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Critiques de Françoise d` Eaubonne (29)
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La Plume et le Baillon

Etudiant l'oeuvre de Violette Leduc, j'ai lu cet essai dans le cadre de mes recherches. Françoise d'Eaubonne qui a connu l'auteur revient avec justesse sur la réception de son oeuvre. Ayant lu la biographie de Carlo Jansiti, je n'ai pas vraiment appris quelque chose de nouveau mais le texte est clair et résume bien les faits.

Je ne connaissais pas du tout Jean Senac et Nicolas Genka, j'ai donc découvert à travers ces analyses claires, ces deux auteurs. Cela ne m'a pas tellement donné envie de les lire par rapport aux sujets qu'ils abordent mais cet essai est intéressant.
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Le féminisme ou la mort

Le féminisme ou la mort reste aujourd'hui un ouvrage de référence malgré ses défauts.

D'Eaubonne est en effet l'une des première à apporter au débat public français la question de l'éco-féminisme. Celle-ci analyse la catastrophe climatique non pas comme la responsabilité de tout.es, mais bel et bien comme une conséquences du système patriarcal productiviste mondial. Capitalisme et patriarcat sont intrinsèquement liés et précipitent l'humanité vers sa chute. Le féminisme de tout.es devient alors une question de vie ou de mort.



Ecrit en 1974, l'ouvrage possède tout de même aujourd'hui un certain "retard" théorique, notamment sur les questions d'intersectionnalité. Durant les premières pages du livre, d'Eaubonne fait également part d'une étrange obsession pour les Juifs, qui s'estompe au fil des pages.



En revanche, la préface de la réédition est elle absolument brillante.
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Le féminisme ou la mort

Avoir lu le portrait de Françoise d'Eaubonne m'a permis de recadrer certains de ses propos et de les replacer dans leur contexte. Depuis 1970, les luttes féminismes ont évolué et se sont surtout penchées sur l'intersectionnalité, ce que d'Eaubonne n'aborde pas.

Lire cet essai permet de retourner à un féminisme post-68, de comprendre les combats menés par les mouvements féministes et puis surtout de trouver les premières lignes sur l'éco-féminisme.

La préface est importante à lire pour la remise en contexte et je suis d'accord avec une lectrice qui proposait plutôt des commentaires tout au long de la lecture et non au début.

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Le féminisme ou la mort

Le féminisme ou la mort fait partie de ces textes qu'en tant que personne très sensible aux luttes féministes (juste un peu) ayant de nombreuses connaissances très sensibles aux luttes féministes, j'ai entendu citer environ un quintillion de fois, généralement assorti d'un commentaire du style "c'est vraiment une référence, faut que je le lise". De mon côté, grâce à la réédition toute récente de ce texte effectivement pionnier mais finalement assez méconnu, paru en 1974, c'est désormais chose faite. Ma lecture fut à la fois très plaisante et très frustrante : si l'intérêt du texte est évident d'un point de vue historique, certains de ses passages ont franchement mal vieilli, quand d'autres sont au contraire d'une pertinence rare. Il s'agit donc de prendre le texte pour ce qu'il est, d'en apprécier certains éclairs de génie assez bluffants, pour ensuite (pourquoi pas) se tourner vers des ouvrages écoféministes plus récents qui ont su poursuivre la réflexion plus que précurseure de D'Eaubonne.



On peut fractionner l'essai en trois parties, grosso modo. La première est de façon assez amusante à la fois la plus lucide et la moins surprenante des trois, étant donné qu'elle consiste en une synthèse acide, martelée et particulièrement bien ficelée des raisons pour lesquelles le féminisme existe et est nécessaire, avec un état des lieux de la condition féminine dans les années 70 dont on constate avec une certaine amertume qu'il peut encore, à (très) peu de chose près, parfaitement décrire la situation actuelle. Pour qui est déjà un peu renseigné sur le sujet, il y a donc assez peu de nouveauté, mais cela pourrait par exemple constituer une introduction très efficace pour un public plus novice.



La deuxième partie est, quant à elle, la plus critiquable et sans doute la plus instructive, de façon inattendue. Françoise d'Eaubonne y dresse une sorte de panorama de l'ensemble des victoires, obstacles et objectifs du féminisme des années 70, avec des focus successifs sur l'ensemble des régions du monde, mais aussi des comparaisons entre régimes capitalistes et communistes (eh oui, en 74, l'URSS était loin de la fin de parcours), et c'est sans doute là qu'on se confronte à ce que lui reprochent le plus les deux autrices contemporaines qui préfacent le texte, à savoir une difficulté à intégrer et représenter d'autres points de vue et d'autres vécus que le sien, et une perspective qui reste malgré tout très occidentalo-centrée (avec en plus de ça certaines prises de position sur divers sujets, notamment une posture abolitionniste assez péremptoire vis-à-vis du travail du sexe, qui posent parfois question). La pensée féministe a beaucoup, beaucoup évolué depuis l'époque d'Eaubonne, et ça se sent. Il ne s'agit donc aucunement de faire un procès d'intention à l'autrice, mais simplement de constater que certains éléments de son propos ont vieilli. Comme elle l'analyse elle-même, le féminisme ne peut se limiter à une seule perspective, mais en bonne représentante d'un courant universaliste encore très très majoritaire à l'époque (pour les néophytes : on oppose en général le féminisme universaliste, qui estime en gros - je schématise - qu'il existe une manière unique et universelle de lutter pour les droits des femmes et une seule définition du progrès féministe, aux féminisme intersectionnel, qui estime que le vécu et les besoins de chaque femme peuvent énormément différer en fonction d'autres paramètres - identité de genre, race, classe, orientation sexuelle, etc. -, et que la lutte et les discours féministes doivent donc être adaptés à chacune), d'Eaubonne peine à intégrer davantage de diversité à son propos.



La troisième partie, enfin, est celle qui fait véritablement le sel du récit, celle qui lui donne toute sa pertinence, à la fois d'un point de vue historique, puisqu'elle est le fondement de la pensée écoféministe, à une époque où personne ne défendait encore pareil point de vue. L'approche de Françoise d'Eaubonne est particulièrement plaisante et pertinente en ce qu'elle est véritablement globale, et ne verse ni dans le simple réformisme ("il faut donner plus de droits aux femmes et tout ira mieux"), ni dans la tendance un peu spiritualisante qu'on peut observer à l'heure actuelle (le féminin sacré, Gaïa, la mère nature, les femmes un peu essentialisées comme proches de la nature, tout ça). L'argument de Françoise d'Eaubonne est limpide : l'exploitation effrénée, destructrice et en un mot injuste de l'environnement est une conséquence du patriarcat (elle utilise plutôt le terme "phallocratie", mais soit, on s'entend Françoise), les femmes et les minorités sociales en sont les premières victimes, et de simples mesures palliatives ne permettront certainement pas d'y remédier. Au-delà de la "révolution", il s'agit de lancer une profonde "mutation" de notre façon d'envisager l'économie, le travail, les relations humaines et sociales, sans quoi le genre humain court tout droit vers la destruction, les plus fragiles en premier évidemment. A ce titre, le propos de l'autrice était inédit à l'époque, et reste encore aujourd'hui plus que pertinent, à l'heure où l'on voit se multiplier les manifestes écoféministes et où il n'a jamais été aussi urgent de penser la justice sociale et climatique. Il ne s'agit pas de dire "les femmes savent mieux faire" ou "il suffirait de mettre des femmes à la tête des Etats pour que ça s'arrange", mais de poser les bases d'une réflexion holistique, ambitieuse et politique capable de repenser l'iiiintégralité de notre fonctionnement actuel avant qu'il n'ait eu tout à fait raison des ressources dont on a besoin pour survivre.



Le féminisme ou la mort est donc, sans aucun doute, un texte très riche qui mérite amplement d'être découvert, même (et surtout ?) dans ses aspects un peu dépassés. C'est un texte assez remarquable dans sa capacité à poser les bonnes questions, ne pas s'excuser d'énoncer ses constats et ses conclusions avec clarté, véhémence et ambition, et surtout à titiller la curiosité d'un ou d'une lectrice qui aura du mal à ne pas avoir envie de poursuivre la réflexion une fois le dernier chapitre achevé. A découvrir !




Lien : https://mademoisellebouquine..
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Le féminisme ou la mort

Dans cette réédition du texte original de Françoise d'Eaubonne 'Le féminisme ou la mort' publié initialement en 1974, les éditions Le passager clandestin ont décidé de remettre ce texte en lumière, agrémenté d'une longue préface qui remet dans notre contexte ces écrits. Ce texte a été le premier à aborder la notion d'ecofeminisme. Françoise d'Eaubonne était une féministe engagée, militante et qui reste radicale dans son essai. Elle propose cependant une nouvelle alternative pour la société, qui selon elle est dominée par le capitalisme patriarcal, en donnant des clés de compréhension de l'oppression des femmes, mais aussi de l'urgence planétaire. Sa pensée va tout de même au-delà d'une simple addition du féminisme et de l'écologie. La préface était véritablement importante ici, car la société a depuis beaucoup évolué, et remettre les écrits dans leur contexte est indispensable : on constatera notamment que sa vision est celle d'une femme occidentale, qui n'inclue pas correctement les autres minorités. Il aurait cependant peut-être été plus pertinent de placer le texte d'origine en premier lieu, et de le faire suivre de commentaires argumentés pour avoir plus de matière pour transposer ce texte à notre époque et comprendre les arguments avancés. Il est tout de même très intéressant de découvrir le texte fondateur de l'ecofeminisme (révolutionnaire pour l'époque car rien ne s'en approchait !), en se détachant de l'aspect marketing actuel autour du féminisme et de l'écologie. L'intérêt d'un texte radical permet aussi de s'en détacher plus aisément, et de prendre ce qui nous paraît pertinent et transposable.
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Chevrette et Virginie

En cet an de grâce 1777, le Duras, un fier trois-mâts, quitte l’île de France, l’ancien nom de l’île Maurice, emportant à son bord la charmante Jeanne Perthiviers, à peine vingt ans, et la douce Virginie Goupil des Sermeuses, seize ans. Toutes deux se rendent à Pondichéry, Jeanne pour rejoindre son mari épousé peu avant et en poste dans ce comptoir français, et Virginie sa mère qu’elle n’a pas vue depuis des années.



Jeanne a été surnommée Chevrette par son grand-père, un vieux marin ayant bourlingué sur toutes les mers du globe et se nommant Chevreau, et elle aime qu’on l’appelle ainsi, le réclamant même. Elle est un véritable garçon manqué, et a appris à monter à cheval, à pratiquer l’escrime et autres amusements mâles. Elle est accompagnée de Flicq-en-Flacq, un négrillon de dix ans qui est son majordome et son filleul. Tandis que la frêle Virginie, qui a été élevée dans un couvent, est sous la houlette de Marie-Marie, sa servante noire. Elles passent leur temps à papoter tandis que Flicq-en-Flacq s’amuse avec Toine, le mousse de son âge, à des jeux de pirates.



La vie est douce à bord et l’ennui n’est point de mise. Le capitaine Freton de Vaujas préfère jouer au violon ses airs favoris, dont Les Indes Galantes de Rameau, déléguant la conduite du navire à son second Louis de Barre. Il possède un magnifique herbier qu’il montre avec fierté à ses passagères. Ce qui ne l’empêche pas de s’éprendre de Virginie, ce qui n’échappe à personne sauf peut-être à la principale intéressée. Il offre même à Virginie une magnifique perle.



Le voyage est toutefois perturbé par une tempête due à la mousson d’équinoxe et bientôt le navire est en perdition. Grâce à l’esprit d’initiative de Louis de Barre et de Chevrette, un radeau est rapidement fabriqué, les barils de poudre et autres denrées entreposés dessus, sans oublier les passagers et les marins, et bientôt ils parviennent à une petite île des Maldives. Ils sont accueillis par le chef de la tribu locale, Tupahiac, d’autant plus facilement que Louis de Barre s’exprime parfaitement en leur idiome. Heureusement.



Mais des pirates qui abordent sur une autre île située non loin, repèrent le Duras échoué et se rendent sur l’île où sont réfugiés les Français et l’idée leur vient de s’emparer de Chevrette et Virginie. Mais c’est sans compter sur les trublions que sont Flicq-en-Flacq et Toine.







L’histoire est censée se dérouler en 1777, et la jeune Virginie fait souvent référence à son roman de prédilection, Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Louable intention et prémonition car ce roman n’a été publié qu’en 1788 !



Françoise d’Eaubonne, née le 22 mars 1920 et décédée le 3 août 2005, était une femme de lettres ayant touché un peu à tous les genres. Romans pour enfants, romans engagés (elle fut une féministe libertaire), essais et biographies, et son œuvre est plus riche que celle proposée par Wikimachin. En effet elle usa de nombreux pseudonymes dont celui de Nadine de Longueval au Fleuve Noir pour les collections Grands Romans et Présence des femmes. Elle était la sœur de Jehanne Jean-Charles, écrivaine elle aussi, mariée avec Jean-Charles, le célèbre auteur de La foire aux cancres et des Perles du facteur, entre autres.



Quant à Chevrette et Virginie, il s’agit d’un roman d’aventures maritimes qui n’en pas sans rappeler par certains côtés Paul et Virginie, mais pas que, car les rebondissements sont multiples et l’épilogue est nettement plus heureux.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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L'éventail de fer ou la vie de Qiu Jin

Le féminisme ne tue pas, le patriarcat oui. C'est la phrase qu'aurait pu dire (ou penser) Qiu Jin, une des premières féministes chinoises. Enfin, pas que le patriarcat, aussi la finance et un pouvoir central moribond qui laisse mourir les plus faibles (et pas que les femmes). Elle et son groupe (le Kuomitang) ont bien compris une chose : l'oppression engendre l'oppression et c'est donc le système qu'il faut changer. Si ce n'était pas la seule femme du mouvement, c'est une de celle qui a pris le plus de risques, et qui y a laissé sa vie. Elle a également combattu contre le bandage des pieds, elle qui avait les "pieds naturels".

Se présentant comme une biographie, le livre d'Eaubonne se ressent plus comme un roman se basant sur des faits et des personnages réels. La chronologie est parfois floue et le nom des différents partis politiques sont un peu anachroniques : le kuomitang n'existe pas encore sous ce nom, le Journal de la femme Chinoise (2 numéros en 1907) semble être une publication régulière... de plus, la présentation du personnage de Qiu Jun semble parfois un peu mièvre, alors même qu'elle ne semblait pas l'être du tout (elle a quitté mari et enfants pour vivre sa vie. Courte, intense et choisie). L'auteure aborde aussi la question du féminisme intersectionnel (un peu en passant comme ça) ; sans doute qu'elle en a profité pour placer des idées des années 1970. C'est aussi cette auteure qui a mis en lien l'écologie et le féminisme dès le début des années 1980 (sans écho en France...)

Une lecture en demi-teinte : la découverte d'une femme forte dans une société hyper-contrainte et violente mais un style un peu ennuyeux (disons vieilli).



Challenge Voyages littéraires
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Belle humeur

Popularité et cœur tendre de nobles dames et de leurs suivantes.



De trimard en ruelles, les routes se tracent et s'empoussièrent de réalités et de légendes.



La Ferme étouffe les jacques d'un XVII ème moribond des agapes de ses bourgeois et notables.



Du vent sourd de la révolte, un insurgé de surnom de Belle humeur s'érigera en contre pouvoir.



Aventures, défis et cavalcades vont rythmer cette existence de poussières et de larcins à l'ombre de la veuve, patiente et sûre de son destin.

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Chevrette et Virginie

Le premier roman à l'eau de rose que j'ai pu lire : où on est encore dans les simagrées et conventions du XIXe, avec une héroïne aventureuse et trop masculine obligée de se calmer pour trouver l'amour, et son amie évaporée tête-à-claque, romantique et forcément chanceuse dans la vie... mais je l'ai lu avec un réel plaisir, et je m'en souviens encore 25 ans après !
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