Josey Wales hors-la-loi est d’abord connu pour être un film de 1976, réalisé par Clint Eastwood. Un western avec un fermier solitaire, qui veut se venger du mal infligé à sa famille…
Mais au départ, c’était un roman de Asa Earl Carter, alias Forrest Carter. L’introduction de Xavier Daverat nous présente cet écrivain de formation journalistique qui s’est par la suite tourné vers la politique. Et si je vous dis qu’il est né en 1925 dans l’Alabama, qu’il était blanc et en était fier, vous vous doutez de l’idéologie qu’il prônait.
Je ne connaissais pas du tout l’histoire du film (apparemment très fidèle au roman) avant de tenir l’ouvrage entre les mains et d’en lire la quatrième de couverture. Josey Wales est un fermier des montagnes, qui vit tranquillement avec sa femme et son fils. Un jour de 1858, il aperçoit au loin de la fumée s’élevant de sa maison : les Redlegs (une bande de voyous sans foi ni loi à la solde de l’Union) ont mis le feu à sa demeure, tuant sa famille au passage. Dès lors, Josey Wales intègre les rangs des rebelles sudistes pour venger sa famille. Il combat, tue, et devient un cavalier wanted, que nous suivons dans sa fuite vers le Texas, le sud, loin des nordistes qui veulent sa peau.
Lorsqu’on lit le roman, on est à mille lieues de se douter qu’il a été écrit par un farouche partisan de la ségrégation raciale. Car cette histoire met en exergue ce qu’il y a de plus humble et louable chez l’homme : le sens de l’honneur, de la famille, de l’amitié, du respect envers son prochain, de l’osmose avec la nature.
Au début du roman, Josey Wales fait partie d’un petit groupe rebelle dont les membres choisissent l’un après l’autre de se rendre contre la promesse d’une amnistie. Lui et un autre compagnon refusent, préférant poursuivre leur route vers le sud. Jamie sera grièvement blessé au cours de leur cavale, mettant en péril leur sécurité, sans que jamais Josey ne cesse de le soigner.
Puis il rencontrera un Cherokee et une autre amérindienne avec qui il formera une famille. Une famille choisie, au sein de laquelle chacun s’aime et se respecte, veille l’un sur l’autre. Une harmonie sereine qui ne demande pas d’explication et se passe de paroles.
josey_wales02C’est un roman magnifique pour plusieurs raisons.
En premier lieu l’intrigue, qui est captivante. Nous suivons Josey Wales dans sa fuite, nous interrogeant à chaque chapitre. Va-t-il s’en sortir vivant ? Il ne connait pas le repos, les hommes qui le recherchent se rapprochent de jour en jour. Nous entendons au loin les chevaux au galop… Les péripéties rencontrées sont toutes plus excitantes les unes que les autres, avec l’apparition de nouveaux personnages qui donnent de la matière à cette histoire.
Ensuite, pour moi qui suis une amoureuse de la nature, ce récit est sublime. Josey Wales sait vivre et communiquer avec la nature. Il sait par où passer pour ne pas laisser de traces, comprend au chant des oiseaux que quelque chose se trame. Les descriptions des paysages sont époustouflantes, les sensations sont amplifiées ; vous pouvez sentir le froid, le chaleur, la poussière, la fumée, écouter le bruissement des feuilles, le remous de la rivière, voir les prairies, les bois…
Pas fan de western à la base, je me suis laissée emportée par cette ambiance de cow-boys, de revolvers, de poursuites à cheval, de conflits sur fond de guerre de Sécession, de villes en bois avec saloon, de gangsters aux visages plaqués sur des avis de recherche…
Et finalement, je suis bluffée par la philosophie qui se dégage de ce roman quand on sait qui l’a écrit, sous pseudo qui plus est pour ne pas voir son texte rejeté d’office. Il émane de cette histoire un immense respect pour la population amérindienne, un peuple tolérant, brave et humble, qui sait vivre en harmonie avec la nature. Comme je le disais plus haut, les valeurs humaines fondamentales sont très présentes. Josey Wales est un homme d’honneur et de parole, qui se soucie des gens qu’il aime au mépris de sa propre vie, qui a un profond sens de l’amitié. C’est un homme droit dans ses bottes, qui tuera pour sauver ou venger les siens, mais ce ne sera jamais un acte gratuit.
Je pourrais encore parler un moment de ce roman tant il m’a transportée, j’ai même mis du temps à le lire malgré sa petite épaisseur tant je prenais plaisir à évoluer aux côtés du personnage dans ces contrées lointaines. Mais je vais m’arrêter là et j’espère que vous aurez l’occasion de le lire à votre tour. Pour ma part, je vais poursuivre le voyage avec le film ;)
Lien :
http://lejardindenatiora.wor..