Citations de Florence L. Barclay (61)
La beauté, après tout, est une chose de surface, dit-il ; je la vois et je l'admire. Je la désire et je la peins. Quand je l'ai peinte, je l'ai faite mienne, et je m'aperçois que je n'y tiens plus. Pendant le temps que je peins le portrait d'une femme, je cherche son âme, je voudrais la révéler sur la toile ; et savez-vous, miss Champion, j'ai découvert une chose : c'est qu'une belle femme n'a pas toujours une belle âme.
Je ne puis rien imaginer de plus atroce que d’aimer un homme et d'être forcée de vivre avec un autre.
Et là, où le péché intervient, une note fausse trouble la divine harmonie, et la corde majeure de l’amour mutuel ne sonne plus sa note juste.
Dans leur parfait amour, Jim Airth introduisit la discorde du mauvais orgueil. Cet orgueil était devenu la base de sa conduite, et la symphonie de vie des amoureux, si harmonieuse d'abord sous l'épanouissement de l’amour mutuel et confiant, perdait son harmonie, et grinçait
L'amour, pour l’âme virile, est, dans ses qualités essentielles, naturellement égoïste. Il y a trois notes, la première : «Je la désire », la seconde : « Je la veux », et la troisième : « Il faut qu'elle soit à moi ».
D'autre part, l'amour de la femme est dépouillé de tout égoïsme, et se résume par l'aspiration de se donner tout entière. Dans le Cantique des Cantiques, le plus grand poème d'amour jamais écrit, le cœur de la femme s'élève dans un crescendo.
« Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui », puis « Je suis à mon bien-aimé et il est mien », et dans l'apogée « Je suis à mon bien-aimé et son désir va vers moi. »
C'était le passé ! Le présent, pour quelques heures au moins, était l'oubli miséricordieux. Qu’apporterait l’avenir ? Elle avait vaillamment éloigné la tentation d'apprendre d'un autre que de son époux la gloire de vivre et la force de l'amour. Et lui, avait failli à sa tâche. Les sourds peuvent-ils enseigner l'harmonie, ou les aveugles révéler la beauté de la couleur ? Mais les jours à venir ne détenaient-ils pas une réserve de bonheur ? Le jardin clos n'était plus défendu à tous par un possesseur qui en ignorait le parfum. La barrière, dorénavant, ne serait fermée qu'au loquet, et lorsqu’une main ardente s'y appuierait, elle s’ouvrirait toute grande.
La tendresse, l'approbation, le respect, étaient pour moi expériences si nouvelles, qu'elles m'eussent tourné la tête, si mon exaltation n’eût été contre-balancée par une reconnaissance sans homes; et une terreur folle de retomber dans les mains de maman, qui m’eût fait consentir n'importe quoi.
On ne nous accordait ni individualité, m opinions, ni indépendance. Tout ce qu'on exigeait de nous était d'obéir aux commandements de sa maman, et de suivre son sillon : nous étions toujours des enfants à ses yeux. Nous grandissions, nous devenions jolies, mais nous demeurions des enfants, bonnes à être oppressées, dominées et grondées.
Pour l’Angleterre et pour l'honneur ! La fille d'un soldat et la femme d’un soldat doit avoir la force de tout supporter.
A mon avis, les animaux n’ont pas besoin du médium de la parole. Leur compréhension est télépathique. Ils lisent nos pensées. Ainsi, un cavalier ou un cocher nerveux peuvent terrifier un cheval. Les créatures muettes se détournent de ceux qui éprouvent à leur égard dégoût, aversion ou antipathie; tandis qu'un véritable ami des bêtes, les conquiert invariablement avec un mot. Le sentiment d'affection et de bonne volonté les pénètre télépathiquement, gagnant leur confiance parfaite et immédiate.
Les années solitaires disparurent à ses regards. La vie eut un but. Il aurait besoin d’elle toujours, et toujours elle se trouverait là pour répondre à son appel. […]
Jane souriait dans la nuit ; dans la profondeur sereine de ses yeux tremblait une intuition nouvelle, et son doux sourire révélait la compréhension ineffable du vrai bonheur de la femme. « Il est mien et je suis sienne. » Son cœur se donnait sans réserve, et ce cœur généreux se dilatait dans la joie de l’offrande. Puis la mère s’éveilla en elle, et elle connut comment la tendresse maternelle se mêle à l’amour de la vraie femme, et combien il est de la nature de l’enfant dans l’homme qui aime, et dans son besoin de celle qui lui est devenue indispensable.
[…] Les tristes années de solitude du passé, les inquiétudes de l’heure présente, la perspective incertaine de l’avenir, tout s’évanouit. Elle naviguait à pleines voiles avec Garth sur un océan enchanté, loin des rives du temps. Car l’amour est éternel ; et la naissance d’un amour vrai libère la créature des servitudes de la chair.
- En un instant merveilleux, la femme, l'épouse, la mère en elle se sont révélées à moi, et toute la tendresse, toute la perfection de son âme pure. A cet instant est né un désir d'elle que rien ne pouvait assouvir, que rien n'assouvira jusqu'au jour où je me retrouverai avec elle dans la lumière de la cité d'or; là où il n'y aura plus ni larmes, ni douleur, ni ténèbres...
[...]
Je compris aussitôt que je l'aimais, que je la désirais; je sentis que sa présence illuminait ma journée, que son absence signifiait le froid de la nuit; et chaque jour devint radieux parce qu'elle était là.
Garth s'arrêta un instant. La voix incisive du docteur s'éleva:
-Elle était sans doute belle, jolie, séduisante? [...]
-Je n 'en sais rien, dit-il lentement. Je ne puis la voir comme la voient les yeux des autres. Ma vision d'elle, dans l'instant qui a tout illuminé, a inclus l'esprit, l'âme et le corps. Son âme était si belle, si noble, si féminine, que le corps qui la revêtait en partageait la perfection et me devenait infiniment cher.
En d’autres termes, continua le docteur, quoiqu’elle soit pour vous « l’unique femme », vous n’êtes pas pour elle le « seul homme » ?
- Non, dit Garth avec amertume ; et comme un soupir il ajouta, je ne suis pour elle qu’un enfant.
- Disons plutôt que vous n’avez pas su discerner ce que vous étiez pour elle, et le lui faire comprendre, continua le docteur, sans paraître avoir entendu les derniers mots. C’est qu’il faut du temps et de la patience pour prouver certaines choses à une femme.
Garth se redressa avec une expression de surprise.
- Pensez-vous vraiment ce que vous dites ?
- Absolument, répliqua le docteur avec assurance. Chez l’homme, la révélation de la femme unique est foudroyante ; chez elle au contraire, la conviction réciproque ne se fait que graduellement, comme le lever du jour.
Une seule chose est certaine pour moi : c'est qu’avant de vous connaître, je ne savais pas ce qu'amour voulait dire.
Je déteste qu'on étouffe les faits. Mais il fallut prendre en considération l'avenir d'un homme. Le monde ne laisse jamais tomber un événement de cette sorte.
Je vois clairement aujourd'hui qu’il y a une clef à la vie, une clef à l’amour, et qu'elle n’a jamais été mise entre mes mains. Quelle est-elle ? Je l’ignore. Mais si jamais j’en apprends le secret, ce sera d’un homme semblable à Jim Airth. Je n’ai jamais causé avec lui, et j'ai néanmoins tellement conscience de sa force et de sa virilité, qu’il représente pour moi dans l'abstrait ce qu’il y a de plus fort dans l’homme, et de plus vital dans l'existence.
Si j'avais été maîtrisée et contrainte à faire ce qu’un autre voulait, j’aurais senti que l’amour était une réalité, et la vie en aurait valu la peine. Mais j’ai cheminé paresseusement à travers les années, en faisant exactement à ma tête, commettant des erreurs, et nul ne se souciant de m’avertir, échouant dans mes efforts, et personne n'étant désappointé de mes échecs !
La chose, hélas ! remonte à bien des années en arrière; maman n’a jamais permis à ses filles de devenir de grandes personnes. On ne nous accordait ni individualité, m opinions, ni indépendance. Tout ce qu'on exigeait de nous était d'obéir aux commandements de sa maman, et de suivre son sillon : nous étions toujours des enfants à ses yeux. Nous grandissions, nous devenions jolies, mais nous demeurions des enfants, bonnes à être oppressées, dominées et grondées. Mes soeurs, qui étaient de sages petites filles, eurent beaucoup de gâteaux et de confitures, et, éventuellement, des maris selon le cœur de maman, et quelle leur fournit.
Ses toiles sont des études de caractère. Mieux le modèle vous est connu, mieux on apprécie la valeur du portrait.
A mon avis, les animaux n’ont pas besoin du médium de la parole. Leur compréhension est télépathique. Ils lisent nos pensées. Ainsi, un cavalier ou un cocher nerveux peuvent terrifier un cheval. Les créatures muettes se détournent de ceux qui éprouvent à leur égard dégoût, aversion ou antipathie; tandis qu'un véritable ami des bêtes, les conquiert invariablement avec un mot. Le sentiment d'affection et de bonne volonté les pénètre télépathiquement, gagnant leur confiance parfaite et immédiate. Et également, si nous en prenons la peine, nous pouvons dans une large mesure arriver à leurs idées par le même moyen.
Quel soulagement d'avoir enfin quelqu'un avec qui causer. Et vous entre tous, cher docteur. Quoiqu'on vérité je ne comprenne guère qu'un malade qui vous a fait venir jusqu'ici puisse attendre à demain matin pour vous voir, cédant ainsi à une personne bien portante comme moi le privilège inestimable de votre compagnie au thé, à dîner, à déjeuner, avec de charmants intervalles de tête à tête. Et personne n’ignore que vos minutes sont d'or !