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4.58/5 (sur 53 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boulogne-Billancourt , le 01/07/1924
Mort(e) à : La Châtre , le 09/09/2015
Biographie :

Fred Deux (pseudonyme Jean Douassot) est un dessinateur et écrivain français né dans une famille ouvrière.

En 1941-1943 École des Arts et métiers. Puis il entre en usine comme électricien de nuit.
À partir de 1948, à Marseille, travaillant à la librairie Clary, il découvre la littérature, les œuvres d'André Breton et le manifeste du surréalisme. Il s’ensuit alors une longue série de lectures : Louis Aragon, Henry Miller, Sade, Franz Kafka… Mais il y découvre aussi Paul Klee qui l’influencera.
Il fonde le sous-groupe des surréalistes de Marseille. Il commence alors, avec de la peinture laque pour bicyclette, à réaliser ses premières taches sur papier. Les œuvres de la première période (de 1949 à 1958), surnommées parfois les " kleepathologies " sont caractérisées par la prédominance de taches qui envahissent la surface du papier, "taches" remarquées par Karl Flinker.
En 1951, installé à Paris, il rencontre Cécile Reims qui deviendra sa compagne. Il fait la connaissance d'André Breton et fréquente les surréalistes dont il s'écartera en 1954.
En 1953, la librairie galerie Le Fanal présente sa première exposition personnelle. En 1957, alité, Fred Deux écrit La Gana qu'il soumet à Maurice Nadeau : le livre est publié en 1958 sous le pseudonyme de Jean Douassot. Ce roman est le premier de ses écrits largement autobiographiques. En 1962 il entame aussi, à l'aide d'un magnétophone, l'enregistrement du récit de sa vie.
1963 Premiers dessins au crayon sur fonds aquarellés : Les Otages.
1978 Réalisation des livres uniques La Matrice, La Règle notamment. Au début des années 1980, Fred Deux réalise au crayon de grands Autoportraits, des Passions, qui le conduiront, à partir de 1982, à des dessins de grand format peuplés d'êtres fantasmagoriques, figures du double, figures des autres (Processions des existants, les Remz, l'Alter ego) .
1985 Fred Deux et Cécile Reims s'installent à La Châtre en Berry.
1987 Réalisation de La Vie m'agit, livre unique de 19 dessins rehaussés d'aquarelle.
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Source : Wikipédia
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En librairie et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/4383-platon-a-rendez-vous-avec-darwin. Un dialogue renouvelé entre les Deux cultures, les sciences et les humanités, permet-il d'aborder de grandes questions de philosophie politique sous un jour nouveau et fécond ? Vincent le Biez en fait le pari.


Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Face à la Samaritaine, vivait une famille de vieux ayant une fille aussi âgée que la Samaritaine et qui fut vite l'objet de mon attention. Elle était très gentille, légèrement bossue, et ma mère, qui la prenait en "pitié" pour sa bosse, la rendait plus amusante pour moi. Sa bosse, c'était quelque chose de très intrigant, et l'oncle, qui avait une idée sur chaque chose mystérieuse, me déclara quand je lui demandai ce qu'il y avait dedans, que c'était une sorte d'os qui poussait et que d'une bosse analogue sortaient les ailes des anges, qui sont bossus, comme chacun sait. N'ayant pas été choisie pour voler dans le ciel, couronnée de son auréole, elle errait sur la terre, précisément dans notre immeuble.
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-Imaginez, ou plutôt n'imaginez pas.
Je venais de toucher ma table, d'y poser une petite feuille blanche.Le jour devait se lever.Je poussai une porte que j'étais seul à connaître dans ma table.
J'enfonçai mes deux mains, oubliant que mes doigts étaient des couteaux. Chaque coup de plume était un coup de lame. Le sang coulait. La porte s'était refermée.
Je touchai du bout de mon encre raide, les vertèbres et la nuque d'un homme gelé ; d'un tas dans lequel je n'arrivais plus à suturer sa douleur et mon angoisse. Je criais de la mine de plomb, je mâchais des poils qui s'enroulaient autour de ma langue. J'avançais dans une cave de viscères, de moles boules de sang prêtes à éclater.L'encre de Chine séchait trop vite au bout du bec qu'écrasait un tendon bleuté.
Je suis ma feuille, ma porte et ma cible.
Comme un sacrifice, mon corps tremble.
J'ai tiré.
Copeaux, extrait, Fred Deux.
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[Première page]
– Regarde toujours ton nombril et dis-moi ce que tu en penses, me demandait mon oncle.
L’oncle, frère du père, était dans la grande lignée de la famille. Comme les princes, il portait une cloche sur la tête et traînait toujours derrière lui un parfum violent.
Né sous un jour qui devait être aussi le mien plus tard, il n’avait pas d’autres amis que son frère, ma mère et moi.
Célibataire, très peu aimé des hommes, il passait sa vie à tirer ce qu’il pouvait d’elle.
Cela ne l’empêchait pas de tirer sur du vide et d’être toujours au bord du désespoir. il ne se rendait pas toujours compte qu’il vivait et c’était mon père qui devait discrètement le lui rappeler. Il est curieux de voir combien les gens peu causants se montrent discrets avec certains êtres. C’était le cas des deux frères. L’un, le père, devait, s’il voulait tenir un peu plus longtemps, déjouer tous les pièges, lorsqu’on veut vivre, même misérablement.
Surtout misérablement.
Le passe-temps favori de l’oncle était de regarder son nombril. ç’aurait pu être révoltant pour mon père qui n’avait pas un instant à lui pour ce genre de méditation. Il aurait pu aussi bien éloigner ce contemplateur d’une famille qui n’avait déjà que trop d’emmerdements à se caler une nourriture difficile à ramasser. Il aurait pu l’éloigner de moi. Le prétexte de l’exemple aurait suffi. Pourtant, j’eus l’impression que, loin de l’éloigner, il le retint avec nous et jamais avec un sentiment de pitié.
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L’absence infinie

Tache pure, d’impureté.
Pourquoi ne pas arrêter de vivre ?
Je réponds par mes dessins.
Je suis sans espoir, mais je dessine.
M’arrêter est une décision au-dessus de mes moyens.
Peut-être ai-je tout de même un dernier espoir : celui de
                                       voir approcher
la lanterne de l’homme qui me suit depuis ma naissance.
Si je découvrais une porte ouverte, je la contournerais.
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Puisqu'il fallait saluer les chefs, les infirmières (ils se mirent en tête pour nous dresser, alors que nous étions malades, de nous faire saluer tout adulte que nous croiserions), nous avions trouvé cette façon spéciale d'accepter de le faire. Saluer voulait dire : enculer. Ce devint une joie de saluer tous les enculés de la terre. Nous saluions même les parents, les curés qui venaient. Allant au village, nous nous campions devant des types que nous voyions pour la première fois, et au garde-à-vous, nous les enculions. Les types ne comprenaient pas, quand nous nous mettions à galoper pour saluer une femme, une infirmière. Ils devinrent légèrement maussades et énervés par nos saluts. Petit à petit, on mit un frein et on nous conseilla de ne saluer que les gens du sana.
Trop tard, mes chers amis. Les gosses avaient le feu au cul. Le salut était entré dans nos jeux, et les mouchards furent salués comme les autres, faisant partie de la famille des enculés.
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