Citations de François Mancebo (46)
CPER : Le Contrat de Plan État-Région est une convention portant sur une période de 7 ans – actuellement 2000-2006 – et prévoyant la réalisation de projets financés en commun par l’État et le conseil régional concerné.
Commensal : Animal vivant au voisinage d’un autre – ici l’être humain – de façon plus ou moins constante et étroite, et profitant généralement d’une partie des ressources de ce dernier (nourriture, habitat, etc.) sans que s’établissent entre eux des rapports organiques.
Biodiversité : variabilité des organismes vivants de toute origine, comprenant la diversité au sein des espèces et entre espèces, ainsi que celle des écosystèmes.
À l’inverse du principe de précaution, la prévention s’applique lorsque les risques sont clairement identifiés.
Derrière le principe de précaution se dissimule souvent l’idée que tout risque encouru ne présentant pas gain personnel direct est indu.
… comment identifier et décrire la probabilité d’occurrence des risques ainsi que les gains potentiels à les éviter alors que, justement les connaissances sont incertaines ? D’ailleurs, à partir de quand considérer que les connaissances sont incertaines ou au contraire suffisamment sûres ?
La déclaration finale du sommet de Rio affirme qu’ « il est nécessaire de limiter, d’encadrer ou d’empêcher certaines actions potentiellement dangereuses sans attendre que ce danger soit scientifiquement établi de façon certaine » [http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/agenda21/textes/rio.htm]. Cela fonde le principe de précaution, selon lequel il est préférable de s’abstenir d’agir lorsque les conséquences d’une action peuvent être importantes et irréversibles, tout en étant difficiles à prévoir par incertitude scientifique. Il ne s’applique donc qu’à des risques potentiels, mais non certains : supposés graves et irréversibles, mais surtout mal identifiés. En première instance, sa mise en œuvre suppose de considérer conjointement, pour toute action et pour tout projet les bénéfices attendus, les bénéficiaires possibles, les risques encourus, les victimes éventuelles, la réversibilité ou la compressibilité de ces risques, l’équité des régimes de responsabilité établis en cas de conséquences néfastes. Puis à considérer que, si les risques vraisemblables dépassent les bénéfices du point de vue de la collectivité, il vaut mieux éviter de les courir.
Une des caractéristiques premières des enjeux environnementaux est d’affecter des biens collectifs pour lesquels les droits de propriété ne sont pas bien définis.
… que deviennent les vides de l’espace lorsque celui-ci est appréhendé comme lieu ?
Les objets de l’environnement ne deviennent ressources qu’après avoir été affectés de valeurs et être devenus susceptibles d’usages.
Au Québec, des citadins (puériculteurs, infirmiers, ingénieurs, plombiers, administrateurs, etc.) ont investi l’espace rural proche de Montréal, modifiant les pratiques culturales traditionnelles au bénéfice d’une production parfaitement inadaptée au sol et au climat, mais à forte valeur identitaire : le vignoble.
Très fréquemment, les élus perçoivent la qualité de vie à travers des catégories esthétiques alors que les populations l’envisagent plutôt en fonction du bien-être ou du mal-être ressenti. […] Dès lors, réalisations paysagères, création de parcs ou d’espaces verts de proximité suscitent des réactions ambivalentes.
L’environnement, ce sont les alentours auxquels il faut s’adapter comme à un voisinage plus ou moins bruyants.
On retrouve cette relation, où la qualité de vie est associée à l’ordre et à la propreté, opposé au désordre stigmatisé comme « contre-naturel », dans le véritable culte voué au gazon aux États-Unis. Là, certaines communes n’hésitent pas à consacrer 70% de leurs budgets à l’arrosage et à l’entretien de leurs gazons. La pelouse y désigne le pouvoir. Elle ceint les édifices gouvernementaux, religieux et culturels. Le gazon bien entretenu est progressivement devenu, de manière consensuelle, un élément essentiel de qualité de vie en tant que signe d’appartenance communautaire ; jusqu’à l’excès. Il y a en Amérique 65 millions d’hectares de pelouse, soit une superficie supérieure à celle occupée par toute autre culture du pays, blé et maïs compris. […] Maintenu à cinq centimètres de hauteur, le tapis de verdure devient vite le terrain d’entente de voisins sachant respecter cette convention tacite ; pas de clôture ni de barrière. La pelouse est un signe d’appartenance à une communauté et à ses normes. Partant, elle est aussi signe d’exclusion : une maison à la pelouse pelée est un « territoire étranger » et signifie que l’homme qui l’habite est exclu ou s’exclut lui-même. »
Éloge de la propreté et de l’ordre comme condition du bonheur, au détriment d’une action sur la pollution cachée et ses conséquences diffuses.
La ressource « naturelle » s’insère dans un monde organisé par la pensée. En quoi telle ou telle technique – stérilisation ou sélection des micro-organisme utiles, hybridations, OGM, biotechnologies, lutte biologique, par exemple – est-elle naturelle ou non ? De sa validation comme « naturelle » dépendront sa légitimation puis son insertion dans le champ des pratiques du développement.
… chaque société sélectionne en permanence entre ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas. Qu’y a-t-il de plus naturel au sens propre du terme que l’uranium, élément chimique présent sur terre bien avant l’homme. Pourtant, essayez de soutenir face à un auditoire, l’idée selon laquelle l’énergie nucléaire serait « naturelle ».
Même s’il existe des systèmes physiques et biologiques indépendants de l’homme, au sens où leur existence sans l’homme est envisageable, leur pensée, donc leur conception, est intégralement œuvre humaine. […] La nature n’environne pas la société, elle est fabriquée et placée en son centre. Il n’y a rien de plus artificiel.
S’il est un terme possédant le singulier privilège de recouvrir, sous les apparences du consensus, les oppositions les plus tranchées, c’est bien celui de « naturel ». Étymologiquement, nature vient de 𝑛𝑎𝑡𝑢𝑟𝑎 (« action de faire naître », de 𝑛𝑎𝑠𝑐𝑖, « naître »). […] Dans le domaine du développement durable, deux acceptions dominent […] :
_ Dans un premier sens, celui de l’état de nature cher à Rousseau, il juxtapose l’idée de nature comme puissance créatrice et celle de nature comme objet de contemplation […] Ici, la « nature », opposée à l’ « art » et à la « technique », désigne le monde tant qu’il n’a pas été transformé par l’homme.
_ Dans un second sens, la nature désigne l’ensemble du monde matériel, perçu parce qu’organisé par la pensée. Pour Galilée, la nature est avant tout un « livre écrit en langage mathématique » et les phénomènes naturels y sont régis par des lois. La nature est alors le champ qui s’étend devant la science et sur lequel l’ingéniosité de l’homme s’exerce, selon l’expression de Descartes, jusqu’à « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle ne consiste pas en sensations, mais en un ensemble de problèmes théoriques soumis à notre entendement. En ce sens, la nature n’existe que transformée par l’homme et le regard qu’il y porte.
On peut citer les éco-emballages comme modèle d’écolabel. En vigueur depuis janvier 1993, […] en contrepartie d’une taxe, l’industriel peut apposer sur certains de ses produits un logo dit Point Vert, qui peut améliorer son image auprès de consommateurs soucieux de l’environnement et favoriser leur comportement d’achat. Les écolabels présentent deux inconvénients. En premier lieu, leur caractère volontaire limite le champ d’application à ceux qui les acceptent. En second lieu, il existe un risque d’instrumentalisation.