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Citations de Franz Liszt (238)


Si, lorsque les Bohémiens entrèrent en Europe, de longs siècles les avaient déjà effectivement persuadés de l’infériorité de leur espèce, il eût été encore plus étrange que leur esprit fût resté capable de comprendre ce qui différencie le christianisme d’avec les autres- religions. Toute religion étant devenue à leurs yeux une chose qui n’était point à leur usage, ils les regardèrent toutes comme également arbitraires, soit qu’elles les excluent comme impurs de toute participation à leurs cérémonies, soit qu’elles exigent d’eux qu'ils en adoptent les formes et les simulacres. A force d’avoir vécu au ban de l’humanité, il leur parut démontré qu’ils ne lui appartenaient pas, et qu’il n’y avait ni un Dieu à eux, ni un Dieu pour eux dans le ciel des Divinités.
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Je me bornerai donc, quant à présent, à quelques aperçus et critiques particulièrement destinés aux artistes musiciens, en appelant de tous mes vœux l'homme supérieur et sympathique qui se consacrera tout entier à une œuvre plus générale et plus importante, trop au-dessus de mes forces. C'est à lui de rétablir dans leur jour tant de vérités étouffées par des préjugés et des ignorances désormais injustifiables, et de revendiquer dignement des droits trop longtemps méconnus. A lui aussi la gloire d'être à la fois l'architecte et le fondateur d'un temple nouveau dont il ne m'est donné que d'entrevoir les matériaux épars.
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Déterminer aujourd'hui avec largeur et précision quelle est la situation des artistes dans notre ordre social; — définir leurs rapports individuels, politiques et religieux; — raconter leurs douleurs et leurs misères, leurs fatigues et leurs déceptions; — déchirer l'appareil de toutes leurs plaies toujours saignantes et protester énergiquement contre l'iniquité oppressive ou la stupidité insolente qui les flétrit, les torture et daigne tout au plus s'en servir comme de jouets; interroger leur passé, prophétiser leur avenir, produire tous leurs titres de gloire; — apprendre au public, à la société oublieuse et matérialiste, à ces hommes et à ces femmes que nous amusons et qui achètent notre denrée, d'où nous venons, où nous allons, ce que nous avons mission de faire, ce que nous sommes enfin!... ce que sont ces hommes d'élite qui semblent choisis par Dieu même pour rendre témoignage aux plus grands sentiments de l'humanité et en rester les nobles dépositaires...
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Pour se rendre entièrement compte de tout ce qu’il y a d’extraordinaire dans l’existence étrange, et si durable dans son étrangeté, des Bohémiens, arrivés en Europe au quatorzième siècle, à petit bruit et à petits pas, si imperceptiblement qu’ils eurent l’air de sortir de dessous terre, (car on ne retrouve qu’avec une peine extrême les traces confuses de leurs premières apparitions, et l’on ne peut guère préciser les pays qu’ils quittaient pour s’y introduire), il n'y a qu’à comparer leurs moyens de subsistance à ceux d’un autre peuple, qui s’est également maintenu en Europe sans patrie, sans asile, sans hospitalité, et dont la durée est considérée comme miraculeuse. On verra alors que les Rommy ont toujours vécu en des circonstances beaucoup plus défavorables, et l’on s’étonnera davantage, si c’est possible, qu’un peuple puisse avoir la vie si dure en de si misérables chances.
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Ce peuple est étrange, si étrange qu’il ne ressemble à aucun autre, en aucune chose. Il ne possède ni sol, ni cultes, ni histoire, ni code quelconque. Il continue d’exister en ne permettant à aucune influence, à aucune volonté, à aucune persécution, à aucun enseignement, soit de le modifier, soit de le dissoudre, soit de l'extirper. Il se partage en tribus, en hordes, en bandes, qui vont de çà et de là, suivant chacune des routes que le hasard dessine, sans communications entre elles, ignorant en partie leur existence mutuelle, mais gardant chacune, sous les méridiens les plus éloignés, un signe de ralliement, une solidarité qui leur est sacrée, les mêmes mœurs, la môme langue et la même physionomie.
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Sous le beau ciel de la Grèce, les rhapsodes en voyageant rassemblaient autour d’eux les habitants des villes et des bourgades, pour leur faire entendre des histoires de peuples vaincus, de royaumes renversés et d’aventures merveilleuses. Quand leurs chants furent rassemblés, ils formèrent un monument d’une inimitable perfection. Le génie avait dicté celte narration de tout ce que peuvent inspirer à l’homme des passions qui font sa grandeur, et les âges en se succédant n’ont su que consacrer
l’antique enthousiasme pour ce premier essor de l’invention, sans plus jamais atteindre au sublime homérique qui fait de l’Iliade l’immortel panthéon des énergies et des vertus humaines.
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Cependant, mettant à part la concurrence des artistes qui n’en sont pas, des virtuoses qui dansent sur la corde de leur violon, de leur harpe ou de leur piano, il est certain que Chopin se sentait mal-à-l’aise devant un « grand public », ce public d’inconnus, dont on ne sait jamais dix minutes à l’avance s’il faut le gagner ou l’assommer : l’entrainer par l’irrésistible aimant de l’art vers les hauteurs dont l’air raréfié dilate les poumons sains et purs, ou bien, stupéfier par ses révélations gigantesques et exultantes, des auditeurs venus pour chicaner sur des vétilles. Il est hors de doute que les concerts fatiguaient moins la constitution physique de Chopin, qu’ils ne provoquaient son irritabilité de poète. Sa volontaire abnégation des bruyans succès cachait, à qui savait le discerner, un froissement intérieur. Ayant un sentiment très-distinct de sa supériorité native, (comme tous ceux qui ont su la cultiver au point de lui faire rendre cent pour cent), le pianiste polonais n’en recevait pas du dehors assez d’échos intelligens, pour gagner la tranquille certitude d’être réellement apprécié à toute sa valeur. Il avait vu d’assez près l’acclamation populaire pour connaître cette bête, parfois intuitive, parfois ingénuement et noblement passionnée, plus souvent fantasque, capricieuse, rétive, déraisonnable, ayant encore en elle du sauvage : sottement engouée, sottement encolérée, car elle s’engoue des verroteries qu’on lui jette et laisse passer inaperçus les plus nobles joyaux ; elle se fâche pour des bagatelles et se laisse enjôler par les plus fades flagorneries. Mais, chose étrange, Chopin qui la savait par cœur, en avait horreur et s’en faisait besoin. Il oubliait en elle le sauvage, pour regretter ses naïves émotions d’enfant, qui pleure, qui souffre, qui s’exalte de toute son âme, au récit de toutes les fictions, de toutes les souffrances et de toutes les extases !

Plus « ce délicat », cet épicurien du spiritualisme, perdait l’habitude de dompter et de braver le « grand public », et plus il lui en imposait. Pour rien au monde il n’eut voulu qu’une mauvaise étoile lui donne le dessous en sa présence, dans un de ces combats singuliers où l’artiste, comme un valeureux combattant dans un tournoi, jette son défi et son gant à quiconque lui conteste la beauté et la primauté de sa dame ; c’est-à-dire, de son art ! Il se disait probablement, certes avec raison, que lui, vainqueur au dehors, n’aurait pu être ni plus aimé, ni plus goûté, qu’il ne Tétait déjà par le groupe spécial qui composait son « petit public ». Il se demandait peut-être, non à tort, hélas ! tant sont incertaines les humaines opinions, tant sont ondoyantes les humaines affections, si lui, vaincu au dehors, ne serait pas moins aimé, moins apprécié, par ses plus fervens admirateurs ? La Fontaine l’a bien dit : « les délicats sont malheureux ! »

Ayant ainsi conscience des exigences qu’entraînait la nature de son talent, il ne jouait que rarement pour tout le monde. Hormis quelques concerts de début, en 183I , dans lesquels il se fit entendre à Vienne et à Munich, il n’en donna plus que peu à Paris et à Londres et ne put guère voyager à cause de sa santé. Elle lui fit subir des crises quelquefois fort dangereuses, restant toujours débile, exigeant toujours de grandes précautions ; néanmoins, elle lui laissait de belles saisons de répit, de belles années d’un équilibre qui lui donnait une force relative. Elle ne lui eût point permis de se faire connaître dans toutes les cours et toutes les capitales d’Europe, de Lisbonne à Saint-Pétersbourg, en s’arrêtant aux villes d’université et aux cités manufacturières, comme un de ses amis dont le nom monosyllabique aperçu un jour sur les affiches des murs de Teschen par l’Impératrice de Russie, la fit sourire en s’écriant : « Comment ! Une si grande réputation dans un si petit endroit ! » Néanmoins, la santé de Chopin ne l’eut point empêché de se faire plus souvent entendre là, où il se trouvait ; sa constitution délicate était donc moins une raison, qu’un prétexte d’abstention, pour éviter d’être mis et remis en question.
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Sur ce terrain d’ailleurs, l’on est à la merci des caprices d’une Mode de boutiques, de réclames, d’annonces, de camaraderies, Mode équivoque et de naissance douteuse. Or, si la Mode bien née, la Mode personne de qualité, est toujours une sotte déesse, que doit-ce être d’une Mode sans parens avouables ! Les natures d’artiste finement trempées, éprouveraient sûrement une répugnance bien naturelle à se mesurer corps à corps avec un de ces Hercule de foire, déguisé en prince de l’art, qui guettent le virtuose de race sur son chemin, comme un manant prêt à assaillir de ses coups de bâton le chevalier armé de la veille, en quête de nobles aventures. Mais elles souffriraient moins peut-être d’avoir à lutter contre un si piètre adversaire, que de se voir réduites à recevoir des coups d’épingle qui simulent des coups de poignard, d’une Mode vénale, d’une Mode commerçante, d’une Mode industrielle, insolente courtisane qui prétend en remontrer à l’Olympe des grands salons du beau-monde ! Elle voudrait même, l’insensée, s’abreuver à la coupe de Hébé qui, rougissant à son approche, implore pour la foudroyer, tantôt l’aide de Vénus, tantôt celle de Minerve ! Vainement ! Ni la beauté suprême ne parvient à éclipser son fard de marchande d’orviétan, ni la sagesse armée de toutes pièces ne peut lui arracher sa marotte, dont elle se fait un sceptre de paille goudronnée ! En cette détresse, il ne reste à la déesse de l’immortalité d’autre ressource que de se détourner indignée de cette intruse de bas-étage. C’est-ce qui ne manque pas d’arriver ! L’on voit alors les cosmétiques s’écailler sur ses joues bouffies et vulgaires, les rides se montrer, et la vieille édentée chassée, avant d’avoir eu le temps d’être délaisée.

Chopin avait presque quotidiennement le spectacle, peu dramatique, parfois plaisant jusqu’à la bouffonnerie, des mésaventures de quelque protégé de cette Mode interlope, quoique de son temps l’effronterie des « entrepreneurs de réputations artistiques », des cornacs de bêtes plus ou moins curieuses, plus ou moins artificielles, « produit unique de la carpe et du lapin », était loin d’avoir atteint les impudentes audaces et les proportions millionaires qu’elle a prise depuis. Toutefois, quoique dans l’enfance de l’art, la spéculation pouvait déjà faire assez d’excursions sur le terrain réservé aux Muses pour que celui qui les hantait exclusivement, qui après sa patrie perdue n’aimait qu’elles, qui ne se consolait de sa patrie perdue qu’avec elles, fût comme épouvanté devant cette grande diablesse ! Sous l’impression terrifiée du dégoût qu’elle lui inspirait, le musicien-poëte disait un jour à un artiste de ses amis, qu’on a beaucoup entendu depuis : « Je ne suis point propre à donner « des concerts ; la foule m’intimide, je me sens asphyxié « par ses haleines précipitées, paralysé par ses regards « curieux, muet devant ses visages étrangers ; mais toi, « tu y es destiné, car quand tu ne gagnes pas ton public, « tu as de quoi l’assommer ».
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Chopin savait , il le savait même trop, qu’il n’agissait pas sur la multitude et ne pouvait frapper les masses, car pareils à une mer de plomb, leurs flots, malléables à tous les feux, n’en sont pas moins lourds à remuer. Ils nécessitent le bras puissant de l’ouvrier athlète pour être versés dans un moule, où le métal en fusion devient tout d’un coup une idée et un sentiment sous la forme qu’on lui impose. Chopin avait conscience de n’être parfaitement goûté que dans ces réunions, malheureusement trop peu nombreuses, dont tous les esprits étaient préparés à le suivre partout où il lui plaisait de les conduire ; à se transporter avec lui dans ces sphères où les anciens ne faisaient entrer que par la porte d’ivoire des songes heureux, entourée de pilastres diamantés aux mille feux irisés. Il prenait plaisir à surmonter cette porte, dont les génies gardent les secrètes serrures, d’une coupole dans laquelle tous les rayons du prisme se jouent, sur une de ces transparences fauves comme celle des opales du Mexique, dont les foyers kaléïdoscopiques sont cachés dans une brume olivâtre qui les efface et les dévoile tour à tour. Par cette porte merveilleuse, il faisait entrer dans un monde où tout est miracle charmant, surprise folle, songe réalisé ! Mais, il fallait être des initiés pour savoir comment on en franchit le seuil !

Chopin se réfugiait et se complaisait volontiers en ces régions imaginées, où il n’emmenait que de rares amis. Il professait de les estimer, et les prisait effectivement, plus que celles des rudes champs de bataille de l’art musical, où l’on tombe quelquefois aux mains d’un vainqueur improvisé, conquérant stupide et fanfaron, qui n’a qu’un jour, mais auquel un jour suffit pour faucher un parterre de lys et d’asphodèles, pour intercepter l’entrée du bois sacré d’Apollon ! Pendant ce jour, le « soldat heureux » se sent bien l’égal des rois ; mais seulement des rois de la terre, ce qui est trop peu vraiment pour l’imagination qui hante les divinités des airs et les esprits peuplant les cîmes.
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Dans son jeu, le grand artiste rendait ravissament cette sorte de trépidation émue, timide ou haletante, qui vient au cœur quand on se croit dans le voisinage des êtres surnaturels, en présence de ceux qu’on ne sait ni comment deviner, ni comment saisir, ni comment embrasser, ni comment enchanter. Il faisait toujours onduler la mélodie, comme un esquif porté sur le sein de la vague puissante ; ou bien, il la faisait mouvoir indécise, comme une apparition aérienne, surgie à l’improviste en ce monde tangible et palpable. Dans ses écrits, il indiqua d’abord cette manière, qui donnait un cachet si particulier à sa virtuosité, par le mot de Tempo rubato : temps dérobé, entrecoupé, mesure souple, abrupte et languissante à la fois, vacillante comme la flamme sous le souffle qui l’agite, comme les épis d’un champ ondulés par les molles pressions d’un air chaud, comme le sommet des arbres inclinés de çi et de là par les versatilités d’une brise piquante.

Mais, le mot qui n’apprenait rien à qui savait, ne disant rien à qui ne savait pas, ne comprenait pas, ne sentait pas, Chopin cessa plus tard d’ajouter cette explication à sa musique, persuadé que si on en avait l’intelligence, il était impossible de ne pas deviner cette règle d’irrégularité. Aussi, toutes ses compositions doivent-elles être jouées avec cette sorte de balancement accentué et prosodié, cette morbidezza, dont il était difficile de saisir le secret quand on ne l’avait pas souvent entendu lui-même. Il semblait désireux d’enseigner cette manière à ses nombreux élèves, surtout à ses compatriotes auxquels il voulait, plus qu’à d’autres, communiquer le souffle de son inspiration. Ceux-ci, ou plutôt celles-là, la saisissaient avec cette aptitude qu’elles ont pour toutes les choses de sentiment et de poésie. Une compréhension innée de sa pensée, leur permettait de suivre toutes les fluctuations de son vague azuré.
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Chopin se livrait aussi à des fantaisies burlesques ; il évoquait volontiers parfois quelque scène à la Jacques Callot, pour faire rire, grimacer, gambader des figures fontastiques, spirituelles et narquoises, pleines de saillies musicales, pétillantes d’esprit et de humour anglais, comme un feu de fagots verds, L’Etude V nous a conservé une de ces improvisations piquantes, où les touches noires du clavier sont exclusivement attaquées, comme l’enjouement de Chopin n’attaquait que les touches supérieures de l’esprit, amoureux d’atticisme qu’il était, reculant devant la jovialité vulgaire, le rire grossier, la gaieté commune, comme devant ces animaux plus abjects encore que venimeux, dont la vue cause les plus nauséabonds éloignemens à certaines natures sensitives et douillettes.

Rozjaśnia blaskiem jakby życia zorza,
Którą witamy, czasem ze Izą w oku.
Dalej, uderza nas walki przeczucie ;
Ton, coraz glośniej rozlega się w góre.
Pelen, ponury, objawia w swój nócie
Swiatłoś ukrylą, za posepną, chmurę.
Stróny tak silne, jakby kute w stali,
Zalośnym jękiem, w duszy naszej dzwonią :
Mówią o bolu, co nam scrce pali,
Lecz co zostawia duszę nieskażoną !…
Pozniej, podobny do woni wspomnienia
Znów zakołysać czasem nas powraca.
Z urokicm igra ; kołysząc cierpienia,
Swoim promykiem jeszcze nas ozłaca.
Nareszcie, jako cicha na dnie woda,
Spokój glęboki znót toni się wznosi,
Jak serce, które o nie już nie prosi.
Lecz kwiatów życia, szkoda… mówi… szkoda!..
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Quand ce genre d’inspiration saississait Chopin, son jeu prenait un caractère particulier, quelque fut du reste le genre de musique qu’il exécutait ; musique de danse ou musique rêveuse, mazoures ou nocturnes, préludes ou scherzos, valses ou tarentelles, études ou ballades. Il leur imprimait à toutes on ne sait quelle couleur sans nom, quelle apparence indéterminée, quelles pulsations tenant de la vibration, qui n’avaient presque plus rien de matériel et, comme les impondérables, semblaient agir sur l’être sans passer par les sens. Tantôt on croyait entendre les joyeux trépignemens de quelque péri amoureusement taquine ; tantôt, c’étaient des modulations veloutées et chatoyantes comme la robe d’une salamandre ; tantôt, ou saisissait des accens profondément découragés, comme si des âmes en peine ne trouvaint pas les charitables prières nécessaires à leur délivrance fmale. D’autres fois, il s’exhalait de ses doigts une désespérance si morne, si inconsolable, qu’on croyait voir revivre le Jacopo Foscari de Byron, contempler l’abattement suprême de celui qui, mourant d’amour pour sa patrie, préférait la mort à l’exil, ne pouvant supporter de quitter Venezia la bella.n)

1) Le Nocturne en mi mineur (œuvre 72), nous rend quelque chose des impressions subtiles, raffinées, alambiquées, que Chopin reproduisait avec une sorte de prédilection passionnée. Nous ne nous refusons pas le plaisir de faire connaître à celles qui les comprendront, les vers que ce morceau inspira à la belle C"e Cielecka, née Ct8e Bninska :

Kotysze z wolna, jakby Fais, morza,
Nôty dzwieczncmi, pelnemi uroku.
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Après avoir parlé du compositeur et de ses œuvres, où tant de sentimens immortels résonnent, où son génie, aux prises avec la douleur, lutta, parfois vainqueur, parfois vaincu, contre cet élément terrible de la réalité qu’une des missions de l’art est de réconcilier avec le ciel ; de ses œuvres où se sont épanchés, comme des pleurs dans un lacrymatoire, tous les souvenirs de sa jeunesse, toutes les fascinations de son cœur, tous les transports de ses aspirations et de ses emportemens inexprimés ; de ses œuvres où, dépassant les bornes de nos sensations trop obtuses pour sa guise, de nos perceptions trop ternes à son gré, il fait incursion dans le monde des Dryades, des Oréades, des Nymphes et des Océanides, — il nous resterait à parler de l’exécution de Chopin, si nous en avions le triste courage ; si nous pouvions exhumer des émotions entrelacées à nos plus intimes souvenirs personnels, pour parer leurs linceuls des couleurs dont il faudrait les peindre. Nous ne nous en sentons pas l’inutile force, car quel résultat pourraient obtenir nos efforts ? Réussirait-on à faire connaître à ceux qui ne l’ont pas entendue, le charme d une ineffable poésie ? Charme subtil et pénétrant comme un de ces légers parfums exotiques, celui de la verveine ou de la calla éthiopica, qui ne s’exhalent que dans les appartenons peu fréquentés et se dissipent, comme effarouchés, dans les foules compactes, au milieu desquelles l’air épaissi ne garde plus que les senteurs vivaces des tubéreuses en pleines fleurs ou des résines en pleines flammes.

Chopin avait dans son imagination et son talent quelquechose qui, par la pureté de sa diction, par ses accointances avec la Fée aux miettes et le Lutin d’Argail, par ses rencontres de Séraphine et de Diane, murmurant à son oreille leurs plus confidentielles plaintes, leurs rêves les plus innommés, rappelait le style de Nodier, dont on rencontrait maintes fois les volumes sur les tables de son salon. Dans la plupart de ses Yalses, Ballades, Selierzos, gît embaumée la mémoire de quelque fugitive poésie inspirée par une de ces fugitiv es apparitions. Il l’idéalise quelquefois jusqu’à en rendre les fibres si ténues et si friables qu’elles ne paraissent plus appartenir à notre nature, mais se rapprocher du monde féerique et nous dévoiler les indiscrètes confidences des Ondines, des Titanias, des Ariels, des reines Mab, des Obérons puissans et capricieux, de tous les génies des airs, des eaux et des flammes, sujets, eux aussi, aux plus amers mécomptes et aux plus insupportables ennuis.
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Sans ce type antique, grave et doux, jamais sec et anguleux ; tendrement pieux, jamais bigot et fatigant ; libéral et magnifique, jamais fiévreusement vain, la vraie polonaise moderne n’aurait pas été à même de se produire. Elle enta sur l’idéal solennel de l’aveugle, la grâce et la vivacité françaises, dont sa petite-fille connut toutes les allures alors que l’irrésistible attrait des mœurs de Versailles, après avoir inondé l’Allemagne, arriva jusqu’à la Vistule. Date fatale ! On peut l’affirmer : Voltaire et la Régence sous-minèrent la Pologne et furent les auteurs de sa ruine. En perdant ces mâles vertus, dont Montesquieu dit que seules elles soutiennent les Etats libres, et qui effectivement avaient soutenu la Pologne durant huit siècles !.. les polonais perdirent leur patrie. Les polonaises étant plus fermes en la foi, moins besogneuses d’argent dont elles ne connaissaient pas le prix n’ayant pas eu l’habitude de le manier, moins accessibles à l’immoralité par une horreur innée et instinctive de l’impudeur, elles résistèrent mieux à la contagion mortifère du dix-huitième siècle ! Leur religion, ses vertus, ses enthousiasmes et ses espérances, créèrent en elles le ferment sacré qui fera ressusciter cette patrie si chère !.. Les hommes le sentent ; ils le sentent si bien, qu’ils savent adorer ce qu’il y a d’adorable dans ces âmes dont chacune peut s’écrier : Rien ne m’est plus, plus ne m’est rien, tant que le ciel, assailli de leurs supplications, ne leur aura point rendu l’intégrité de leur type primitif en leur rendant la patrie !
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Elles ne pouvaient disposer par elles-mêmes d’aucune fortune, d’aucune volonté, mais elles ne pouvaient non plus se tromper, être entrainées et devenir blâmables ! C’était là pour elles toutes gaies, tout avantage ; avantage inapréciable, dont elles connaissaient bien tous les échappatoires et les ressources infinies ! N’ayant pas le pouvoir du mal, elles compensaient cette soumission à une vigilance constante, qui dictait les proportions du cadre où elles étaient placées, en prenant un empire presque sans bornes dans la vie privée, où chaque bien était leur attribut. Toute la dignité de la vie de famille, toute la douceur de la vie domestique leur étaient confiées ; elles gouvernaient en souveraines ce noble et important apanage, d’où elles étendaient leur pieuse et pacificatrice influence sur les affaires publiques. Car, elles étaient dès leur première adolescence les compagnes de leur père, qui les initiait à ses poursuites et à ses inquiétudes, aux difficultés et aux gloires de la res publica ; elles étaient les premières confidentes de leurs frères, souvent leurs meilleures amies la vie durant. Elles devenaient pour leur mari et leurs fils des conseillères secrètes, fidèles, perspicaces, déterminantes. L’histoire de la Pologne et le tableau de ses anciennes mœurs présentent sans cesse le type de ces courageuses et intelligentes épouses, dont l’Angleterre nous a offert un splendide exemple en I683, lorsque dans un procès où sa tête était en jeu Lord Russell ne voulut d’autre avocat que sa femme.
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La polonaise d’autrefois, tant qu’elle fut la noble compagne de héros vainqueurs, n’était point ce qu’est la polonaise d’aujourd’hui, ange consolateur de héros vaincus. Le polonais actuel n’est pas plus différend de ce qu’était le polonais antique, que la polonaise moderne n’est différente de la polonaise des anciens temps. Jadis, elle était avant tout et surtout une patricienne honorée ; la matrone romaine devenue chrétienne. Toute polonaise, qu’elle fut riche ou pauvre, à la cour ou à la ville, régnant sur ses palais ou sur ses champs, était grande-dame. Elle l’était par suite de la situation que la société lui préparait, bien plus encore que par la noblesse de son sang et l’orgueil de son écusson. Les lois tenaient, il est vrai, sous une tutelle rigoureuse tout le sexe faible, (qui devient si souvent le sexe fort au milieu des poignantes péripéties de la vie), y compris les « hautes et puissantes châtelaines », que par respect et déférence on apellait biaioglowe, parce que les femmes mariées avaient la tête couverte et les joues encadrées de blanches et vaporeuses dentelles, imitation civilisée, pudique et chrétienne, du voile musulman, injurieux et barbare. Mais, leur sujétion et leur impuissance légale, contre-balancée par les mœurs et les sentimens, loin de les diminuer, les élevaient, en préservant la sérénité de leur âme, qu’elles tenaient en dehors de l’âpre lutte des intérêts, et en ne leur permettant jamais d’être en faute.
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Leur imagination, trop impressionnée par les détails, les grandit démesurément, exagérant la portée des contrastes et les facultés de la métamorphose dans ces Protées aux noirs sourcils et aux dents perlées. Elle en fit ainsi une énigme insoluble, ne sachant point, à force de se perdre entre les petits faits de l’analyse, reconstruire leur large synthèse. Dans une émotion éblouie, la poésie française crut dépeindre la polonaise en lui jetant à la face, comme une poignée de pierreries multicolores, non serties, une poignée d’épithètes sublimes et incohérentes. Elles sont précieuses cependant, car leur éclat multicolore, leur incohérence irraisonnée, témoignent le plus éloquemment de la violente commotion produite sur eux par ces femmes, dont les qualités françaises parlèrent à l’esprit français, mais qu’on ne connaît vraiment que lorsque les héroïsmes de leur cœur, parlent au cœur.
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Ensemble irrésistible, qui enchante et qu’on honore ! Balzac a essayé de l’esquisser dans des lignes toutes d’antithèses, renfermant le plus précieux des encens adressé à cette « fille d’une terre étrangère, ange par « l’amour, démon par la fantaisie, enfant par la foi, « vieillard par l’expérience, homme par le cerveau, « femme par le cœur, géante par l’espérance, mère par « la douleur et poète par ses rêves » ’}.

Berlioz, génie shakespearien qui toucha à tous les extrêmes, dût naturellement entrevoir à travers les transparences musicales de Chopin le prestige innommable et ineffable qui se mirait, chatoyait, serpentait, fascinait dans sa poésie, sous ses doigts ! Il les nomma les divines chatteries de ces femmes semi-orientales, que celles d’occident ne soupçonnent pas ; elles sont trop heureuses pour en deviner le douloureux secret. Divines chatteries en effet, généreuses et avares à la fois, imprimant au cœur épris l’ondoiement indécis et berçant d’une nacelle sans rames et sans agrès. Les hommes en sont choyés par leurs mères, câlinés par leurs sœurs, enguirlandés par leurs amies, ensorcelés par leurs fiancées, leurs idoles, leurs déesses ! C’est encore avec de divines chatteries, que des saintes les gagnent au martyrologe de leur patrie. Aussi, comprend-on qu’après cela les coquetteries des autres femmes semblent grossières ou insipides et que les polonais s’écrient, à bon droit, avec une gloriole que chaque polonaise justifie : Niema iak polki2). Le secret de ces divines chatteries fait ces êtres 1) Dédicace de Modeste Mignon. 1) L’habitude où l’on était autrefois de boire dans leur propre soulier la santé des femmes qu’on voulait fêter, est une des traditions les plus originales de la galanterie enthousiaste des polonais. insaisissables, plus chers que la vie, dont les poètes comme Chateaubriand se forgent durant les brûlantes insomnies de leur adolescence une démonne et une charmeresse, quand ils trouvent dans une polonaise de seize ans une soudaine ressemblance avec leur impossible vision , « d’une Eve innocente et tombée, ignorant tout, sachant tout, vierge et amante à la fois ! ! ! »’) — « Mélange de l’odalisque et de la walkyrie, chœur féminin varié d’âge et de beauté, ancienne sylphide réalisée… Flore nouvelle, délivrée du joug des saisons… »2) —Le poète avoue que, poursuivi dans ses rêves, enivré par le souvenir de cette apparition, il n’osa pourtant la revoir. Il sentait , vaguement , mais indubitablement, qu’en sa présence il cessait d’être un triste René, pour grandir selon ses vœux, devenir ce qu’elle voulait qu’il fut , être exhaussé et façonné par elle. Il fut assez fat pour prendre peur de ces vertigineuses hauteurs, parceque les Châteaubriand font école en littérature, mais ne font pas une nation. Le polonais ne redoute point la charmeresse sa sœur, Flore nouvelle délivrée du joug des saisons ! Il la chérit, il la respecte, il sait mourir pour elle… et cet amour, pareil à un arôme incoruptible, préserve le sommeil de la nation de devenir mortel. Il lui conserve sa vie, il empêche le vainqueur d’en venir à bout et prépare ainsi la glorieuse résurrection de la patrie.

1) Mémoires d’outre-tombe. Ier vol. — Incantation. 2] Idem, 3* vol. — Atala.
Il faut cependant reconnaître que d’entre toutes, une seule nation eut l’intuition d’un idéal de femme à nul autre pareil, dans ces belles exilées que tout semblait amuser, que rien ne parvenait à consoler. Cette nation fut la Fi ance. Elle seule vit entre-luire un idéal inconnu chez les filles de cette Pologne, « morte civilement » aux yeux d une société civile, où la sagesse des Nestor politiques croyait assurer « l’équilibre européen », en traitant les peuples comme « une expression géographique » ! Les autres nations ne se doutèrent même pas qu’il pouvait y avoir quelque chose à admirer en le vénérant, dans les séductions de ces sylphides de bal, si rieuses le soir, le lendemain matin prosternées sanglotantes aux pieds des autels ; de ces voyageuses distraites qui baissaient les stores de leur voiture en passant par la Suisse, afin de n’en pas voir les sites montagneux, écrasans pour leurs poitrines amoureuses des horizons sans bornes de leurs plaines natales ! En Allemagne, on leur reprochait d’être des ménagères insouciantes, d’ignorer les grandeurs bourgeoises du Soll und Haben.’ Pour cela, on leur en voulait à elles, dont tous les désirs, tous les vouloirs, toutes les passions se résument à mépriser l’avoir, pour sauver l’étre, en livrant des fortunes millionaires à la confiscation de vainqueurs cupides et brutaux ! A elles, qui encore enfans entendent leur père répeter : « la richesse a cela de bon que, donnant quelque chose à sacrifier, elle sert de piédestal à l’exil !.. » — En Italie, on ne comprenait rien à ce mélange de culture intellectuelle, de lectures avides, de science ardente, d’érudition virile, et de mouvemens prime-sautiers, effarés, convulsifs parfois, comme ceux de la lionne pressentant dans chaque feuille qui remue un danger pour ses petits. — Les polonaises qui traversaient Dresde et Vienne, Carlsbad et Ems, pour chercher à Paris une Espérance secrète, à Rome une Foi encourageante, ne rencontrant la Charité nulle part, n’arrivaient ni à Londres, ni à Madrid. Elles ne songeaient point à trouver une sympathie de cœur sur les bords de la Tamise, ni une aide possible parmi les descendans du Cid ! Les anglais étaient trop froids, les espagnols trop loin.

Les poètes, les littérateurs de la France, furent les seuls à s’apercevoir que dans le cœur des polonaises, il existait un monde différent de celui qui vit et se meut dans le cœur des autres femmes. Ils ne surent pas deviner sa palingénésie ; ils ne comprirent pas que si, dans ce chœur féminin varié d’âge et de beauté, on croyait parfois retrouver les mystérieuses attractions de l’odalisque, c’est qu’elles étaient là comme une parure acquise sur un champ de bataille ; si l’on pensait y entrevoir une silhouette de walkyrie, c’est qu’elle se dégageait des vapeurs de sang qui depuis un siècle planaient sur la patrie ! Par ainsi, ces poètes et ces littérateurs ne saisirent point la dernière formule de cet idéal dans sa parfaite simplicité. Ils ne se figurèrent point une nation de vaincus qui, enchaînée et foulée aux pieds, proteste contre l’éclatante iniquité au nom du sentiment chrétien. Le sentiment d’une nation par quoi s’exprime-t-il ? — N’est-ce point par la poésie et l’amour ? — Et qui en sont les interprètes ? — N’est-ce point les poètes et les femmes ? — Mais, si les français, trop habitués aux conventionalités artificielles du monde parisien, n’ont pu avoir l’intuition des sentimens dont Childe Harold entendit les accens déchirans dans les femmes de Saragosse, défendant vainement leurs foyers contre « l’étranger », ils subirent tellement la fascination qui s’échappait en ondes diaprées de ce type féminin, qu’ils lui prêtèrent des puissances presque surnaturelles.
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D’ailleurs, en ce siècle de calomnies, on calomnie aussi les hommes là, où les femmes ont de quoi braver, vaincre et faire taire la calomnie. Si ces polonaises qui changent une fleur des champs en un sceptre dont on bénit la puissance, ont un sens de la foi plus sublime que les hommes, il n’est pourtant pas plus viril ; si elles ont le goût de l’héroïsme plus exalté, il n’est pourtant pas plus impérissable ; si l’orgueil de la résistance est plus indigné chez elles, il n’est pourtant pas plus indomptable ! Tout le monde dit du mal des polonais ; cela est si aisé ! On exagère leurs défauts, on a soin de taire leurs qualités, leurs souffrances surtout. Où donc est la nation qu’un siècle de servitude n’a point défaite, comme une semaine d’insomnie défait un soldat ? Mais, quand on aura dit tout le mal imaginable des polonais, les polonaises se demanderont toujours : Qui donc sait aimer comme eux ? S’ils sont souvent des infidèles, prompts à adorer toute divinité, à brûler leur encens devant chaque miracle de beauté, à adorer chaque jeune nouvellement monté sur l’horizon, qui donc a un cœur aussi constant, des attendrissemens que vingt ans n’ont pas effacé, des souvenirs dont l’émotion se répercute jusque sous les cheveux blancs, des services empressés qui se reprennent après un quart de siècle d’interruption comme on renoue un entretien brisé la veille ? Dans quelle nation ces êtres, frêles et courageux, trouveraient-elles autant de cœurs capables de les adorer d’une dévotion si vraie, qu’il fait aimer la femme jusqu’à aimer la mort pour elle, sachant que son beau regard ne peut convier qu’à une belle mort ?
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Pour le vrai polonais, la femme dévote, ignorante et sans grâce, dont chaque parole ne brille pas comme une lueur, dont chaque mouvement n’exhale pas le charme d’un parfum suave, n’appartient pas à ces êtres qu’enveloppe un fluide ambiant , une vapeur tiède, — sous les lambris dorés, sous le chaume fleuri, comme derrière les grilles du chonir. —En revanche, la femme intéressée, calculatrice habile, syrène déloyale, sans foi ni bonnefoi, est un monstre si odieux qu’il ne devine même pas les ignobles écailles qui se-cachent au bas de sa ceinture, artificieusement voilées. Qu’en advient-il ? Il tombe dans ses pièges et, quand il y est tombé, il est perdu pour sa génération, ce qui fait croire que les polonais s’en vont et qu’il ne reste plus que des polonaises ! Quelle erreur ! En fût-il ainsi, la Pologne n’aurait point à pleurer ses fils pour toujours. Comme cette illustre italienne du moyen-âge qui défendait elle-même son château-fort et, voyant six de ses fils couchés à ses pieds sur ses crénaux, défiait l’ennemi en lui montrant son sein d’où elle ferait naître six autres guerriers non moins valeureux, les mères polonaises ont de quoi remplacer les générations énervées, les générations qui ont servi d’anneau dans la chaîne généalogique sans laisser d’autres traces de leur triste et terne passage !
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