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Critiques de Françoise d` Eaubonne (29)
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Belle humeur

Popularité et cœur tendre de nobles dames et de leurs suivantes.



De trimard en ruelles, les routes se tracent et s'empoussièrent de réalités et de légendes.



La Ferme étouffe les jacques d'un XVII ème moribond des agapes de ses bourgeois et notables.



Du vent sourd de la révolte, un insurgé de surnom de Belle humeur s'érigera en contre pouvoir.



Aventures, défis et cavalcades vont rythmer cette existence de poussières et de larcins à l'ombre de la veuve, patiente et sûre de son destin.

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Chevrette et Virginie

Le premier roman à l'eau de rose que j'ai pu lire : où on est encore dans les simagrées et conventions du XIXe, avec une héroïne aventureuse et trop masculine obligée de se calmer pour trouver l'amour, et son amie évaporée tête-à-claque, romantique et forcément chanceuse dans la vie... mais je l'ai lu avec un réel plaisir, et je m'en souviens encore 25 ans après !
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Chevrette et Virginie

En cet an de grâce 1777, le Duras, un fier trois-mâts, quitte l’île de France, l’ancien nom de l’île Maurice, emportant à son bord la charmante Jeanne Perthiviers, à peine vingt ans, et la douce Virginie Goupil des Sermeuses, seize ans. Toutes deux se rendent à Pondichéry, Jeanne pour rejoindre son mari épousé peu avant et en poste dans ce comptoir français, et Virginie sa mère qu’elle n’a pas vue depuis des années.



Jeanne a été surnommée Chevrette par son grand-père, un vieux marin ayant bourlingué sur toutes les mers du globe et se nommant Chevreau, et elle aime qu’on l’appelle ainsi, le réclamant même. Elle est un véritable garçon manqué, et a appris à monter à cheval, à pratiquer l’escrime et autres amusements mâles. Elle est accompagnée de Flicq-en-Flacq, un négrillon de dix ans qui est son majordome et son filleul. Tandis que la frêle Virginie, qui a été élevée dans un couvent, est sous la houlette de Marie-Marie, sa servante noire. Elles passent leur temps à papoter tandis que Flicq-en-Flacq s’amuse avec Toine, le mousse de son âge, à des jeux de pirates.



La vie est douce à bord et l’ennui n’est point de mise. Le capitaine Freton de Vaujas préfère jouer au violon ses airs favoris, dont Les Indes Galantes de Rameau, déléguant la conduite du navire à son second Louis de Barre. Il possède un magnifique herbier qu’il montre avec fierté à ses passagères. Ce qui ne l’empêche pas de s’éprendre de Virginie, ce qui n’échappe à personne sauf peut-être à la principale intéressée. Il offre même à Virginie une magnifique perle.



Le voyage est toutefois perturbé par une tempête due à la mousson d’équinoxe et bientôt le navire est en perdition. Grâce à l’esprit d’initiative de Louis de Barre et de Chevrette, un radeau est rapidement fabriqué, les barils de poudre et autres denrées entreposés dessus, sans oublier les passagers et les marins, et bientôt ils parviennent à une petite île des Maldives. Ils sont accueillis par le chef de la tribu locale, Tupahiac, d’autant plus facilement que Louis de Barre s’exprime parfaitement en leur idiome. Heureusement.



Mais des pirates qui abordent sur une autre île située non loin, repèrent le Duras échoué et se rendent sur l’île où sont réfugiés les Français et l’idée leur vient de s’emparer de Chevrette et Virginie. Mais c’est sans compter sur les trublions que sont Flicq-en-Flacq et Toine.







L’histoire est censée se dérouler en 1777, et la jeune Virginie fait souvent référence à son roman de prédilection, Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Louable intention et prémonition car ce roman n’a été publié qu’en 1788 !



Françoise d’Eaubonne, née le 22 mars 1920 et décédée le 3 août 2005, était une femme de lettres ayant touché un peu à tous les genres. Romans pour enfants, romans engagés (elle fut une féministe libertaire), essais et biographies, et son œuvre est plus riche que celle proposée par Wikimachin. En effet elle usa de nombreux pseudonymes dont celui de Nadine de Longueval au Fleuve Noir pour les collections Grands Romans et Présence des femmes. Elle était la sœur de Jehanne Jean-Charles, écrivaine elle aussi, mariée avec Jean-Charles, le célèbre auteur de La foire aux cancres et des Perles du facteur, entre autres.



Quant à Chevrette et Virginie, il s’agit d’un roman d’aventures maritimes qui n’en pas sans rappeler par certains côtés Paul et Virginie, mais pas que, car les rebondissements sont multiples et l’épilogue est nettement plus heureux.


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Contre violence: ou La résistance à l'État

En deux parties égales : la première écrite par Isabelle Cambourakis, historienne des mouvements sociaux, qui retrace le contexte Eaubonne, de la formation familiale dans l'enfance très à droite, puis dans le mouvement des JEC et des auberges de jeunesse, ensuite au PCF auquel elle adhère à la sortie de la guerre, puis son engagement féministe au sein du MLF, et enfin dans les luttes écologistes, notamment contre le nucléaire qui voit des femmes lutter à Greenham Common, Creys Malville, Plogoff..., ses articles dans La gueule ouverte, qui lui inspireront le féminisme ou la mort, ouvrage paru en 1974 dans lequel elle forge le mot écoféminisme.

La seconde partie consiste en la publication de ses textes de combat de la fin des années 70, sur la guérilla urbaine qu'elle oppose au terrorisme qui frappe les masses, là ou la guérilla urbaine "se contente" de frapper les symboles du pouvoir et de l'état. On y trouve le texte inspiré par la mort par pendaison en prison de Ulrike Meinhof, tête pensante de la RAF (Fraction Armée Rouge), "Hurle, Ulrike, hurle !" Textes flamboyants, lyriques, poétiques, érudits. Thèse intéressante qui n'est pas si répandue, d'Eaubonne ne croit pas à la non-violence, et surtout pas à celle des femmes à qui elle conseille l'agressivité, expression de l'instinct vital au contraire de la violence qui n'est que culte de la mort. Très seventies, mais textes qui peuvent inspirer notre époque, et empowering, comme toujours, chez cette refusante, résistante à l'ordre patriarcal.
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

Lectrice puis épistémologue (l'épistémologie est l'étude critique des sciences) de Engels, Marx et Lénine, Françoise d'Eaubonne (FdE) considère que ces derniers ont loupé, dans leur analyse des rapports de production classe ouvrière contre classe de capital, les rapports sociaux de sexe : la classe des femmes productrices de producteurs contre le patriarcat mâle exploiteur. Les femmes définies par leur classe de sexe subissent une superposition d'oppressions ; FdE aborde ainsi l'intersectionnalité comme on ne disait pas alors : la bourgeoise, "fille au pair" chez son patron de mari ; la prolétaire, fille au pair de son patron de mari est aussi exploitée par son patron d'usine ; et enfin, la femme qui subit l'oppression coloniale, troisième oppression en plus des deux déjà citées.



Deux mythes : la femme (éternelle) et la Terre (inépuisable).



A partir du moment où les hommes ont pris connaissance de leur rôle dans la reproduction humaine, vraisemblablement au Néolithique en observant les animaux (auparavant ils croyaient que les femmes étaient fécondées par des entités divines), ils ont domestiqué, réduit les femmes à leur fonction reproductrice par la contrainte. Filles et femmes réduites à l'abjection du rapt, de la razzia, de l'enlèvement, du mariage forcé, de l'échange contre biens et terres, du viol, de la prostitution, traitées en troupeau de (re)productrices de producteurs et de guerriers, en séparant à la fin de l'enfance le fils de la mère, le fils trahissant la mère en passant dans la caste supérieure des mâles.



Les hommes en compétition entre eux, ne supportant pas la concurrence pour l'espace et le pouvoir, déclenchent régulièrement des guerres où ils envoient la surproduction, la "ferraille humaine" écrit FdE se faire tuer à la guerre : ça fait de la place, évite le morcellement des héritages (sort des cadets sous l'Ancien Régime), et relance la construction, c'est bon pour les PIB. L'actuelle guerre en Ukraine ne déroge pas à cette règle d'airain. Dans les pays où il n'y a plus de guerres, typiquement nos sociétés européennes, le chômage indemnisé ou non, les emplois-formation, les petits boulots de l'économie informelle jouent ce rôle de voie de garage pour les surplus : on leur fait l'aumône d'un traitement social du chômage pour qu'ils ne se révoltent pas ou pas trop longtemps. On évite ainsi la surchauffe de la masse salariale des entreprises en maintenant les salaires bas et en faisant supporter la culpabilité sur les chômeurs vite déclarés "inemployables". Dès 50 ans, vous êtes bon pour la casse. Anecdote, cri du cœur de François Lenglet, journaliste économique, entendu ces derniers jours, constatant la baisse du chômage : "le chômage baisse parce que la natalité baisse". Il fallait, je vous assure, être au bon endroit au bon moment pour tomber dessus, j'ai eu de la chance, c'est un aveu très rarement fait.
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

J'avoue que je craignais un peu de lire un ouvrage sortit 50 ans plus tôt mais en vérité c'est réellement édifiant. Je me sentais attirée par Françoise d'Eaubonne depuis bientôt deux ans, moment où j'ai entendu parler d'elle pour la première fois alors que ce m'apprêtais à me faire ligaturer les trompes. Je suis à la fois fascinée par ses analyses et horrifiée également par sa clairvoyance. De nombreuses choses qu'elle avait anticipé se sont effectivement produites (notamment en terme d'écologie) avec un peu de retard nous arrivons aux saturations quelle avait anticipé. De même, sa lecture en direct des évènements de son époque sont incroyablement pertinentes alors même que je n'ai jamais été capable d'un tel recul durant ma licence d'histoire cinquante ans plus tard... Nous n'apprenons plus à réfléchir. Elle dirait sûrement que c'est là une volonté supplémentaire du capitalisme.

Elle exprimait il y a cinquante ans ce que nous demandons aujourd'hui : la liberté des femmes à disposer de leur corps, la décroissance, la sobriété, la suppression de la valeur travail et du salariat.

Mais "personne ne pouvait prévoir qu'on en arriverait là" pas vrai ?

Je ne suis qu'au tiers de l'ouvrage et je prendrais sûrement d'autres notes mais c'est réellement passionnant et je conseille ses ouvrages à quiconque cherche à penser l'avenir de notre civilisation.

Je vais reprendre un passage complet parce que j'hallucine sur la justesse de ses propos : « les principales motivations de ce désarroi sont la mobilité professionnelle s'accompagneront souvent d'un dépaysement dans l'espace qui peut aller jusqu'au déracinement radical ; le caractère de plus en plus éphémère et provisoire, systématiquement voulu (avec la complicité sans cesse sollicitée du consommateur), des objets les plus courants ; les modifications accélérées et traumatisantes de l'habitat, surtout dans les grands complexes administratifs (trouble psychique et nerveux engendré par l'altitude des immeubles, au point car mon nouveau est apparu pour certaines dépressions
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

Françoise d'Eaubonne évoque ce qu'elle perçoit de l'évolution de la place de la femme et ce qui persiste des différences entre hommes et femmes, d'un point de vue sociétale. Depuis le texte d'origine de 1978, il y a eu des évolutions, dans un mouvement non-linéaire fait d'avancées et de régressions, mais des notions restent très actuelles.

J'ai trouvé la préface de Geneviève Pruvost très intéressante et plutôt simple d'accès. Ensuite, cet écrit de Françoise d'Eaubonne n'est pas facile à lire, j'ai du relire plusieurs fois certains passages pour les comprendre (ou pas). J'avoue ne pas avoir fini le livre. Il est plutôt intéressant mais dense et complexe à lire. Mais j'y reviendrai!

Je ne met pas d'étoile car je ne me sens pas légitime pour l'évaluer.
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

J'avoue que je ne connaissais ni Françoise d'Eaubonne, ni cet essai datant de 1978...



Son écriture marque dès le début, car son actualité est toujours au goût du jour.



Je n'ai pas terminé la lecture de cet ouvrage, car celui-ci nécessite de devoir prendre son temps. Analyser chaque chose, les comprendre et les "digérer".



Cette lecture m'a demandé de me sortir de ma zone de confort, car ce n'est pas quelque chose dont j'ai l'habitude. Néanmoins, même si celui ci me demande plus de concentration, je sais qu'il restera dans ma bibliothèque, car malgré tout, et malheureusement, je doute que les mœurs changent tout de suite...
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Je ne suis pas née pour mourir

Françoise d’Eaubonne (1920-2005), surnommée l’Amazone verte, est l’autrice d’une centaine d’ouvrages dont Le sexocide des sorcières et Écologie/féminisme, révolution ou mutation ? Elle est la pionnière, en France, de l’écoféminisme, même si elle reste encore très peu connue.

Je ne suis pas née pour mourir, à l’image de son autrice, est un livre particulier, à la jonction entre L’œuvre au noir de Marguerite Yourcenar et Les guerrières de Monique Wittig. Entre excursions dans le passé et actualité de la pensée, ce roman fait office d’ovni littéraire.



À travers son personnage principal, Thêkla, une Amazone immortelle, Françoise d’Eaubonne nous fait traverser les époques et nous guide vers une indépendance de la pensée. En effet, dans cette épopée féministe, nous sommes assaillis par les hommes qui veulent la perte des Amazones, nous combattons avec Alexandre le Grand, nous découvrons le nouveau monde avec les vikings, nous subissons les exactions religieuses de la Renaissance, nous luttons au côté d’Olympe de Gouges, nous vivons la révolution bolchevique et nous nous révoltons pendant les manifestations de mai 68. Ainsi, nous traversons les siècles avec cette héroïne en quête du sérum qui lui permettra de retrouver sa mortalité. Et durant tout ce périple, Thêkla vit de multiples existences, de nombreux amours et d’innombrables pertes. Mais ce personnage hors du commun n’est pas seulement une représentante de la femme agissante, elle est aussi une héroïne en quête de sens, une Amazone perdue qui essaye de se trouver.



Même si ce roman, paru en 1982, montre quelques marques de vieillesse, le message sous-jacent est, quant à lui, toujours d’actualité : qu’est-ce qui nous manque ? Qu’est-ce qui guide nos vies ? Pour quelle cause se battre et pour quoi combattre ?



Malgré quelques longueurs, j’ai trouvé ce roman très intéressant littérairement et idéologiquement. J’ai également particulièrement apprécié cette plongée, historiquement sourcée, dans le passé.

Je vous invite ainsi à découvrir l’œuvre de cette autrice, essayiste et écoféministe trop peu connue !
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Je ne suis pas née pour mourir

Quel récit ! J’ai pris beaucoup de temps pour lire complètement cette œuvre féministe complète au possible. On part sur une fiction perdue entre l’essai et la science-fiction. On y suit la personnage principale, une guerrière amazone qui, après avoir avalé une sorte de potion d’immortalité, traverse les ans, les pays et les combats pour confronter sa stature de femme face à l’évolution historique d’un monde toujours trop misogyne à mon coup.
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Je ne suis pas née pour mourir

Mélange de "Tous les hommes sont mortels" de Simone de Beauvoir (pour l'idée de la fatale immortalité) et de Wonder Woman (pour l'heroïne Amazone), c'est donc un roman d'aventures, d'histoire, de politique, de philosophie. L'autrice change de style à chacune des périodes vécues par Thécla pour s'adapter à la période: vaguement homérique pendant l'Antiquité, un peu balourde chez les Wikings, gouailleuse sans culotte à la Révolution etc ...pas mal exercice de style.

Thécla est plus maligne que Fosca et se rend compte plus vite que lui de la malédiction de l'immortalité, elle reste aussi bien plus impliquée à chacun de ses réveils (là aussi c'est bien pompé sur Simone quand même) et là où Fosca ne s'intéresse finalement qu'à lui ou ceux qu'il aime, Thécla (quel que soit le prénom qu'elle prend) reste animée d'un projet politique plutôt de gauche; et féministe évidemment.

Sympa mais parfois un peu alambiqué.

Et Julius ne reste pas assez longtemps alors qu'il a l'air super comme mec.

Intéressant recueil des sources historiques en fin d'ouvrage.







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L'éventail de fer ou la vie de Qiu Jin

Le féminisme ne tue pas, le patriarcat oui. C'est la phrase qu'aurait pu dire (ou penser) Qiu Jin, une des premières féministes chinoises. Enfin, pas que le patriarcat, aussi la finance et un pouvoir central moribond qui laisse mourir les plus faibles (et pas que les femmes). Elle et son groupe (le Kuomitang) ont bien compris une chose : l'oppression engendre l'oppression et c'est donc le système qu'il faut changer. Si ce n'était pas la seule femme du mouvement, c'est une de celle qui a pris le plus de risques, et qui y a laissé sa vie. Elle a également combattu contre le bandage des pieds, elle qui avait les "pieds naturels".

Se présentant comme une biographie, le livre d'Eaubonne se ressent plus comme un roman se basant sur des faits et des personnages réels. La chronologie est parfois floue et le nom des différents partis politiques sont un peu anachroniques : le kuomitang n'existe pas encore sous ce nom, le Journal de la femme Chinoise (2 numéros en 1907) semble être une publication régulière... de plus, la présentation du personnage de Qiu Jun semble parfois un peu mièvre, alors même qu'elle ne semblait pas l'être du tout (elle a quitté mari et enfants pour vivre sa vie. Courte, intense et choisie). L'auteure aborde aussi la question du féminisme intersectionnel (un peu en passant comme ça) ; sans doute qu'elle en a profité pour placer des idées des années 1970. C'est aussi cette auteure qui a mis en lien l'écologie et le féminisme dès le début des années 1980 (sans écho en France...)

Une lecture en demi-teinte : la découverte d'une femme forte dans une société hyper-contrainte et violente mais un style un peu ennuyeux (disons vieilli).



Challenge Voyages littéraires
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La Plume et le Baillon

Etudiant l'oeuvre de Violette Leduc, j'ai lu cet essai dans le cadre de mes recherches. Françoise d'Eaubonne qui a connu l'auteur revient avec justesse sur la réception de son oeuvre. Ayant lu la biographie de Carlo Jansiti, je n'ai pas vraiment appris quelque chose de nouveau mais le texte est clair et résume bien les faits.

Je ne connaissais pas du tout Jean Senac et Nicolas Genka, j'ai donc découvert à travers ces analyses claires, ces deux auteurs. Cela ne m'a pas tellement donné envie de les lire par rapport aux sujets qu'ils abordent mais cet essai est intéressant.
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La trilogie du losange, tome 1 : Le satelli..

Ce que j'ai toujours trouvé sympa dans la science-fiction un peu ancienne, c'est qu'elle est très, très dépaysante. Écrit dans les années 70, Le satellite de l'amande ne déroge pas, tant la technologie paraît étrange, divergeant de la nôtre vers un futur imaginé avant que tant de choses qui nous paraissent aller de soi apparaissent, et donc imaginée très différente.

La principale transformation proposée ici n'est cependant pas technologique mais sociale: Le satellite de l'amande se situe dans un monde sans hommes, quelques générations après une grande guerre entre les sexes. Les femmes désormais se reproduisent par parthénogenèse et on fait naître une société fort différente, avec ses défauts et ses qualités. Ce qui titille la curiosité de la narratrice n'est cependant pas uniquement l'exploration du satellite sur lequel l'expédition qu'elle cornaque s'est posé, mais aussi le passé et elle interroge la senior de l'équipe, dont la mère a fait partie des héroïnes de la guerre, et qui a cette particularité, honteuse, d'être née d'un homme. Car il y a beaucoup de questions qui n'ont pas été posées sur la guerre et ses derniers soubresauts.

Un roman très intéressant, j'ai hâte de lire la suite, qui était introuvable et vient d'être rééditée!
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La trilogie du losange, tome 2 : Les bergères..

Les éditions des Femmes-Antoinette Fouque ont réédité cette année Les Bergères de l'Apocalypse, une excellente idée vu que ce roman était à peu près impossible à trouver dans son édition de 78. Il fait suite au premier roman Le satellite de l'amande, et je ne peux que recommander de les lire dans l'ordre pour y comprendre quelque chose.

Les Bergères de l'Apocalypse, donc, est un retour en arrière par rapport au Satellite de l'amande, ou plutôt une plongée dans le passé pour la narratrice. Celle-ci achevait le roman précédent sur une question vis à vis du passé de sa civilisation, et elle s'emploie ici à la résoudre. On alterne les chapitres où on la suit dans ses recherches, gênées par le fait qu'il y a une purge des informations, et le récit de la guerre qui a donné naissance au monde qu'elle connaît, la guerre sur laquelle elle fait des recherches donc. Une guerre originale par rapport à celles que l'on connait car il s'agit d'une guerre entre les sexes. Oh, pas la guerre des sexes actuelle, mais une guerre avec bombardements, tirailleurs, débarquements, procès expéditifs, colonnes en marche.... Animus et Anima s'affrontent, mais les deux camps usent des armes d'Animus, et les penseuses de l'armée des femmes déjà s'inquiètent de savoir quel prix elles payeront une éventuelle victoire avec de telles armes. Et toujours cette question qui sous tend tout le roman, la question que se pose notre narratrice/guide....Les femmes ont gagné, les hommes sont morts, et que sont devenus les enfants mâles?

Judith, Carlotta et les autres héroïnes de la guerre sont toutes des personnages passionnants et ce roman se dévore, et pas seulement pour qui s'intéresse aux questions féministes. On y parle aussi beaucoup d'écologie, d'économie, de capitalisme, du rôle des états, des conglomérats...le tout d'une façon vraiment étonnante pour un livre qui a été écrit dans les années 70!

Le dernier tome de la trilogie devrait être édité pour la toute première fois en novembre, et j'ai hâte!
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La trilogie du losange, tome 3 : Un bonheur..

Ainsi s'achève La trilogie du Losange, une série dont ce qui frappe en premier, c'est la capacité à se réinventer.

Je m'explique: ici, vous ne trouverez pas un tome 2 qui suit bêtement le tome 1, reprenant les mêmes personnages dans une situation pas possible, et les collant dans une encore pire! Le tome 1 présentait le résultat, la civilisation d'Anima, à l'occasion d'une mission d'exploration spatiale dont la responsable s'interrogeait sur leur société, ses racines, ses raisons. Le tome 2 était le résultat des recherches de celle-ci, une fois revenue sur terre, le récit de la grande guerre qui aurait donné naissance à Anima: une guerre sans pitié entre les sexes. Et le tome 3 à nouveau se réinvente: il s'agit ici d'un journal, écrit juste à la fin de la guerre par l'un des plus terribles adversaires, le chef de la dictature australienne où les derniers bataillons masculins se sont réfugiés, juste avant le dernier assaut d'Anima, un récit qui présente donc le point de vue adverse, et contient aussi, en clin d'oeil, le germe du coup de théâtre à la fin du tome 2.

Un bonheur viril est le plus dur à lire, car si Les Bergères de l'Apocalypse nous parlait des horreurs de la guerre, ce sont ici les horreurs que l'espèce humaine est capable d'infliger en soi-disant temps de paix! Pas seulement les horreurs du patriarcat, poussées dans la dictature australienne de plus en plus l’extrême à mesure qu'ils comprennent qu'Anima est plus coriace qu'ils le pensaient, mais aussi les horreurs de la société moderne poussées à l’extrême, et ne parlons pas de la destruction de la nature! Soyez donc prévenus avant d'ouvrir ce roman: il y a des passages vraiment difficiles à encaisser.

Dur ou pas, il n'en reste pas moins que cela conclut cette excellente trilogie avec talent. Je me demande ce qu'elle imaginait pour la suite de son utopie, la société d'Anima deviendrait elle meilleure après le renversement des Bergères de l'Apocalypse, mais une seule est sûre: cela n'aurait pu être que mieux que ce qui est décrit ici, les derniers soubresauts d'Animus, où nous retrouvons tant d'horreurs de notre monde à nous, dont il est simplement le trait forcé pour faire passer le message.
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Le complexe de Diane

Dans la foulée de la sortie tonitruante et scandaleuse de l'énorme succès de librairie que fut Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir en 1949, lequel agit comme une révélation sur Françoise d'Eaubonne, Le complexe de Diane paraît en 1951 (Françoise d'Eaubonne a 31 ans) chez Julliard "à peine relu" selon la préfacière de l'ouvrage. Françoise d'Eaubonne qui a reçu Le deuxième sexe comme une révélation, mais n'est pas d'accord avec tout, livre ici sa propre analyse. Critique "foutraque", toujours selon la préface, des écrits et dits de Lénine, du marxisme, puis de l'existentialisme sartrien, de la psychanalyse freudienne qui renvoie la femme à son immanence, sa passivité, son "envie du pénis", et enfin de Simone de Beauvoir herself, entre autres de son chapitre sur l'érotisme féminin avec lequel Françoise d'Eaubonne n'est pas d'accord.../...


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Le complexe de Diane

Le complexe de Diane est sorti en 1951. Il est complété, dans cette nouvelle édition parue chez Julliard, par une très intéressante préface de Élise Thiébaut.

La lecture du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, paru en 1949, a enthousiasmé Françoise d’Eaubonne. Ce qui nous semble tout à fait normal aujourd’hui dans le texte de Beauvoir heurte les milieux bien-pensants et le patriarcat dominant. C’est pour défendre ce texte que Françoise d’Eaubonne prend la plume mais elle va au-delà de la pensée de Beauvoir. Elle s’en prend tout particulièrement à Marx et Freud et à la plupart des penseurs et politiques qui n’ont jamais considérer les femmes comme leurs égales. Elle serait à l’origine du mouvement "écoféministe" dont on reparle beaucoup.

Je dois avouer que ce qui m’a le plus intéressé dans ce recueil, c’est l’analyse qu’en fait Élise Thiébaut. Le texte de Françoise d’Eaubonne est très brouillon, répétitif ; ce qui dessert le propos de cette féministe convaincue et ardente militante. Dommage !

#LeComplexedeDiane #NetGalleyFrance
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Le féminisme ou la mort

Le féminisme ou la mort fait partie de ces textes qu'en tant que personne très sensible aux luttes féministes (juste un peu) ayant de nombreuses connaissances très sensibles aux luttes féministes, j'ai entendu citer environ un quintillion de fois, généralement assorti d'un commentaire du style "c'est vraiment une référence, faut que je le lise". De mon côté, grâce à la réédition toute récente de ce texte effectivement pionnier mais finalement assez méconnu, paru en 1974, c'est désormais chose faite. Ma lecture fut à la fois très plaisante et très frustrante : si l'intérêt du texte est évident d'un point de vue historique, certains de ses passages ont franchement mal vieilli, quand d'autres sont au contraire d'une pertinence rare. Il s'agit donc de prendre le texte pour ce qu'il est, d'en apprécier certains éclairs de génie assez bluffants, pour ensuite (pourquoi pas) se tourner vers des ouvrages écoféministes plus récents qui ont su poursuivre la réflexion plus que précurseure de D'Eaubonne.



On peut fractionner l'essai en trois parties, grosso modo. La première est de façon assez amusante à la fois la plus lucide et la moins surprenante des trois, étant donné qu'elle consiste en une synthèse acide, martelée et particulièrement bien ficelée des raisons pour lesquelles le féminisme existe et est nécessaire, avec un état des lieux de la condition féminine dans les années 70 dont on constate avec une certaine amertume qu'il peut encore, à (très) peu de chose près, parfaitement décrire la situation actuelle. Pour qui est déjà un peu renseigné sur le sujet, il y a donc assez peu de nouveauté, mais cela pourrait par exemple constituer une introduction très efficace pour un public plus novice.



La deuxième partie est, quant à elle, la plus critiquable et sans doute la plus instructive, de façon inattendue. Françoise d'Eaubonne y dresse une sorte de panorama de l'ensemble des victoires, obstacles et objectifs du féminisme des années 70, avec des focus successifs sur l'ensemble des régions du monde, mais aussi des comparaisons entre régimes capitalistes et communistes (eh oui, en 74, l'URSS était loin de la fin de parcours), et c'est sans doute là qu'on se confronte à ce que lui reprochent le plus les deux autrices contemporaines qui préfacent le texte, à savoir une difficulté à intégrer et représenter d'autres points de vue et d'autres vécus que le sien, et une perspective qui reste malgré tout très occidentalo-centrée (avec en plus de ça certaines prises de position sur divers sujets, notamment une posture abolitionniste assez péremptoire vis-à-vis du travail du sexe, qui posent parfois question). La pensée féministe a beaucoup, beaucoup évolué depuis l'époque d'Eaubonne, et ça se sent. Il ne s'agit donc aucunement de faire un procès d'intention à l'autrice, mais simplement de constater que certains éléments de son propos ont vieilli. Comme elle l'analyse elle-même, le féminisme ne peut se limiter à une seule perspective, mais en bonne représentante d'un courant universaliste encore très très majoritaire à l'époque (pour les néophytes : on oppose en général le féminisme universaliste, qui estime en gros - je schématise - qu'il existe une manière unique et universelle de lutter pour les droits des femmes et une seule définition du progrès féministe, aux féminisme intersectionnel, qui estime que le vécu et les besoins de chaque femme peuvent énormément différer en fonction d'autres paramètres - identité de genre, race, classe, orientation sexuelle, etc. -, et que la lutte et les discours féministes doivent donc être adaptés à chacune), d'Eaubonne peine à intégrer davantage de diversité à son propos.



La troisième partie, enfin, est celle qui fait véritablement le sel du récit, celle qui lui donne toute sa pertinence, à la fois d'un point de vue historique, puisqu'elle est le fondement de la pensée écoféministe, à une époque où personne ne défendait encore pareil point de vue. L'approche de Françoise d'Eaubonne est particulièrement plaisante et pertinente en ce qu'elle est véritablement globale, et ne verse ni dans le simple réformisme ("il faut donner plus de droits aux femmes et tout ira mieux"), ni dans la tendance un peu spiritualisante qu'on peut observer à l'heure actuelle (le féminin sacré, Gaïa, la mère nature, les femmes un peu essentialisées comme proches de la nature, tout ça). L'argument de Françoise d'Eaubonne est limpide : l'exploitation effrénée, destructrice et en un mot injuste de l'environnement est une conséquence du patriarcat (elle utilise plutôt le terme "phallocratie", mais soit, on s'entend Françoise), les femmes et les minorités sociales en sont les premières victimes, et de simples mesures palliatives ne permettront certainement pas d'y remédier. Au-delà de la "révolution", il s'agit de lancer une profonde "mutation" de notre façon d'envisager l'économie, le travail, les relations humaines et sociales, sans quoi le genre humain court tout droit vers la destruction, les plus fragiles en premier évidemment. A ce titre, le propos de l'autrice était inédit à l'époque, et reste encore aujourd'hui plus que pertinent, à l'heure où l'on voit se multiplier les manifestes écoféministes et où il n'a jamais été aussi urgent de penser la justice sociale et climatique. Il ne s'agit pas de dire "les femmes savent mieux faire" ou "il suffirait de mettre des femmes à la tête des Etats pour que ça s'arrange", mais de poser les bases d'une réflexion holistique, ambitieuse et politique capable de repenser l'iiiintégralité de notre fonctionnement actuel avant qu'il n'ait eu tout à fait raison des ressources dont on a besoin pour survivre.



Le féminisme ou la mort est donc, sans aucun doute, un texte très riche qui mérite amplement d'être découvert, même (et surtout ?) dans ses aspects un peu dépassés. C'est un texte assez remarquable dans sa capacité à poser les bonnes questions, ne pas s'excuser d'énoncer ses constats et ses conclusions avec clarté, véhémence et ambition, et surtout à titiller la curiosité d'un ou d'une lectrice qui aura du mal à ne pas avoir envie de poursuivre la réflexion une fois le dernier chapitre achevé. A découvrir !




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Le féminisme ou la mort

Réedition à fuir! Le texte de F. D'Eaubonne est lumineux est fondateur sauf qu'il est annoté et préfacé par 2 jeunes universitaires qui contredisent complétement les idées de l'autrice. Ces dernières nous servent leur théories queer sur la transidentité et la prostitution, allant même jusqu'à recommander la lecture d'un lobbyiste de l'industrie du sexe à la fin du chapitre ou D'Eaubonne développe sa pensée abolitionniste sur ce fondement de la domination masculine! Situation ubuesque de lecture. C'est tout simplement de la trahison intellectuelle et de la récupération malhonnête de l'histoire du féminisme. Comme si un bouquin sur les méfaits du colonialisme nous recommandait, en bas de chapitre, la lecture de Zemmour "pour se faire une idée plus complète"... Je ne sais pas comment les proches de la fondatrice du MLF et précurseure de l'éco-féminisme ont perçu cette ré-édition mais c'est juste scandaleux!
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