Il faut cependant garder à l’idée que l’intelligence artificielle ne choisira pas une direction d’elle-même. L’homme, et l’homme seul, imprimera le chemin sur lequel elle évoluera et ça je crois, c’est ce qui nous terrifie, au fond. Nous savons que ces incertitudes dépendent de nous, et nous savons que nous sommes imprévisibles. Or, l’humanité, aujourd’hui, se situe à un tournant majeur dans l’histoire de l’intelligence artificielle.
Puis, sans rien dire, elle était partie un matin. Sans un message, sans explications. Cela dit, Franck n’en avait pas besoin, ne les connaissait que trop bien. Lassée des mois de silence et d’omerta qui avaient suivi sa fausse couche, lassée devoir le boulot regagner du terrain sur ces territoires qu’elle avait mis tant de mal à conquérir, elle avait lâché.
Il faut cependant garder à l’idée que l'intelligence artificielle ne choisira pas une direction d’elle-même. L'homme, et l’homme seul, imprimera le chemin sur lequel elle évoluera et ça je crois, c'est ce qui nous terrifie, au fond. Nous savons que ces incertitudes dépendent de nous, et nous savons que nous sommes imprévisibles. Or, l'humanité, aujourd’hui, se situe à un tournant majeur dans l’histoire de l'intelligence artificielle. Les domaines où nous décidons de l'implanter, les choses laissées sous son contrôle ainsi que le niveau de surveillance appliqué détermineront son influence sur notre futur.
On appelle cela le syndrome acquis du savant, il n’existe que six ou sept cas répertoriés dans le monde. Le garçon dot vous me parlez souffre-t-il d’une forme d’autisme ?
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Parce que le Savantisme est plus fréquent chez les autistes. On n’en connaît pas les causes avec certitude, ni les mécanismes précis qui affectent le cerveau des personnes atteintes d’autisme, mais le développement de capacités prodigieuses, qu’elles soient mathématiques, mnémotechniques ou bien artistiques, ont plus souvent lieu chez eux.
Mais les murs… tous les murs. Bon sang, ça, ça n’avait rien de normal. Des chiffres partout. Du sol au plafond, sur chaque centimètre carré disponible. Des numéros, des lettres grecques, des symboles mathématiques par centaines. Les posters de l’équipe des Mighty Ducks étaient recouverts de x, de y, de a ou de b. Les équations couraient de pan en pan, s’étalaient dans tous les sens. Des tableaux, des courbes, des caractères dont Franck ignorait mêle l’existence, des suites de chiffres avec ou sans virgules, des cercles annotés, des schémas raturés puis repris sous une autre forme. juste en dessous. Aucune logique apparente, un fourbi inintelligible ponctué de dessins, de croquis en trois dimensions ; des mécanismes étranges, comme des bobines de transformateur, c’était du moins la seule comparaison trouvée par son esprit.
Il y a des jours où l’on est persuadé d’une coalition bien rodée, comme une ligue de l’emmerdement extraordinaire qui aurait jeté son dévolu sur nous. Cette sensation que le destin, ou une force bien dégueulasse, s’acharne avec application à nous maintenir la tête sou l’eau, que peu importe les efforts, les tentatives et la volonté, l’issue sera fatalement la même : le fiasco. Ce sentiment, Léo l’expérimentait depuis plus de six mois dorénavant. La poisse, ou quel que soit son nom, devenait une vieille amie avec qui il passait son temps. Certains jours elle se montrait plus discrète, sûrement occupée avec un autre élu, pourtant ne l’oubliait jamais, revenait tourner autour de lui au petit matin, annonçait sa volonté de passer la journée avec lui.