📻 L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
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📚 Aldobrando de Luigi Critone, Francesco Daniele aux éditions Casterman
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📚 China Li T2 - L'Honorable Monsieur Zhang de Jean-François Charles et Maryse Charles aux éditions Casterman
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📚 China Li T1 : Shanghai de Maryse Charles et Jean-François Charles aux éditions Casterman
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📚 RIP Tome 2 : Maurice : Les mouches suivent toujours les charognes de Julien Monier et Gaët's aux éditions Petits à Petits
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📚 Sang chaud de Kim Un-su, Kyungran Choi aux éditions Matin Calme
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📚 Love Me Tender de Constance Debré aux éditions Flammarion
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📚 Play Boy de Constance Debré aux éditions Stock
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📚 Tu me vertiges de Florence M.-Forsythe aux éditions Le Passeur
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📚 Correspondance: (1944-1959) de Albert Camus, Maria Casarès aux éditions Folio
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- A Alger, on faisait des parties de foot sur la plage avec les camarades et ensuite on prenait un bain. (...) Tu ne sais pas comment la mer est belle là-bas. Tiède, transparente par endroits. J'aime cette sensation de ne faire plus qu'un avec la mer.
Ce soir, les étoiles sont si brillantes qu’il lui semble que, rien qu’en tendant le bras, elle pourrait les toucher.
Mais qui es-tu véritablement ? Quel est cet homme que j’ai face à moi, que j’aime et qui me demande d’accepter un bonheur qui serait à ses yeux « le bonheur ». Un bonheur pour qui ? Pour lui, pour moi, pour nous ?
Je n𠆚i pas l’intention de mourrir. J𠆚i trop de projets.
Ils marchent plein d'étoiles dans les yeux. Des passants se retournent. Maria et Albert ont quelque chose que les autres sentent sans l'expliquer. Ils sont beaux. Simplement. Pas d'une beauté factice, mais de celle qui irradie sans que l'on sache vraiment pourquoi. Une façon de se mouvoir, un port de tête droit et franc ; le corps libéré, le visage offert, ils sont heureux...
Si Maria ne voit pas Camus pendant deux jours, elle glisse sous sa porte des petits mots, des lettres, et parfois même une seule phrase. Et même s’il ne répond pas immédiatement, il attend fiévreusement ses messages en lui envoyant à son tour des lettres enflammées.
Il y a des savoirs essentiels qui s'offrent à nous sans examen et il y a des savoirs inutiles qui encombrent l'esprit de données chèrement acquises ! Malheureusement, notre cerveau ne dispose pas de défenses immunitaires qui nous avertiraient et nous protégeraient des faux savoirs. Alors, pour distinguer le vrai du faux, on peut toujours essayer- voire adopter - la devise suivante:le vrai savoir n'est pas une banque de données, il ne s'emmagasine ni ne se thésaurise, il s'incorpore. Le vrai savoir ne se détient pas ni ne se retient, il se partage. Le vrai savoir ne s'ingurgite pas, il se déguste. Sans plaisir ni désir, il n'y a que bourrage et gavage de cerveaux. Le vrai savoir est bien celui qui donne sa saveur au monde.
Il est fier, gentiment macho, cela participe de son érotisme à elle, mélange insoupçonné de ce qu'elle nomme "tout à la fois sa crudité et son mysticisme cosmique". L'un n'allant pas sans l'autre, en ce qui la concerne.
VIIIe Festival d'Avignon, Macbeth, 1954
Quand Maria arrive à Avignon, c'est le branle-bas de combat dans la Cour d'honneur du Palais des papes. Des ouvriers terminent d'installer le plateau et montent les gradins. Maria cherche désespérément Gérard Philipe. Elle le trouve enfin à l'hôtel de France. Sur la place devant le Palais, il sirote un pastis tout en discutant avec les Avignonnais (1) . (...)
Le lendemain de la première, Gérard arrive en chantonnant à l'hôtel de France où loge Maria.
-Tu as vu, Maria, l'article de Renée Saurel des Lettres françaises ? (...)
-Tiens, je te lis : "Maria Casarès dans Lady Macbeth est exceptionnelle. Ce qu'elle a réalisé est de l'ordre du génie. Nous ne sommes pas près d'oublier sa voix blanche, son beau visage douloureux, ce ton parfaitement naturel dans le délire maniaque que seule une aussi grande comédienne pouvait, non imiter, mas inventer, et ce geste obstiné de la main frottant l'autre, pour effacer le sang".
(1) Gérard Philippe répondait avec beaucoup de gentillesse à toutes les demandes de dédicaces, et accordait volontiers de son temps pour discuter simplement avec les Avignonnais. Pour les plus âgés, un souvenir ému qu'ils aiment à raconter.
Ce matin, au bureau, Camus vient de recevoir un pneumatique. Elle a simplement écrit :" Tu me vertiges". Il l'appelle. (...)
-Je brûle d'amour pour toi, Maria.
-Moi aussi. viens vite.