AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gabor Mate (16)


Un thérapeute m'a dit un jour :"Si vous avez le choix entre éprouver de la culpabilité et éprouver du ressentiment, choisissez toujours la culpabilité." C'est là un sage conseil que j'ai transmis depuis à de nombreuses personnes. Si refuser vous emplit de culpabilité tandis qu'accepter vous laisse plein de ressentiment, optez pour le refus. Le ressentiment mène au suicide de l'âme. (page 304)
Commenter  J’apprécie          121
C'est pourquoi l'introspection et la connaissance ont le pouvoir de transformer, et pourquoi l'intuition est plus utile aux gens que les conseils. Si nous apprenons à faire de l'introspection et à nous examiner avec honnêteté, compassion et objectivité, nous pouvons déterminer ce que nous devons faire pour bien prendre soin de nous-même. Nous pouvons découvrir des parties de nous-mêmes qui étaient autrefois gardées dans le noir. (page 288)
Commenter  J’apprécie          40
10. « Est-ce que cela signifie que les amis, les proches ou les collègues d'un toxicomane n'ont pas le droit de discuter avec lui au sujet de ses choix ? Si, au contraire. Mais si une telle intervention veut avoir un espoir de succès – et non empirer davantage la situation – elle doit être réalisée avec amour, de façon honnête, non contaminée par le jugement, le désir de revanche, ni sur un ton de refus. Elle nécessite la clarté des intentions : mon but est-il de fixer mes limites et d'exprimer mes besoins ou suis-je en train d'essayer de changer l'autre ? Tu peux estimer nécessaire, par exemple, de dire à ton conjoint ou à ton enfant adulte que ses actes t'influencent négativement, non pas afin de le contrôler ni de le blâmer, mais seulement pour signifier ce que tu es disposé à accepter et ce avec quoi tu ne saurais vivre. Encore une fois, tu es pleinement légitime à faire les pas que tu estimes nécessaires pour ta tranquillité. La question est de savoir dans quel esprit tu conçois l'interaction. Si tu veux adresser le toxicomane vers des possibilités plus épanouissantes dans sa vie, laisse tomber l'hypocrisie ! » (p. 411)
Commenter  J’apprécie          30
9. « […] Se libérer de l'étau de l'addiction requiert la conscience de soi : la conscience que nous sommes boiteux et stressés, de comment nous négligeons nos émotions, nous restreignons l'expression de nous-mêmes, nous anéantissons notre élan humain inné vers les activités créatives et significatives, nous nions nos besoins de connexion et d'intimité. […] Lorsque nous sommes vraiment sobres, nous considérons le passé avec de la compassion pour notre moi addicté et, tels l'enfant Pinocchio qui regarde son moi en bois affalé sur une chaise, nous secouons la tête en disant : "Comme j'étais bête quand j'étais un pantin !". » (p. 408)
Commenter  J’apprécie          20
6. « L'on pense communément que l'affiliation entre pairs conduit à l'usage de drogues car les jeunes échangent le pire. Cela est vrai en partie, mais une raison plus profonde, c'est que normalement les adolescents qui comptent sur camarades de leur âge pour leur propre acceptation émotionnelle sont plus sujets à être blessés, à faire l'expérience de la rudesse réciproque dans leurs comportements immatures et peu sensibles à la relation. Ils sont beaucoup plus stressés que les jeunes bien connectés avec l'éducation des adultes. […] Ceux qui ont perdu le contact avec les adultes et s'adressent à la cohorte de leur âge se trouvent au contraire obligés de se renfermer émotionnellement afin de se protéger. Comme nous l'avons vu avec les enfants maltraités chez eux, le renfermement émotionnel […] augmente considérablement la motivation à faire usage de drogues. » (p. 295)
Commenter  J’apprécie          20
La connexion évidente entre les expériences de l'enfance et le stress à l'âge adulte a été ignorée par tellement de chercheurs pendant tellement de temps qu'on finit par se demander si ce phénomène n'est pas délibéré. Les adultes dont l'enfance a été perturbée ne vivent peut-être pas plus d'épreuves que les autres, mais ils sont moins aptes à les surmonter en raison de la façon dont ils ont été élevés. Le stress ne survient pas dans le vide. Le même événement extérieur aura, selon la personne qui le vit, des conséquences physiologiques différentes. Une personne émotionnellement équilibrée qui vit une relation heureuse surmontera beaucoup mieux le décès d'un être cher qu'une personne seule, comme Anna avant sa thérapie, et en proie à un sentiment de culpabilité chronique causé par son conditionnement pendant l'enfance. (page 94)
Commenter  J’apprécie          20
Les sept secrets de la guérison nous aident à approfondir notre compétence émotionnelle.
1. L'acceptation
2. La prise de conscience
3. La colère
4. L'autonomie
5. L'attachement
6. L'affirmation générale
7. L'affirmation de soi
Commenter  J’apprécie          10
L'affirmation, dans le sens d'autodeclaration, à une signification plus profonde que l'autonomie d'action limitée. Elle est une déclaration et une évaluation positive de notre être, indépendamment de nos antécédents, de notre personnalité, de nos compétences et des perceptions que les autres ont de nous. L'affirmation remet en question la croyance fondamentale selon laquelle nous devons justifier notre existence d'une façon ou d'une autre.
L'affirmation ne demande ni action ni réaction. Il s'agit d'être, indépendamment de toute action.
Ainsi, l'affirmation est peut-être tout le contraire de l'action, non seulement dans le sens étroit de refuser de faire une chose que nous ne désirons pas faire, mais aussi dans le sens de renoncer au besoin même d'agir. (pages 327-328)
Commenter  J’apprécie          10
8. « [D'après un entretien avec le Prof. Jaak Panksepp] "Le libre choix ne peut naître que de la pensée, non des émotions. Il découle de la capacité à réfléchir à ses propres émotions. Lorsque l'on agit sous l'emprise de l'habitude, l'on éprouve des sensations mais sans y réfléchir. Elles sont trop puissantes, trop liées à l'habitude. Donc le traitement des addictions requiert un 'îlot de soulagement' où les motivations d'une personne ne soient pas constamment guidées par l'impératif de soulager la souffrance. Et pour que cela advienne, un environnement social complexe et solidaire est nécessaire."
La question centrale pour envisager une politique non-cruelle par rapport à l'addiction, c'est donc comment créer un tel 'îlot de soulagement'. » (p. 331)
Commenter  J’apprécie          00
7. « Nous pouvons donc affirmer que dans le monde de la psyché la liberté est un concept relatif : le pouvoir de choisir n'existe que lorsque nos mécanismes mentaux automatiques sont subordonnés aux systèmes cérébraux capables de maintenir une conscience de soi éveillée. Chacun fait l'expérience d'une plus grande ou moindre liberté selon la situation où il se trouve, compte tenu des interactions et du moment. Toute personne ayant des mécanismes cérébraux automatiques habituellement surchargés a une capacité réduite de prendre des décisions libres, surtout si les parties de son cerveau qui facilitent le choix conscient sont endommagées ou insuffisamment développées.
Nous avons dit que l'addiction est comme un segment, à une extrémité duquel vit le toxicomane addicté aux drogues dures par voie intraveineuse, irrémédiablement soumis à son addiction. La plus grande partie des être humains se situe quelque part sur cette ligne, entre un certain esclavage vis-à-vis d'habitudes destructrices d'un côté, et la conscience totale et le non-attachement absolu de l'autre. Exactement de la même manière, la liberté de choix peut être représentée elle aussi comme un continuum. De façon réaliste, très rares sont ceux qui opèrent leur choix à l'extrémité positive, dans une vraie conscience et une liberté constante. » (pp. 318-319)
Commenter  J’apprécie          00
5. « La maturation psychologique, c'est le développement d'un sentiment de soi séparé de l'expérience intérieure, une capacité qui est totalement absente chez l'enfant. L'enfant doit apprendre à ne pas s'identifier au sentiment dominant chez lui à un moment donné. Il peut ressentir quelque chose sans pour autant que ses actions soient dictées automatiquement par son ressenti. Il peut être conscient d'autres sentiments contrastants, ou de pensées, de valeurs, d'engagements qui peuvent s'opposer à la sensation de l'instant. Il peut choisir. Chez le toxicomane, cette expérience des "sentiments contrastés" fait souvent défaut. Les processus émotionnels gouvernent sa perspective : son ressenti du moment, quel qu'il soit, tend à définir sa vision du monde et à prendre le contrôle de ses actes. » (p. 257)
Commenter  J’apprécie          00
4. « Les trois systèmes cérébraux qui prévalent dans les addictions – le système opioïde d'attachement-récompense, l'appareil incitatif-motivationnel basé sur la dopamine et les aires d'auto-régulation du cortex préfrontal – sont tous strictement déterminés par l'environnement. Chez toutes les personnes ayant une addiction, ces systèmes sont plus ou moins instables. Cela vaut également, comme nous allons le voir, pour le quatrième système cerveau-organisme associé à l'addiction : le mécanisme de réponse au stress.
Les interactions émotionnelles heureuses et en syntonie avec les parents stimulent la libération d'opioïdes endogènes dans le cerveau du nouveau-né. Cette giclée d'endorphines renforce la relation d'attachement et le développement ultérieur des circuits des opioïdes et de la dopamine chez l'enfant. […] Un développement sain de ces systèmes importants – qui président à des pulsions essentielles comme l'amour, l'empathie, le soulagement de la douleur, le plaisir, l'incitation et la motivation – dépend donc de la qualité de la relation d'attachement. Lorsque les circonstances empêchent le nouveau-né et l'enfant de vivre des interactions constantes et sécurisées, ou pis, qu'elles l'exposent à des interactions douloureusement stressantes répétées, souvent un mauvais développement s'ensuit. » (pp. 218-219)
Commenter  J’apprécie          00
3. « Nous avons déjà vu que les circuits cérébraux de la motivation et de la récompense sont impliqués dans les comportements d'addiction. Dans ce chapitre nous considérerons les preuves scientifiques qui suggèrent que l'addiction bloque également les 'circuits de l'autorégulation' dont le toxicomane a besoin pour choisir de ne plus l'être. […] Tout comme pour les activités motrices, nous avons découvert quelles parties du cerveau président à la volonté et au choix en étudiant des personnes ayant subi des lésions cérébrales. [… Or ces dernières parties du cerveau] sont également compromises dans les cas de toxicomanie. Quel est le résultat ? En plus des mécanismes puissants d'incitation et de récompense qui provoquent le désir des drogues, les circuits qui normalement pourraient inhiber et contrôler ces mécanismes ne sont plus à la hauteur de leur tâche. Au contraire, ils sont complices dans le processus d'addiction. Double échec : le gardien aide les voleurs. » (p . 196)
Commenter  J’apprécie          00
2. « La drogue, en résumé, ne transforme personne en toxicomane, pas plus que la nourriture ne transforme aucun en boulimique. Il doit exister une vulnérabilité préalable. Il doit aussi se produire un stress significatif, comme celui des militaires ; cependant, tout comme les drogues, les facteurs de stress extérieurs seuls, aussi graves soient-ils, sont insuffisants. […] Par conséquent, on pourrait dire que trois facteurs doivent coexister pour que l'addiction à des substances se développe : un organisme prédisposé, une drogue possédant un potentiel addictif et une situation de stress. » (p. 168)
Commenter  J’apprécie          00
1. « L'addiction fondamentale, c'est le sentiment éphémère de ne pas être addicté : ce à quoi l'addict aspire le plus, c'est l'absence de ce qu'on nomme le 'craving', le désir incontrôlable de céder à sa propre impulsion. Pendant un instant, il se libère du vide, de l'ennui, de l'absence de sens, du désir, du conditionnement ou de la souffrance. Il est libre. Son esclavage vis-à-vis de l'objet de son addiction – qu'il s'agisse d'une substance, d'une chose ou d'une action – consiste en l'impossibilité, dans son esprit, de se libérer du désir ou de l'angoisse. "Je n'ai aucun espoir, aucune crainte, dit Zorba le Grec, je suis libre." Rares sont les Zorba parmi nous. » (p. 137)
Commenter  J’apprécie          00
Bon nombre de gens se ferment à la connaissance de soi et à la croissance personnelle parce qu'ils se sentent obligés de se raccrocher au mythe voulant qu'ils aient eu une "enfance heureuse". Un peu de pensée négative les aiderait à y voir clair à travers ce délire qui les garde coincés dans des patterns de comportements autodestructeurs. (page 292)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gabor Mate (37)Voir plus

Quiz Voir plus

Lancelot ou le chevalier de la charrette

Qui est l'auteur de ce roman ?

Christian de Lille
Chrétien de Troyes
Guy de Maupassant
Claude Roy

11 questions
361 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}