Citations de Frederick Salomon Perls (370)
Quand les premiers psychanalystes ont introduit le concept du ça ou du it, comme source de pulsions et de rêves, ils exprimaient une vérité puissante ; la personnalité n'est pas restreinte à l'étroite sphère du "moi", de ses petites pensées et plans "intelligents" autocontrôlés. Ces autres pulsions et rêve ne sont pas des ombres, mais des faits réels de sa personnalité. Etant parvenu jusque-là, l'analyse irthodoxe n'a pas suffisamment insisté sur la prochaine étape - libérer et élargir les habitudes du "moi" et les transformer d'une forme fixée à un système de processus mouvants, de sorte qu'il puisse sentir les faits du ça et ses propres faits, utiliser ses hallucinations comme l'enfant le fait en jouant) et exercer ses pulsions dans un ajustement créateur.
Contrairement à l'opinion répandue que l'attitude du projecteur, victime-passive, appartient seulement au type masochiste et féminin-passif, nous pensons qu'elle est typique de l'homme moderne. Elle est incrustée dans notre langage, notre attitude envers le monde, nos institutions.
la deuxième source importante de la jalousie paranoiaque est aussi une projection Le partenaire jaloux réprime son impulsion homosexuelle et imagine donc que son conjoint aime un autre homme ou une autre femme - et évoque des images de ce couple ensemble. Les hypothèses qu'il applique alors aux amants imaginaires sont celles-là même qu'il applique à se propre impulsion taboue.
... souvent, celui qui projette trouve des "preuves" qui justifient son comportement. Ces rationalisations et justifications sont toujours disponibles pour celui qui les cherche. La plupart des situations ayant des subtilités et des facettes multiples, le projecteur (jusqu'au stade de la véritable paranoïa) peut s'attache à un détail authentique, à un grief véritable mais insignifiant, puis l'exagérer et broder dessus. Alors, il se fait du mal - ou, selon son langage - on lui fait du mal.
La peur du rejet est cruciale chez tous les névrosés [...] ... l'opposé est certainement vrai - l névrosé rejette les autres parce qu'ils ne correspondent pas à quelque idéal fantastique ou critère qu'il leur a imposé. Une fois qu'il a projeté son rejet sur l'autre, il peut, sans se sentir aucune responsabilité, se considérer comme l'objet passif de toutes sortes d'épreuves injustifiées, de méchancetés, ou même se poser en victime.
La planification et l'anticipation sont des exemples de projection saines et temporaires. [...] De même, dans certaines formes de sympathie, on se projette soi-même dans l'autre et on résout ses propres problèmes en résolvant les siens. Les artistes imaginatifs se soulagent de leurs problèmes en les projetant dans leur travail.
Le projecteur, inconscient, par exemple, du fait qu'il rejette les autres, pense que ce sont eux qui le rejettent. ou bien n'étant pas conscient que c'st lui qui fait des avances sexuelles aux autres, pense qu'on l'agresse sexuellement.
Une projection est un trait, une attitude, un sentiment, une partie de comportement qui, en fait, appartient à votre personnalité, mais n'est pas expérimenté comme tel. Au contraire, la projection est attribuée à des objets ou des personnes dans l'environnement, et est alors expérimentée comme dirigée vers vous par eux, au lieu du contraire.
Les individus diffèrent beaucoup dans leur attitude envers le vomissement; Pour certains, cet acte est relativement aisé et amène un profond soulagement. D'autres possèdent des défenses extrêmement organisées contre lui.
La totale remobilisation du dégoût envers ce qui est dégoûtant demande une introjection accrue, mais ne provoque pas le rejet de ce qui a déjà été introjecté et "reste sur l'estomac". Il faudra du temps et une période de transition où l'on éprouvera des nausées plus ou moins fréquentes, plus ou moins chroniques.
Le dégoût est une barrière naturelle que possède tout organisme sain. C'est une défense contre le fait de faire ingurgiter à l'organisme ce qu'il ne tolère pas - ce qui est indigeste ou étranger à sa nature.
... la parole est l'expiration organisée.
On peut reconnaître le type du névrosé à fixations à ses mâchoires serrées, sa voix indistincte et sa paresse à mâcher.
Tout en admettant que c'est désagréable, il n'y a pas d'autre moyen de découvrir ce qui, en vous, ne fait pas véritablement partie de vous-même, qu'en re-mobiliant le dégoût et le besoin qui l'accompagne de rejeter la chose qui dégoûte.
Chaque introjection est le précipité d'un conflit abandonné avant d'être résolu.
Si au lieu de se limiter à travailler seulement sur les rêves et les symptômes plus spectaculaires, les analystes se concentraient sur chaque aspect du comportement, ils découvriraient que le "moi" introjecté n'est pas le"moi" sain.
La psychanalyse orthodoxe commet l'erreur de ne pas considérer toutes les introjections comme des 'tâches inachevées" qu'il faut travailler et assimiler. En conséquence, elle accepter comme normale l'attitude présente qui n'est pas en fait celle du patient et qui n'est pas spontanée.
La nutrition forcée, l'éducation forcée, la moralité forcée, les identifications forcées avec des patients et des proches (soeurs et frères), constituent littéralement des milliers de morceaux, bric-à-brac inassimilé, logé dans l'organisme psychosomatique sous la forme d'introjections. Ces segments ne sont pas digérés et, tels qu'ils sont, ne sont pas digestes. Les hommes et femmes, depuis longtemps habitués à se résigner à cet état de choses, continuent de se boucher le nez, de désensibiliser leur palais et d'avaler encore plus de choses.
Les névrosés parlent beaucoup d'être rejetés. C'est en grande partie, une projection sur les autres de leur propre rejet (comme nous le verrons dans la prochaine expérience). Ce qu'ils refusent d'admettre, c'est leur dégoût latent de ce qu'ils ont incorporé dans leur propre personnalité. S'ils le faisaient, il faudrait qu'ils vomissent et rejettent nombre de leurs identifications "aimées" - qui étaient impalpables et haïssables au moment où ils les ont avalées. Ou bien, il faudrait qu'ils entreprennent le processus laborieux de les ramener à la surface, de les "redigérer" pour enfin les assimiler.
... l'agression est une fonction saine qui empêche l'introjection.