Présentation des trois nouveaux ouvrages de la collection Rivages/Casterman/Noir
Découvrez la séance dédicace des auteurs Romain Renard, Christian de Metter et Will Argunas à l'espace passion BD du magasin Fnac Forum des halles. Leurs nouveaux ouvrages respectifs sont parus dans la collection Rivages/Casterman/Noir, qui s'étoffe de nouvelles perles mois après mois, pour notre plus grand plaisir. L'Homme Squelette de Will Argunas : Les enquêtes de la célèbre police tribale navajo de Tony Hillerman enfin en bande dessinée. Une narration coup-de-poing qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Scarface de Christian de Metter : Inspirée en partie par le personnage d'Al Capone, plusieurs fois transposée au cinéma, voici l'histoire de l'une des plus célèbres figures du polar, revisitée avec maîtrise et talent à partir du roman-culte d'Armitage Trail. Un hiver de glace de Romain Renard : Un grand roman américain de Daniel Woodrell mis en images avec une rare intensité. Enregistré le 13 avril 2011.
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Ne va pas t'imaginer qu'un homme ne se soucie pas du sort d'une de ses chèvres parce qu'il en possède un millier [...]. S'il en possède un millier c'est parce qu'il se soucie plus de ses chèvres que du sort des membres de sa famille. En d'autres termes, ne t'attends pas à ce que les riches se montrent généreux.
Tony Hillerman (Le peuple de l'ombre)
- Si tu aimes les serpents, voici l'exemple parfait du genre d'endroit où tu peux venir les chercher.
- Je ne les aime pas. Je connais toutes ces imbécillités sur les Navajos et les serpents qui sont amis, mais je ne les aime pas. Ils me font peur.
- Nous ne sommes pas censés être amis. De la façon dont la légende présente les chose, Premier Homme et Grand Serpent ont appris à se respecter mutuellement.
On y parvient en ne mettant pas sa main, son pied ou quelque autre partie de sa personne à un endroit où l'on peut pas regarder. De cette manière, on ne marche pas sur son petit frère, on ne s'assoit pas sur lui ou on lui plante pas le doigt dans l’œil. Et en retour, il déclenche sa sonnette pour te prévenir si tu t'aventures sur un territoire dangereux... Ça fonctionne très bien.
- Je ne les aime quand même pas.
- Mais peut-être que les Navajos ne se suicident pas.
- C'est rare. Sauf avec la bouteille. C'est un peu moins rapide qu'avec une arme à feu.
A cet instant précis elle entendit à nouveau le sifflement. Juste derrière elle. Pas un oiseau de nuit. Pas une variété de reptile. C'était une mélodie que les Beatles avaient rendue célèbre. « Hey, Jude », en étaient les premières paroles. Mais Eleanor ne la reconnut pas. Elle était trop terrifiée par la silhouette bossue qui sortait du clair de lune pour pénétrer dans cette poche des ténèbres.
C'était un enchevêtrement fantastique de formations géologiques érodées, éclairé à ce moment là par le soleil couchant. L'homme blanc y voit la désolation et appelle ça un désert, pensa McKee, mais le nom que lui donnent les Navajos signifie "Vallée Magnifique".
Cotton sortit la feuille de la machine, fit glisser le carbone et laissa tomber les deux exemplaires sur la table. Janey en prit un sans rien dire. Cotton coinça à nouveau le carbone entre deux feuilles et introduisit le tout dans la machine. (Comment s'appelait-il? ce célèbre écrivain auquel on demandait s'il avait des conseils à donner à un auteur débutant et qui avait répondu: "Ne jamais oublier que le côté brillant du papier carbone doit se trouver face à soi." ce matin, il ne trouvait pas ça amusant.)
Ces réponses, il les connaissait déjà. La première, c'est que personne ne prêterait attention à un Navajo qui réclamait des comptes. La seconde, c'est qu'on s'en tiendrait à l'explication fantaisiste qu'un sorcier s'était envolé avec le cadavre. Chee n'en éprouva pas moins de la colère devant cette façon désinvolte de traiter les gens de son Peuple.
Un vent chaud et violent, fatigue les oiseaux qui s'arrêtent de voler. Il y en a un de trop qui se pose sur la branche. Elle casse, tombe dans la rivière dont elle dévie le cours. Le courant sape la berge, provoque un glissement de terrain qui obstrue le lit, inonde la vallée, modifie la flore, ce qui, par voie de conséquence, modifie la faune, et les peuplades qui subsistaient grâce à la chasse aux cervidés sont contraintes d'émigrer. Quand on réfléchit en revenant au point de départ de tout ça, on peut en attribuer la responsabilité au vent.
Si l'on devient riche, c'est que l'on a pris des choses qui appartiennent à d'autres. Prononcer les mots "Navajo riche" revient à dire "eau sèche".
L'harmonie naturelle exige que toutes les espèces, qu'il s'agisse de l'homme, du hamster, de l'oiseau-mouche, du serpent ou du scorpion, respectent le rôle tenu par les autres dans le monde tel qu'il est.