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Critiques de Fumiyo Kouno (125)
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Le Pays des cerisiers

J'ai été très émue par ce manga qui évoque les répercussions de la bombe d'Hiroshima sur la population de la ville au fil des décennies : les nombreux morts, y compris des années après l'explosion alors effets sur la santé continuent à se manifester, sans compter une certaine méfiance vis à vis des habitants d'Hiroshima. En effet, il est mal vu de les fréquenter, de fonder une famille avec des irradiés qui pourraient contaminer leurs enfants, etc.



Le livre se découpe en trois chapitres pour trois histoires qui s'étalent de 1955 à 2004 et dont on découvre qu'elles sont liées car elles parlent d'une même famille qui, même soixante ans après les faits, subit encore les conséquences de la bombe atomique (deuil difficile, inquiétude pour la santé,...).



Les dessins m'ont un peu moins plu que l'histoire en elle-même mais ils véhiculent parfaitement les émotions des personnages.



Un très beau récit, profondément touchant.
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Le Pays des cerisiers

1955, à Hiroshima, la ville du Yûnagi, le moment des soirs d'été où le vent change de sens, pour venir de la mer et non plus de la terre. La jeune femme de 23 ans Minami Hirano est rescapée de la bombe atomique. Son père et ses deux soeurs ont perdu la vie. Elle vit chez sa mère, survivante qui a eu le visage déformé et a perdu la vue pendant un mois. Son petit frère Asahi a été placé chez sa tante. Minami travaille comme couturière et un client de la boutique, M. Uchikoshi, la repère et aimerait l'épouser...Mais Minami est bien incapable d'accepter, ne se sentant pas de ce monde, hantée par les ravages de la bombe. A peine auront-ils le temps de se comprendre à demi-mots que ses forces vont l'abandonner à son tour...



Dans un second récit, nous sommes plusieurs décennies plus tard, et suivons la petite Nanami Ishikawa, dont la mère est morte de la bombe, et qui est élevée par sa grand-mère. Son petit frère Nagio est hospitalisé à cause des conséquences, et sa grand-mère souffre encore des suites de la bombe, qui ne vont pas tarder à l'emporter. Nanami est copine avec Tôko, mais elle n'est pas aussi favorisée, et elle est victime de discrimination par les autres jeunes, surnommée Goemon comme le prénom d'un célèbre joueur de base-ball. Elle aurait bien des rêves, mais dans cette ambiance, est-ce vraiment possible de les exprimer à l'école ?

Quelques années après, nous retrouvons Nanami et son frère désormais rétabli, vivant à Tokyo chez leur père, qui n'est autre qu'Asahi. Depuis quelques temps, ce dernier part de manière répétée en déplacement...Nanami va le filer, retrouvant au passage par hasard Tôko. Tôko est devenue infirmière, décidément tout lui réussit. Au bout de sa filature, Nanami découvre que son père se rend au cimetière d'Hiroshima, pour se recueillir sur les cendres de tous les morts de la famille Hirano. Pendant que Nanami découvre que son frère Nagio, ce malade de la bombe pas fréquentable, a préparé une lettre aux parents de Tôko dont il est amoureux pour renoncer à elle, son père Asahi se remémore sa rencontre avec la jeune Kyôka, gamine qui venait aider sa mère, et qui deviendra sa femme...elle aussi était une hibakusha, une victime de la bombe...et en paiera les tristes conséquences en succombant à l'âge de 38 ans.



Un beau manga chargé du poids terrible qui pèse sur les hibakusha, les victimes à retardement de la bombe, qui sévit au fil des générations, sur le plan médical, mais surtout sur le plan psychologique et social, au travers de discriminations insidieuses, souvent sous-entendues. L'auteur s'attache particulièrement à mettre en lumière le statut plus difficile de la femme. C'est aussi émouvant de voir des familles brisées, des enfants en souffrance, orphelins ou qui voient leurs frères et soeurs malades ou disparaître prématurément, et dont le propre avenir est incertain, tant une épée de Damoclès pèse sur leur santé fragile.



Un beau travail, un joli dessin précis et simple, qui parfois s'estompe jusqu'à disparaître avec la perte du souffle vital du personnage. L'oeuvre n'est pas pour autant larmoyante. Elle reste empreinte d'une grande fraîcheur, avec un regard tendre sur l'enfance, et un certain optimisme porté par les fleurs de cerisiers et l'omniprésence de la référence à ce sport devenu national qu'est le baseball et le club des Craps d'Hiroshima ! La première histoire de Minami est plus simple dans sa construction et du coup plus fluide à la lecture et plus émouvante. Le second récit découpé en deux parties joue de retours en arrière au gré des souvenirs des personnages, et on s'y perd parfois. J'ai dû ainsi le relire en diagonal avant de rédiger ce billet, qui aura forcément le grand défaut de se présenter comme un résumé, mais j'en avais besoin moi-même pour m'y retrouver !



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Le Pays des cerisiers

Le pays des cerisiers, c’est 3 histoires qui racontent comment la bombe d’Hiroshima touchent encore les consciences humaines 10 ans après. Dans la première histoire, c’est Minami qui culpabilise dans la perte de sa famille lors de l’explosion. Dans les deuxième et troisième histoire, on découvre Nanami, un garçon manqué qui fait du base-ball qui s’inquiète du comportement de son père…



J’ai mis du temps à rentrer dans l’histoire de Minami mais elle m’a beaucoup ému. Celle de Nanami m’a moins touché, j’ai eu du mal à comprendre certains éléments de l’histoire, à différencier et à mettre un âge aux personnages… Du coup, j’ai un peu décroché même si je trouvais une certaine poésie aux histoires. Je les ai tout de même trouvées touchantes, elles nous montrent que la bombe continuent de marquer physiquement et mentalement très longtemps après.
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Une longue route

Michi et Sosuke sont mariés; pourtant ils se connaissent à peine. C'est un cas fréquent quand on recourt à une entremetteuse pour convoler en justes noces. Un système de mariage arrangé qui perdure toujours au Japon (pour plus de détails sur les tractations et négociations préliminaires, je vous conseille le magistral Quatre soeurs de Tanizaki). Sosuke a un caractère égoïste et fermé alors que Michi est quelqu'un de doux et rêveur. Une telle alliance des contraires peut-elle fonctionner? C'est l'objet d'Une longue route.



La mangaka Fumiyo Kôno retrace la vie du jeune couple à travers de courts chapitres. J'ai retrouvé son trait caractéristique, plein de poésie, qui m'a renvoyée à Pays des cerisiers, qui me l'a fait découvrir. Ce deuxième titre m'a moins enthousiasmée que le précédent, qui parlait des "hibakusha", les survivants des bombes de Hiroshima et Nagasaki.



Une longue route porte sur un sujet moins grave et dépeint le quotidien d'un jeune couple japonais et les nécessaires compromis pour établir une certaine harmonie.



Ce one-shot n'est peut-être pas un manga indispensable mais il offre une lecture agréable, avec une Michi touchante et attachante.
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Le Pays des cerisiers

J'ai choisi ce livre à la médiathèque sans avoir regardé le résumé. Le titre et la couverture ne me laissaient pas imaginer ce genre de récit.

Si je vous dis Hiroshima, beaucoup d'entre vous penserons à la bombe A. C'est dans l'espoir que cet évènement ne tombe pas dans l'oubli que l'auteur a voulu créer ce manga. Subtilement écrit, on devine très clairement dès les premières pages qu'il s'agit de la bombe atomique et de ses conséquences. L'auteur ne rentre pas dans les détails, elle laisse au lecteur une liberté de compréhension.

J'ai apprécié dans la post-face un passage qui me paraît intéressant:

" Même si l'on a pas vécu la bombe, la guerre, on peut réfléchir à la paix avec les mots de son époque et de sa terre! et l'on se doit de le transmettre."
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Koko

En tombant sur ce manga à la bibliothèque j’ai été attirée par la couverture et je me suis dit que ça pourrait être une lecture sympathique pour ma fille. « Koko » est constituée d’une suite de petites histoires qui sont des tranches de vie d’une famille japonaise qui a la particularité d’avoir un coq comme animal de compagnie. Si ce manga ne manque pas de qualités, je n’ai pas été emballée. Le graphisme est agréable, let trait doux de Fumiyo Kono est très agréable à l’œil. Le personnage du coq est amusant avec son sale caractère. Mais globalement, ça ne raconte pas grand-chose et j’ai peiné à me sentir concernée par ce que je lisais. A vrai dire, tout ça m’a semblé un peu vain et je me suis même un peu ennuyée. Peut-être suis-je passée à côté, je ne doute pas que ce manga original et tendre puisse séduire enfants et parents.
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Le Pays des cerisiers

Dans ce manga, et au travers des deux histoire qu'il regroupe, Fumyio Kouno nous parle des conséquences de la bombe sur les habitants d'Hiroshima, des années, voire des décennies plus tard. A l'échelle d'une famille, en nous racontant leur quotidien, elle montre comment la catastrophe continue à s'imposer et à marquer les esprits.

C'est finalement la force du récit : montrer la vie quotidienne de ces familles bouleversée par la maladie ou le deuil qui s'immisce partout. D'autant que le trait de la mangaka, d'une grande délicatesse apporte de la douceur et de la mélancolie au récit.

Avec une petite conclusion, où Fumyio Kouno explique sa démarche et son rapport à la ville et à la bombe, pour nous entrainer dans une très belle incursion au Japon.
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Une longue route

Dans le monde du manga, il y a des œuvres qui vont au-delà de la simple narration et qui touchent pour différentes raisons. "Une longue route" de Fumiyo Kouno est assez particulier, manga en un tome unique, des scènes de vie quotidienne. Cette histoire, située dans un village côtier japonais d'après-guerre, explore de manière intéressante les rôles de « genre » et la complexité des relations conjugales.



L'histoire se concentre sur Michi, une femme qui porte un sourire constant, mais qui cache une mélancolie, c’est ce que j’ai ressenti au travers des planches. Elle est le personnage principal de l'histoire, et à travers ses yeux, nous découvrons un mariage arrangé où les époux ne se connaissent pas, une situation qui soulève des questions sur la liberté de choix dans le domaine du mariage. Michi est un personnage attendrissant, mais sa mélancolie sous-jacente révèle la pression et les attentes qui pèsent sur elle en tant que femme au foyer dans la société japonaise.



En contraste, Sosuke, son mari, est un personnage qui peut profondément agacer, et ça a été mon cas ! Son manque d'empathie et sa tendance à dépenser de l'argent de manière inconsidérée l'éloignent de son rôle traditionnel de pourvoyeur de la famille. Au lieu de chercher à améliorer leur quotidien, il préfère sortir et s'amuser avec d'autres, ce qui crée une forme de distance parfois touchante au sein du couple. On aurait pu aller encore plu loin, dans les échanges, les réactions, les dialogues, les comportements, c'est peut être ce qui m'a frustré dans cette histoire : l'impression d'inachevée et de rester en surface.



Ce manga ne se contente pas de présenter une histoire linéaire, mais utilise des planches sans texte pour montrer les pensées intérieures de Michi, notamment ses réflexions sur un personnage de son passé. C'est une façon dont le manga peut communiquer des émotions et des pensées profondes sans avoir besoin de mots. J’ai moins accroché sur le style des dessins : Michi, bien qu’elle soit adulte, est dessiné comme une petite fille. J’avais parfois l’impression d’enfants, mais c’était peut-être le contraste souhaité par l’auteur : le « sérieux » d’une vie conjugale et pourtant l’inexpérience des époux dans cette relation ?



Fumiyo Kouno réussit à capturer des éléments de la vie de couple et les interrogations sur la « place de chacun, mais plutôt sur ce que chacun apporte au couple/foyer, et à susciter des émotions par de jolies planches et dialogues. L'histoire aborde de manière subtile les rôles traditionnels de genre, la pression sociale, et le droit à l'autonomie dans le choix du partenaire de vie. Vous aurez peut-être envie, comme moi, de secouer les personnages, mais aussi de les comprendre, en réfléchissant aux questions sociales importantes qu'elle soulève.
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Le Pays des cerisiers

Alors pour celui-là... c'est un peu particulier.



Je me pose la question est-ce que ça compte l'endroit où on lit les livres... où on découvre les histoires ?

Hein ? Est-ce que ça compte ?



Parce que pour celui-là, je me souviens de soleil tapageur, de fausse pelouse verte, d'être adossée à un arbre, il avait encore des fleurs et ça sentait bon... et de tas de gens autour de moi prenant une pause.. d'hommes de femmes jeunes et moins jeunes, d'enfants aussi, qui lisaient, des piles de livres près d'eux... la cour extérieure d'un musée... celui du manga à Kyoto... et je me demande est-ce que ça compte ce genre de truc pour un ressenti de lecture... pour une lecture, surtout celle-là ?



Parce que bonjour, la tarte dans la face...



Reprenons... visite du musé Tezuka... très chouette... y a plein de bibliothèques partout, remplies de manga.. plein un truc de chtarbe jusqu'au plafond sur des étages et des étages.. bon le hic je lis pas un kanji.. et puis des expos de trucs... et puis au détour d'une étagère des mangas dans d'autres langues, et même des en français... des dons.



Et je sais pas, j'ai sorti celui-là.. y en avait pas tant non plus. Direction dehors pour lire au soleil, sur l'herbe synthétique très verte.

Et bonjour....



L'histoire de ces gens, les émotions qui vous sautent dessus.. l'après guerre, Hiroshima... notre route passerait par là aussi... c'était prévu.

Les petites histoires qui font partie de la grande.. les petites histoires qui crée la grande.

Les petites ou grandes touches d'humanité qui luttent contre la grande histoire.. et qui avancent malgré tout... Parce que y a la vie encore.. même si.. et si y a la vie, y a l'espoir...



La douceur mélancolique et légère du ton... ou du dessin... parce que sans ça, ça serait trop dur... et puis l'un n'empêche pas l'autre...

Cette justesse, finesse de l'humain.. le trait qui rejoint parfois le dedans, brouillé tremblant.. parce que le dedans, c'est le bord des larmes, mais que quand même il faut se ressaisir.. Et les personnages qui avancent un peu plus... Et le trait qui se stabilise un peu...

Les ruines des paysages qui renvoient à celle de l'interne des personnages...



Bon vous l'avez compris il m'a un peu retourné la tête celui-là... profondément touché...



Et le plus drôle, si c'est drôle, le soir en retournant chez notre logeuse, une petite grand-mère très énergique.. quant au moment du diebrief de la journée je lui ai fait part de notre destination « le musée du manga » elle a eu l'air un peu surprise, un peu revêche, nous regardant en coin, ne comprenant pas du tout... le manga c'est pas bien... et une discussion à eu lieu.. c'était pas de la tarte.. et au final c'est moi qui lui ai expliqué des trucs... Pour elle manga était égal à Hentai, ou à Shonen...



Et je lui ai parlé de ce livre, Le pays des cerisiers, de cette petite histoire qui rejoignait la grande et qui au milieu de ce jardin m'avait fait couler des larmes...

Elle a été surprise que ça existe, et touchée par mes paroles je crois..



Alors franchement, hein ? Est-ce que ça compte l'endroit où on lit les livres ?...

Je ne sais pas, mais celui-là, il a une place à l'intérieur.. Et je le porterais longtemps en moi, je crois.
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Une longue route

Sous forme de petites histoires, ce manga décrit le quotidien d'un jeune couple japonais que tout semble opposer. Lui est immature, elle est maladroite.

Je n'ai pas vraiment apprécié ce manga, j'ai eu beaucoup de difficultés à le terminer. Je n'ai pas apprécié les personnalités de ce couple. Au début, j'ai pensé que les personnages étaient des adolescents de par les illustrations et leurs comportements.

Mais pour terminer sur une note positive, je remarque néanmoins que ce couple tient la route, leur fidélité est pourtant mise à l'épreuve.
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Le Pays des cerisiers

C'est son éditeur qui a demandé à Fumiyo Kouno d'écrire une histoire sur Hiroshima. Elle habitait cette ville mais ne faisait pas partie des "hibakusha" (nom donné aux victimes de la bombe A). Elle avait compulsé plein d'archives sur le bombardement d'Hiroshima, lut des témoignages sur les victimes de la bombe, mais n'avait encore jamais eu le cran d'écrire une histoire sur le sujet. Voilà qui est fait avec ces deux récits.



"La ville du Yunagi" se situe à Hiroshima dix ans après la bombe. Des commémorations sont prévues pour que ne recommence jamais cette tragédie. Minami travaille dans un atelier de confection, vit avec sa mère et est courtisée par un collègue. Pourtant elle ne réussit pas à vivre normalement, les images du bombardement la hantent depuis ce jour où son père et sa soeur sont morts. Les défunts l'accompagnent, l'empêchant de vivre sa vie et l'attirant même vers eux inéluctablement à cause des effets secondaires de l'irradiation.



Dans "Le pays des cerisiers", l'histoire se déroule trente ans plus tard et se concentre sur Nanami, une petite fille dont la relation de parenté avec Minami sera révélée au fur et à mesure. Puis une dernière partie qui se déroule de nos jours permet de retrouver les victimes de la bombe et leurs descendants et Nanami devenue adulte, qui se retourne sur cinquante ans de vie familiale marquée par les effets de la bombe.



Ce manga montre la vie "après" et les conséquences de la bombe sur la vie quotidienne et les habitants de la ville. Ce sujet difficile est traité avec délicatesse par un auteur qui souhaite que l'on puisse en parler sans tabou au Japon et dans le reste du monde.

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Le Pays des cerisiers

Un superbe manga que j’ai découvert grâce au challenge Plumes Féminines 2021 : au hasard des rayonnages de ma médiathèque, je suis tombée sur ce manga aux dessins pleins de douceur. La couverture est très belle, romantique et champêtre.

L’histoire en revanche, est beaucoup plus sombre : le récit est découpé en plusieurs parties, centrées sur plusieurs personnages à des époques différentes mais se situe toujours à Hiroshima. C’est bien du destin des Hibakushas (les victimes de la bombe A) et de leurs descendants dont il est question.

Le premier se déroule en 1955 et c’est une jeune femme de 23 ans que l’on découvre : Minami Hirano est rescapée de la bombe atomique. Son père et ses deux sœurs ont perdu la vie et elle vit maintenant avec sa mère, séparées de son petit frère Asahi qui a été placé chez sa tante. Alors qu’elle tombe amoureuse et accepte enfin d’avoir survécu, c’est à son tour de perdre la vie.

Dans le second, nous sommes en 1987, et suivons la petite Nanami, dont la mère est morte de la bombe, et qui est élevée par sa grand-mère, qui elle-aussi souffre encore des suites de la bombe, qui ne vont pas tarder à l'emporter. Son petit frère Nagio est hospitalisé, lui aussi victime des conséquences de la bombe.

Quelques années après, nous retrouvons Nanami et son frère désormais rétabli, vivant à Tokyo chez leur père, qui n'est autre qu'Asahi. Nanami découvre que son père se rend au cimetière d'Hiroshima, pour se recueillir sur les cendres de tous les morts de la famille Hirano.

Son frère est rejeté, victime de discrimination et il doit renoncer à son amour pour Tôko car malade à cause de la bombe.

C’est un manga très triste sur les disparus, décédés le jour de la bombe ou de ses conséquences et des difficultés des survivants à accepter leur sort : accepter d’être vivant mais aussi les conséquences nombreuses de la bombe (maladies et discriminations).

Il y a toutefois un brin d’optimisme notamment avec ces cerisiers qui ont grandi et l’équipe de baseball qui réunit les gens.

Une très belle découverte.

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Le Pays des cerisiers

Très touchée par le contraste entre la couverture pastel et les dessins plein de tendresse et la dureté du sujet. On y évoque les conséquences de la catastrophe d'Hiroshima à travers différentes périodes mais tout en subtilité.

Lecture très agréable même si j'ai été un peu perturbée par la chronologie des trois parties, il m'a fallu revenir en arrière à quelques reprises pour vérifier s'il s'agissait des mêmes personnages.
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Le Pays des cerisiers

Fumyio Kouno évoque les hikabusha, les personnes victimes du bombardement de Hiroshima en 1945. Et elle le fait avec beaucoup de sensibilité et de réalisme.



Ce manga est triste mais beau. Les dessins de l'auteur et la renaissance du Japon sont très doux et très poétique. Son message pacifiste s'appuie sur les conséquences à long terme qu'a eu la bombe H sur les habitants d'Hiroshima. Tout le monde n'a pas été touché de la même façon mais tous ont été marqués par l'horreur. Certains ont survécu longtemps mais ils ont vu leurs descendants souffrir et mourir de symptômes engendrés par les effets de la bombe nucléaire. Toutes ses souffrances inutiles sont d'une infinie tristesse et Fumyio Kouno a su les retranscrire avec intelligence et empathie.
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Le Pays des cerisiers

Je suis absolument subjuguée par la façon, dont en peu de pages, peu d'images même, un sujet, une thématique, peut nous toucher autant.

Ce manga aborde les conséquences de la bombe Hiroshima sur la population ayant subis ces dommages.

J'ai été touchée par les thématique du rejet, du questionnement constant autour de la santé.



Nous suivons ici une famille, sur 3 moments différents de leur vie, ce qui permet de pointer des moments clefs, et d'en comprendre le raisonnement, même lorsque les années passent.



Un sujet essentiel, dont j'ignorais certainement encore les répercussions actuelles. Je suis ravie d'avoir découvert ce manga.







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Le Pays des cerisiers

Dans la réédition de ce oneshot, l'autrice, originaire d'Hiroshima, nous présente 2 histoires à 3 moments différents autour d'une même famille à la suite du bombardement atomique. Que vous soyez connaisseuse/connaisseur du sujet, je vous recommande de lire la postface et la documentation avant les 3 chapitres pour une meilleure compréhension de l'intention de la mangaka.



Dans tous les cas, cet ouvrage en format plus grand qu'un manga classique, sera une belle lecture à avoir ou proposer pour aider à se représenter les répercussions de la bombe Hiroshima sur sa population. J'adore ce style "vintage" des dessins, le découpage des planches qui peut se montrer original et captivant.

Parfois, on se demande s'il y a un problème de traduction ou si c'est la réelle volonté de l'autrice de montrer les problèmes d'élocution. Cela peut faire un peu sortir de la lecture.

Je pense que ce qui peut surprendre les lecteurs, c'est aussi le flou sur le fil narratif choisie par l'autrice. On suit bien une même famille à travers le temps. C'est pour cela que je conseille de bien lire la postface afin de saisir davantage tous les messages.



En tout cas, voici ce que j'ai pu en retenir :

- les effets intergénérationnels (car oui, c'est bien par là que l'autrice a choisi de mettre en avant ses différents choix pour parler de l'après bombardement)

- un développement accru de cancers, de maladies liées à la radiation (perte de cheveux, des brûlures cutanées graves et des troubles gastro-intestinaux)

- troubles cognitifs importants empêchant un bon développement des enfants

- la stigmatisation sociale (les « hibakusha ») entre peur d'être contaminé et la crainte d'effets secondaires

- la discrimination que cela pouvait engendrer (à l'accès à l'emploi, à un logement, entre autres)

- les conséquences psychologiques graves telles que le stress post-traumatique, la dépression et l'anxiété (quelle fin de premier chapitre là-dessus...wow)

- et même si cela est timide (ou apporté avec nuance) : le plaidoyer pour le désarmement nucléaire avec cette peur de recevoir une nouvelle bombe.



J'ai vraiment passé un moment émouvant et instructif. J'adore !
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Le Pays des cerisiers

Le pays des cerisiers de Fumiyo Kouno est un manga que j'ai voulu lire suite à la belle chronique de @bbtiz. J'ai beaucoup aimé cette histoire aussi bouleversante qu'intéressante.

L'histoire s'ouvre sur Minami Hirano, une jeune couturière rescapée avec sa mère et son jeune frère du bombardement atomique sur la ville d'Hiroshima. Rescapés... pas complètement car l'impact de la bombe va courir sur plusieurs générations, en commençant par Minami...

Le pays des cerisiers nous raconte l'horreur du bombardement, à demi-mot, par des éléments en second plan comme des affichages de commémoration, par le partage pudique de ce jour effroyable à travers les souvenirs de Minami. L'auteure nous montre combien cet épisode traumatisant qui a marqué l'histoire et le monde entier, ne se cantonne pas à une courte période, la déflagration va plus loin comme un effet domino à travers les époques jusqu'à la nôtre. Chaque génération des familles touchées par la bombe atomique va souffrir de ses effets, développant de graves problèmes de santé mais affrontant aussi de terribles tourments d'ordre psychologique. Ce manga se fait l'écho d'une des plus grandes blessures de l'histoire japonaise et est tout simplement bouleversant. Cette histoire est une réelle prise de conscience, un constat sans appel des ravages causés par la bombe. Le dessin est très beau, avec un trait que je qualifierais de "à l'ancienne". Par contre, j'ai parfois trouvé le fil narratif un peu confus, avec des dialogues souvent décousus.

Le pays des cerisiers est un manga important qui va bien au-delà du bombardement et de son impact direct en parlant de ses effets diffus dans le temps, des effets peu mis en lumière.
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Une longue route





A l’occasion du retour de Fumiyo Kouno, j’ai eu l’envie de lire (et relire) l’ensemble de sa bibliographie. Voici donc son titre le plus ancien parmi ceux parus chez nous : le truculent et cocasse Une longue route, chronique d’une vie de couple bien particulière.



Ses précédents titres que je vous avais présentés avaient tous également ce même motif qui semble lui tenir à coeur et qu’elle présente dans la phrase d’André Gide qu’elle aime « Je ne me suis jamais senti grand goût pour portraire les triomphants et les glorieux de ce monde, mais bien ceux dont la plus vraie gloire est cachée. » C’est ce qu’elle fait, elle nous présente des héros ordinaires, des hommes et des femmes discrets, mais qui pourtant brillent par leurs actions simples.



Ce sont souvent des femmes au foyer qui ont cette posture chez elle, que ce soit dans le Pays des cerisiers qui ressort ce jour ou dans Dans un recoin de ce monde qu’il faudrait peut-être remettre en avant également et elle reprend ce motif ici. Mais contrairement aux deux titres qui suivront Une longue route, elle propose ici quelque chose de plus humoristique et truculent encore, avec Michi, qu’on a poussé à épouser Sosuke pour une vague histoire de dettes, Sosuke, un époux abominable, qui perd sans cesse son travail et la trompe tout le temps. Comment faire de ce départ calamiteux une histoire savoureuse ? Il faut s’appeler Fumiyo Kouno.



C’était la première fois, elle le dit, qu’elle se lançait ici dans un format long d’histoire sur plusieurs pages (3-4 en l’occurrence), elle garde donc sans le vouloir le rythme des comics strips tellement enjoués et portés par l’art du rythme et de la chute, ce qui fonctionne à merveille. Elle s’amuse donc et nous aussi, à nous dépeindre ce quotidien tendre et maladroit, basé sur une relation sans amour mais avec une tendresse naissante, pleine de faut semblant mais avec également un joli fond de vérité qui apparaît peu à peu, auprès d’un couple totalement improbable et désuet pour nous. Je sais que certains n’ont pas aimé, moi, j’ai adoré !



Suivre la douce Michi dans son quotidien est savoureux. Je me suis souvent pliée en deux en la découvrant totalement stoïque face aux inventions de Sosuke pour la tromper, dépenser ses sous et se comporter comme un parasite. Elle est forte ! Celui-ci est un excellent portrait d’homme à l’ancienne, qui ne fait rien dans la maison, exige tout de sa femme et va même jusqu’à la tromper. C’est vraiment la caricature du pauvre type ! Mais c’est justement ce qui est drôle ici. L’autrice le pousse jusqu’à l’extrême mais elle rend ça drôle car elle met beaucoup de tendresse aussi dans l’écriture de celui-ci, jeune homme banal, porté sur les femmes, nul au travail et avec chaque jour un nouveau rêve impossible à réaliser. Il vit dans son monde.



Fumiyo Kouno a eu un grand talent pour capturer avec tendresse et humour le vaudeville et le ballet auxquels se livrent les deux personnages. Il y a un superbe équilibre entre la satire sociale du couple à la japonaise et l’humour que nécessite ce genre d’histoire pour avoir une tension qui se tient sur autant de courts chapitres. Elle enchaîne les petits moments du quotidien avec talent pour que rien ne semble ennuyeux. L’humour porte chacune de nos rencontres avec eux. On aurait très bien pu suivre leurs petites histoires de manière hebdomadaire dans notre journal comme on retrouvait Boule et Bill ou Le Petit Spirou dans notre enfance.



Le seul petit bémol, pour moi, vient de son dessin que je trouve parfois trop « jeune », trop « chibi » pour les personnages qu’elle dessine. Cela permet d’avoir cet effet comic strip que j’aime, mais c’est perturbant d’avoir une femme mariée dessinée comme une adolescente… Cependant, je dois reconnaître qu’il y a aussi beaucoup de tendresse dans son trait et que ça, ça me touche. J’aime sa façon toujours pleine de bonhommie de raconter aussi graphiquement leurs aventures et les quelques chapitres quasi muets qui parsèment le volume et rythment les saisons de l’histoire sont parmi les plus beaux et émouvants, car évoquant les aspirations cachées de chacun, coincé dans ce mariage arrangé.



Histoire certainement inattendu, d’un couple improbable, Fumiyo Kouno impose dès ce premier volume son style, un style simple, un peu désuet où les héros sont ordinaires. Taniguchi au féminin, je retrouve chez elle, la même douce satire sociale derrière un humour tendre et efficace qui sait délivrer ses flèches. Ici, elle a l’art et la manière de croquer un époux détestable mais un couple attachant. Hâte de la retrouver dès aujourd’hui dans une nouvelle histoire : Les fleuristes du coin de la rue.
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Le Pays des cerisiers

Ce manga date un peu, mais quelque chose dans la couverture m'a attiré, puis j'ai vu que l'histoire se passait au Japon, alors je l'ai emprunté.

Je ne suis pas déçue.



Ce one-shot en trois chapitres est relativement court (une centaines de pages), mais assez intense.

Il retrace l'histoire de l'après bombe H qui a ravagé Hiroshima et surtout ses conséquences sur les civils et la population de la ville. J'ai beaucoup lu de romans, BD... sur la seconde guerre en Europe et aux USA, mais je crois que c'est la 1ère fois que je lis un récit au Japon, pays qui a été très meurtri également et qui en porte aujourd'hui encore les séquelles.



Comme je l'ai dit plus haut, il y a trois chapitres, qui sont indépendants et qui se situent à trois époques différentes, dont le 1er qui débute dans les 50's. Mention spéciale pour la 1ère partie qui m'a un peu plus touchée que les deux autres.

On voit que même avec le temps qui passe, la blessure est toujours là et le souvenir omniprésent (sans parler de la maladie pour les survivants, de la pauvreté...).

On découvre une jeune femme qui essaye de vivre sa vie, dans ce drôle de décor, un peu comme une renaissance. Hirano Minami est une Hibakusha, c'est à dire une personne victime de la bombe, qui a tué une partie de sa famille. Elle devient couturière et elle essaye d'égayer la vie de sa mère. On suit sa vie quotidienne, ses émois, et je crois que c'est cela, cette sorte de simplicité, qui fait la force de ce manga.



Le dessin et le style graphique sont particuliers, parfois très sombres. Les traits des personnages sont réalisés avec finesse et épurés, on discerne bien les expressions des visages. Je dirais presque que l'on ressent le côté fragile de certains personnages, c'est assez bluffant. Le tout avec pudeur, avec respect et sensibilité. Cela met également en avant le sujet qui est lourd.



On sent le vécu, le réel, et pour cause, l'auteure est elle même née à Hiroshima.



J'ai eu la chance de me rendre au Japon, et j'ai voulu voir le site du Dôme de Genbaku, qui fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945.

Aujourd'hui c'est un site classé à l'UNESCO, pour ne pas oublier la folie humaine, la guerre et ses ravages. C'est aussi un message de Paix, d'une certaine façon et surtout un devoir de mémoire.

Je ne peux que conseiller ce récit touchant, qui pour moi est un hymne à la vie.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Le Pays des cerisiers

Ce manga ne pourra laisser personne indifférent.

On nous raconte ici les effets de la bombe atomique à plus ou moins long terme de l'explosion.



C'était très poétique et parfois un peu trop abstrait pour moi qui ne connais absolument rien des traditions et de la vie japonaise. Il y a parfois eu des sauts dans le temps qui m'ont un peu perdu. Je n'ai aussi pas été conquise par les dessins.



Malgré ça on aborde cet événement sous un prisme différent et ce fût une lecture qui me fera réfléchir indépendamment de ma volonté.
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