Citations de Frédéric Bihel (30)
Un scientifique ne va pas chercher le yéti !
Il faut toujours perdre une partie de soi pour que la vie continue.
Ici, le seul patron, c’est la forêt. Vous n’avez pas encore pigé ?
Un scientifique ne va pas chercher le Yéti !
On vient de recevoir un câble en haut lieu ! Cette fois, le roi des bêtes et sa clique sont allés trop loin. La Force Publique a pendu un Blanc, un Irlandais, sans autre forme de procès. Il s’appelait Charles Strokes et il avait épousé une indigène. C’était un négociant en ivoire qui contestait le monopole que le roi essaie d’établir dans les provinces orientales sous le prétexte calomnieux qu’il échangeait des armes contre de l’ivoire avec les afro-arabes, une expédition de la Force Publique l’a pris en chasse, l’a trouvé et l’a pendu. Je vois d’ici les journaux crier au scandale : Si les soldats du roi se permettent de tuer ainsi arbitrairement un Blanc, qu’en est-il des exactions qu’ils font subir aux Noirs ? Cette fois, c’est de plein fouet que le roi des bêtes sera touché.
Les troupes de Stanley avaient la gâchette facile. Les opposants madhistes se saisirent de cet excellent prétexte pour reprendre la rébellion qui se propagea aux soldats réguliers, jusqu’alors fidèles aux Khédive. Emin Pacha fut même emprisonné pendant trois mois. Aussi, quand Stanley, après huit mois d’absence, revient sur les rives du lac Albert avec les rescapés de son arrière-garde, il retrouva un Emin Pacha prêt à le suivre, bien à contrecœur, jusqu’en Europe. Une nouvelle expédition de 1.500 hommes composée d’Égyptiens, de Juifs, de Grecs, de Turcs et des survivants de l’armée du secours de Stanley, se mit en marche vers la côte orientale de l’Afrique. 4 décembre 1889. Après huit mois d’une marche épuisante semée d’embûches, la colonne de Stanley arrive enfin au poste allemand de Bagamoyo, saluée par des salves d’artillerie et acclamée par une foule en délire.
Je dois vous parler d’une nouvelle plutôt fâcheuse. Ce matin la presse a unanimement dénoncé nos accords avec Tippo Tip. Je vous lis… De source sûre, Stanley, sous la bannière de l’EIC, a pris contact avec Tippo Tip, le grand chef arabisé de l’est et du nord-est dy Conbgo. Comment le ori des Belges a-t-il pu autoriser, voire favoriser ce négier, alors qu’il se dit le champion de la campagne anti-esclavagiste orchestrée en Afrique ? D’après nos informations ; Tippo Tip fournirait 600 porteurs choisis parmi ses esclaves du Maniema. Ces pauvres Nègres auront la charge d’acheminer vers le lac Albert, les armes et les munitions destinés à Emin Pacha. En contrepartie, ce marchand d’esclaves sera nommé gouverneur du district des Stanley Falls. Tippo Tip aurait renoncé au trafic d’esclaves en aval des Stanley Falls. Faut-il en conclure qu’on le laissera s’adonner à sa sinistre activité en amont du fleuve ? L’expédition de secours à Emin Pacha est digne de respect, mais ne justifie pas que l’on pactise avec le diable.
C’est lors de l’expédition Emin Pacha, il y a seize ans ; que je l’ai revue pour la dernière fois, cette huitième merveille du monde. Fermez les yeux, mon ami. Imaginez un fleuve parfois si large qu’on distingue à peine son autre rive. Des milliers d’îles encore vierges et des rapides et des chutes entravant sa navigation. Entendez-vous le rugissement de ses eaux grondantes ? Stanley Pool, mars 1887.
On a déjà tout essayé pour elle : treize psychanalystes et psychothérapeutes, quatre comportementalistes, deux hypnotiseurs, méthode Erickson, des séances de rêve éveillé et un stage sur la guérison des blessures intérieures ... les voyages, les cures, le sport ... enfin tout ! Sans résultat : Tout ... sauf l'amour.
Et qu’en est-il des accusations portées contre le roi des Belges ?
Bien sûr que je déplore que cette contrée soit devenue un tel cabinet des horreurs. Mais apporter les bienfaits de la civilisation en si peu de temps à un immense pays comme le Congo ne pouvait se faire sans bavure. Beaucoup de ces malheureux Nègres indolents et peu résistants au travail ont payé de leur vie la modernisation de leur pays. Mais n’oubliez pas non plus qu’un tiers des colons blancs qui ont vécu là-bas ont succombé aux maladies tropicales. Regardez-moi, j’ai survécu, mais à quel prix ! On est obligé de m’administrer régulièrement de la strychnine, de l’ammoniaque, de l’éther…
Tu as peut-être senti que la mort et la vie n'allaient pas l'une sans l'autre...
...et que rien ni personne [...] ne saurait les séparer.
(p. 60)
L'amour est aussi précieux que délicieux. C'est une émotion que l'on doit respecter avec authenticité. Il est un sentiment pur, s'il est traité avec honnêteté et sincérité...
« L’amour n’a rien à voir avec les projets, les dîners au restaurant, les petits déjeuners au lit, les promenades en bateau, les confidences près des feux de bois, les yeux dans les yeux, la main dans la main. Tout ça, c’est simplement des trucs à lui pour se faire voir. Je m’appelle Loïc. Avec moi, tu verras, on le voit très bien, on n’aura pas besoin de tout ça. Mais on fera tout ça quand même. »
Le vrai amour n'a rien à voir avec la beauté. Il vit dans les profondeurs. La beauté où l'absence de beauté n'est qu'un petit problème de surface.
Elle a fait des études qui ne lui plaisaient pas, elle fait un métier qu'elle n'aime pas ... Elle déteste les chiffres et les équations ... Elle ne cuisine que des choses qu'elle digère mal comme la compte de navets ou sa spécialité : le chou farci à l'endive ! ... sans sel ... Elle a horreur du sport et elle a peur de l'eau ... Donc, le water-polo s'est très vite imposé à elle.
- La probabilité de rencontrer un cascadeur dépressif dans une ville comme Grenoble dépend de la fréquence des cascadeurs et de la fréquence. Des personnes dépressives dans cette ville. Résultat : 0,001 chance sur 10 000 de rencontrer un cascadeur dépressif à Grenoble.
- Aïe !
- Comme vous dites. Il est donc impossible d'en rencontrer un qui tombe amoureux d'une mathématicienne anhédonique. Vous voulez que je vous note tout ça sur un papier ?
- Elle est pas con, hein ?
- Oui ! ... Vraiment pas con...
Au faite José... Anhédonique, ça veut dire quoi ?
- Je m'appelle José. A force de disséquer les mécanismes névrotiques et hormonaux de l'amour, je me suis rendu compte que Paul avait raison : il y a dans tout ça quelque chose dont on ne peut rien dire et dont je ne veux rien savoir. J'ai rencontré Nina.
- Je m'appelle Nina. J'ai repris goût à la vie. Malgré toutes les algèbres de probabilités, toutes les fonctions génératrices et les suites d'ensembles mélangeantes qui n'allaient pourtant pas dans ce sens. Je ne comprends pas comment ça m'est arrivé. Mais ce n'est plus une probabilité, c'est une certitude : ça m'est arrivé. J'ai rencontré José.
-L'idée de bonheur m'insupporte
-On peut s'amuser à y croire
-On peut y renoncer aussi. C'est ce que j'ai fait! ... Définitivement
-Ca s'appelle de l'anhédonie. Le saviez-vous ?
Tout c'que j'peux vous dire, c'est qu'çà m'a coûté une grosse partie d'ma réserve de whisky ... Du Blackmills ! Un douanier reste un douanier, même au Wikistan.
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