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Critiques de Françoise d` Eaubonne (29)
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Je ne suis pas née pour mourir

Quel récit ! J’ai pris beaucoup de temps pour lire complètement cette œuvre féministe complète au possible. On part sur une fiction perdue entre l’essai et la science-fiction. On y suit la personnage principale, une guerrière amazone qui, après avoir avalé une sorte de potion d’immortalité, traverse les ans, les pays et les combats pour confronter sa stature de femme face à l’évolution historique d’un monde toujours trop misogyne à mon coup.
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Je ne suis pas née pour mourir

Françoise d’Eaubonne (1920-2005), surnommée l’Amazone verte, est l’autrice d’une centaine d’ouvrages dont Le sexocide des sorcières et Écologie/féminisme, révolution ou mutation ? Elle est la pionnière, en France, de l’écoféminisme, même si elle reste encore très peu connue.

Je ne suis pas née pour mourir, à l’image de son autrice, est un livre particulier, à la jonction entre L’œuvre au noir de Marguerite Yourcenar et Les guerrières de Monique Wittig. Entre excursions dans le passé et actualité de la pensée, ce roman fait office d’ovni littéraire.



À travers son personnage principal, Thêkla, une Amazone immortelle, Françoise d’Eaubonne nous fait traverser les époques et nous guide vers une indépendance de la pensée. En effet, dans cette épopée féministe, nous sommes assaillis par les hommes qui veulent la perte des Amazones, nous combattons avec Alexandre le Grand, nous découvrons le nouveau monde avec les vikings, nous subissons les exactions religieuses de la Renaissance, nous luttons au côté d’Olympe de Gouges, nous vivons la révolution bolchevique et nous nous révoltons pendant les manifestations de mai 68. Ainsi, nous traversons les siècles avec cette héroïne en quête du sérum qui lui permettra de retrouver sa mortalité. Et durant tout ce périple, Thêkla vit de multiples existences, de nombreux amours et d’innombrables pertes. Mais ce personnage hors du commun n’est pas seulement une représentante de la femme agissante, elle est aussi une héroïne en quête de sens, une Amazone perdue qui essaye de se trouver.



Même si ce roman, paru en 1982, montre quelques marques de vieillesse, le message sous-jacent est, quant à lui, toujours d’actualité : qu’est-ce qui nous manque ? Qu’est-ce qui guide nos vies ? Pour quelle cause se battre et pour quoi combattre ?



Malgré quelques longueurs, j’ai trouvé ce roman très intéressant littérairement et idéologiquement. J’ai également particulièrement apprécié cette plongée, historiquement sourcée, dans le passé.

Je vous invite ainsi à découvrir l’œuvre de cette autrice, essayiste et écoféministe trop peu connue !
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Je ne suis pas née pour mourir

Mélange de "Tous les hommes sont mortels" de Simone de Beauvoir (pour l'idée de la fatale immortalité) et de Wonder Woman (pour l'heroïne Amazone), c'est donc un roman d'aventures, d'histoire, de politique, de philosophie. L'autrice change de style à chacune des périodes vécues par Thécla pour s'adapter à la période: vaguement homérique pendant l'Antiquité, un peu balourde chez les Wikings, gouailleuse sans culotte à la Révolution etc ...pas mal exercice de style.

Thécla est plus maligne que Fosca et se rend compte plus vite que lui de la malédiction de l'immortalité, elle reste aussi bien plus impliquée à chacun de ses réveils (là aussi c'est bien pompé sur Simone quand même) et là où Fosca ne s'intéresse finalement qu'à lui ou ceux qu'il aime, Thécla (quel que soit le prénom qu'elle prend) reste animée d'un projet politique plutôt de gauche; et féministe évidemment.

Sympa mais parfois un peu alambiqué.

Et Julius ne reste pas assez longtemps alors qu'il a l'air super comme mec.

Intéressant recueil des sources historiques en fin d'ouvrage.







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Le sexocide des sorcières

L'avant-propos d'Elise Thiebaut qui dirige la collection "Nouvelles Lunes" et la préface de Taous Marekchi sont une bonne entrée en matière pour aborder ensuite la thèse de Françoise d'Eaubonne. Il y a bien sur dans cette thèse des références qui m'ont échappée, d'autres plus connues de moi. Et cela m'a donc permis d'apprécier cette lecture dans son ensemble . J'y reviendrai peut-être plus précisément munis d'un crayon pour souligner certains mots ou références afin d'en chercher la signification ou plus d'informations. Un lecture qui me rend curieuse ce que j'aime beaucoup. Un sujet évidemment très intéressant et qui trouve tout à fait sa place dans notre monde actuel.
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Le féminisme ou la mort

Plutôt facile à lire, on sent une écriture à la fois datée et en avance sur son temps. Si quelques passages sont très marqués par un féminisme universaliste, les passages sur les pays socialistes permettent de montrer combien le patriarcat ne s'explique pas seulement par la société capitaliste. Enfin et surtout la conscience de la finitude de nos ressources planétaires est très prégnante
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Contre violence: ou La résistance à l'État

En deux parties égales : la première écrite par Isabelle Cambourakis, historienne des mouvements sociaux, qui retrace le contexte Eaubonne, de la formation familiale dans l'enfance très à droite, puis dans le mouvement des JEC et des auberges de jeunesse, ensuite au PCF auquel elle adhère à la sortie de la guerre, puis son engagement féministe au sein du MLF, et enfin dans les luttes écologistes, notamment contre le nucléaire qui voit des femmes lutter à Greenham Common, Creys Malville, Plogoff..., ses articles dans La gueule ouverte, qui lui inspireront le féminisme ou la mort, ouvrage paru en 1974 dans lequel elle forge le mot écoféminisme.

La seconde partie consiste en la publication de ses textes de combat de la fin des années 70, sur la guérilla urbaine qu'elle oppose au terrorisme qui frappe les masses, là ou la guérilla urbaine "se contente" de frapper les symboles du pouvoir et de l'état. On y trouve le texte inspiré par la mort par pendaison en prison de Ulrike Meinhof, tête pensante de la RAF (Fraction Armée Rouge), "Hurle, Ulrike, hurle !" Textes flamboyants, lyriques, poétiques, érudits. Thèse intéressante qui n'est pas si répandue, d'Eaubonne ne croit pas à la non-violence, et surtout pas à celle des femmes à qui elle conseille l'agressivité, expression de l'instinct vital au contraire de la violence qui n'est que culte de la mort. Très seventies, mais textes qui peuvent inspirer notre époque, et empowering, comme toujours, chez cette refusante, résistante à l'ordre patriarcal.
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Les fiances du puits dore

Ma culture féministe étant assez sommaire, je n'avais jamais entendu parler de Françoise d'Eaubonne avant de lire le collectif "une bibliothèque féministe" dirigé par Agathe Taillandier. La pionnière de l'écoféminisme y était évoquée par Marie Desplechin et j'avais été intriguée et séduite par cette figure iconoclaste et prolixe.



Marie Desplechin évoque l'anecdote de sa rencontre avec l'autrice, très âgée mais toujours très militante, et la colère de la vieille dame à l'évocation des romans jeunesse qu'elle avait écrit pour faire bouillir la marmite et pour lesquels elle n'avait que mépris. Marie Desplechin au contraire se rappelait avec émotion l'audace des héroïnes et la morale inspirante de ceux ci, notamment Les fiancés du puits doré.



Le hasard toujours excitant des boîtes à livres croisées ces dernières semaines ont mis sur ma route ce précieux volume de la Bibliothèque Verte paru en 1961. J'ai proposé à ma fille, avec qui j'ai lu à voix haute les 25 épisodes d'Élisabeth princesse à Versailles, de changer d'époque et de passer du règne de Louis XVI à celui de Louis XV et de la Reine Marie sous les auspices de Françoise d'Eaubonne.

Au passage, le voyage dans le temps concerne aussi le champ lexical et le style de rédaction et c'est toujours une expérience intéressante d'introduire auprès des enfants des lectures qui rompent avec la modernité qui leur semble être une norme.



Nous avons passé un moment fort agréable avec cette aventure aussi romantique que chevaleresque entre les ors de Versailles et les oliviers de Provence. Évidemment on se doute dès le début que tout finira par un happy end et la révélation finale ne surprendra pas le lecteur adulte mais le plaisir est là.

Le talent de l'autrice est finalement dans sa capacité à tisser sa toile romanesque autour du véritable héros de l'aventure, le bandit gentilhomme Mandrin.

Figure historique marquante, sorte de Robin des bois de l'époque, se livrant à la contrebande par révolte contre les abus du fisc- la Ferme Générale- Mandrin est un héros idéal dans un panthéon d'inspiration communiste.



Françoise d'Eaubonne lui avait consacré déjà un ouvrage en 1957. En 1955, Yves Montand se fait l'interprète la chanson de Mandrin. L'année 1962 verra également la sortie d'un film lui étant consacré au cinéma.

En faisant de ce héros populaire plein de panache le pivot de son roman, Françoise d'Eaubonne attire le regard de son jeune lecteur bien au delà de la romance et des fastes monarchiques, vers une réflexion sur la définition même de la justice.
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

J'avoue que je ne connaissais ni Françoise d'Eaubonne, ni cet essai datant de 1978...



Son écriture marque dès le début, car son actualité est toujours au goût du jour.



Je n'ai pas terminé la lecture de cet ouvrage, car celui-ci nécessite de devoir prendre son temps. Analyser chaque chose, les comprendre et les "digérer".



Cette lecture m'a demandé de me sortir de ma zone de confort, car ce n'est pas quelque chose dont j'ai l'habitude. Néanmoins, même si celui ci me demande plus de concentration, je sais qu'il restera dans ma bibliothèque, car malgré tout, et malheureusement, je doute que les mœurs changent tout de suite...
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Le sexocide des sorcières

Alors alors alors, voilà qui était bien sympathique !

On va dire, comment, prélude, oui, prélude, petit peton dans la porte pour le Sorcières de Mona Chollet.

Un texte bien court, on pourrait le déplorer !

Mais tout y est !

En revanche, je n'ai pas tout suivi quant à Jésus, si ce n'est que toutes les paroles sont bonnes à détourner.

Je vous le conseille vivement, de préférence avant Chollet, et dans une ambiance calme, la syntaxe est carrément chiadée.



PS : magnifique préface de Taous Merakchi !
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Le sexocide des sorcières

Sans grande surprise, j’ai dévoré ce très cout essai féministe en une journée, que j’ai beaucoup apprécié ! J’ai ainsi découvert une première œuvre de Françoise d’Eaubonne, et j’espère que ce ne sera pas la dernière car j’ai beaucoup apprécié son style !



J’étais déjà admirative de Françoise d’Eaubonne, et cet essai a confirmé mon intérêt pour son œuvre. C’est fou de penser qu’e’en 1999, soit vingt ans avant Mona Chollet (dont l’essai a beaucoup fait parler à sa sortie), Françoise d’Eaubonne avait déjà réfléchi, rédigé et édité un essai sur la manière dont les femmes, sous le prisme de la sorcellerie, ont été assassinées par les hommes depuis des siècles. Le monde n’était probablement pas prêt pour Françoise d’Eaubonne !



J’ai beaucoup apprécié le travail de documentation effectuée par l’autrice, qui a repris ce constat depuis la période de l’antiquité jusqu’à nos jours. J’ai trouvé ses explications extrêmement fluides, et très accessible. Sans être expert en Histoire ou en sociologie, il est très simple de comprendre ce que Françoise d’Eaubonne nous explique, tant elle réussit à remettre les actes dans leur contexte. J’ai apprécié que cet ouvrage ne soit pas qu’une suite d’explications, mais soit aussi un support d’expression des idées féministes de l’autrice. Le terme Féminicide est aujourd’hui employé, mais il ne faut pas oublier que Françoise d’Eaubonne l’avait introduit avec le terme Sexocide.



Vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseiller de découvrir cet essai de Françoise d’Eaubonne, que vous ayez lu Sorcières de Mona Chollet ou non. C’est une très bonne introduction à l’idée, et ça m’a donné envie de découvrir le reste de son œuvre !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

Lectrice puis épistémologue (l'épistémologie est l'étude critique des sciences) de Engels, Marx et Lénine, Françoise d'Eaubonne (FdE) considère que ces derniers ont loupé, dans leur analyse des rapports de production classe ouvrière contre classe de capital, les rapports sociaux de sexe : la classe des femmes productrices de producteurs contre le patriarcat mâle exploiteur. Les femmes définies par leur classe de sexe subissent une superposition d'oppressions ; FdE aborde ainsi l'intersectionnalité comme on ne disait pas alors : la bourgeoise, "fille au pair" chez son patron de mari ; la prolétaire, fille au pair de son patron de mari est aussi exploitée par son patron d'usine ; et enfin, la femme qui subit l'oppression coloniale, troisième oppression en plus des deux déjà citées.



Deux mythes : la femme (éternelle) et la Terre (inépuisable).



A partir du moment où les hommes ont pris connaissance de leur rôle dans la reproduction humaine, vraisemblablement au Néolithique en observant les animaux (auparavant ils croyaient que les femmes étaient fécondées par des entités divines), ils ont domestiqué, réduit les femmes à leur fonction reproductrice par la contrainte. Filles et femmes réduites à l'abjection du rapt, de la razzia, de l'enlèvement, du mariage forcé, de l'échange contre biens et terres, du viol, de la prostitution, traitées en troupeau de (re)productrices de producteurs et de guerriers, en séparant à la fin de l'enfance le fils de la mère, le fils trahissant la mère en passant dans la caste supérieure des mâles.



Les hommes en compétition entre eux, ne supportant pas la concurrence pour l'espace et le pouvoir, déclenchent régulièrement des guerres où ils envoient la surproduction, la "ferraille humaine" écrit FdE se faire tuer à la guerre : ça fait de la place, évite le morcellement des héritages (sort des cadets sous l'Ancien Régime), et relance la construction, c'est bon pour les PIB. L'actuelle guerre en Ukraine ne déroge pas à cette règle d'airain. Dans les pays où il n'y a plus de guerres, typiquement nos sociétés européennes, le chômage indemnisé ou non, les emplois-formation, les petits boulots de l'économie informelle jouent ce rôle de voie de garage pour les surplus : on leur fait l'aumône d'un traitement social du chômage pour qu'ils ne se révoltent pas ou pas trop longtemps. On évite ainsi la surchauffe de la masse salariale des entreprises en maintenant les salaires bas et en faisant supporter la culpabilité sur les chômeurs vite déclarés "inemployables". Dès 50 ans, vous êtes bon pour la casse. Anecdote, cri du cœur de François Lenglet, journaliste économique, entendu ces derniers jours, constatant la baisse du chômage : "le chômage baisse parce que la natalité baisse". Il fallait, je vous assure, être au bon endroit au bon moment pour tomber dessus, j'ai eu de la chance, c'est un aveu très rarement fait.
Lien : http://hypathie.blogspot.com..
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

Françoise d'Eaubonne évoque ce qu'elle perçoit de l'évolution de la place de la femme et ce qui persiste des différences entre hommes et femmes, d'un point de vue sociétale. Depuis le texte d'origine de 1978, il y a eu des évolutions, dans un mouvement non-linéaire fait d'avancées et de régressions, mais des notions restent très actuelles.

J'ai trouvé la préface de Geneviève Pruvost très intéressante et plutôt simple d'accès. Ensuite, cet écrit de Françoise d'Eaubonne n'est pas facile à lire, j'ai du relire plusieurs fois certains passages pour les comprendre (ou pas). J'avoue ne pas avoir fini le livre. Il est plutôt intéressant mais dense et complexe à lire. Mais j'y reviendrai!

Je ne met pas d'étoile car je ne me sens pas légitime pour l'évaluer.
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Le sexocide des sorcières

Vingt ans avant Mona Chollet, Françoise d’Eaubonne s’intéressait au sort des “sorcières”, ou comment un féminicide de masse eut lieu dans l’histoire. Enfin réédité cette semaine, “Le Sexocide des sorcières” est à (re)découvrir d’urgence.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Écologie/Féminisme : Révolution ou mutation ?

J'avoue que je craignais un peu de lire un ouvrage sortit 50 ans plus tôt mais en vérité c'est réellement édifiant. Je me sentais attirée par Françoise d'Eaubonne depuis bientôt deux ans, moment où j'ai entendu parler d'elle pour la première fois alors que ce m'apprêtais à me faire ligaturer les trompes. Je suis à la fois fascinée par ses analyses et horrifiée également par sa clairvoyance. De nombreuses choses qu'elle avait anticipé se sont effectivement produites (notamment en terme d'écologie) avec un peu de retard nous arrivons aux saturations quelle avait anticipé. De même, sa lecture en direct des évènements de son époque sont incroyablement pertinentes alors même que je n'ai jamais été capable d'un tel recul durant ma licence d'histoire cinquante ans plus tard... Nous n'apprenons plus à réfléchir. Elle dirait sûrement que c'est là une volonté supplémentaire du capitalisme.

Elle exprimait il y a cinquante ans ce que nous demandons aujourd'hui : la liberté des femmes à disposer de leur corps, la décroissance, la sobriété, la suppression de la valeur travail et du salariat.

Mais "personne ne pouvait prévoir qu'on en arriverait là" pas vrai ?

Je ne suis qu'au tiers de l'ouvrage et je prendrais sûrement d'autres notes mais c'est réellement passionnant et je conseille ses ouvrages à quiconque cherche à penser l'avenir de notre civilisation.

Je vais reprendre un passage complet parce que j'hallucine sur la justesse de ses propos : « les principales motivations de ce désarroi sont la mobilité professionnelle s'accompagneront souvent d'un dépaysement dans l'espace qui peut aller jusqu'au déracinement radical ; le caractère de plus en plus éphémère et provisoire, systématiquement voulu (avec la complicité sans cesse sollicitée du consommateur), des objets les plus courants ; les modifications accélérées et traumatisantes de l'habitat, surtout dans les grands complexes administratifs (trouble psychique et nerveux engendré par l'altitude des immeubles, au point car mon nouveau est apparu pour certaines dépressions
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La trilogie du losange, tome 3 : Un bonheur..

Ainsi s'achève La trilogie du Losange, une série dont ce qui frappe en premier, c'est la capacité à se réinventer.

Je m'explique: ici, vous ne trouverez pas un tome 2 qui suit bêtement le tome 1, reprenant les mêmes personnages dans une situation pas possible, et les collant dans une encore pire! Le tome 1 présentait le résultat, la civilisation d'Anima, à l'occasion d'une mission d'exploration spatiale dont la responsable s'interrogeait sur leur société, ses racines, ses raisons. Le tome 2 était le résultat des recherches de celle-ci, une fois revenue sur terre, le récit de la grande guerre qui aurait donné naissance à Anima: une guerre sans pitié entre les sexes. Et le tome 3 à nouveau se réinvente: il s'agit ici d'un journal, écrit juste à la fin de la guerre par l'un des plus terribles adversaires, le chef de la dictature australienne où les derniers bataillons masculins se sont réfugiés, juste avant le dernier assaut d'Anima, un récit qui présente donc le point de vue adverse, et contient aussi, en clin d'oeil, le germe du coup de théâtre à la fin du tome 2.

Un bonheur viril est le plus dur à lire, car si Les Bergères de l'Apocalypse nous parlait des horreurs de la guerre, ce sont ici les horreurs que l'espèce humaine est capable d'infliger en soi-disant temps de paix! Pas seulement les horreurs du patriarcat, poussées dans la dictature australienne de plus en plus l’extrême à mesure qu'ils comprennent qu'Anima est plus coriace qu'ils le pensaient, mais aussi les horreurs de la société moderne poussées à l’extrême, et ne parlons pas de la destruction de la nature! Soyez donc prévenus avant d'ouvrir ce roman: il y a des passages vraiment difficiles à encaisser.

Dur ou pas, il n'en reste pas moins que cela conclut cette excellente trilogie avec talent. Je me demande ce qu'elle imaginait pour la suite de son utopie, la société d'Anima deviendrait elle meilleure après le renversement des Bergères de l'Apocalypse, mais une seule est sûre: cela n'aurait pu être que mieux que ce qui est décrit ici, les derniers soubresauts d'Animus, où nous retrouvons tant d'horreurs de notre monde à nous, dont il est simplement le trait forcé pour faire passer le message.
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Le complexe de Diane

Le complexe de Diane est sorti en 1951. Il est complété, dans cette nouvelle édition parue chez Julliard, par une très intéressante préface de Élise Thiébaut.

La lecture du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, paru en 1949, a enthousiasmé Françoise d’Eaubonne. Ce qui nous semble tout à fait normal aujourd’hui dans le texte de Beauvoir heurte les milieux bien-pensants et le patriarcat dominant. C’est pour défendre ce texte que Françoise d’Eaubonne prend la plume mais elle va au-delà de la pensée de Beauvoir. Elle s’en prend tout particulièrement à Marx et Freud et à la plupart des penseurs et politiques qui n’ont jamais considérer les femmes comme leurs égales. Elle serait à l’origine du mouvement "écoféministe" dont on reparle beaucoup.

Je dois avouer que ce qui m’a le plus intéressé dans ce recueil, c’est l’analyse qu’en fait Élise Thiébaut. Le texte de Françoise d’Eaubonne est très brouillon, répétitif ; ce qui dessert le propos de cette féministe convaincue et ardente militante. Dommage !

#LeComplexedeDiane #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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La trilogie du losange, tome 2 : Les bergères..

Les éditions des Femmes-Antoinette Fouque ont réédité cette année Les Bergères de l'Apocalypse, une excellente idée vu que ce roman était à peu près impossible à trouver dans son édition de 78. Il fait suite au premier roman Le satellite de l'amande, et je ne peux que recommander de les lire dans l'ordre pour y comprendre quelque chose.

Les Bergères de l'Apocalypse, donc, est un retour en arrière par rapport au Satellite de l'amande, ou plutôt une plongée dans le passé pour la narratrice. Celle-ci achevait le roman précédent sur une question vis à vis du passé de sa civilisation, et elle s'emploie ici à la résoudre. On alterne les chapitres où on la suit dans ses recherches, gênées par le fait qu'il y a une purge des informations, et le récit de la guerre qui a donné naissance au monde qu'elle connaît, la guerre sur laquelle elle fait des recherches donc. Une guerre originale par rapport à celles que l'on connait car il s'agit d'une guerre entre les sexes. Oh, pas la guerre des sexes actuelle, mais une guerre avec bombardements, tirailleurs, débarquements, procès expéditifs, colonnes en marche.... Animus et Anima s'affrontent, mais les deux camps usent des armes d'Animus, et les penseuses de l'armée des femmes déjà s'inquiètent de savoir quel prix elles payeront une éventuelle victoire avec de telles armes. Et toujours cette question qui sous tend tout le roman, la question que se pose notre narratrice/guide....Les femmes ont gagné, les hommes sont morts, et que sont devenus les enfants mâles?

Judith, Carlotta et les autres héroïnes de la guerre sont toutes des personnages passionnants et ce roman se dévore, et pas seulement pour qui s'intéresse aux questions féministes. On y parle aussi beaucoup d'écologie, d'économie, de capitalisme, du rôle des états, des conglomérats...le tout d'une façon vraiment étonnante pour un livre qui a été écrit dans les années 70!

Le dernier tome de la trilogie devrait être édité pour la toute première fois en novembre, et j'ai hâte!
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Le féminisme ou la mort

Réedition à fuir! Le texte de F. D'Eaubonne est lumineux est fondateur sauf qu'il est annoté et préfacé par 2 jeunes universitaires qui contredisent complétement les idées de l'autrice. Ces dernières nous servent leur théories queer sur la transidentité et la prostitution, allant même jusqu'à recommander la lecture d'un lobbyiste de l'industrie du sexe à la fin du chapitre ou D'Eaubonne développe sa pensée abolitionniste sur ce fondement de la domination masculine! Situation ubuesque de lecture. C'est tout simplement de la trahison intellectuelle et de la récupération malhonnête de l'histoire du féminisme. Comme si un bouquin sur les méfaits du colonialisme nous recommandait, en bas de chapitre, la lecture de Zemmour "pour se faire une idée plus complète"... Je ne sais pas comment les proches de la fondatrice du MLF et précurseure de l'éco-féminisme ont perçu cette ré-édition mais c'est juste scandaleux!
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La trilogie du losange, tome 1 : Le satelli..

Ce que j'ai toujours trouvé sympa dans la science-fiction un peu ancienne, c'est qu'elle est très, très dépaysante. Écrit dans les années 70, Le satellite de l'amande ne déroge pas, tant la technologie paraît étrange, divergeant de la nôtre vers un futur imaginé avant que tant de choses qui nous paraissent aller de soi apparaissent, et donc imaginée très différente.

La principale transformation proposée ici n'est cependant pas technologique mais sociale: Le satellite de l'amande se situe dans un monde sans hommes, quelques générations après une grande guerre entre les sexes. Les femmes désormais se reproduisent par parthénogenèse et on fait naître une société fort différente, avec ses défauts et ses qualités. Ce qui titille la curiosité de la narratrice n'est cependant pas uniquement l'exploration du satellite sur lequel l'expédition qu'elle cornaque s'est posé, mais aussi le passé et elle interroge la senior de l'équipe, dont la mère a fait partie des héroïnes de la guerre, et qui a cette particularité, honteuse, d'être née d'un homme. Car il y a beaucoup de questions qui n'ont pas été posées sur la guerre et ses derniers soubresauts.

Un roman très intéressant, j'ai hâte de lire la suite, qui était introuvable et vient d'être rééditée!
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Le complexe de Diane

Dans la foulée de la sortie tonitruante et scandaleuse de l'énorme succès de librairie que fut Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir en 1949, lequel agit comme une révélation sur Françoise d'Eaubonne, Le complexe de Diane paraît en 1951 (Françoise d'Eaubonne a 31 ans) chez Julliard "à peine relu" selon la préfacière de l'ouvrage. Françoise d'Eaubonne qui a reçu Le deuxième sexe comme une révélation, mais n'est pas d'accord avec tout, livre ici sa propre analyse. Critique "foutraque", toujours selon la préface, des écrits et dits de Lénine, du marxisme, puis de l'existentialisme sartrien, de la psychanalyse freudienne qui renvoie la femme à son immanence, sa passivité, son "envie du pénis", et enfin de Simone de Beauvoir herself, entre autres de son chapitre sur l'érotisme féminin avec lequel Françoise d'Eaubonne n'est pas d'accord.../...


Lien : http://hypathie.blogspot.com..
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