 ) .Ce dernier a fait des études à Paris , a étudié le droit et fait Sciences-Po .

le roman relate l 'histoire de Méka , un Africain modeste et humble .Dans une langue chaleureuse et truculente ,l 'auteur brosse son portrait et on apprend que l 'administration coloniale a décidé de le récompenser pour le service rendu à la Patrie ( la France ) .Il a tout donné à ce pays où deux de ses fils sont morts au champ de bataille pour la France et a offert une partie de ses terres à l 'église catholique ."Le Vieux Nègre et la médaille"est un livre dont on se délecte tant est fluide l 'écriture .Un peu moins de 200 pages qui se lisent facilement d 'une traite où on s 'amuse des mésaventures de Meka qui subit et voit ce qu 'il advient lors qu 'on se frotte aux Blancs .

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Une vie de boy



Je suis rentrée très rapidement dans l'univers de F. Oyono. On s'attache au personnage principal, déraciné, pris entre deux univers, qui raconte sa vie de boy dans un journal. Jeune garçon soumis à la violence d'un père autoritaire, il bascule rapidement dans un autre monde, lorsqu'il demande asile auprès du Père Gilbert, de la mission catholique venue sauvée les âmes perdues des indigènes. Il est petit à petit happé par un destin qui le conduit à devenir la victime de la confrontation de deux civilisations qui s'opposent.

Je reste néanmoins déçue par la fin du livre... trop rapide, trop vague. Elle nous laisse un pointe de regret d'avoir quitté si abruptement l'univers de Toundi... jusqu'à ce que l'on comprenne que l'introduction du livre donne la clef du destin du pauvre "boy".
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Le vieux nègre et la médaille

Un tout petit moins de 200 pages qui se lisent très facilement, d’une traite où on s’amuse des mésaventures de ce pauvre Meka qui subit et voit ce qu’il advient lorsqu’on se frotte aux Blancs. Mais la description de la vie indigène juste avant l’indépendance est un régal qui prête à rire et à sourire sous couvert d’une critique plutôt légère du système colonial. On palabre beaucoup, du moins entre les hommes car les femmes sont au marigot à travailler. On s’invite chez des parents dont le linéage se perd pour manger du singe ou de la vipère sans oublier ses prières à Jesous Cristous. Et on se rappelle l’époque bénie où l’homme blanc (homme fantôme) n’existait pas, où on était respecté de tous entouré d’une multitude de femmes prévenant le moindre de vos désirs, et où les catéchistes n'étaient pas là pour diriger votre vie …

Ce n’est vraiment pas un livre manifeste ni revendicateur … mais le contraste blanc-noir est amené de manière si désinvolte qu’à la fin, je ne saurai dire qui est le plus ridicule ou hilarant …
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Une vie de boy

Tres bon roman de ferdinand oyono ki essai par tous les moyens d'evader le lecteur
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Le vieux nègre et la médaille

Le vieux nègre et la médaille » est ce genre de livre dont on se délecte tant est fluide l’écriture, omniprésente l’humour et éclairante la compréhension que l’on a, in finé, des vies coloniales. C’est un livre qui nous remet au cœur de l’injuste de ces années dont la banalité quotidienne, violente, se perd déjà dans le brouillard du temps. Retour ligne manuel

Une grande œuvre, dont le propos n’a pas vieilli – ce qui participe peut-être au malaise du lecteur – et qui constitue un de ces ciment du souvenir dont les hommes ont besoin que jamais l’histoire ne se répète. Vœux pieu.



http://www.agoravox.fr
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Une vie de boy

Dans son roman paru en 1956 ,l 'auteur , Ferdinand Oyono , passe au crible de sa critique les rapports entre Français et Africains durant la période coloniale .Il brosse un portrait satirique et ironique des prêtres missionnaires et de la religion catholique .Il décrit son pays natal , le Cameroun ,à travers les yeux du jeune garçon ,Toundi .Ce dernier s 'est enfui du domicile familial à cause de la maltraitance de son père .Il trouve refuge à la Mission catholique Saint-Pierre où officie le Révérend père Gilbert .On peut penser que Toundy a quitté un monde brutal et sauvage ,incarné par un père violent.vers un monde rassurant et civilisé symbolisé par l 'Eglise .Au fur et à mesure qu 'on avance dans le récit , avec humour, l'auteur déconstruit cette vision sainte pour nous présenter un univers colonial oppressant .Le Révérend Gilbert qui a accueilli Toundy baptisé Joseph , est certes un homme bienveillant , généreux et il est admiré par le jeune enfant

mais il perpétue les rapports inégalitaires et en fait son boy .Ce dernier a appris à lire et à écrire .Il tient un journal intime où il note tout .Ce boy est instruit .A la mort du père Gilbert , Toundy est placé chez le commandant d 'un district de la colonie française .Le jeune garçon aura le loisir d 'observer les frasques et les turpitudes intimes de

sa patronne blanche .Il relèvera aussi l 'arrogance des Blancs envers les Noirs .La discrimination raciale est bien présente .Toundy alias Joseph est plus que touché par ce

qu 'il remarque et ce qu 'il entend .

Dans ce roman ,on remarque la description sincère d 'un

monde agréable mais inégalitaire où les Noirs sont toujours perçus comme des êtres ignorants .



















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Une vie de boy

c'est un livre très interresant
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Une vie de boy

Sur le conseil d’un nouvel ami que je me suis fait dans un petit village du Sirimana sénégalais, je me suis engagé dans cette lecture.

Le narrateur retransmet le journal intime de Toundi. Celui-ci fuit les attaques de son père pour se réfugier chez un religieux. Celui-ci lui apprend à lire et à écrire et en fait son boy. Après cet apprentissage, il peut retransmettre tout ce qu’il vit. Sa vie malgré tout calme auprès du religieux bascule assez vite avec sa mort imprévue. Ses qualités lui permettent de devenir le boy du commandant.

Dans cette histoire qui semble se passer au Cameroun (enfin je pense) pendant la période coloniale, on reconnaît le contraste entre deux mondes. Entre riches et pauvres, pouvoir et insécurité, boy et patron, circoncis et incirconcis.

Le journal est composé de récits plus ou moins longs qui permettent de comprendre ce que fait Toundi, ce que font les blancs, ce qu’il trouve normal et ce qui le révolte.

Un récit très court qui permet de comprendre la vie d’un noir plutôt favorisé pendant la période coloniale. Je ne regrette pas cette lecture, même si le style n’est pas toujours des plus élégants, correspondant par moments au milieu décrit et s’en éloignant parfois par contraste.

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Le vieux nègre et la médaille

ceci est une oeuvre a lire absolument
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Le vieux nègre et la médaille

Une médaille pour Meka. Au nom de quoi ? Peu importe l'objet dans ce récit qui s'attache à narrer ce que cela représente (ou ce qu'il imagine) pour le récipiendaire. En effet, Meka est un vieil indigène qui reçoit ce geste de reconnaissance d'un colon, d'un Blanc.



Ainsi, il devient quelqu'un, un grand homme pour les siens, mais est-ce assez pour être perçu comme l'ami des Blancs, et se croire l'ami des Blancs ? Assez pour "trainer" dans le quartier de ces Blancs sans être inquiété, notamment par les gardes, jeunes et indigènes, comme lui ?



C'est l'enjeu principal de ce roman qui brosse le portrait biaisé de deux communautés qui se tiennent à distance. Ferdinand Oyono pointe également du doigt les travers de ces indigènes qui accordent une importance démesurée à cette " valorisation" du puissant du moment. Dommage que la description des manifestations y afférentes alourdisse le propos.
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Une vie de boy

"Une vie de boy" me laisse une impression mitigée. L'atmosphère et la description des rapports entre indigènes et coloniaux au Cameroun dans les années 50 sont bien relatées. Le traitement réservé aux noirs employés de maison par les blancs, caractéristique des mentalités de l'époque ne peut que nous révolter.

À côté de cela, l'adultère relaté en long et en large, même s'il détermine la destinée du personnage principal, est en lui même peut intéressant. Heureusement, la brièveté du roman et la personnalité attachante de Toundi permet de passer au-delà.
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Une vie de boy

A la suite d'une dispute avec son père, Toundi se retrouve sous la protection d'un Père Blanc à la mission catholique. Ce dernier l'initie notamment à langue française avant de décéder brutalement. Désormais livré à lui-même, le jeune garçon devient "le boy" du commandant. Un poste idéal pour observer les us et coutumes des colons et de ceux qui gravitent autour d'eux.



Un livre sur l'apprentissage de la vie à une époque charnière d'une colonie sous administration française.

Instructif mais par endroits survolés.
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Une vie de boy

Je connais peu la littérature africaine (encore une lacune) et j'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres lors d'une promenade et j'ai pensé que c'était l'occasion de la découvrir même si dès le titre et la couverture je me doutais que l'histoire n'allait pas forcément être très joyeuse.



Le narrateur, (l'auteur ?) dès les premières pages, nous expose les conditions dans lesquelles il a fait la connaissance du personnage principal Toundi Ondova, un jeune camerounais. Celui-ci décède sous ses yeux et on lui remet son maigre baluchon dans lequel il découvre deux cahiers dans lesquels Toundi a tenu le journal de son existence, lui l'enfant Maka par sa mère et Ndjem (les mangeurs d'hommes) par son père :



"Ma race fut celle des mangeurs d'hommes. Depuis l'arrivée des Blancs nous avons compris que tous les autres hommes ne sont pas des animaux. (p16)"



Devant la brutalité de son père, il sera contraint de quitter sa famille et sera recueilli par le père Gilbert qui le rebaptisera Joseph qui va lui apprendre à lire et écrire. C'est lui qui l'incitera à tenir un journal et lorsque celui-ci décèdera il va découvrir d'autres Blancs, ceux des colonies, avec leur condescendance, leur brutalité, leurs mensonges.



Une histoire au sein d'une Résidence coloniale de blancs où le commandant règne en maître absolu sur le Quartier Noir mais qui reportera sur Toundi sa vengeance de mari bafoué et au sein de laquelle Toundi va faire l'apprentissage des roueries humaines, du pouvoir des colonisateurs mais aussi où la solidarité de la communauté noire vient en aide, même sans espoir, à ceux qui sont dans le viseur.



Même si j'ai lu ce roman avec intérêt j'ai eu quelques doutes parfois sur le ton et la langue parfois employés par Toundi/Joseph avec des mots parfois élaborés et en inadéquation avec le peu d'éducation qu'il a reçue. Par contre l'ambiance entre les domestiques, faite d'amitiés, d'entraides avec un vocabulaire très imagé est très bien rendu et cela donne une ambiance parfois joyeuse malgré les difficiles conditions de vie. Toundi observe et tente de comprendre le monde dans lequel il vit sans voir qu'il va devenir le réceptacle des frustrations. Un roman d'apprentissage certes, mais l'apprentissage de la vie n'est pas la même suivant la couleur de peau.....



A travers Toundi l'auteur montre deux visages de la présence des Blancs en Afrique : à la fois la présence des religieux qui vont lui venir en aide, l'éduquer mais surtout la main mise de ceux qui détiennent tous les pouvoirs, presque de vie ou de mort, sur les autochtones.



C'est un court roman pour dénoncer l'oppression des Blancs sur une population tenue en esclavage, c'est bien écrit, c'est fluide, c'est révoltant comme peut l'être tous les abus. On pourrait parler de caricature de la colonisation mais malheureusement ce fut une réalité qu'il est toujours bon de dénoncer.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Une vie de boy

Oeuvre de Ferdinand oyono
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Une vie de boy

Le journal de Toundi nous arrache le coeur, nous met le nez dans la boue obscène des dérives de la colonisation, nous retourne les mots privés de sens, pardon, amour de son prochain et châtiment caetera.

" Quel plaisir cache cette manière de blanc ?" Toundi remet les hommes qui traitent les autres hommes en esclaves à leur juste place : la place des monstres, quel que soit la justification, l'enrobage et les simagrées affectées et déplacées.

A Lire Absolument.



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Le vieux nègre et la médaille

Meka, homme d'âge mûr, vétéran de guerre, dont les deux fils ont perdu la vie en combattant pour la France, a été désigné pour recevoir une médaille que le grand Chef des blancs en personne viendra lui remettre lors des cérémonies du 14 juillet qui se dérouleront dans la ville la plus proche de Doum, son village. Une reconnaissance pour cet homme que les Blancs considèrent non seulement comme un ami grâce à son engagement dans l'armée française, mais aussi comme un bon chrétien, depuis qu'il a donné ses terres aux prêtres de la Mission catholique de Doum. Assistant par ailleurs à l'office chaque dimanche, il s'autorise malgré tout de régulières incursions chez Mami Titi pour y boire de l'alcool interdit par l'église, mais qui soulage tellement ses rhumatismes... et puis le curé lui-même, à confesse, a affirmé qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien, tant qu'on ne verse pas dans l'excès...



Le bouche-à-oreille ayant fait son oeuvre, la rumeur de la gratification de Meka court de village en village, jusqu'à celui de son beau-frère Engamba, qui, pour assister à la cérémonie, prend aussitôt la route, à pieds, accompagné de sa femme et d'un bouc à offrir au futur médaillé. L'annonce a mis en émoi toute la zone alentour : côtoyer Meka, ne serait-ce qu'à titre de connaissance, sera désormais l'assurance de jouir de privilèges et d'un certain respect. La veille de la cérémonie, la case du vieil homme et de sa femme n'est pas assez grande pour accueillir les amis, parents et voisins, qui s'y sont invités à manger et dormir.



Après la remise de la médaille, dans des circonstances éprouvantes pour notre héros qui a dû supporter une longue attente sous le soleil, chaussé de mocassins inadaptés à ses pieds déformés et tiraillé par une envie pressante, son état d'esprit bascule... Le mépris à peine dissimulé qu'il suscite chez certains blancs alors présents, l'hypocrisie et l'infantilisation qu'il est soudain conscient de subir, le plombent d'une amertume qu'exacerbe l'arrestation dont il est la victime suite à un malentendu. Il réalise alors l'injustice qui les touchent, lui et les siens, et le chemin qui a été parcouru depuis la génération qui les a précédés : lui, l'héritier d'une grande lignée, dont le père a combattu les blancs, est devenu non seulement leur larbin, mais s'est en plus montré prêt à recueillir dévotement les miettes d'une reconnaissance fondée sur sa soumission et son renoncement à sa culture, à ses valeurs, à son mode de vie.



D'une écriture limpide, en un enchaînement d'épisodes vivants, dépaysants et souvent truculents, mettant en scène des personnages haut en couleur, aussi prompts à rire qu'à se lamenter, Ferdinand Oyono donne à son récit des allures de conte, dont la morale, plutôt que d'être édictée, émane naturellement des faits qui sont relatés.



Publié en 1956, au début des événements menant à l'indépendance camerounaise que la République Française comme celle du Cameroun refusent de désigner par le terme de "guerre", malgré les milliers de morts qu'ils provoquèrent, "Le vieux nègre et la médaille" rencontra à sa sortie un succès bien mérité.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le vieux nègre et la médaille

Un vrai chef-d'oeuvre ce livre qui figure parmi les premiers qui ont ouvert la porte de la littérature africaine.

En pensant à niveau à Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, je ne peux m’empêcher de penser à Les bouts de bois de Dieu ou le mandat de Ousmane Semene, Ville cruelle d'Eza Boto, L’étrange destin de Wangrin de Amadou Hampâté Bâ et bien d'autres...

Une belle écriture où l'humour reporté sur l'ignorance du nègre, un honneur se transforme en de grandes humiliations, ensuite progressivement on verra monter et s’enraciner l'esprit de révolte.

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